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De : Maedhros Date : Samedi 23 aout 2008 à 20:45:08 | ||
La Basiléa, redoutable reine guerrière qui a taillé un royaume prédateur avec le fer de ses armées, affronte son propre passé qu’elle croyait disparu à jamais. Un passé qui fait renaître des sentiments endormis mais dont la rémanence bouscule son existence. Elle est confrontée à un choix qui la contraint à rebattre les cartes, accepter de rendre sa liberté à son amour surgi de son passé et finalement prendre un nouveau départ pour tenter de réconcilier ce qu’elle fût avec ce qu’elle est devenue. Pendant ce temps, les arcanes dansent en rond et ricanent, tirant les ficelles des âmes écartelées sur la croix du Tarot Les consignes sont évidemment respectées. Le choix difficile tombe sur les solides épaules de la reine : elle devra choisir entre s’obstiner inutilement à réanimer la flamme d’un ancien amour ou au contraire, permettre à celui qu’elle n’a en fait jamais cessé d’aimer de fuir loin d’elle avec une autre femme. Au passage, c’est le glaive qui sauve les idéalistes. Belle morale contradictoire! Elle doit donc choisir entre folie et sagesse. Trop forte pour succomber à la folie, trop fière pour survivre à la sagesse. Heureusement, elle sera sauvée par l’Arcane sans Nom qui lui fera découvrir la voie du Mat. Tu plantes un décor de belle facture : les créatures fantastiques, les éléments vestimentaires et d’armement, la magie des cartes et celle de l’épée, les batailles épiques, l’opposition entre les guerriers et les pacifistes... Le R royal est une superbe trouvaille syntaxique. D'ailleurs, les noms sont judicieusement choisis et font très HF. J’aime bien le recours aux arcanes qui ajoute une dimension particulière au récit. La narration est fluide, avec une lumière grise qui éclaire parfois certaines phrases. Celles-ci sont alors empreintes d’une tristesse voilée qui renforce leur pouvoir d’évocation. La fin est poétique entre rêve et réalité, c’est sans doute comme ça que l’on peut imaginer la voie du Mat. J’ai l’impression que ce récit est un peu plus « sombre » que d’ordinaire, et ce n’est pas pour me déplaire. Les trois principaux caractères sont particulièrement fouillés et crédibles. Peut-être aurais-tu pu approfondir un ou deux autres personnages supplémentaires, notamment la servante et confidente que j’aurais aimé connaître un peu mieux. M Ce message a été lu 7463 fois | ||