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 WA - Participation exercice n°16 partie 10 Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Jeudi 31 mai 2007 à 07:51:24
En fait, ce n'est pas encore fini....

________________

Les drogues altèrent temporairement le fonctionnement du système nerveux somatique. Les dommages collatéraux sont assez rares mais certains cas de paralysie dégénérative ont néanmoins été recensés. Cependant, le véritable symptôme entraîné par ces drogues reste la désorientation temporelle. La perception du temps est gravement perturbée, ébranlant la raison des prisonniers. Il leur est impossible de mesurer le temps qui passe.

Anis n’échappe pas à cette règle. Il est complètement déboussolé. Est-il assis là depuis dix secondes ou bien dix ans ? Il se rappelle pourtant de la moindre minute qu’il a vécue durant cette journée hors du commun.

Le sergent pénètre dans la tente, un grand sourire aux lèvres. Anis essaie de voir s’il fait encore clair dehors. La luminosité est faible, presque terne, crépusculaire. Le jour touche à son terme.

« Mon ami, je vais te conduire devant le capitaine. Doc, réveillez-le ! »

Celui qui lui avait donné le comprimé entre à son tour, un pistolet à la main. Il le plaque contre le cou d’Anis et appuie sur la gâchette. Une douleur atroce explose sous le crâne du fermier. Elle s’évanouit l’instant d’après.

« Voilà ! »

Anis déplie précautionneusement une jambe. Tout répond normalement. Il ne peut s’empêcher de pousser un soupir de soulagement.

« Debout et suis-moi ! » le sergent recule pour le laisser sortir.

Derrière lui, deux autres dragons sont attentifs, la main posée sur le canon de leur arme. Sous bonne escorte, il suit le sergent qui traverse le camp en direction d’un préfabriqué adossé à un enclos fait de gros pieux de bois, plus hauts qu’un homme et maintenus ensemble par des lanières de métal. Anis entend un mugissement provenant de l’intérieur. C’est Aliénor, le sentant tout près, qui l’appelle.

« On s’arrête pas! » Un canon dans les reins le pousse à avancer. Le sergent frappe à la porte du petit bâtiment. Une voix grave et chaude lui répond, dans un français précieux :

« Entrez ! »

Dans la pièce principale, assez vaste, quelques meubles strictement utilitaires. Près d’une fenêtre donnant sur l’enclos, un bureau. Sur le bureau, une lampe, une ramette de papier, un portable multimédia, et un cadre. Un cadre tourné vers celui qui est assis, se balançant en arrière sur sa chaise, une main jouant négligemment avec le canif d’Anis. Il fait passer et repasser la lame brillante sur le dos de son autre main. Anis dévisage intensément le visage de l’officier. Un visage empreint d’une noblesse ancienne. Une bouche sensuelle, des pommettes hautes, un nez aquilin, un menton volontaire et un regard brun où ruissellent des soleils mordorés. Le portrait du parfait officier issu d’une lignée prestigieuse et aristocratique. Sur le treillis repassé de frais, un nom se détache sur la bande velcro : Cap. ANGELNO.

« Voilà donc notre terroriste ! Tu n’as pas l’air bien menaçant ! » L’officier adresse à Anis un sourire engageant.

« Fichtre non ! Je suis un fermier. J’ai une ferme plus au nord. J’ai ...perdu ma chienne un peu plus haut et j’étais à sa recherche quand je suis tombé sur votre patrouille. Et ensuite, tout est parti de travers. Votre sergent a échafaudé une histoire à dormir debout. Vérifiez, scannez mon ID bio. J’ai servi au camp 28. Pour ça vous savez bien qu’ils vérifient chaque brin de mon ADN! » Anis est presque convaincant. Tout est vrai sauf qu’il n’a pas de chienne.

Le capitaine le regarde droit dans les yeux. Il ne sourit plus. Une veine sur sa tempe pulse sous la tension extrême. Il ne se balance plus. Il pose très délicatement le couteau devant lui, la lame pointée vers Anis.

« Ici, j’ai le droit de vie et de mort sur quiconque pénètre mon périmètre. Selon moi, tu n’es pas celui que tu dis être. Selon moi, il y a une histoire derrière l’histoire. Selon moi, tu me caches quelque chose. » L’officier se lève lentement et tourne le dos au fermier pour examiner une carte topographique punaisée au mur.

« Selon moi, si tu me caches quelque chose, tu es une menace potentielle. Et je ne peux me permettre de ne pas traiter une menace potentielle. Alors dis-moi, qu’est-ce qu’il faut que je fasse de toi ? »

Anis est mal à l’aise. Il ne peut lui dire qu’il est venu là sur le commandement d’une Dame Blanche. Une prévention intime l’en empêche. Il est donc pris au piège, un piège où il s’est précipité tout seul. Que peut-il répondre ? Rien. Son destin lui échappe mais quand aujourd’hui, depuis sa rencontre avec Elle, a-t-il pu le retenir ? Il s’en remet donc encore au hasard.

Le capitaine laisse le silence devenir gênant avant de faire à nouveau face à Anis.

« Tu ne réponds pas ? Je vais donc devoir te traduire devant la cour martiale. Sur mon périmètre, la cour martiale, c’est moi ! Je signerai les papiers après...c’est la paperasse habituelle. Il ne te reste que peu à vivre. Sauf si tu me laisses te raconter une histoire. Tu permets ? Merci ! Mais je t’en prie assieds-toi ! »

L’officier s’est carré dans son fauteuil, les jambes allongées et croisées sur le bureau.

«Il y a une très vieille légende qui circulait par ici, enfin, des bribes par-ci par- là ! J’ai mis du temps à la reconstituer. Il y avait dans un temps très reculé, dans l’ancienne capitale de cette province, un seigneur qui éprouvait une profonde aversion pour l’archevêque local. Le temporel défiant le spirituel. Or, l’homme de Dieu élevait un ours, curieuse idée non ? Le vicomte voulant asseoir son autorité croisa un jour l’archevêque et lui affirma qu’une de ses vaches pouvait vaincre l’ours en combat singulier ! Et que crois-tu qu’il advint ? L’ours fut défait ! Te rends-tu compte, un ours terrassé par une vache! Cette histoire m’a prodigieusement captivé. A tel point que, figure-toi, j’ai dressé moi aussi un ours, une belle bête. Et te voilà devant moi, accusé de terrorisme, avec une vache, peut-être une lointaine descendante de celle de la légende. Alors, si tu veux sauver ta peau, je te propose un marché honnête : que ta vache combatte mon ours. Si l’ours est vaincu, tu repars libre et riche avec un sauf-conduit à ton nom. Si l’ours l’emporte, tu auras ton sauf-conduit mais tu repartiras les mains vides ! Tu vois, c’est ce qu’il y a de plus honnête non ? »

« Et si je refuse ? »

« Tu meurs et ta vache finit en barbecue ! Décide-toi sur le champ, j’ai une tâche à terminer sur les remparts, avant que la nuit ne tombe ! »


  
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Réponses à ce message :
3 Exercice 16 : Maedhros => Commentaire - Estellanara (Ven 6 jul 2007 à 16:37)
       4 Plus avant - Maedhros (Sam 7 jul 2007 à 20:54)


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