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 WA, exercice n°13 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 21 mars 2007 à 19:16:40
Revenons aux choses sérieuses! Nous allons aborder un chapitre réputé rébarbatif (ooooh...), celui des descriptions (aaarrrgh!). Mais... en douceur!
Pour cet exercice, vous allez décrire un lieu ( paysage, maison, chambre, grotte, quai de métro, astroport...), de sorte que votre description suggère l'ambiance dans laquelle se déroulera la brève histoire qui fera l'objet de l'exercice n° 14 ( pour une fois, je dévoile mes cartes!) Je ne veux pas de Balzac! Votre description ne doit pas être exhaustive, mais suggestive, et l'ambiance est plus importante que la précision! Laisser-vous porter par cette atmosphère, drôle, nostalgique ou mystérieuse... et l'histoire viendra d'elle-même, plus tard...
Vous avez jusqu'au jeudi 5 avril ( et ne vous découvrez pas d'un fil!)
Narwa Roquen,atmosphère, atmosphère...


  
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Pages suivantes : 1 - 2
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-04-04 19:13:25 

 Ex n°13, participationDétails
Je vous parle d’un temps dont même vos arrière-grands-parents ne sauraient se souvenir, du temps d’avant l’Empire, du temps où le mot zéphyr ne désignait qu’une douce brise d’été. Autrefois, en ce lieu, se dressait une ville, traversée par un fleuve. De nombreux ponts l’enjambaient, arches majestueuses de pierres taillées à la main, bordées de lampadaires qui éclairaient comme en plein jour. C’était une ville grouillante et lumineuse, célébrissime capitale d’un pays prestigieux. On venait du bout du monde contempler ses monuments, s’instruire dans ses bibliothèques, s’émerveiller dans ses musées, rencontrer la fine fleur des intellectuels et des artistes qui de tout temps avaient rehaussé sa gloire...
Et puis... Il ne reste pas un pont, pas un lampadaire, pas une place, pas un musée. Il n’y a plus de ville. De ce fleuve langoureux qui charriait péniches et touristes, ne reste, après trois siècles de sécheresse, qu’un ruisselet saumâtre transformé par les pluies diluviennes de chaque printemps en un éphémère torrent sauvage. Sauvage comme ses berges à l’abandon. Rive droite, quelques taudis pour vagabonds, criminels et autres bannis. Rive gauche, rien. Ou si peu. Des ruines. Il y eut le bombardement de 2153, mené par les Zéphyriens pour sauver la planète Terre des Corrompus qui asservissaient sa population. Le courroux des Dieux y ajouta le tremblement de terre de 2158. Et si le temps a suivi son cours pour les Terriens honnêtes qui seuls survécurent, en cet endroit il est à jamais figé. Ce lieu abritait le Temple de la Corruption et du Mensonge, édifice mille fois maudit où le Mal règne encore en maître – preuve en est que de ses imprudents visiteurs aucun n’est revenu, victimes sans doute de monstres d’apocalypse ressurgis de la nuit des temps, ou peut-être de créatures extra-terrestres mangeuses d’homme, même si le plus probable est que l’air y soit insalubre. L’Empire n’a jamais accepté d’y envoyer la moindre patrouille à la recherche des disparus, qui enfreignant la Loi protectrice, n’ont eu que ce qu’ils méritaient.
Pourtant, un poète mélancolique, s’il en existait encore à ce jour, pourrait trouver du charme à cet amoncellement aléatoire de pierres blanches et de marbres de couleur, qu’une végétation néotropicale a recouvert en grande partie, mélangeant les verts tendres et les gris moirés, le rouge écarlate de fleurs exubérantes et les dorures ternies autour des colonnes brisées.
Le Temple de la Corruption avait autrefois douze colonnes en façade, en haut d’un escalier qui s’étendait sur toute sa largeur. Cet immense bâtiment, situé tout près du fleuve, regorgeait de statues, de peintures, de tentures précieuses et autres richesses imméritées, que les Corrompus avaient volé au peuple – et il en était d’ailleurs ainsi sur toute la surface de la Terre, qui était alors divisée en Etats, sortes de structures tribales expansionnistes, esclavagistes et guerrières, dont les Zéphyriens heureusement nous ont affranchis.
C’est là que tomba la première bombe, le 10 octobre 2153, comme chacun sait, sur ce symbole du Mensonge où l’on parlait traîtreusement de Droits et de Liberté. L’incendie qui consuma la Bibliothèque aux 700 000 volumes dura une semaine entière. A des kilomètres à la ronde furent projetés des débris de l’immense verrière, des lambeaux de velours rouge aux galons dorés, et des fragments de pages des livres calcinés. Il fallut presque un mois pour que la poussière finisse de retomber.
Etonnamment, cinq ans plus tard, le tremblement de terre mit un peu d’ordre dans ce chaos. Trois colonnes de la façade se retrouvèrent debout, miraculeusement intactes, la Cour d’Honneur fut dégagée, faisant réapparaître la grosse sphère monolithique grise de douze tonnes, à peine ébréchée en son sommet, et quelques statues couchées furent redressées, amputées et bancales, mais érigées à nouveau comme des fantômes têtus échappés du néant.
Depuis... c’est presque toujours le silence. Quelques corneilles criaillent, dont les choucas se moquent. A ras du sol, quelques gémissements de rongeurs terrassés sans bruit par une horde de chats redevenus sauvages – plus grands, plus forts, plus téméraires que le cattus felis des encyclopédies. Le vent, quand il hurle en tempête, semble prendre des accents de révolte héroïque. C’est que, témoin éternel, il a gardé en mémoire les hymnes et les serments, les diatribes et les pamphlets, les joutes et les colères d’orateurs qui croyaient graver leurs noms dans l’Histoire...


Exercice dans l'exercice: celui qui trouve le lieu dont il est question gagne... outre mes félicitations, le droit de participer en retard!
Narwa Roquen,c'est pas parce qu'on est tout seul qu'on peut pas s'amuser!

Ce message a été lu 6839 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-04-04 20:45:03 

 Podium..Détails
Allez tous en choeur....

Ah Aaah
Ah Aaah
Voiles sur les filles
Barques sur le Nil
Je suis dans ta vie
Je suis dans tes bras
Alexandra Alexandrie
Alexandrie où l'amour danse avec la nuit
J'ai plus d'appétit
Qu'un Barracuda
Je boirai tout le Nil si tu n'me retiens pas
Je boirai tout le Nil si tu n'me retiens pas
Alexandrie
Alexandra

M (être en retard)

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-04-04 23:02:44 

 WA - Participation exercice n°13 Détails
Bonsoir,

Une contribution juste avant la cloche (de pâques). Un texte qui n'est pas rigolo...je dirais même assez sinistre. Mais le décor est planté.

____________________


TEMPS 2


Les verticales filent vers les étoiles, bien loin au-dessus de ce faux jour qui s’est levé au coeur de la nuit. Les géants de pierre, d’acier et de verre s’élancent à l’assaut des rêves improbables de la ville qui ne dort jamais. Ils disent qu’ici tout est plus grand qu’ailleurs.

Les pages n’ont pas été tournées et Rudy n’a pas encore nettoyé les rues. Il est assoupi dans l’ombre du procureur général et nul ne l’appelle Rudy le nettoyeur. Laissons-le dormir car son réveil marquera le départ d’un décompte funèbre pour les jumelles de pierre.

Les mélodies assourdies des comédies musicales s’écoulent entre les silhouettes qui déambulent le long des trottoirs en quête de rencontres inespérées. Joe pleure son pays natal, là-bas loin dans le sud, son foulard de cow-boy gigolo flottant autour du cou. Toutes ses illusions se sont éparpillées dans les lumières criardes des sex-shops et des peep-show. Il ne lui reste que du métal dans les poches, c’est lourd mais ça ne vaut rien. Regardez, il est sur le point de rencontrer Ratso, agité d’une toux phtisique malsaine, qui crache un peu de sang dans le caniveau. Il se traîne en boitant dans ce jour contrefait, jetant des coups d’oeil furtifs autour de lui.

Des rires sans joie et trop forcés se mêlent aux sirènes hurlantes de la voiture de pompiers qui surgit d’une rue adjacente, éclair rouge et chrome où se devinent des visages tendus vers leur destin en feu. Le flot des véhicules descend du nord, se frayant un chemin vers des lieux plus hospitaliers. Leurs passagers ne remarquent pas les fantômes de l’Immigrant et de Frederick Austerlitz qui s’accrochent, incrédules, aux néons écarlates des cinéma porno épinglés comme des papillons aveugles et mutilés tout au long de l’avenue. La magie des petits pas des petits pains s’est depuis longtemps dissipée et plus personne ne chante sous la pluie.

Les années 80 sont des années d’airain pour les magiciens de l’aube. Les traders du palais du Mur dorment de l’autre côté du fleuve. Dans leurs rêves clinquants et mercantiles, ils amassent des monceaux d’or en criant des ordres de papier. Mais ici, dans cet espace étroit, bat le véritable coeur de cette ville tentaculaire. Son battement est profond et binaire, pas de place pour le pastel ou l’aquarelle. Les tons sont froids et crus, noir sur blanc ou blanc sur noir, C’est un espace perdu dans un temps qui a fui sans lui, dans cette fin de siècle qui dégouline de rimmel comme celui de cette jeune prostituée au visage fatigué qui arpente la ruelle borgne en réprimant un haut-le-coeur, une main devant la bouche.

L’ogre a installé ses quartiers dans ces quelques blocs de pierres. Il manie un long fouet de chair qui claque dans l’obscurité. Les âmes perdues d’une guerre honteuse tentent d’échapper aux visions d’horreur qui hantent leurs cauchemars. Reconnaissez-vous Travis qui ne veut plus dormir de peur de se voir agresser par des silhouettes indistinctes qui brûlent au fond d’une rizière sans nom. Non, il ne veut plus dormir et son taxi est un coursier de fer qui bondit dans la nuit, dérapant sur les entrelacs des moires qui tapissent la chaussée, images renversées des publicités gigantesques qui affolent les regards.

Il est devenu le Charon impavide des damnés qu’il transporte au coeur de la nuit. Ce soir, il est paumé et au bord du gouffre. Il a été définitivement repoussé par une femme qu’il a vainement tenté d’aimer. Son taxi est arrêté au feu rouge. Il est seul, il a déposé un peu plus haut son dernier client et il aperçoit la jeune prostituée qui tente de recomposer son masque de poupée de luxure. Sentant son regard posé sur elle, elle lui lance une oeillade assassine avant de réaliser qu’il n’est qu’un figurant de la nuit et non pas le cave qu’elle pourrait plumer. Alors ses lèvres dessinent pour lui un pauvre petit sourire, forme d'excuse pour n’avoir pas reconnu une âme errante, comme elle.

Lui, une étrange sensation étreint son coeur. Alors qu’il croyait avoir épuisé toute son humanité du côté de Xan-Loc, il éprouve un curieux sentiment qui l’attire magnétiquement vers cette inconnue. Il tend la main pour abaisser la vitre de la portière droite. Il ne sait pas encore qu’il libère ainsi un monstre qui va se repaître de sang.

Voilà, le décor est planté. Non, j’allais oublier. Le Waterford Crystal sera lancé tout à l’heure du plus haut bâtiment qui domine cet espace privilégié, ce noeud bouillonnant d’énergie.

Ils disent que l’agneau agonise sur Broadway.

M
:diable:

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-04-06 18:10:01 

 Eh non!Détails
Il y a bien une bibliothèque, mais ce n'est pas celle d'Alexandrie...
Narwa Roquen, essaie encore...

Ce message a été lu 7048 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-04-06 18:22:40 

 Commentaire Maedhros, ex n°13Détails
Plaignez le voyageur imprudent qui s'aventurerait en Maedhrosie sans un minimum de bagage... Que nul n'entre ici s'il n'est cinéphile, anglophone et latiniste!
Nous voici entrainés dans une promenade nocturne du côté de Times Square, dans les années 80, entre Taxi Driver et Midnight Cowboy. Les fantômes de Charlie Chaplin et de Fred Astaire rôdent encore dans ces rues mal famées, où Jodie Foster décrocha son premier rôle...
Sinistre? Non. Noir. Noir comme les cauchemars des rescapés du Vietnam, comme l'avenir de tous ces laissés pour compte, malgré les chansons de Sinatra...
C'est un texte difficile à lire, qui réclame sans cesse mots de passe et noms de code, mais c'est un beau texte. J'aime en particulier le paragraphe sur les années 80. J'attends la suite avec impatience! Clap clap clap...


Juste 2 points techniques:
- "tuberculinique" se rapporte au test tuberculinique, la fameuse "cuti". L'adjectif correspondant à la maladie est "tuberculeux", même si ça sonne moins bien. Ou alors, plus vieillot, "phtisique".
- "la jeune prostituée qui tente de se recomposer son masque": "qui tente de recomposer son masque" suffit. La phrase est belle, par ailleurs.
Narwa Roquen, "Heaven, I'm in heaven...", mais qui donc se souvient encore de toutes ces merveilles?

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-04-06 19:12:25 

 Mince,Détails
J'avais noté la destruction des 700 K volumes et je crois que c'est le chiffre avancé pour dénombrer les ouvrages contenus dans la fameuse bibliothèque d'Alexandrie.

Ne me dis pas qu'il s'agît de notre bonne vieille capitale!

M (qui s'entête)

Ce message a été lu 7291 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-04-06 19:30:59 

 Rectifié chef...Détails
Les rectifications ont été dûment apportées ma chère Narwa, j'avais les yeux et l'attention fatigués (j'ai écrit quasiment ce texte d'une traite dans la soirée de mercredi ).


Je voulais essayer d'écrire comme Elemmirë qui m'avait subjugué dans sa peinture littéraire de son prince.

Juste écrire en légères touches émotionnelles et picturales, avec plein de références datées mais évidentes, un patchwork d'atmosphères s'entrechoquant dans le "New-york roaring".

...And my heart beats so that I can hardly speak.
And I seem to find the happiness I seek,
When we're out together dancing cheek to cheek.

M

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-04-06 20:20:41 

 Re - :)Détails
(Hargh, la première partie de mon message s'était effacée à mon insu! C'est dommage, c'était toutes les éloges! Je les recommence donc) :

Je vais faire un aveu: quand je suis un peu trop fatiguée, je garder généralement la lecture des participations de Maedhros pour le lendemain, car elles sont parfois trop "longues" en fin de journée. Eh bien celle-là... Elle n'est pas longue du tout, j'en voudrais même bien encore un peu! Je la trouve sublime. La description est terriblement parlante, l'atmosphère est palpable, c'est un régal. Félicitations!

Au passage, merci pour le compliment... :)

...Oh I love to go out fishing
In a river or a creek
But I don’t enjoy it half as much
As dancing cheek to cheek...

Elemm', on est au moins trois!

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-04-10 18:54:16 

 Tu brûles!Détails
... Y a plus qu'à trouver le monument...
Narwa Roquen,qui adore les jeux de piste!

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-04-10 21:04:01 

 The national gatheringDétails
12 colonnes....corruption...

mais c'est bien sûr...il s'agît du palais Bourbon

M (bien qui châtie bien!)

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-04-11 19:20:06 

 Gagné!Détails
Excellent!
Pour une fois, je me suis laissée allée à mes fantasmes...
Narwa Roquen,clap clap clap!

Ce message a été lu 7402 fois
z653z  Ecrire à z653z

2007-04-20 17:30:01 

 monumentDétails
Le fleuve, les péniches, rive gauche, rive droite, rats, escalier sur toute la largeur, colonnes, j'avais pensé au Panthéon mais 12 colonnes et la corruption ne collaient pas.

z653z qui joue en retard et quand la réponse est déjà publiée.

Ce message a été lu 7745 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-04-26 09:57:53 

 En retard, en retard, je suis en retard!!! WA 13, participation!!!Détails
Sifflement perçant, souffle puissant, chanson lugubre entre les arbres malades. Derrière toi, la rue déserte. Les volets bleus à la peinture écaillée qui claquent furieusement. Devant toi, l'espace à traverser: les hautes grilles sombres encadrent l'allée du parc, et les bourrasquent giflent et assèchent, élevant comme autant d'armées de fantômes les amas de feuilles mortes en tourbillons poussiéreux à plusieurs mètres du sol. Le chant étrange qui emplit la nuit pourrait être le leur, choeur sinistre des âmes perdues.
Les roux, les rouges, les ors, les ocres, de l'automne en souffrance, enragé de désespoir, s'étendent sous les éclairages publics éteints, détruits probablement par quelques gosses mal intentionnés, faisant ainsi la part belle à la pénombre gelée.
Craquements, de branches ou d'os; hurlements, de vent ou de jeune fille imprudente; agitation dans l'ombre, masses noires mouvantes, arbustes courbés secoués par les rafales ou danger qui se débat, frappe et s'enfuit...

L'espace se resserre sur toi tout autant qu'il s'étend et s'étire dans le loin. Hier, à vélo, avec un peu de soleil encore et quelques familles avec leurs chiens, l'allée du parc était passée sous tes roues sans même que tu le remarques. Mais ce soir...
Le monde tourne et gémit, à la fois plainte déchirante et violence barbare, et toi, seule, debout, pétrifiée devant l'allée du parc, tu serres contre toi, bien collé contre ta poitrine glacée, ton cahier à spirales.


Elemm', lapin du pays des merveilles!

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-04-27 19:19:52 

 Commentaire Elemmirë, ex n°13Détails
Excellent ! J’en frissonne encore ! Voilà une atmosphère inquiétante à souhait ! Effectivement, rien n’est plus terrifiant qu’un décor familier, voire pacifique, où l’obscurité réveille nos démons imaginaires... Et tu en rajoutes encore en précisant bien que, n’est-ce pas, sous le soleil, ça avait l’air tellement facile...
J’adore le fait de tutoyer ton personnage. Ca implique beaucoup plus le lecteur, c’est émotionnellement beaucoup plus fort. De plus, le style incisif, avec ces morceaux de phrases tronquées, évoque le souffle court, le coeur qui s’affole... Mais dites-moi, mademoiselle l’Elfe, c’est très technique, tout ça, vous avez relu Edgar Allan Poe récemment, ou son fantôme est-il venu vous souffler toutes ses bonnes vieilles ficelles ?
Que ton sang ne se coagule pas, je voudrais juste y changer une virgule...
Entre « amas de feuilles mortes » et « en tourbillons poussiéreux », si tu enlèves la virgule, ça permet de faire monter plus haut les tourbillons.
Ah... et puis, j’ajouterais un tout petit « de » entre « les ocres » et « l’automne en souffrance », qui évite d’avoir un sujet au singulier ( en fin de liste de sujets au pluriel) juste avant un verbe au pluriel. Il n’y a pas de faute tel que c’est écrit. Mais je trouve qu’avec le « de » ça passe mieux.
Je précise que je ne nourris aucune agressivité de type sexuel envers les diptères...
Clap clap clap...

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-04-27 22:12:07 

 Vous avez dit ptères?Détails
Les diptères, ça a un rapport avec les coléoptères et les diplodocus? Ca mange quoi l'hiver??
Sinon, euh, non, j'ai rien relu, j'ai écrit ça un soir comme ça ^^


Elemm', inspirée par le fantôme de Poe, venu de Deep Terre (Poe Deep Terre et Poe dit d'faire? Ok, je sors.... ^^)

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-19 13:22:22 

 Exercice 13 : Elemmire => CommentaireDétails
Chais pas trop quoi en dire de celui-là. Certaines phrases sont un peu confuses. Sur un passage aussi court, j’aurais tendance à dire qu’on attend la suite...

Est', un peu sèche.

Ce message a été lu 7497 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-19 13:24:08 

 Exercice 13 : Maedhros => CommentaireDétails
On va encore dire que chuis inculte mais je ne connais ni Rudy, ni Joe, ni les autres. Joli, le destin en feu ! Ah chouette ! Deux références que j’ai avec les petits pains et les chansons sous la pluie ! Joli aussi les métaphores boursières. Mais créfieu, c’est pas facile de te lire. Même si c’est beau et que l’ambiance est là, je reste enlisée sous les références incomprises.

Est', motivée comme jamais !

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-19 13:26:08 

 Exercice 13 : Narwa Roquen => CommentaireDétails
Le décor est planté avec style et efficacité : un Paris post-apocalyptique. La description est complète et vivante et introduit déjà l’histoire qui se déroulera dans les ruines hantées par les félins sauvages, élément récurrent chez notre sorcière...

Est', hop hop hop !

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-06-19 14:41:38 

 En effet...Détails
Moi aussi j'aurais bien voulu y faire une suite, mais il aurait fallu trouver l'aspect scénaristique: qu'y a-t-il de si précieux dans son cahier, pourquoi ça lui fait si peur, etc... Et moi et les scénars...

Sinon, j'aurais bien voulu des précisions sur les phrases confuses, mais non, je ne te le demanderai pas! Tu as déjà assez de boulot comme ça, et je te suis grandement reconnaissante de faire ce "marathon littéraire", pour reprendre l'expression. J'espère que tu t'y amuses, quand même :)

Elemm', qui apprécie les coups de fouet enflammé d'Est :)

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-20 11:58:48 

 Commentaire : director's cutDétails
On peut pas appeler ça du boulot que de vous lire. Je le fais parce que j'aime ça !

Alors voilà les phrases que j'ai trouvées confuses :
"Devant toi, l'espace à traverser: les hautes grilles sombres encadrent l'allée du parc, et les bourrasquent giflent et assèchent, élevant comme autant d'armées de fantômes les amas de feuilles mortes en tourbillons poussiéreux à plusieurs mètres du sol."
et
"Les roux, les rouges, les ors, les ocres, de l'automne en souffrance, enragé de désespoir, s'étendent sous les éclairages publics éteints, détruits probablement par quelques gosses mal intentionnés, faisant ainsi la part belle à la pénombre gelée. "

Je les trouve un peu trop longues, du coup, je me perds dans les sujets et les verbes comme dans du Proust.
Tentons de les découper pour voir si on n'abime rien et si on gagne en clarté :
"Devant toi, l'espace à traverser: les hautes grilles sombres encadrent l'allée du parc, et les bourrasques giflent et assèchent. Elles élèvent comme autant d'armées de fantômes les amas de feuilles mortes en tourbillons poussiéreux, à plusieurs mètres du sol. "
et
"Les roux, les rouges, les ors, les ocres de l'automne en souffrance, enragé de désespoir, s'étendent sous les éclairages publics éteints. Quelque gosse mal intentionné les aura probablement détruits, faisant ainsi la part belle à la pénombre gelée. "
Comme ça, on reprend son souffle. Qu'en penses-tu ? Après bien sûr, c'est ton texte. Et si tu apprécies les phrases longues, c'est ton droit le plus strict...

Tiens, soyons fous, j'en profite pour rajouter des précisions. J'ai bien aimé l'emploi des phrases nominales. Et il y a un travail certain sur la rythmique "les roux, les rouges" et sur les figures de style.

Est', chica chica boum...

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-06-20 13:32:52 

 Parfaite, cette commentatrice!Détails
(Ca se dit, commentatrice?)

Merci pour ces précisions, Est'!! C'est vraiment appréciable, ce temps que tu nous consacre avec ton oeil aiguisé de lectrice aguerrie ^^
en effet, c'est mieux comme ça. C'est vrai que dans la seconde, je voulais donner un rythme un peu tourbillonnant, qui n'en finit pas, comme les rafales de vent, mais bon, si on étrangle le lecteur, c'est dommage :)

Je m'en vais donc modifier ça si le boulot me laisse 5mn de plus...
Merci beaucoup!!

Elemm', reconnaissante!

PS: euh, Flad', pourquoi je peux éditer ce post-ci mais pas mon texte du WA correspondant? Je suis bien connectée, mais pas du même ordinateur, tu crois que ça peut venir de là? Je modifierai de chez moi, alors :(

Ce message a été lu 7389 fois
Fladnag  Ecrire à Fladnag

2007-06-20 13:54:28 

 figé dans le marbre !Détails
Un post n'est éditable que si... il n'est pas trop vieux !

Je voulais eviter que l'on puisse éditer ses messages ad eternam... imagine que tu va modifier un de tes messages datant d'il y a deux ans... d'abord personne ne verrais la modification (peu d'interet donc) et ensuite les réponses au dit messages pourraient devenir incoherentes.

J'ai donc préféré un systeme ou l'edition est possible pendant quelques semaines uniquement (j'sais plus exactement, 2 semaines ? un mois peut etre ?), histoire de corriger les fautes, tout ca... mais apres, cela reste gravé indefiniement dans le marbre. Un peu de stabilité !

Fladnag

PS : imagine autre chose : quelqu'un se fache ici et cherche a supprimer tout ses messages en les remplacant par des betises, il n'agira que sur les messages les plus récents (meme chose en cas de vol de mot de passe)
PPS : les admins, eux, peuvent éditer ad eternam les messages de n'importe qui (hihi)

Ce message a été lu 7308 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-06-20 14:20:09 

 Alors là...Détails
Si c'est pour la bonne cause, je m'incline!
Mais ça veut dire qu'il faut bien réfléchir à ce qu'on écrit, alors! ^^

Elemm', qui tournera sept fois ses mains sur son clavier avant de taper n'importe quoi :)

Ce message a été lu 7887 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-06-20 19:08:34 

 Pas d'accord!Détails
Personnellement, j'aime bien les phases longues, si elles sont musicales, et celles-là le sont; j'aime être bercée par une longue volute de mots, surtout quand il s'agit de faire tourbillonner des feuilles et de créer une atmosphère. A chacun son style!
Narwa Roquen,des goûts et des couleurs...

Ce message a été lu 7379 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-22 10:41:43 

 Proust...Détails
Mes suggestions ne sont... que des suggestions. Il est bien évident que si l'auteur a voulu crééer un effet particulier en écrivant une phrase longue, il faut lui conserver sa longueur. Mais bon, les phrases longues, c'est difficile car elles doivent être d'autant plus structurées et parfaitement maîtrisées pour rester lisibles. Voici pourquoi je les déconseillerais aux auteurs amateurs que nous sommes tous plus ou moins ici bas.

Est', commentatrice de commentaire.

Ce message a été lu 7135 fois
Onirian  Ecrire à Onirian

2009-03-04 17:14:28 

 WA-Exercice 13 - DescriptionDétails
Les descriptions, un champ qui me fait peur, assurément. Je voulais initialement partir sur une description pure, mais me suis retranché presque sans m'en rendre compte derrière un personnage et un "je".

--
Le piano trônait au centre le la pièce. Il me semblait encore entendre les notes s'envoler. En me concentrant, je pouvais presque voir les touches d'ivoires s'enfoncer et entonner une mélodie douce mais joyeuse, avec peut-être une pointe de mélancolie... Un piano à queue noir, tel que l'on se l'imagine, beau et lisse.
J'effleurais le clavier du bout des doigts, résistant à l'envie de presser une blanche ou une noire, je ne voulais pas briser le silence du manoir. Saurais-je encore jouer ?

Pourquoi revenir ici, après tant d'année ? Mon regard contempla la salle où je me trouvais. Les draps blancs qui recouvraient les meubles donnaient à ceux-ci des allures fantomatiques, irréelles. Je n'avais découvert que le piano, c'est lui que j'étais venu voir après tout. Enfin je crois...
Je fis quelques pas, une latte de parquet craqua. Je souris tandis qu'une bouffée de nostalgie me prenait à la gorge. Combien de fois avais-je fait grincer ce bois dans mes jeux d'enfants ? Il m'a presque semblé entendre le grognement du paternel : il n'y a qu'une latte disjointe dans tout le manoir, et il faut que je marche dessus, toujours.
Un rai de lumière, plus vaillant que les autres en cette fin d'hiver, avait réussi à se faufiler un chemin parmi les arbres, et traversait avec peine les vitres sales, mais intactes, de la bibliothèque. Je repensais à toutes ces heures perdues depuis... qu'étaient-elles devenues ?
J'avisais l'un des fantômes, caché dans un coin, blotti entre la grande fenêtre et la cheminée. J'ôtais son masque d'un geste ample. Le voltaire avait visiblement moins bien vécu les années que le Steinway, ce qui m'étonna. Je m'assis à mon ancienne place. Les souvenirs étaient si présents que les rires sonnaient encore à mes oreilles. Naturellement mon regard se posa sur les moulures censées masquer les irrégularités entre les murs et le haut plafond, une forme géométrique évoquant un escargot cubique les parcourrait d'un bout à l'autre. Hypnotisé, mes yeux ne purent s'empêcher de suivre les traits de la sculpture. Le temps s'était suspendu et je crois que j'aurai pu rester ici indéfiniment. Je ne comprenais toujours pas ce qui m'avait ramené ici, dans mon passé. Mon coeur se serrait à chacun des souvenirs qui remontaient. Un rire, un cri, une joie, une peine, un bonheur et... non, c'était trop douloureux.
Penser à autre chose.
Le tableau sur le mur. Ou plutôt son absence. Un carré légèrement plus coloré indiquait la position de l'ancêtre. Où était-il parti ? Un des fantômes, reposant au pied de la tache, me répondit. Je n'eu cependant pas le courage de me lever et le dévêtir. La pièce dormait d'un sommeil paisible, mais je ne crû pourtant pas qu'elle fut morte. Elle attendait simplement qu'une bonne âme daigne lui ôter ses vêtements de nuit et la parer à nouveau de ses atours.
Un coup d'oeil dans l'âtre. Le bois était près pour une flambée, attention délicate des domestiques qui ne doutaient pas que nous reviendrions un jour. Quelques journaux chiffonnés appelaient une flamme.
"Drame au Manoir des Ma...".
Interdit, presque suffocant, mes yeux ne purent se détacher de ses mots accusateur. Quelques minutes plus tard, ou une éternité, je ne sais plus, je résolu finalement à me pencher pour attraper cette feuille qui hurlait ma peine mais ne put terminer mon geste. Le parquet venait de craquer à nouveau.

--
Onirian, un air de piano dans les oreilles.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-03-04 23:15:47 

 Commentaire Onirian, exercice n°13Détails
Je ne vois pas ce que tu redoutais: tu t'en tires très bien! La description est bien menée, et le fait que le héros parle à la 1° personne la rend plus vivante et plus riche en émotion. C'est un texte très tendre, qui parle au coeur. Nous avons tous nos chers souvenirs...
On devine cependant qu'il y a une histoire derrière, et la curiosité est à son comble dans le dernier paragraphe! Il me tarde de lire la suite!
La comparaison avec les fantômes est classique, mais bien utilisée. Le style est sûr, fluide. La progression se fait naturellement, jusqu'à la surprise finale. Bien, bien!
Revenons à nos verbes: effleurer est un mouvement bref, donc c'est un ... passé simple, et donc c'est -ai et non -ais; idem pour repensai, avisai, ôtai. Parcourait, c'est l'imparfait. Parcourrait, c'est le conditionnel. Mais le conditionnel, c'est j'aurais pu et non pas j'aurai...
"Mais je ne crus pourtant pas qu'elle fut morte": j'aurais dit: "je ne croyais pas qu'elle fût morte", et même plutôt "et je ne pouvais pas croire qu'elle était morte". Le "fût" est correct, mais tu n'est pas dans un style soutenu, donc tu peux te laisser aller à un "était". En revanche, le mot "paternel" accroche un peu dans un texte assez classe avec un Steinway et un manoir... à moins qu'une justification ne vienne plus tard...
Et puis encore des histoires de "s": tant d'année", s'il y en a tant... A l'inverse, "jeux d'enfants", enfant est catégoriel, donc singulier...
Le bois n'était peut-être pas loin (près), mais il était prêt pour le feu.
Eu est un participe. J'eus est correct.
En pratique, le verbe à la 1° personne du singulier se termine souvent par un "s", sauf le 1° groupe ( en -er), et les verbes comme offrir, vouloir, pouvoir, mais jamais par un t ni par une voyelle autre que e . Tu as maîtrisé les à et les où, sus aux verbes!
Le plaisir que tu prends à écrire est palpable pour le lecteur, et c'est bien agréable!
Narwa Roquen,je mentirai ( s ou pas?) si je disai(s?) que je détestai (s?) ce texte... Chiante, je sais!

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Onirian  Ecrire à Onirian

2009-03-05 10:25:16 

 Passé/ait/er/ais/aient/és/ées/ez...Détails
Rhaaa, je vais devenir fou avec ces conjugaisons.

Bon... :
Je mentirai si je disais que je détestai ce texte.

Pas convaincu pour être honnête.
Y a pas un truc magique genre "vendre/vendu" pour savoir quel temps utiliser ?

Et pour le coup du parcourait / parcourrait, alors là, c'est carrément abuser. Comment quelqu'un de normal peut s'en sortir franchement ? Rhalala...

--
Onirian, toujours pas vraiment réconcilié avec Ste Ortho.

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2009-03-05 10:55:02 

 Au bûcher Sainte Ortho!!Détails
Allez courage, on compatis :)

Moi plus je lis tes textes et moins ton orthographe me dérange. Ok, encore un tout petit peu parfois, mais tes textes sont très bien écrits et j'ai envie de laisser ta grammaire voguer comme elle le souhaite, tant que l'émotion est là.

Moi, j'ai aimé ton texte.... une suite, peut-être? ;)

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Fladnag  Ecrire à Fladnag

2009-03-05 13:15:27 

 C'est pas parfait...Détails
... mais je suis fan de :
http://www.leconjugueur.com/

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