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 Répondre à : WA - Participation exercice n°12 - B 
De : Maedhros  Ecrire à <a class=sign href=\'../faeriens/?ID=196\'>Maedhros</a>
Date : Mercredi 21 mars 2007 à 17:32:51
Juste quelques lignes sur la naissance d'un monstre...cela pourrait presque 'être la naissance du monstre d'Estellanara...il faut un début à tout, même à la bêtise.

____________

LE NID




Je suis très loin de la douce chaleur du nid. La lumière qui perce les lourdes ombres de la forêt me fait mal quand elle touche ma peau découverte. Oui, je suis très loin de chez moi. Mais la tentation est une maîtresse implacable et qui suis-je pour oser contrarier mes instincts ? Je suis si loin de chez moi.

Mes frères sont encore dans la caverne sous la surface, à l’abri de la lumière du jour. Ils attendent serrés les uns contre les autres. Je peux sentir encore la faim qui leur fouaille le ventre, étirant leurs babines en feulements de désespoir. Je suis loin de chez moi. Pourtant, je suis parti. Je me suis détaché de mes frères lentement, comme à regret. C’est une souffrance sans pareille de ne plus sentir le contact physique de leur peau contre la mienne. Griffes et dents. J’ai fait un pas en direction du boyau menant à l’ouverture. Les cris et les râles se sont tus un instant. Dans le noir absolu, j’ai senti le vide qui se formait autour de moi et j’ai perdu l’équilibre. Je suis tombé lourdement sur le sol inégal. La douleur m’a fait hurler et mes hurlements ont réveillé les échos à l’infini. Je me suis finalement redressé et j’ai appelé mes frères.

« Venez avec moi. Il est temps de partir. Nous avons trop attendu. Trop longtemps. Venez avec moi ».

Sans les voir, j’ai perçu leur inquiétude. Nous sommes tellement nombreux dans le nid. La folie nous guette si nous restons encore. Nul n’a bougé. Les cris et les râles ont simplement repris. J’ai su que j’avais cessé d’exister pour le nid. J’avais fait le pas de trop. Hors du cercle j’étais hors du monde...leur monde...mon monde. Mais rester c’était mourir. J’avais atteint la périphérie. Là, régulièrement, des créatures invisibles s’abattent sur le premier rang, dans un grand fracas d’ailes, de griffes, de déchirements de chairs J’ai été aspergé du sang de mon frère juste à ma droite. Je me rappelle encore du grand cri qu’il a jeté, abrégé dans un gargouillis ignoble. L’odeur acre et doucereuse de la mort qui se repassait de sa chair a empli mes narines, mes poumons....j’ai vomi longtemps, jusqu’à ce que les hoquets me plient en deux de douleur et que plus rien ne sorte de ma gorge.

J’ai avancé laborieusement, apprenant maladroitement à me servir de tous mes membres pour assurer un équilibre précaire. Le temps est une notion très relative dans le nid. Les cycles vitaux y sont indiciblement lents et monotones. Pour moi, la distance est un temps. Et la distance se faisait de plus en plus grande avec mes frères de nid. Au bout d’un certain temps/distance, je n’ai plus entendu ni cris ni râles. Le sol s’inclinait, je montais...vers où ?

Lorsque j’ai débouché à l’air libre, il faisait nuit, même si cette notion m’était encore étrangère. Quand j’ai distingué les premières formes, j’ai reculé, saisi d’une peur incoercible, ne comprenant pas ce que mes sens essayaient de traduire. Puis, pas à pas, je suis revenu vers l’ouverture... Ainsi commença un long apprentissage. Tout m’était étranger : les formes obscures, les bruits insolites, les odeurs singulières...J’ai attendu. J’ai attendu. J’ai attendu longtemps à la frontière des deux mondes, chaque instant consolidant mes découvertes. J’ai mangé. Oui. J’ai mangé. D’abord des petites créatures rampantes, molles et douces, qui se tortillaient quand je les empoignais pour les porter à ma bouche. Des sucs et des humeurs ont coulé dans ma gorge et c’était....bon ! J’ai bu aussi, une eau qui courait entre mes pieds. La fraîcheur boueuse a étanché ma soif. Les créatures rampantes se sont fait moins nombreuses et j’ai eu encore faim, une faim grandissante......

Je faisais un nouveau pas vers l’extérieur quand j’ai vu à mes pieds, une créature qui me regardait. J’ai reculé, effrayé, éclaboussant d’eau la paroi rocheuse. C’était beaucoup plus gros. Mais j’avais faim. Il fallait que je mange. Je me suis à nouveau approché...elle était encore là. J’ai plongé ma main mais la créature s’est ...brouillée, s’évanouissant dans le remous boueux. J’ai poussé un cri de frustration. J’avais faim ! L’eau s’est finalement reposée et la créature était à nouveau là, me narguant encore. J’ai essayé plusieurs fois de saisir cette chose sans succès. Depuis j’ai apprivoisé mon image, celle de mon visage. Dents et griffes. Chair et sang. Oui, sauf mes yeux...oh mes yeux...je ne peux oublier leur éclat rougeoyant.

M

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