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 Répondre à : WA - Participation exercice n°26 partie 2 
De : Maedhros  Ecrire à <a class=sign href=\'../faeriens/?ID=196\'>Maedhros</a>
Date : Dimanche 18 novembre 2007 à 20:36:15
La suite...tableau n°2... Alors, z653z, est-ce que cela t'aide un peu?

__________

Quelques poignées de secondes plus tard...

There walks a lady we all know,
Who shines white light and wants to show
How everything still turns to gold (2)

La décélération brutale fait tressauter la cabine qui interrompt son ascension dans un dernier soubresaut. Au fond des yeux des cinq passagers, la sérénité vacille, l’assurance se délite. Au-dessus de leurs têtes, les tubes basse tension hésitent, alternant ombre et lumière avant de s’éteindre définitivement, remplacés par la luminosité blafarde d’une veilleuse automatique. Une alarme clignotante se déclenche sur le panneau de commandes. Hormis le grondement sourd et lointain d’une machinerie qui s’étouffe rapidement, aucun bruit strident ne déchire leurs oreilles. Aucune sirène hurlante. Juste une immobilité déstabilisante.

Claire se serre un peu plus contre William. Si elle sent poindre l’inquiétude, sa passion journalistique prend rapidement le dessus. La sensation de vivre un moment unique, une occasion inespérée. Car Claire fait partie de l’équipe rédactionnelle du Spec, du Columbia Daily Spectator devrait-elle dire, le journal du campus où elle a déjà fait parler d’elle, il y a quelques temps déjà. Elle a goûté à la notoriété dûe à un article lu par plusieurs milliers de personnes. Son style était prometteur lui avait assuré son rédacteur en chef. Dans sa petite chambre, elle rêvait de devenir journaliste vedette, à l’instar de Kate Boo, Elizabeth Cohen, ou Megan Greenwell, d’illustres reporters qui travaillent maintenant au New-Yorker, à CNN ou même au Washington Post. Elles firent leurs premières armes, comme elle et avant elle, au Spec. Kate Boo obtint même le prix Pulitzer !

Et puis, elle a lu Jack, le poète romancier, l’éternel voyageur. Sur la route, elle rencontra William. L’amour de l’un se transforma en amour pour l’autre. Un amour irrépressible et irraisonné. Un amour de conte de fées. Elle qui méprisait souverainement les sportifs et au premier rang ces frimeurs et machos incorrigibles des Lions Bleus! Ainsi, elle tomba amoureuse de ce bel athlète blond au regard angélique, au sourire ensoleillé et aux épaules carrées si rassurantes. Ce magnifique quarter back qui adressait des balles puissantes, à la précision diabolique, par-dessus le pack de la défense adverse vers le receveur à l’autre bout du terrain, esquivant avec sang-froid la tentative de sack des deux monstrueux ailiers défensifs. Elle ne manqua dès lors aucun des matches des Lions, s’approchant doucement de son amour qui ne le savait pas encore. Ses grandes ambitions journalistiques s’envolèrent comme des oiseaux migrateurs au-dessus de la baie de Chesapeake quand les premiers froids descendent du grand Nord. Elles ne furent bientôt plus que des points scintillants dans le soleil couchant car Claire rêvait jour et nuit à William. Elle garda néanmoins une plume et en fit sans vergogne une arme qu’elle trempa dans des eaux noires et amères pour qu’il l’aime enfin.

Aujourd’hui, dans l’élan brisé de cette capsule, elle mesure tout le chemin parcouru. Il est là, tout près d’elle, à elle. Il l’aime. Elle l’aimera toujours. Elle le lui murmure souvent. Elle lui donnera tout ce qu’il désirera. Tant pis pour les circonstances et les raisons. Tant pis pour les larmes et les mensonges. Tant pis pour le mal fait. Elle ne regrette rien. Si c’était à refaire, elle le referait. Plutôt deux fois qu’une. Qu’importent les moyens. Jamais Père ne lui a refusé ce qu’elle exigeait. Aussi loin que remontent ses souvenirs, là-bas, dans la grande bâtisse de Fairfield.

Ils sont jeunes, ils sont beaux et ils sont riches. Le monde leur appartient. Elle ferme les yeux pour ne pas repenser à certaines choses. Père lui avait dit que dans ce monde, on avait rien sans rien. Alors elle a payé le prix pour que la vie pousse dans son ventre. Il ne la quittera jamais. Aujourd’hui, il lui offre un voyage plus près des étoiles. Quel endroit plus romantique pour une demande en mariage? Le toit du monde, là où se trouve leur vraie place.

Cette panne est providentielle. Son talent endormi s’ébroue et se libère des chaînes qui l’emprisonnaient. En un éclair, elle sait qu’elle pourra écrire plusieurs feuillets pour le Spec, dès demain. L’article sera bon. Non, il sera excellent. Son rédacteur en chef sera à nouveau fier d’elle. Dès qu’ils auront résolu l’incident. Elle regarde enfin les autres passagers.

En face, il y a cet homme, au regard froid et au visage sévère. Peut-être trente ou quarante ans. Grand, aussi grand que William, une allure de militaire en permission, peut-être même un officier, vu son âge. Il est adossé contre une paroi, les mains dans les poches, pas plus inquiet que ça. Une expression vaguement ennuyée se lit sur son visage. Il lui rappelle Sal, Sal Paradise. Quelque chose en lui évoque un ange déchu et une longue et éprouvante route.

A sa droite, c’est un cadre moyen, comme il en existe tant qui courent comme des rats entre les gratte-ciel de la grosse pomme. Plus près de la cinquantaine, il porte un costume acheté dans un Daffy’s quelconque, là où on vend la mode haut de gamme à prix discount. "Be Dafferent! ", c’est ce qu’ils disent. En tous cas, celui-ci l’est vraiment : mal rasé, mal barré, malheureux en définitive. C’est bon ça pour son article, ça respire la détresse morale. Il a forcément une histoire à raconter. Il la lui racontera, c’est sûr. Il tremble un peu et respire bruyamment. Claire prie le ciel qu’il ne soit pas claustrophobe, en plus.

Enfin, il y a cet italo-américain au look BCBG tout droit sorti d’une boutique Valentino, dans l’Upper East Side. Une ligne fluide et dynamique, confortable et sans fausse note. La veste en daim aurait pu constituer une faute de goût. Lui l’assume en lui conférant une indéniable légitimité. Un brushing très Clooney-like malgré la touche superflue de cette paire de lunettes qui lui donne un air de touriste débarquant de sa Floride natale. Elle observe avec intérêt ses mains, parfaitement manucurées. Il y a un mystère chez cet homme, une forme de menace domestiquée. Elle aperçoit finalement le livre qu’il tient. Sartre. Elle connaît aussi cet écrivain français. Il a raison, tout n’est qu’une question de choix. Elle n’a jamais eu besoin de justifier les siens. Et cela ne va pas commencer.

M

(2) Y marche une Princesse que nous connaissons tous,
Qui brille d'une lumière blanche et qui veut montrer
Comment tout se transforme toujours en or.

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