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De : Estellanara Page web : http://estellanara.deviantart.com/ Date : Mardi 30 decembre 2008 à 14:46:27 | ||
On hésite entre rigoler franchement et être horrifié par ton texte. Car l’état d’esprit de ton héroïne sonne vrai, horriblement vrai. Je me suis régalée en le lisant. Excellente idée que ce courrier à un magazine féminin. Dès le début, c’est affreux, affreusement rétrograde et misogyne mais affreusement bien vu. J’espère sincèrement que ce genre de nanas est en train de disparaître, et pareil pour les mecs qui vont avec ! On cerne parfaitement la mentalité de la narratrice, son éducation, sa vision étriquée de la vie et son mépris pour les femmes qui ne pensent pas comme elle. Les petites phrases comme « aussi triste que des chaussures à talons plats » viennent encore ajouter une note de réalisme au discours et une touche de peinture au portrait d’une femme qui n’imagine la vie que derrière les fourneaux, ou apportant ses pantoufles à un mari bien comme il faut. Bien vu les digressions, sur les acteurs de ciné, puis sur la famille du promis, qui délayent un discours déjà bien lourdingue, comme le voulait le thème. Bien vu aussi, le col retourné de l’homme, qui prouve qu’il n’a pas de femme pour s’occuper de lui. Le pauvre ne sait pas ce qu’il l’attend et quel fauve en chasse a jeté son dévolu sur lui. Magnifique le « en écoutant le chant des sauvages » qui montre qu’en plus, elle est raciste ! Tout cela est d’un caustique réjouissant. Et puis, on la sent bien réac’, notamment dans le passage sur les divorcés. Machiavélique le plan d’action pour provoquer la rencontre, même si sa réussite dépendra en grande partie de la personnalité du jeune homme. La narratrice pourrait être amèrement déçue. Le dernier paragraphe où la narratrice étale sa vanité sans aucune vergogne est également assez croustillant. Par contre, il me semble que la fin avec Esméralda ne s’imposait pas. La lettre se suffisait à elle-même. Est', brrrrrr, fait pas chaud cette semaine. Ce message a été lu 6578 fois | ||