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De : Narwa Roquen Date : Lundi 4 juin 2007 à 18:33:47 | ||
Etrange alchimie que celle de l’écriture, où l’auteur est à la fois en offrande et en demande, et le lecteur, s’il sait s’ouvrir au don, comble l’auteur par son attention, et reprend sur sa propre musique les mots de l’Autre... Je ne saurais dire l’intensité des échanges entre les animaux. Ce que je sais, c’est le bonheur d’écrire et d’être lu(e), et le bonheur de lire ce qu’un Autre a écrit, si différent et si proche à la fois. Le langage est pour moi la plus noble des activités humaines, qui peut blesser, certes, mais aussi sauver. La chose écrite se double d’une dimension secrète, on emporte le livre avec soi, on en relit un passage, on se l’approprie en le chargeant de nos propres souvenirs, de nos propres émotions, et selon le lecteur, et selon le moment de la vie de ce même lecteur, ce n’est jamais le même texte qui est lu, même si les mots demeurent inchangés. Quand la chance nous permet d’écrire, c’est avec un frisson de plaisir que l’on signe au bas de la page, et qu’on envoie son texte voguer sur l’océan immense, en lui souhaitant de nombreuses et heureuses rencontres, partie humaine issue de notre humanité, parfois dans la liesse, parfois dans l’effort, mais dont la naissance nous enrichit toujours et ne nous appauvrit jamais. Et je trouve merveilleux que ce soit au coeur de la jungle que soient nés ces mots que je me chante et me rechante quand un texte me touche ou que l’un des miens trouve un lecteur complice : « Nous sommes du même sang, vous et moi. » Narwa Roquen,Kipling for ever! Ce message a été lu 6728 fois | ||
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4 Les mots ont-ils une âme? - Maedhros (Lun 4 jun 2007 à 21:57) |