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Pierre

27 octobre 1846, Paris, cabinet du docteur Feiertag. Compte rendu de la douzième séance.

Le patient est sous ma tutelle depuis trois semaines, et cela fait exactement un mois, une semaine, et quatre jours qu'il a été retrouvé, errant dans la région au sud de Grenoble. Son comportement ne correspond à aucune des psychoses que j'ai déjà étudiées, et les procédures habituelles n'ont rien apporté. Ses réactions ne suivent aucune logique, et ses rares paroles relèvent du mysticisme le plus complet. J'ai donc décidé, avec l'aval de son épouse, de recourir à l'hypnose. J'espère remonter jusqu'aux origines du traumatisme pour mieux cibler la pathologie qui en découle.

J'hypnotiserai le patient moi-même, selon la méthode habituelle, et tenterais de lui faire raconter l'intégralité de son voyage. De précédentes expériences ont montré que le sujet était particulièrement sensible à l'hypnose, sans que je sache si cela est dû à sa personne ou aux chocs qu'il a subit. Je serai accompagné par mon assistante, qui retranscrira les paroles du patient, et par la femme de celui-ci.

    15H10 : Début de la séance.
    15H20 : Début de l'hypnose.
    15H23 : Entrée du patient sous état d'hypnose.
    15H24 : Ont été demandés au patient ses nom, prénom et adresse. Questions auxquelles il répondit correctement.
    15H27: A été demandé au patient s'il se souvenait de ce qui lui était arrivé ces deux derniers mois. Il répondit positivement.
    15H29 : A été demandé au patient de nous décrire en détail ce qui lui est arrivé à son arrivée dans les Alpes. Ses paroles sont prises en notes.

Appuyé contre mon dossier, je sombrais peu à peu dans un sommeil inconfortable, agité par les remous du train et ma volonté de rester éveillé. Le grondement et les cliquetis sourds de l'immense mécanisme avaient sur moi l'effet hypnotique d'une horloge. Mon oeil saisit subitement l'image d'un pic, grande masse pierreuse et rectangulaire, s'élevant comme une vague grisâtre au milieu des rocs. Ce détail du paysage m'était particulièrement familier, car cet édifice m'avait de tout temps contemplé, depuis la large fenêtre de ma chambre d'enfant. Je me rappelais grâce à lui les souvenirs de ma jeunesse en ces contrées, toute cette partie de ma vie que j'avais inconsciemment laissé s'enfouir dans mon esprit. Par jeu, je tentais de retrouver dans le décor défilant quelques témoins de mon enfance, survivants toujours dans le paysage. Tel arbre sur lequel je grimpais, tel chemin que j'empruntais, gisant autour de moi comme des navires naufragés. Ces bribes du temps passé se faisaient plus nombreuses, signe que je m'approchais de mon ancien village. Cela me rappelait la triste raison de ce voyage, entrepris seul, et dans l'urgence.

Mes parents, que je n'avais vu depuis une vingtaine d'années, sont décédés, presque simultanément. J'en fus prévenu par un télégramme, arrivé à mon appartement de Paris près d'un mois après leur mort. Inspectant mon courrier, je passais les enveloppes d'une main à l'autre, lorsque j'aperçus soudainement l'adresse de mon village d'enfance parmi les expéditeurs. Une peur viscérale et irrationnelle s'empara de moi, s'enroulant tel un reptile froid autour de ma colonne. Des perles de sueur apparurent sur mon front, et mes mains tremblantes laissèrent échapper le reste de mon courrier. Je ne fus pas surpris de constater que cette lettre m'apportait de funestes nouvelles. Le décès de mes géniteurs me laissa curieusement de marbre, bien que je n'eus jamais de véritable grief envers eux. Ils faisaient simplement parti d'un segment de ma vie profondément inhumé dans ma mémoire. Je n'évoquais en effet que très rarement ma jeunesse, comme si elle recelait quelque honte dont je n'osais parler. Ma femme me reprochait souvent ce silence trompeur, ainsi que mon entêtement à repousser le jour ou je devais la présenter à ma famille. Quelle triste ironie! Mes parents n'avaient même pas été présents à mon mariage, le fait est qu'ils étaient comme -prisonniers- de leur montagne.

Une légère migraine commençait à s'enfoncer dans mon crâne, sûrement due au bruit permanent régnant dans ce wagon. Maintenant que je retournais vers mon village, je me demandais ce qui avait bien pu m'en tenir éloigné. Je n'y commis pourtant nul acte préjudiciable, et pas le moindre forfait. Si la demeure familiale n'était pour moi plus supportable, je ne sais maintenant plus pourquoi. Comme n'importe quel adolescent, je devais simplement...étouffer, dans ce village de montagne. Il n'y avait pas de raison précise expliquant que je me sois -enfui-. Enfui? Non, simplement parti...Ma migraine empirait.

Le crissement des roues frottant sur les rails mit fin à ma réflexion. Après une longue courbe, le train freinait pour entrer en gare.

J'attendais que le gros des passagers soit descendu pour me lever à mon tour. J'eus alors la surprise de constater que mes jambes se plièrent sous moi, comme d'inutiles échasses de chair. Je tombais à genoux, provoquant l'inquiétude de quelques badauds, mes mains aux doigts écartés plaquées sur le sol, mon front à nouveau couvert de sueur. Je m'appuyais sur ma valise et me relevais péniblement. Je ne semblais plus avoir la moindre emprise sur mes propres jambes, luttant pour leur faire accomplir le plus simple mouvement. Un petit homme hésitait à côté de moi, ne sachant si j'étais souffrant ou bien fou, ne sachant s'il devait m'aider ou m'éviter. Il maintenait nerveusement ses binocles sur son nez retroussé, pendant que son autre main avançait et reculait, au gré de ses hésitations. Je parvins finalement à me relever, ce qui le fit reculer. Pour l'instant plus honteux qu'inquiet, je quittais le train à mon tour.

Je remontais seul le chemin de terre menant au village d'E.. Les autres passagers descendaient par petits groupes, vers les bourgs plus prospères de la vallée. Je m'arrêtais au bout d'un instant et, au travers de la vapeur dégagée par la locomotive, les contemplais des hauteurs. Une foule bruyante d'hommes et de femmes s'égayaient à pieds ou en calèches. Je m'expliquais ma récente faiblesse par l'engourdissement de mes jambes, après ce long trajet assis. Cela ne pouvait expliquer cependant ces sueurs froides et ces crises d'angoisses. Qu'ai-je donc à me reprocher pour ainsi défaillir? C'est peut être cette longue absence. Le fait d'avoir abandonné ainsi ses parents. Je quittais le village d'E. à mes 15 ans et j'en avais aujourd'hui plus de trente. Le pire est que je n'avais jamais été choqué par ce long silence. Il me semblait naturel.

Reprenant ma valise, je recommençais à suivre le vieux chemin de montagne, espérant que mon corps de citadin amolli ne me trahirait pas. J'avançais de plus en plus difficilement, me prenant dans les ronces et les racines. On avait l'impression que personne n'avait emprunté ce chemin depuis des années.

Arrivé au sommet d'une colline, je m'assis sur les restes mélancoliques d'un arbre déraciné, contemplant le paysage. Face à moi se dressait à nouveau le pic qui m'avait tiré de ma rêverie dans le train. S'il portait un nom, j'étais incapable de m'en souvenir. Le village avait été construit à ses pieds, avec les pierres qu'on lui avait arrachées. Si les autres hameaux étaient constitués de pasteurs, celui-ci était un village d'anciens bûcherons et leurs descendants. Tous avaient construit leur demeure avec les pierres noires de ce pic. Une quinzaine de maisons s'étageaient sur la pente, avec, en bas de celle-ci, une exception. Un chalet en bois à l'aspect plus traditionnel, ou vivait autrefois celui qui était mon meilleur ami. J'avais toujours été jaloux de cette maison en bois, mais je ne vois plus pourquoi désormais. Simple attirance de l'exception, sans nul doute.

Un sursaut du vent me rappelait au temps présent, au moment même ou je sentais un grattement sur mon épaule. Me retournant brusquement, je me retrouvais face à l'unique branche de l'arbre abattu, brandie vers le ciel comme le bras d'un noyé. Je restais immobile, hypnotisé par la vision de cette ramure squelettique que le vent poussait à ma rencontre. Je ne pouvais m'empêcher d'associer une -intention- à ce mouvement. Ce n'était rien d'extraordinaire : le vent agitant une vieille branche morte... Je ressentais pourtant comme une volonté derrière ce geste, au point que je reculais, progressivement, afin d'éviter le répugnant toucher de cette chose inanimée. Celle-ci se courbait de plus en plus, comme insistante. Ce qui n'était au début qu'une désagréable sensation devint une angoisse réelle. Ma raison avait beau dire, c'était justement l'illogisme de cette pensée qui la rendait effrayante. Je me surpris à paniquer et bondis en arrière, atterrissant sur une portion de l'arbre trop pourrie pour me soutenir. Il céda net sous mon poids et la branche à laquelle je désirais maintenant m'accrocher se brisa. Ce voyage ne semblait accompagné que de mauvaises expériences.

Comme ma confrontation avec la branche, ma chute fut rapide et pitoyable. Elle n'en dura pas moins longtemps dans mon esprit. Roulant en bas de la pente, je tentais de me retenir, et ne parvins qu'à m'écorcher les mains. Plantant mes talons dans le sol, je stoppais net. Je n'eus pas le temps de reprendre mon souffle qu'une succession de craquements se rapprochait dans mon dos, me faisant tourner la tête. La branche, plus que jamais semblable à une main -c'était une main-, jaillit soudainement dans mon champ de vision. Elle tomba -s'agrippa!- à coté de moi. Je poussais un cri plus aigu que je ne l'aurais voulu et me raidis comme mort. Je l'avais moi même arraché et elle m'avait simplement accompagné dans ma chute. Je n'en cru pas moins pendant un instant qu'elle m'avait poursuivi. La ramassant et la jetant au loin je me mis à jurer après ma propre couardise et maladresse.

Un homme arrivait vers moi -c'était- que me prenait-il encore? Il suffisait maintenant de la vision d'un homme pour me terrifier? Me revoilà à serrer la terre poussiéreuse entre mes mains sanglantes, un cri instinctif manquant de nouveau de sortir de ma gorge. Je reconnais pourtant celui qui fût mon ami d'enfance. Respirant lentement, je parvins à me reprendre.

Voyant son embarras, je me relevais en me dépoussiérant, feignant une certaine décontraction teintée d'amusement pour ma propre mésaventure. Cela ne semblait pas détendre F., ce qui restait assez logique, vu la raison de notre rencontre. Je sortais mon mouchoir et entrepris d'ôter la terre et le sang souillant mes doigts, avant de lui tendre la main.
" Vous...allez...bien? "
" Ho, juste quelques égratignures. "
" Toutes...mes....condo...léances. "
" Je...merci. "

J'avais cette fois ci toutes les raisons de m'inquiéter. Le visage de F. était aussi creusé que celui d'un cadavre, et sa peau pâle était recouverte de plaques noires. Le plus troublant était sa façon de chercher chacun de ses mots. Il regardait par dessus mon épaule, fuyant mon regard. Je soupçonnais un double sens dans ses paroles.

Il repartit sans un mot vers le village. Je le suivais sans oser le dépasser. Qui pouvait croire que l'enfant le plus joyeux du bourg était ce cadavre ambulant devant moi. En y réfléchissant, n'était il pas le seul enfant joyeux du village? A cause de sa maison en bois...Stupide, que me prend il encore? Et cette satanée migraine qui se refuse à me quitter.

Le village se rapproche rapidement, le chalet de F. ouvrant la marche. De près, il ressemblait beaucoup à son propriétaire. La cloison maintenant fine comme du carton laissait voir son armature pourrissante, une planche suspendue à un clou s'agitait sous le fort vent de montagne, émettant un crissement semblable à celui d'un insecte.
" Tu habites toujours ici? "
" Non...ce n'est plus ma maison. "

Il semblait presser le pas, devant son ancienne demeure en ruine, se refusant même à la regarder. Une odeur pestilentielle assaillit mes narines lorsque je le suivis. Elle semblait venir de l'écurie prolongeant le chalet. La porte entrouverte laissait voir un sol boueux tourmenté par les empreintes de centaines de sabots, trop petites pour appartenir à des chevaux. La boue malodorante recouvrait le bas des murs et l'éclaboussait jusqu'au plafond. Quels animaux avaient donc été enfermés dans ce bâtiment?

Mon attention fut cependant attirée sur autre chose. Ma propre maison, voisine de celle de F.. Je ne l'avais pas revue depuis une quinzaine d'année, et c'est comme si elle m'avait toujours attendu dans un recoin de mon esprit. Je ne ressentais nulle nostalgie, mais bien au contraire, la claustrophobe sensation d'un lent étouffement. Une chaîne attachée à mes viscères m'avait ramené dans cette prison dont je croyais m'être échappé, il y avait bien longtemps. Une emprise oubliée s'emparait de nouveau de moi, freinant chacun de mes actes, jugeant chacune de mes pensées. J'étais enfermé dans une poche d'air presque solide, aspirant mon énergie et rendant épuisant la moindre pensée et le plus infime mouvement.

Je me rappelais maintenant que cette sensation était l'une des choses que je ne pouvais plus supporter.

D'une enjambée je pénétrais dans ce qui fut mon foyer. Le sol comme les murs étaient fait de cette pierre noire et lisse que l'on extrayait du pic. Ce piton était le seul endroit ou l'on pouvait en trouver. Comment se nommait-il d'ailleurs? Je ne parvins toujours pas à m'en rappeler. Je me souvenais par contre parfaitement de cette obscurité moite. L'ombre du pic, la noirceur des pierres. L'intérieur de toutes les maisons du village étaient semblable à une caverne inhospitalière, ou l'homme se serait pourtant acharné à s'installer.
" Pourquoi as-tu donc quitté le chalet de tes parents, tu ne vis plus au village? "
Ma question semblait avoir provoquer une véritable douleur physique chez F. Il tressaillit et se recroquevilla d'avantage, ses yeux ne cessant de fuir de droite à gauche.
" Non, c'est...la maison...du...croque-mort. "
" Il y a maintenant un fossoyeur dans ce si petit village? "La façon dont F. avait prononcé le mot " croque-mort ", ainsi que la sombre aura de ce simple mot, me fit tressaillir à mon tour.
" Il y a beaucoup de bois...et de pierre. Il a dit que c'était pour ça. Et pour la roche noire. "
F. partit alors soudainement, sans un salut, n'ayant visiblement plus rien à me dire. Il semblait avoir oublié ma présence, se dirigeant, tête penchée et regard vide, vers la colline d'où j'avais chuté.

Le comportement de mon ancien ami, ainsi que sa sinistre démarche, suscitaient en moi trop d'angoissantes questions pour que je puisse le contempler plus longtemps. Me retournant, je contemplais à nouveau la demeure -tombe- de mes parents. Ma sensation d'oppressement ne fut plus aussi forte cette fois ci. Le vent avait repoussé pour un temps les nuages d'automnes, une pâle lumière éclairait maintenant les lieux. J'entrepris immédiatement d'ouvrir tous les volets de la maison calfeutrée.

Marchant d'une pièce à l'autre, je me remémorais de vieux souvenirs. Les journées monotones, les rares événements et les jeux d'enfants. Chose étrange, je me rappelais ainsi que j'entretenais une grande affection à l'égard des voyages, aussi pénible et ennuyeux étaient-il. Je n'éprouvais désormais qu'aversion pour le déplacement le plus réduit. Etais-je devenu par trop paresseux en vieillissant, ou était-ce simplement que je préfèrais l'agitation des villes à la solitude de la campagne? Je me revoyais encore supplier mon père de m'emmener avec lui.

La tristesse accompagnant ces souvenirs de mes défunts parents, je préférais ne plus y songer. M'asseyant, je tirais de ma poche une flasque de bourbon, espérant qu'elle atténuerait la douleur de ma migraine. Je pensais aussi qu'il me faudrait aller jusqu'à la source puiser un peu d'eau, à moins de vouloir céder à l'ivrognerie. Je n'avais cependant aucune envie de me lever. Cette longue marche jusqu'au village m'avait épuisé. De plus, pour la première fois depuis mon arrivée, je trouvais agréable d'être ici. Le simple bonheur d'être assis quand votre corps est atteint par la fatigue. Le contact solide et rassurant du dossier de chêne, l'absence de vent mordant, un sol stable sous mes pieds. J'entretenais tout de même quelques souvenirs émus pour cette maison. Ou plutôt pour ces meubles. Si notre famille n'était en aucun cas fortunée, elle possédait néanmoins une pléthore de meubles en chêne, hérités de divers parents et prunelles des yeux de ma mère. L'un de mes jeux favoris consistait à traverser la demeure familiale sans toucher le sol, bondissant de meuble en meuble, escaladant, grimpant, me suspendant. Je me prenais parfois tant au jeu que j'aurais préféré faire s'écrouler l'armoire, plutôt que lâcher prise. Plutôt que de retomber les pieds sur le sol, offrant mes chevilles à l'ombre régnant sous chaque meuble. Comme si une indéfinissable monstruosité allait en jaillir pour m'agripper, et m'y entraîner. Ma mère n'aurait sûrement pas accepté ces explications. Le contraire m'aurait effrayé.

Cette étrange pensée effaça mon sourire. J'avalais une nouvelle lampée d'alcool et me relevais dans le même mouvement. Une pique s'enfonça de nouveau dans ma tête, suite à la boisson ou à ce redressement brusque. Je reposais la bouteille sur la table et attendis.

Mon sourire réapparut, ma migraine semblait même s'estomper. Mes semelles claquant sur le sol, je quittais la pièce. Un autre souvenir revint à ma mémoire lorsque j'arrivais devant l'entrée. Je ne supportais pas de voir cette porte fermée. C'était une véritable fixation. Mes parents et moi passions notre temps à refermer et rouvrir cette porte à chacun de nos passages, telle une guerre puérile. Ma mère classait cette habitude parmi mes sales manies, comme grimper sur les meubles ou dormir dehors.

Si j'avais ouvert toutes les fenêtres, j'avais cependant laissé la porte fermée. Avec des gestes d'une précision scientifique, je tournais la poignée et poussais. La porte tourna sur ses gonds dans un grincement neutre. L'atmosphère de la maison semblait toute différente. Comme si elle se trouvait maintenant en un autre lieu. Je sortis sans y penser d'avantage.

L'unique rue du village se déversait depuis la colline de l'arbre mort, avant d'escalader la montagne, se séparant en fourche à la sortie du bourg. Si je suivais la voie de gauche, je montais vers la montagne et sa source, celle de droite menant au pic et à la carrière.

Remontant le village je croisais trois vieillards, seules personnes visibles aux alentours. Une vieille femme ramenait du bois à son logis, son châle soulevé par le vent, pendant qu'un couple fixait le sol assis sur les marches de leur perron. Le reste des maisons ne semblaient être que coquilles vides abandonnées sur le sol poussiéreux. Les individus plus jeunes étaient-ils partis pour la capitale, ou une autre ville, comme je l'avais fait? Un chien errant passa devant moi, craintif.

Marcher dans la forêt acheva de faire s'envoler ma migraine. Même mon humeur semblait s'améliorer au milieu de ces arbres, pour la plupart des épineux toujours verts. J'entendis rapidement le tintement cristallin de la source, qui fournissait une eau fraîche et claire à tous les habitants du village. Je passais sous les arbres et parvins jusqu'à la fissure d'où elle émergeait, longeant un dénivelé de roche lisse. Celle-ci était couverte de formes étranges et particulièrement anciennes. Il semblait s'agir d'une écriture archaïque, mais ces marques étaient suffisamment confuses pour pouvoir n'être en fait qu'une curieuse imperfection de la pierre. La fissure d'où émanait la source était bouchée par du mortier et il en dépassait une sculpture de femme usée et rongé par la mousse. Peut-être une représentation de la vierge, d'une autre sainte ou d'une quelconque divinité païenne. L'eau s'écoulait du haut de ses mains jointes pour atterrir dans un bassin où trempaient ses pieds. Contrairement aux gravures, ces aménagements dataient de la fondation du village, et étaient les seules fantaisies artistiques du lieu. Je bus un peu de cette eau claire et remplis les trois grandes gourdes que j'avais amenées à cet effet. Me retournant, je jetais un dernier regard sur les curieuses marques parsemant la paroi, m'interrogeant sur leurs origines.

Cette agréable promenade me permit de réfléchir calmement à tout ce qui avait chamboulé mon esprit. L'élément le plus effrayant était l'état de F.. Cet aspect cadavérique, et ces horribles plaques noires, me faisaient penser à cette terrifiante peste du même nom que l'on décrivait dans les chroniques médiévales. Je pensais cette maladie éradiqué, mais serait-il possible que cette calamité ait subsisté dans ce village isolé? F. en présentait tous les symptômes, le village semblait à l'abandon et mes parents n'étaient ils pas morts l'un comme l'autre? Le semblant de gaieté qui m'avait habité s'envola à cette idée. Même l'eau que je transportais, et que j'avais bue, éveillait maintenant en moi quelques craintes.

Il me restait cependant l'option de descendre dès demain dans la vallée, afin d'y quérir un médecin. La possibilité d'agir, même face à un éventuel fléau, m'était bien plus agréable que de subir une angoisse incompréhensible. J'arrivais au village, qui semblait curieusement plus vivant de nuit. Quelques vieillards s'affairaient dans la rue avec la lenteur de leur âge. Il y avait quelque chose d'instable dans cette ambiance crépusculaire, comme si ce village n'était qu'un camp temporaire ou nous venions d'arriver. Que ces maisons étaient montées sur roues et non pas construites ici il y avait des siècles.

Me couchant, je préférais mon ancien lit d'enfant à la chambre de mes parents. Pelotonné dans cette couche réduite, je ne cessais de trembler, malgré l'amas de couverture dont je m'étais recouvert. Je m'endormis tardivement d'un sommeil entrecoupé de réveils en sursaut, ou l'esprit peinait à différencier la réalité vaporeuse du tangible cauchemar. Les sensations ressenties par mon corps et les phantasmes distillés par mon esprit se mélangeaient pour ne plus être différenciés. Je courrais et glissais le long de plaques de pierre ou de métal noires, peuplant le paysage de leurs arêtes tranchantes et de leur pointes effilées. Je ne voyais qu'elles, s'élevant hors du sol tout autour et sous moi, s'inclinant, me faisant déraper sur leur surface dont la froideur mordait ma peau. Je me savais pourtant bien dans mon lit, sans savoir pour autant où celui-ci se situait. Tendant la main, je tâtonnais le sol, misérable, cherchant désespérément le contact d'une des gourdes. Peine perdue, car elles étaient toutes trois dans la grande salle, et que l'idée de m'y rendre ne m'effleurait même pas. J'étais comme -prisonnier- de ma chambre et de mon demi-sommeil. La pensée de descendre de mon lit était pour moi terrifiante, car -ça- jaillirait de l'ombre glauque sous le sommier, du sol, du bas! Le pire était peut être que j'avais en parti conscience d'être dans un rêve, que disais-je, dans un délire cauchemardesque. Je savais aussi que chaque seconde me semblerait des minutes, chaque minute des heures, et que pour chacune d'elles écoulées je sentirais l'immense poids du temps restant à subir cette torture. J'accueillis les premiers rayons du soleil et mon réveil complet comme une délivrance. Me levant à grand peine, le nez et la gorge pris par le froid, le corps meurtri par les courbatures, j'avais l'impression d'être au sortir d'une lutte et non d'une nuit de repos.

Cette abominable nuit eut au moins l'effet de rendre la matinée agréable, malgré ma fatigue. Le simple fait d'être parfaitement conscient et maître de ses pensées me suffisait. Je tentais d'accroître cette bonne humeur si rare en m'offrant un petit déjeuner somptueux, mais le morne contenu des placards pris à revers mes attentes. Honteux de cet acte, je m'attribuais quelque rasade de Bourbon, espérant qu'elle désinfecterait ma gorge. Cette médecine brutale, associée à ma fatigue, eut surtout l'effet de me faire soudainement tourner la tête. Trébuchant en arrière, idiotement amusé par le brusque effet de l'alcool, je m'écroulais sur une chaise avec un léger sourire. Ce n'était pas du petit lait!

Ma main s'abattit sur la table attenante, faisant rouler puis tomber un gobelet métallique. Le bruit de sa chute sur le sol sonnait à mes oreilles comme un reproche. Je le ramassais et le posais maladroitement sur la table ou il roula de nouveau pour retomber. Le son de nouveau produit me heurta. J'avais bel et bien entendu ce tintement comme une remarque malveillante. Comme si ce bruit était une voix. L'effet brusque de la boisson s'était aussi rapidement dissipé qu'il était venu, et je ne pensais pas pouvoir lui attribuer cette sensation. Maintenant que mes oreilles étaient à l'écoute, le moindre grincement de ma chaise ou frottement de mes pieds sur le sol résonnait comme une accusation menaçante. Ma conscience me gronderait elle pour cette consommation matinale? Je ressentais plutôt l'impression que des milliers de voix, oeuvrant à la limite de ma perception, avaient besoin du son naturel des objets pour s'incarner. La malveillance qui m'oppressait, la masse qui m'encerclait, reprochant mon existence. Ses propos chuchotés de toutes ses forces. Je trouvais mes pensées proches du délire paranoïaque. Il ne m'était pourtant pas possible de nier que c'était ce que je ressentais. Si je crus un instant que le mouvement des objets était accompagné d'une intention, voilà que leur bruit semblait avoir un ton. Un ton plein de haine, vindicatif et intransigeant.

Tout cela n'était-il pas dû à mon esprit? La mort de mes parents, un voyage éprouvant, une santé fléchissante et une nuit difficile, les raisons ne manquaient pas. Mais comme la sensation d'oppression dès mon retour au village, ces voix fantomatiques étaient déjà présentes dans mon enfance. Ces deux sensations ne semblaient même faire qu'une, prison, foule hurlante et infatigable. Je n'osais me l'admettre, mais je pensais que c'était cette folie-car comment pourrais-je l'appeler?-, qui me poussais alors à fuir le bourg de ma jeunesse. Vieillissant loin d'ici, j'avais relégué ces sensations comme propres à la jeunesse et sans importance. Il m'avait pourtant suffit de revenir ici pour qu'elles réapparaissent, plus fortes encore, alors qu'elles ne m'avaient pas suivi dans mon exil. Me jetant à quatre pattes sur le sol, je rampais frénétiquement vers une inscription que je me souvenais désormais avoir gravée dans la pierre. Tentant d'exorciser mes pensées en les mettant par écrit, j'avais gravé une phrase dans la roche sombre. Si la chair est au ciel, la pierre est au diable.

16H09: léger soubresaut. Rigidité musculaire.

La lecture, la simple lecture de cette phrase me remit tout en mémoire. Non pas une foule de souvenir, mais de compréhension.

Tout ce que nous affectionnons est putrescible. La faible chair des hommes, des arbres et des bêtes n'est habitée qu'un instant avant de redevenir de pierre. Comme le village, une caverne inhospitalière ou l'homme se serait acharné à s'installer. Nous sommes prisonniers d'un carrosse menant à l'échafaud, la simple existence de la fin rendant caduc tout le reste.

Après tout, ceci n'était-il pas qu'un délire existentialiste ? L'homme a créé la religion pour se soigner de telle crainte, et si je n'acceptais tel baume, au moins devrais-je réagir comme un homme de mon temps et agir plutôt que me lamenter. N'avais-je pas prévu de me rendre dans la vallée pour en ramener un homme de médecine? Une contamination par cette épidémie n'était elle pas la seule cause de mon trouble? Me relevant péniblement, un sourire que je savais être celui d'un dément sur les lèvres, je trébuchais vers la porte, eut un véritable instant de panique hystérique en peinant à l'ouvrir, puis me précipitais dehors, des larmes de rage coulant sur mon visage de damné.

Un vieillard mort sur le sol, étalé dans une pose grotesque, une femme du même âge regardait le corps sans sembler y porter d'intérêt. Je m'agrippais à la porte ouverte, d'un bras où j'avais mis toute ma fermeté, le reste de mon corps tanguant tel un navire accroché à son ancre. Le vieux chien errant me fixait d'un regard neutre, arrachant des lambeaux de chair au bras du cadavre. Je contemplais un instant cet horrible banalité, l'animal ne semblant pas me prêter plus d'attention que la femme au corps de son mari. Je m'enfuyais, ou courais, je ne savais pas exactement, vers la butte où trônait l'arbre mort. Ce faisant je trébuchais sur la branche en forme de main. Cela ne me fît rien. Elle était ici car c'est là que je l'avais jetée hier par énervement. La rationalité de cet élément : cet objet était là car c'était là je l'avais laissé, ne faisant que rendre plus abominables et troublants les évènements se déroulant ici. Si cela ne me faisait rien, c'est que les autres sensations étaient réelles.

F. marchait au loin de sa démarche d'échassier, dépassant la branche, je courais le rejoindre, sans savoir pourquoi. Je passais devant son ancienne maison, maintenant cloaque immonde en putréfaction, l'odeur infecte de l'étable provoquant des nausées entrecoupant mon souffle court. D'horribles sons semblables à des hurlements de porcs semblaient aussi en provenir. Je commençais à me retourner, puis changeais d'avis.

Un mouvement. La branche situé à ma gauche se plia soudainement et

16h10: Agitation du patient.Accélération du rythme cardiaque.

-me saisit le bras!- Mon cri de terreur se bloquait dans ma gorge pendant que les maisons se rapprochent...horribles fourmis noires dont les chuchotements s'enfoncent de force dans votre esprit...Je...

On mâche ma jambe! Oh mon dieu, on me mâche! Je m'enfonce dans une gueule...les crocs pierreux me déchirent. Je...

Que...Que me prenait-il? Me voilà allongé sur le sol, le corps meurtri par les pierres. J'avais de nouveau roulé jusqu'en bas de la pente menant au vieux village, encore une fois paniqué par le contact d'une branche pliée par le vent! J'avais pourtant clairement vu cette tête de loup! Difforme et grotesque, à la fourrure pelée et à la gueule démesurée, comme celle de ces crocodiles africains. Moi qui avais de tout temps méprisé les fous! Me voilà l'un d'entre eux. J'avais vu un loup géant dont la mâchoire n'était que les pierres du chemin ou je chutais. Pitoyable! Etais-je donc vraiment devenu malade?

Relevant la tête, je revoyais F. arpentant l'horizon. La vision de ce corps squelettique me donnait raison. J'étais simplement malade! Il fallait que j'amène F. avec moi jusque dans la vallée pour qu'on nous guérisse de cette fichue folie! Pour que l'on voit et qu'on m'enlève cette maudite bactérie qui nous rongeait le crâne et les veines! Je courais dans les herbes folles, hurlant son nom pour qu'il s'arrête et que l'on ne reste pas une minute de plus dans ce village d'esclaves mourants! J'arrivais derrière lui dans une dépression du sol, ou la terre, comme malade ou rongée, laissait voir une roche noire et craquelée d'où émergeait des plaques de pierres. Lentement, je me dirigeais vers ce cimetière sans église.

16H12: accéleration inquiétante du rythme cardiaque du patient.

Les cadavres de ma mère et de mon père n'étaient qu'en partie inhumés. Leurs corps momifiés dans leurs vêtements quotidiens étaient à moitié enfoncés dans le sol boueux de leurs tombes, leurs mains désespérément agrippées à la pierre portant leurs noms. Un peu plus loin, les mains croisées dans son dos voûté, F. contemplait sa propre pierre tombale, hypnotisé par sa propre mort. Je découvrais alors que les marques sombres couvrant son visage et son corps n'étaient pas des hématomes, mais des plaques de peau rongées et pierreuses...Je déglutissais et contemplais de nouveau le branchage morbide que formait les corps de mes deux parents, pour m'écrouler au sol et vomir bruyamment un mélange de bile et d'alcool. Relevant la tête, je voyais à travers le filtre de mes larmes l'image du pic, me contemplant cyniquement entre la terre et le ciel. La tour du diable, le trône de Satan, le doigt du démon... ces noms, tous ces noms funestes me revenaient à l'esprit. L'oeil hagard, je découvrais sans surprise mon nom gravé dans la pierre noire d'une tombe.

Je titubais loin de cette menace qui ne m'apprenait rien de nouveau. La vie avait été jetée sur cette terre, négligemment. Elle s'était entêtée à s'installer sur ce globe de roche froide et inhospitalière. Mais sous les hommes, les bêtes et les arbres resterait toujours cette pierre qui nous haïssait. Nous, âmes piégées dans la matière, esclave de la matière qui nous rongeait et ne voulait pas de nous. Nous étions des parasites involontaires, des naufragés abandonnés sur le territoire de la Bête. L'oeuvre de Dieu et du Diable, naissant pour mourir, temporel face à l'éternel.

J'avançais vers le village des fous qui avaient construit leur vie avec les pierres arrachées au Démon, sans savoir pourquoi, sans avoir besoin de raison. Plus de désir, plus d'affection, seulement le pitoyable bonheur de ne plus rien avoir à perdre. Je me jetais dans la pente aux pierres tranchantes menant au village, par pure dérision. Un sourire de bienheureux restait sur mon visage, pendant que les arêtes me labouraient le corps. Douleur, frontière entre la vie et la mort.

Un éclat de rire plein d'une joie démente émergeait de ma gorge tandis que je m'arrêtais sur le dos. Derrière moi se trouvait l'écurie, résonnant toujours de cris porcins et de bruits de lutte. Je me retournais.

Les portes de bois pourries étaient grandes ouvertes. Face à moi, des dizaines de créatures, hideuses parodies d'êtres vivants, dansaient, sautaient, se convulsaient dans la boue qui giclait tout autour de cette horrible sarabande. On eut dit des pierres poisseuses tentant d'imiter la vie, formes sans logique ni symétrie, hurlant et gémissant dans leurs mouvements désordonnés.

La vue de cette horrible bacchanale me rendait bizarrement la raison, et, tremblant de tout mon corps, je reculais à quatre pattes puis me relevais et courais dans la direction opposée, sans autre volonté qu'aller le plus vite et le plus loin possible hors de cet endroit damné. J'eus un faible espoir au cours de ma fuite, mais ma conscience l'étouffait vite. Où aller lorsque l'on vivait sur ce qui nous haïssait ?

Je croyais m'être échappée il y avait longtemps, mais j'avais tort. Cela m'avait suivi, même à Paris. Les voix et la haine étaient toujours là, sans que je les sente. Le pic noir n'avait fait que me montrer ce qui m'encerclait.

16H23: Le patient semble avoir terminé son récit. Son rythme cardiaque est revenu à la normale. Dilatation des pupilles. Etat rappelant celui d'un épileptique après une crise, néanmoins situation stable.

16H30: Fin de la séance.

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© Ereneyes



Publication : 05 novembre 2007
Dernière modification : 05 novembre 2007


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signifie que la participation contient un Dessin.


9 Commentaires :

Estellanara Ecrire à Estellanara 
le 05-01-2008 à 22h38
Hop !
On date généralement la psychanalyse de 1900, date de parution de L'interprétation des rêves de Freud.
Pour le terme névrose, il apparait je pense en 1894 et ne sera utilisé que par la suite dans les écrits de freud.
Pour le terme psychose, pourquoi pas "folie" ? Mon dictionnaire des synonymes en ligne propose aussi "aliénation".
Pour les temps, le passé simple est immédiat, rapide et l'imparf...

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Ereneyes Ecrire à Ereneyes 
le 05-01-2008 à 19h09
Merci :)
Pour la psychanalise je me suis justement informé auprès de ma collocataire étudiante dans le domaine pour éviter les anachronismes. J'ai aussi fais une petite recherche sur wikipédia, je croyais pourtant que la date était bonnes pour la psychanalise. Par contre pour le terme "psychose" on me l'avais effectivement dis, mais ne parvenant pas à trouver un synonime convenable, j'ai remis ça à plus ta...

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Estellanara Ecrire à Estellanara 
le 02-01-2008 à 17h26
Des idées et une ambiance
L’introduction évoque les débuts de la psychanalyse alors qu’elle n’a été inventée par Sigmund Freud qu’après 1900. Le mot « psychose » lui-même date du 20e siècle. Attention aux anachronismes !
Le début de l’histoire pose une ambiance à la Lovecraft qui aiguise la curiosité.
Un pic n’est pas un édifice.
Le style est maladroit avec de nombreux problèmes de concordance des temps, par exemple d...

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Ereneyes Ecrire à Ereneyes 
le 21-11-2007 à 18h35
fibrodysplasie
J'ai justement un peu penser à cette maladie en écrivant ce texte, même si je n'en avait que vaguement entendu parler dans une émission télévisé. Sinon je suis content de voir un autre amateur de Lovecraft ici ;).
Maedhros Ecrire à Maedhros 
le 20-11-2007 à 19h35
Pierre qui roule...
Tiens, je n'ai pas arrêté de songer à ton histoire et finalement :

Le patient aurait pu présenter les symptômes de la fibrodysplasie ossifiante progressive. Dans cette maladie, autrement appelée "maladie de l'homme de pierre", les muscles et les tissus se transforment en plaques osseuses, les articulations cessent de fonctionner, et le malade se trouve rapidement dans l'incapacité de se mouvoi...

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Maedhros Ecrire à Maedhros 
le 20-11-2007 à 18h24
La ronde des damnés.
D'abord, je vais me sentir un peu moins seul si tu continues à jouer par ici. Enfin un amateur de climats malsains, d'ombres menaçantes et de folie ensorcelée.

L'histoire est amenée de fort belle façon, en gardant bien soin de ne révéler que certains détails pour mieux mettre en "lumière" (mais le terme est-il bien employé) l'explication en forme de chute finale, sous la réserve que j'indique...

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Elemmirë Ecrire à Elemmirë 
le 20-11-2007 à 08h02
L'usage :)
L'usage ici est que nos oreilles sont toujours ouvertes aux commentaires, droits de réponse, remarques, suggestions. Tu es ici chez toi, et je suis ravie d'avoir une réponse! J'espère que les autres Faëriens viendront à leur tour donner leur avis, le mien n'étant pas expert (je lis très peu), je ne peux donner qu'un ressenti "J'aim/J'aime pas". Ici, j'aime :)
Ereneyes Ecrire à Ereneyes 
le 20-11-2007 à 00h57
Merci
Je ne sais pas s'il est d'usage de répondre au commentaire mais je tenais à remercier Elemmirë, étant donné que je desespérais un peu devant l'absence de commentaire. Qui plus est je n'en attendais pas un si flatteur ^^. J'avais aussi peur que mes ambiances sordides ne sois pas au gout des faeriens, mais un petit tour et certains textes m'ont convaincu du contraire. Je tenais aussi à préciser que...

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Elemmirë Ecrire à Elemmirë 
le 17-11-2007 à 14h50
Eh ben...
Moi qui voulais me changer les idées après le "Mignonne..." d'Est', si j'avais su, j'aurais pas v'nu!
Blague à part, l'ambiance est sordide et la fin qui n'en est pas une colle finalement plutôt bien avec ce problème sans solution. Quelques petits fautes par ci par là, mais c'est dans l'ensemble très bien écrit. Je suis un peu surprise de la note donnée avant la mienne, plutôt basse pour un text...

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