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 WA - Participation exercice n°18 - partie 2 Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Jeudi 21 juin 2007 à 16:46:48
Cela se complique. Encore un jeu de piste et à plusieurs niveaux. Qui m'aime me suive.

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C’est une maison qui se cache de la rue derrière une haute haie végétale. Construction basse, genre maison d’architecte, entourée d’une pelouse parfaitement entretenue. Un portail en ferronnerie artisanale barre l’allée qui conduit sur le côté de la demeure. Celle-ci m’a attiré l’oeil justement parce qu’elle détone parmi les bâtisses bourgeoises de la rue étalant leur prospérité. La curiosité est mon second défaut. Pour mes repérages, j’utilise des techniques simples mais éprouvées. Pendant plusieurs jours, je suis venu, déguisé, pour observer et surtout vérifier que le jeu en vaut la chandelle. Je sais, cela se perd de nos jours. Moi, je ne suis pas un stakhanoviste du pied-de-biche. Je fais peu d’affaires mais toujours juteuses et précédées d’un bonne étude marché ! Les receleurs font de meilleures offres si le marché est porteur.

Pour revenir à cette villa, j’ai noté des détails intéressants. Son propriétaire, un certain M. Albert Gernon, n’est pas marié. Pas d’enfant. Il a une grosse voiture de sport. Sa profession, chercheur ou quelque chose comme ça dans un très gros laboratoire pas loin d’ici. J’ai aperçu quelques belles toiles, des bibelots anciens pour lesquels j’ai déjà des propositions. Un petit coffre caché derrière une toile de petit maître. Et puis la pépite. Le détail qui m’a donné envie de venir cette nuit. Vous verrez, c’est une surprise. Vous ne serez pas déçus.

D’abord, occupons-nous du système d’alarme. C’est fou ce que les gens sont naïfs. Ils achètent de la camelote à prix d’or. Vous voyez, je n’ai qu’à couper ce petit fil et hop...plus d’alarme. Bien, avançons. La façade qui donne sur la rue est aveugle. Albert veut sa tranquillité. D’ailleurs, durant mes planques, je n’ai jamais vu personne à part lui. C’est un solitaire. Pourtant, c’est un homme dans la force de l’âge, pas mal foutu si on aime le genre intellectuel. Il s’habille avec un goût raffiné. Je contourne la maison et j’arrive devant la large véranda en aluminium, très esthétique mais peu sécurisée. Un petit travail sur une des glissières et me voilà dans la place. Je sors mes lunettes de vision nocturne et je bascule dans le monde de Hulk.

Bizarre, cette pièce n’est pas celle dont je me souviens. Et ça remonte à quoi ? Une semaine! Je me rappelle un grand séjour meublé art déco, un piano à queue, un vase Ming et un tapis persan safavide jeté devant une cheminée suspendue. Or, la pièce où je me trouve est beaucoup plus petite. Elle est vide hormis un motif fleuri qui court sur un galon doré. Il y a trois portes fermées : une face à moi, une à droite et une à gauche. Une petite voix me hurle de déguerpir mais la curiosité me perdra. Laquelle choisir ? Mon premier défaut arrive alors au galop. Le jeu. Je suis un joueur. J’ai perdu des petites fortunes sur les champs de course ou les tapis verts. A cause du jeu, ma Lolita m’a souvent jeté à la rue au petit matin, quand je rentrais après un poker malheureux.

Je choisis la gauche. Les truands sont toujours à main gauche ! En silence, je m’approche de la porte. Pas de dispositif malicieux. Je baisse la poignée de laiton et pousse doucement le battant. Un frisson glacé me parcourt les reins. Cette pièce est identique à celle que je viens de quitter. Nue, vide, avec le galon fleuri. Il y a une porte à droite. De plus en plus étrange. En quelques pas, je l’atteins...fermée, verrouillée. Pas de serrure à crocheter! Rester calme. Tenter de comprendre. Vous aussi n’est-ce pas ?Je reviens sur mes pas et décide de tester la porte face à la véranda. Ouf, elle s’ouvre sans peine. Mince, je suis encore dans une pièce jumelle : une porte devant, une porte à gauche et une porte à droite. Cela me dit quelque chose !Je tente ma chance avec la porte d’en face. Peine perdue, elle est verrouillée. J’ai compris. Oui, bon, vous aviez déjà compris ? Certes mais vous n’êtes pas à ma place ! C’est un labyrinthe. Pas de chance, Albert. Un joueur qui se respecte est à l’aise dans la science labyrinthique. Observez l’artiste.

Le chemin n’a pas été trop dur à suivre, les possibilités étant finalement réduites. J’ai dessiné un croquis sur une feuille de papier pour ne pas perdre de temps. Le rez-de-chaussée comprend douze salles identiques. Trois rangées de quatre. Chaque pièce possède entre deux et quatre portes, verrouillées ou non. Et me voilà devant la dernière porte. Que vais-je trouver et pourquoi ce dédale ? Dans quel dessein ?

Sans bruit, la porte s’efface devant moi. Il y a un bureau sur la gauche près du mur . Avec un hoquet de stupéfaction, je discerne une forme humaine dans le profond fauteuil qui fait face au large plan de travail où trône un ordinateur allumé. Je dis ça car un incendie blanchâtre embrase ma vision. Je retire vivement mes lunettes devenues insupportables. Oui, il y a une forme humaine faiblement éclairée par l’écran du moniteur. C’est Albert ! Je reconnais les lignes générales de son visage. Il ne bouge pas. Il fait une drôle de moue. Il y a quelque chose qui cloche. Il devrait me voir. Or il ne dort pas, je vois très bien ses yeux qui fixent le mur droit devant lui. Je m’approche. Il ne fait aucun mouvement. Je suis juste à côté de lui mais il ne bouge toujours pas. Il semble hébété, végétatif...Lorsque je l’avais croisé, son visage était empreint d’une intelligence supérieure, vous savez, cela se voit, c’est presque palpable. Là, plus rien, on dirait que son intelligence s’est envolée, brutalement zappée. Il y a une page de texte sur l’écran. Le curseur clignote encore sur le dernier mot inachevé. Je veux comprendre :

« L’expérience est vouée à l’échec. La dégradation s’accélère vertigineusement. J’ai pas trouvé d’erreur ni dans les calculs ni dans les raisonement. J’arrive difficilement à me concentré sur ce que j’écrit. Plein de faute d’ortografe. pas combien de temps encore....trop vite...perd le fil des idée. Perdu ...dur de redevenir idiot...dites-lui bien que je l’ai toujours aim.... »

Il y a un carré de papier jaune collé au bas de l’écran. Deux noms, Nemur et Strauss et un numéro de téléphone. Je crois que tout ceci me dépasse. Laissons ce pauvre bougre à son triste sort. Mettons cette visite en pertes et profits. Deux autres rendez-vous nous tendent les bras et il reste peu de temps...

M


  
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