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De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mardi 3 mars 2009 à 22:16:51
Le geste de l’Elfe

J’ai la raison arraisonnée
Dans un port désert dérisoire
Toute ma vie s’est arrêtée
Comme s’arrêterait l’Histoire...
E. Roda-Gil


Impossible de dormir. Trop de fatigue. Trop longue journée, trop de gens, trop de bruit. Et cette musique absurde, véritable insulte au silence...
Elle enfila un jogging et quitta la chambre d’hôtel. Elle avait repéré un parc en arrivant. Marcher un peu, respirer. Le mariage s’était bien passé, Amandine semblait heureuse. Elle secoua la tête. Quelle idée, aussi de se marier... au prix où sont les divorces... Et puis l’amour est ce qu’il est, moins on lui met de cages... Et ce Sébastien... Et pire encore, la belle-famille ! Bourgeoise, empesée, hypocrite... Monsieur, chevalière au petit doigt, mains moites et bedaine répugnante, l’avait invitée à danser. Un calvaire... Il était pesant, gras dans son regard, gras dans ses gestes, gras dans ses sourires... Visqueux...
« La semaine prochaine je passe près de chez vous, vous m’accorderez bien l’hospitalité, jolie madame ? »
Elle s’était redressée, prête à le gifler.
« Pas de chance, je suis en déplacement... »
Elle l’avait planté là, s’éventant avec la main comme si elle souffrait de la chaleur. Vermine !
A l’orée du parc, elle expira bruyamment, une fois, deux fois, pour chasser le souvenir de cette puanteur capiteuse dont s’était aspergée la mère du marié. Une horreur. Avait-elle perdu l’odorat ? Cette manie des femmes vieillissantes, de forcer sur le parfum...
« Tu aurais pu te maquiller un peu », lui avait reproché sa fille.
-« Pour quoi faire ? », avait-elle répondu.


Le parc était désert. Elle s’attendait au pire, avec ces gens de la ville, même à deux heures du matin. Tu vieillis mal. Quelle intolérance ! Un journée loin de la nature et tu asphyxies comme un poisson hors de l’eau. Quand la maison sera vendue, il faudra bien t’y faire. Oui, mais un petit appartement c’est plus raisonnable, moins de ménage à faire, et je pourrai envoyer de l’argent aux enfants. Ca sert toujours, quand on est jeune. Et puis maintenant que Volcan n’est plus là...
Le vieux chien de berger s’était éteint dans ses bras un mois auparavant. Elle s’était jurée que c’était le dernier. Assez de larmes. A vingt ans, c’était touchant. Plus tard, c’était pathétique. Ou, plus simplement, laid.
La pleine lune de juin éclairait presque comme en plein jour. Elle aurait tant souhaité l’obscurité complice, l’intimité sereine avec la nature... Cette lune était violente comme un néon. Une petite trahison, mesquine, agaçante. Mais l’air était doux, discrètement parfumé, et au moins, silencieux...


L’allée centrale était bordée de hautes statues d’albâtre, éclatantes de blancheur dans la lumière lunaire. Elle frissonna. Allons, ce n’étaient que des statues, et elles n’avaient rien d’effrayant. Mais c’était encore une manifestation humaine, quand elle aspirait à l’étendue vierge d’une nature presque sauvage, à l’infini amical d’une nuit insondable... à ce petit vent frais qui ne ressemble à aucun autre, quand il a traversé la grande plaine sans croiser âme qui vive, sans qu’aucun mur n’en freine le cours, sans qu’aucune fumée de cheminée n’entache sa pureté...
Eh bien, puisqu’il y avait des statues, autant les regarder. Elle s’approcha de la première. Elle représentait un homme debout, vêtu d’une cape fermée par une agrafe ouvragée. Il portait un arc à la main, et sur son dos un carquois plein de flèches. Une espèce de Robin des Bois, en habits du Moyen Age. Mais ses oreilles... Etranges ! Effilées, presque pointues. Et son regard était tendu vers le lointain. Elle se recula. Cela l’avait frappée tout à l’heure. Toutes les statues regardaient dans la même direction. Ses réflexes de randonneuse prirent le dessus. Elle tourna sur elle-même, visualisa l’hôtel, l’église... L’ouest ! Ils regardaient tous vers l’ouest ! Quelle drôle d’idée ! Est-ce que cela avait du sens ?
Elle revint vers la statue et contempla le visage aux traits délicats, virils certes, mais empreints d’une finesse et d’une majesté...
« Que tu es beau... », murmura-t-elle malgré elle.
Tout en dévorant des yeux le pâle visage de pierre, elle se dit que si elle avait été jeune et s’il avait été vivant... Ah, le printemps... Mais qu’y faire ? Le sien était passé, et après toutes ces années de solitude il valait mieux en rire, sinon on devenait dépressive et acariâtre, et ça vous gâchait la vie.
Elle reprit sa promenade, humant l’air de la nuit, puis décida de s’asseoir sur un banc. Dans l’allée, venant vers elle, une espèce de chien-loup trottinait la truffe au vent. Elle avait toujours eu des chiens avec elle. Elle le regarda avec bienveillance et le chien, quittant sa trajectoire, vint s’asseoir devant elle et lui tendit la patte.
« Salut mon gars », lui dit-elle en riant. « Toi aussi, tu prends le frais ? »
Le chien souriait, la gueule ouverte, et se laissa caresser et gratter la tête avec un plaisir évident.
C’est alors qu’un grand fracas la fit sursauter. Une explosion ? Non, ce sont des jeunes avec des pétards... A cette heure ? Mais dans les villes... Le bruit d’une course dans l’allée. Le chien se leva, se posta devant elle comme pour la protéger. Elle n’en fut pas surprise. On peut toujours compter sur les chiens. Un homme vêtu d’une cape grise flottant derrière lui, tenant un arc à la main...
Elle eut un mouvement de recul et s’accrocha au banc. Qu’est-ce que...
« Veuillez me pardonner, gente dame. Je n’ai pas voulu vous effrayer ! »
Il était toujours aussi beau mais techniquement ce n’était pas possible. Elle se pinça, douloureusement. Un fantôme ? Elle ne doutait pas de leur existence mais elle n’en avait jamais vu. Elle bafouilla :
« Mais vous... Mais la... la statue... »
L’homme jeta un regard circulaire puis, rassuré, s’approcha plus près.
« La malédiction vient d’être levée. »
Ses yeux étincelaient de joie dans le clair de lune, et il tendit les bras vers le ciel comme pour remercier – ou peut-être pour s’étirer.
« Ca fait du bien de bouger à nouveau ! »
Elle le regardait, interdite. Il vit le chien et prit un air perplexe.
« On dirait presque Frère Loup...
- Vous avez lu Kipling ? »demanda-t-elle étourdiment.
- « Ki... quoi ? »
Elle secoua la tête comme pour effacer ses propres paroles. Puis, la curiosité étant plus forte que la peur, et puisque le chien, loin de grogner, s’était simplement couché sur ses pieds, elle s’enhardit.
« Mais vous êtes qui, au juste ?
- Je m’appelle... Mais il vaut mieux que mon nom ne soit pas prononcé. Je suis un Elfe, un Noldor. Je vivais il y a très très longtemps, dans ce que nous appelions la Terre du Milieu. Et puis il y a eu une grande guerre, et j’ai rencontré Melian et... »
Devant les yeux exorbités de la femme, il s’arrêta.
« Je suis encore un peu confus, excusez-moi... Tant de siècles ont passé...
- Non, non, ce n’est pas grave... Ca me rappelle vaguement un livre que mon fils m’avait fait lire quand il avait quinze ans... Une grande guerre entre le Bien et le Mal, avec des Elfes...
- Un livre ? Quelqu’un a écrit notre histoire ? Ca, c’est bien... », conclut-il avec satisfaction. « Eh bien mais... une étoile a brillé sur l’heure de notre rencontre... Mais maintenant il faut que je rentre chez moi ! »
Elle leva la main en un petit salut amical, mais l’Elfe parut tout à coup désemparé.
« Le problème, c’est que je ne sais pas où je suis...
- Ici ? Vous êtes à la Nouvelle-Angoulême, et nous sommes en 2109. Mais... chez vous, c’est dans le passé, n’est-ce pas ? »
Il acquiesça, tandis que l’inquiétude grandissait dans ses yeux.
« Eh bien, mon pauvre ami, ça ne va pas être facile... Venez vous asseoir près de moi, nous allons réfléchir ensemble... »
L’homme s’assit, et se prit la tête dans les mains.
« Mandos m’avait dit... Ah si je pouvais me souvenir... Des failles... dans l’espace... Ca ne vous dit rien ?
- Des failles spatiotemporelles ? C’est de la science-fiction, ça. Ca n’a jamais été mon fort. Certains disent qu’elles existent, mais rien n’a jamais été prouvé. »
L’Elfe poussa un gémissement désespéré, et fantôme ou pas, elle le prit en pitié.
« Ecoutez... Ici, nous avons des machines... On appelle ça des ordinateurs. Et quand on leur pose une question, ils répondent.
- Comme des oracles ?
- Non, ils ne prédisent pas l’avenir... Mais ils savent tout, ou presque. »
Il était tellement seul, tellement loin de chez lui...
« Bon. Ce n’est pas tout à fait ce que j’avais prévu... Ma fille va me détester si je rate le déjeuner de demain, mais échapper à la belle famille... Allez, venez, jeune homme, je vous ramène chez moi, et je vais vous la trouver, moi, votre faille espace-temps ! »


L’Elfe avait manifesté un peu d’appréhension quand elle avait démarré le glisseur, mais bercé par les vibrations il s’était rapidement endormi et ne s’était réveillé qu’à l’arrivée. La fatigue, tout à coup, lui brouilla la vue.
« Je... vous l’ai promis, je vous aiderai. Mais là j’ai besoin de dormir une heure ou deux, je n’en peux plus.
- Soyez bénie pour votre générosité, Noble Dame, et que le soleil brille toujours sur votre route. »
Elle se troubla un peu. Il parlait comme un prince, avec une prestance, une délicatesse... Ce qui lui arrivait était complètement impossible, mais ça lui arrivait... Le jour pointait à l’horizon, et c’était l’heure où elle se levait d’habitude.
« Vous voulez manger quelque chose ?
- Je m’en voudrais d’abuser... »

Elle s’était bien amusée à regarder dévorer une créature de légende qui n’avait rien avalé depuis plusieurs siècles. Ca lui avait rappelé les repas qu’engloutissaient ses enfants après une journée de ski... Elle avait bien fait de décider de l’aider, ça lui donnait une deuxième jeunesse. Et puis, qu’est-ce qu’il était beau, le bougre !
Elle mit le réveil et s’allongea tout habillée, les yeux brûlants, le dos rompu, mais le sourire aux lèvres.
Il était toujours là. Ce n’était vraiment pas un rêve. Quelqu’un lui avait dit un jour que le rêve et la réalité n’étaient que deux facettes de la vie. Il faudrait qu’elle y repense.
« Alors », déclara-t-elle en s’asseyant devant l’écran, « voyons si le XXII ème siècle peut aider un Elfe vagabond, perdu à des millénaires de chez lui... »
Elle tapa « faille spatiotemporelle » sur Noodle, et attendit.
« Donc... le triangle des Bermudes... c’est loin... la cathédrale de Chartres, ah dommage, détruite par le cyclone de ’73. La grotte de Choranche, c’est où, ça ?
- C’est ça ! C’est ça ! » s’exclama l’Elfe enthousiaste. « C’est ce nom-là : Choranche ! Oh je vous en prie, je vous en supplie ! Est-ce que votre machine volante peut m’y emmener ?
- Ce n’est pas une machine volante, c’est un glisseur. Et un glisseur, ça glisse ! Désolée... c’est stupide de ma part... Mais bien sûr que je vais vous y emmener. On se douche et on y va. Venez, je vais vous expliquer comment ça marche. On n’a peut-être plus d’Elfe en circulation, mais on a l’eau chaude, et ça, vous allez voir, c’est une très grande victoire sur les Ages Obscurs...
- Vous avez donc vaincu le Seigneur des Ténèbres ?
- Euh... Je n’en sais rien... mais venez voir ma salle de bains... »


Elle était prête à partir quand l’Elfe lui posa cette question incongrue.
« Pourquoi vous habillez-vous comme un homme ? Je ne veux pas vous gêner... Depuis des siècles j’ai vu passer beaucoup d’humains devant ma statue... Mais pourquoi ? »
Elle rougit un peu.
« Je... c’est comme ça... c’est plus pratique, ça gêne moins les mouvements... »
Il fit la grimace.
« C’est moins joli... »
Sans bien savoir pourquoi elle cédait à ce caprice, elle passa une longue jupe blanche.
« Bon », demanda-t-elle un peu gênée face au sourire ravi qu’il affichait, « on peut y aller ? »
L’Elfe posa de nombreuses questions pendant le trajet.
« C’est quoi une autoroute ? Ca sert à quoi une limitation de vitesse ? Et les ordinateurs, comment ça marche... »
Il fut très surpris d’apprendre que l’on pouvait envoyer des messages par internet.
« C’est presque comme la télépathie, alors ?
- Pas tout à fait. On n’entend pas la voix de l’autre, parfois même on ne sait pas qui c’est. Il y a le téléphone, aussi, pour parler à l’autre de loin. Mais », soupira-t-elle, « c’est pareil pour les deux, parfois l’autre sait que vous l’appelez, et il ne veut pas répondre...
- Je crois que je préfère mon Monde. Vous avez des choses qui vont très vite, mais vous vous en protégez sans cesse... Comme si vous vous sentiez menacés en permanence... »


Il y avait une longue file de touristes à l’entrée de la grotte. D’un commun accord ils décidèrent d’attendre la nuit. Ils bavardèrent comme de vieux amis pendant les longues heures de l’après-midi, en grignotant des biscuits, échangeant souvenirs, opinions, réflexions... Quand elle lui apprit qu’elle avait longtemps monté à cheval, il sembla à la fois soulagé et heureux. Et la conversation roula de plus belle sur les chevaux, sujet sur lequel ils étaient tous deux intarissables...
Enfin la nuit tomba, et sur le site désert, ils purent enfin s’approcher de la grotte. Un immense panneau en plusieurs langues, qu’elle éclaira de sa lampe torche, avertissait les visiteurs.
« Attention, danger. Seule la zone A est ouverte au public. Les autres zones ne sont pas sécurisées. Des phénomènes étranges voire inquiétants ayant été recensés dans les zones B et C, la Direction décline toute responsabilité quant aux accidents pouvant frapper les personnes qui auraient enfreint la présente interdiction.
« Parfait. Nous savons où aller. »
Elle jeta un bref regard au plan à l’entrée et se dirigea sans hésitation vers la porte qui menait à la zone B ; un deuxième panneau répétait la même mise en garde. La porte était verrouillée. La serrure était d’un modèle très ancien, et alors que l’Elfe en éprouvait la solidité d’un coup d’épaule, elle fouilla dans son sac, une grande besace informe où elle accumulait bon nombre d’objets hétéroclites – mais qui pouvaient servir. Elle batailla quelques minutes, et la porte s’ouvrit sur un long couloir sombre, creusé dans la roche. Il lui prit la main.
Après plusieurs virages, ils arrivèrent à une petite salle d’où partaient quatre chemins.
« Ce sont probablement les quatre points cardinaux. Où veux-tu aller ? »
L’Elfe réfléchit un instant.
« A l’ouest ! Nous avons toujours marché vers l’ouest... A l’ouest, bien sûr, à l’ouest du Temps... »
Elle fouilla dans son sac, y trouva une boussole, indiqua le chemin.
« Tu es sûre ?
- Oui ! »
Ils avancèrent encore. Le tunnel se rétrécissait un peu, mais ils pouvaient encore y marcher de front. Puis il s’évasa en une autre salle ronde. En face d’eux, la paroi rocheuse s’ornait d’une arche de marbre noir, encadrant un mur de ténèbres où la lumière de la torche n’éclairait rien. Des étincelles d’un blanc cru y crépitaient sans relâche, comme le ballet anarchique de miettes d’éclair dans une nuit opaque.
« Je crois que c’est là », murmura-t-elle.
Il se tourna vers elle. Sa main se leva lentement, et il effleura le contour de son visage du bout de ses doigts, avec une tendresse légère qui la bouleversa. Frêle papillon délicat et sincère, il la faisait fleur sous la caresse diaphane... Elle se perdit dans la douceur du regard noir, qui brillait d’une force confiante et pure, et une lumière s’éclaira soudainement dans son coeur silencieux, chaleur bienfaisante dans son corps engourdi.
La spirale de ses souvenirs affleura à sa mémoire. Les espoirs, les illusions, les déceptions, l’attente, ceux qu’on aime et qui trahissent, ceux qu’on aime et qui s’en vont, la tristesse, le silence, l’attente encore, qui dévore et qui détruit, et puis le manque, qu’on porte lourd au fond du ventre comme un enfant qui ne voudrait jamais naître, et ces jours pareils aux jours, à ne pas vouloir savoir que le temps passe, ces heures de peut-être et ces heures de plus jamais, les larmes refoulées qui débordent un soir de pluie, la neige qui glace jusqu’à l’os... et puis le soleil de mai sur la plaine verte à l’infini, le sourire d’un enfant, le feu dans la cheminée, le chat sur les genoux, le soupir repu du chien, le galop libre d’un cheval...
Louise s’aperçut qu’elle tremblait.
Il regarda vers la faille.
« Mon pays est en guerre. C’est une longue guerre, difficile, dangereuse. Il se peut que nous soyons tous détruits. La vie est rude par chez nous, et je ne voudrais pas... »
La lumière inespérée se brise au fond d’elle. L’ordre des choses, encore, la raison, le destin, comme une nausée écoeurante qui la laisse toujours sur le bord... Il va partir et elle le laissera faire, par pudeur, par respect. Parce que le retenir serait nier son désir, renier ce sentiment magnifique qu’il lui a été accordé de vivre une dernière fois... Elle se résigne, elle sait bien que le printemps est fini et qu’il ne reviendra pas.
« Viens avec moi ! »
Son coeur explose. Elle ne peut plus rien dire, elle lui sourit, et la tenant fermement par la main il l’entraîne. Vers l’ouest du Temps. L’ouest. Toujours.



Rubrique Faits divers :
On nous signale l’étrange disparition d’une femme, hier, à la Nouvelle Angoulême, pendant le mariage de sa fille. Malgré la fouille de tous les environs, son glisseur n’a pas été retrouvé. La police reconnaît n’avoir aucune piste et envisage toutes les hypothèses.
Narwa Roquen,... pirate!


  
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