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De : Maedhros Date : Dimanche 30 novembre 2008 à 19:25:35 | ||
Cette éructation exaltée a provoqué de ma part deux réactions qui sont sans doute aux antipodes l’une de l’autre. La première je la dois à mes réminiscences de lectures classiques. Sans doute la conjugaison de certaines images (la Seine, la beuverie, cet élan sauvage et outrancier...) m’a rappelé un des premiers poètes maudits, je veux parler de François Villon, ce trublion qui a fulguré quelques années au firmament comme une comète trop vite brûlée dans un ciel d’été et puis s’en est allé. Relisez ses vers, ils expriment un amour de l’humanité rarement atteint. Et versez une larme pour celui qui a écrit : N'ayez les coeurs contre nous endurcis, Car, si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tôt de vous mercis. Vous nous voyez ci attachés, cinq, six : Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre. De notre mal personne ne s'en rie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! La seconde impression m’a été dictée par un reportage récemment diffusé sur l’ivresse des jeunes voire des très jeunes. Leur addiction à jouer avec le feu de l’alcool, à se brûler les ailes et à finir au mieux en se vomissant dessus, l’estomac à l’envers. Là naît la violence. Netra a parfaitement décrit la violence des émotions que frelate la divine ivresse. Et celle-ci a déserté les caniveaux où dormaient les poivrots et les soirées défouloirs de nos jeunes élites en mal de franchir la ligne jaune (faut bien qu’ils oublient le stress de leurs études les pauvres chéris à leur maman...) pour élire domicile dans les après-midis d’anniversaire où des minots se torchent à la vodka en trouvant ça merveilleux ! En écrivant ça, je le répète, relisez Villon et priez Dieu pour qu’il veuille bien nous absoudre ! M Ce message a été lu 6789 fois | ||
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