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 Commentaire Narwa Roquen - exercice n°57 texte 1  Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Samedi 11 avril 2009 à 18:38:51
Deux textes sombres et qui vrillent vers une sorte de néant, existentiel ou définitif, au premier sens du terme. Tu nous dévoiles une facette singulière et inhabituelle, en tous cas, pour moi en tant que lecteur. Ce n’est pas le seul point commun aux deux textes. L’emploi de la première personne témoigne d’un close-up oppressant, qu’aucune ligne ne peut dissiper, même si les deux personnages voient un lambeau de ciel bleu dans les ténèbres qui les entourent. Une façon identique de travestir la réalité pour qu’elle puisse correspondre à leur besoin d’amour.

TEXTE 1

Le premier texte, cette histoire terrible de maltraitance observée au plus près, presque de façon clinique, nous plonge dans l’enfer quotidien d’un petit garçon martyrisé.

J’aime bien la, dissociation que fait inconsciemment l’enfant entre l’image de la mère, telle qu’il l’idéalise et l’image de cette harpie qu’il grime en sorcière.

Cependant, tu fais attention à souligner toute la perversion de cette violence dans laquelle l’enfant maltraité s'approprie le discours de la mère au détriment du sien, entraînant la banalisation de ce qu’il vit quotidiennement.

Finalement, il semble s'être persuadé que ce qui lui arrive est presque normal, presque mérité par lui. En effet, les études ont démontré que la culpabilité est projetée de l’adulte vers l’enfant qui l’intériorise : « Tu ne l’a pas volée ! » devient progressivement « Je l’ai bien méritée !». Dans ton récit, il exonère sa "mère idéale" en lui substituant cette sorcière.

Il y a aussi des relents sadomasochistes très intenses comme si l’enfant, qui ne peut entrer en communication normale avec sa génitrice, semble « érotiser » sa souffrance. Il semble éprouver un véritable plaisir, devenu addictif, qu’il recherchera malheureusement lorsque sa tortionnaire aura été éloignée de lui.

Même si cette histoire semble avoir une fin plutôt optimiste, les dernières lignes jettent un plus grand trouble sans doute car ce genre de maltraitance résonne lugubrement dans le développement de la personnalité. Cela favorise souvent l'apparition d'une pathologie borderline.

Le vocabulaire colle à la peau, les impressions de l’enfant sont bien rendues dans leur confusion. Il y a un mystère qui entoure la naissance de l’enfant à la fois aimé et rejeté. Un père absent. Une mère qui semble exercer le plus vieux métier du monde. Cela pourrait expliquer cette situation...

In fine, un texte très poignant qui fait froid dans le dos.

M


  
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