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De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Jeudi 2 juillet 2009 à 22:27:54
Baci di Alassio


« Eh ! Tu viens de rater la sortie !
- Mais non.
- J’ai vu le panneau ! »
Il haussa les épaules.
« Je sais très bien ce que je fais. Quand on arrive par Albenga, c’est beaucoup plus joli. C’est cette sortie-là qu’il faut prendre. Dans la descente, tu vas voir tout le golfe se dérouler à tes pieds, c’est magnifique. »
Elle soupira. Inutile de discuter avec ce type. Il vivait à Nice, et il en était encore à collectionner les cartes postales. Ce minable avait l’âge d’être son père, et il roulait dans une Fiat Uno pourrie qui avait dû voir deux ou trois guerres, sans autoradio, sans clim’... Et lui, habillé à la six-quatre-deux, avec son air d’avoir cessé depuis longtemps d’attendre le bus... Et ses papiers, insipides, inodores et sans couleur... Enfin, elle en avait pour la journée, elle était payée pour prendre les photos, elle prenait ses photos et avec un peu de chance, si la régate ne traînait pas, à dix heures elle était au lit.
La voiture s’engagea sur la route du front de mer. Il était neuf heures du matin, il faisait beau, c’était l’été, la régate commençait à dix heures, c’était un peu ric-rac mais de toute façon à l’heure ou pas il serait payé pareil. Une chanson lui monta aux lèvres, qu’il fredonna comme on suce un bonbon à la menthe.
« Via del Campo c’è una bambina
Colle labbra color rugiada
Gli occhi grigi come la strada
Nascon fiori dove cammina » (1)
A la sortie d’un virage, la voiture fit une embardée et se retrouva sur la partie gauche de la chaussée. Stéphanie poussa un cri.
« Mais ça va pas !
- Je n’y suis pour rien. La voiture est partie toute seule, comme si la route se dérobait sous les roues.
- C’est ça ! Bien sûr ! Si t’es déjà bourré, passe-moi le volant ! »
Cinquante mètres plus loin, une voiture avait versé dans le fossé, sur la droite. Les roues arrière tournaient encore dans le vide.
« Arrête-toi ! Le gars s’est planté, tu peux pas le laisser comme ça !
- Pas le temps.
- Mais t’es complètement taré !
- Fais pas chier. Les autres vont s’arrêter, ils n’ont que ça à faire, nous on bosse. »
Ce type était vraiment insupportable.
Enfin, au détour d’un grand virage à droite ils se trouvèrent sur un promontoire et devant eux se déploya le panorama du golfe d’Alassio.
Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de François.
« Alors, hein, c’est pas beau, ça ? »
Il n’eut pas de réponse.
La voiture se mit à zigzaguer dans la descente et le conducteur réussit à grand peine à la stabiliser.
« Y a un truc qu’est pas normal. »
Il s’arrêta sur le parking d’un restaurant et descendit de la voiture. Au loin, proche de l’horizon, une sorte d’explosion sous-marine soulevait des gerbes d’eau. Juste après, sous ses pieds, le sol se mit à trembler. Une à une, toutes les voitures s’arrêtaient et les passagers en jaillissaient en criant. Stéphanie le rejoignit.
« Qu’est-ce qui se passe ? »
François fronça les sourcils.
« Petit impondérable. Nous allons assister à un tremblement de terre.
- Tu rigoles ou quoi ?
- Jamais avant midi. »
Les gens autour d’eux criaient, gesticulaient, s’interpellaient, arrêtaient les véhicules ; certains faisaient demi-tour, d’autres laissaient leur voiture sur la chaussée et partaient au hasard dans la colline. Les indécis restaient là, les bras ballants.
« Il terremoto ! (2)
- Il va y avoir un tsunami !
- Qu’est-ce qu’on fait ? Il faut téléphoner.
- Impossible ! Plus de réseau.
- C’est la fin du monde ! »

« Et maintenant on fait quoi ? », demanda Stéphanie.
« Et maintenant, on improvise. On est journalistes, non ? Alors on va faire notre métier. Moi j’enregistre, toi tu mitrailles tout ce que tu peux.
- Mais... Tu vas pas y aller ?
- Un reportage, ça te dit rien, un reportage ? T’es pas photographe ? »
Il reprit la voiture tandis que Stéphanie se demandait pourquoi elle le suivait.
Il y eut une accalmie, qui leur permit d’arriver au niveau du petit port, où tous les voiliers attendaient sagement l’heure du départ. François grimaça. Ca n’était plus d’actualité.
Il laissa la Fiat dans un chemin privé, sur la colline, et enfila son vieux blouson qui avait dû être chic du temps où il était bleu marine. Une couture se déchira largement sous le bras gauche. Il ne cilla pas. De toute façon ça ne se verrait pas. Et puis même.
« Et où tu vas ?
- Tu veux prendre des photos ? J’espère que tu as un grand angle. Magne-toi, je ne suis pas sûr qu’il y ait une deuxième séance. »
Il l’entraîna sur le chemin en terre qui montait à Santa Croce, la petite chapelle qui surplombait le port. Elle était à pic sur la mer, entourée de rochers.
« Attends, tu déconnes, s’il y a un tsunami, on est aux premières loges !
- Mais tout à fait. C’est ce qu’on cherche.
- Je ne suis pas suicidaire, moi !
- Ah bon ? Allez, t’en fais pas, c’est la Méditerranée. On aura un petit raz-de-marée, au mieux, rien de plus. On risque juste de prendre un peu la sauce, mais ça sèchera vite. »
La chapelle était constituée d’une entrée de cinq mètres sur quatre, ouverte largement d’un côté sur le port, de l’autre sur la baie. Au fond, une petite pièce en demi-cercle contenait un autel en pierre blanche, surmonté d’une simple croix. A droite, une Vierge plus que banale avec sa robe bleue et son voile blanc, portant l’Enfant-Jésus. A gauche, un moine bénédictin tenant lui aussi un enfant.
« On n’a aucune protection, ici !
- Tu flippes ? C’est la Cappelletta, Stéphanie. Elle est là depuis le onzième siècle, et crois-moi, elle en a vu d’autres. Et la Madone ne laisse jamais tomber ses enfants.
- N’importe quoi ! Il est complètement allumé, ce type ! », maugréa la jeune fille un peu plus fort que pour elle-même.
François s’assit sur le rebord de la large fenêtre, du côté de la ville.
« Regarde ! »
La mer se retirait, se ramassant sur elle-même comme un chat qui va bondir. Il sortit ses jumelles. Sur la plage, les gens couraient, gesticulaient, les parents prenaient leurs enfants sous le bras et s’enfuyaient, abandonnant toutes leurs affaires. Puis, du fond de l’horizon se forma un mur d’eau qui se lança à l’assaut du rivage comme un troupeau d’éléphants chargeant dans la savane, tandis que dans un grondement sourd la terre se remettait à trembler, ébranlant le petit sanctuaire pendant d’interminables secondes.
Du port en contrebas montaient des cris de terreur.
« T’as un téléobjectif, au moins ?
- J’ai. Et ce que je vois est ... nom de Dieu... »
François braqua les jumelles sur le rivage. Le premier à s’écrouler fut le Grand Hôtel, vestige rococo des Années Folles ; le grand bâtiment blanc s’assit sur lui-même comme une vieille femme fatiguée, soulevant un immense nuage de poussière. Au même moment, la vague déferlait sur la rive, emportant parasols et baraques, se fracassant contre les façades des maisons jusqu’au deuxième étage, s’engouffrant dans les rues perpendiculaires avec la joie sauvage du prédateur triomphant.
« Planque l’appareil ! A terre ! »
Il la poussa violemment au pied de l’autel.
La même vague vint se briser sur la chapelle. Le choc fut intense, fracassant. Des trombes d’eau entrèrent par les fenêtres. L’édifice bougea. Une fois. Puis plus rien, à part les remous tourbillonnants de l’eau un peu plus bas, furieuse de n’avoir pas pu tout emporter.
François se releva.
« Alors ? Qui c’est qui avait raison ? »
Il reprit les jumelles dans sa poche trempée et chercha le Torrione, la vieille tour grise, aussi large que haute, que les Ligures avaient dressée au temps des invasions sarrasines, au seizième siècle. Il avait tenu. D’un mouvement rapide sur sa gauche, il braqua sur l’île Gallinara. Les embruns l’assaillaient de toutes parts, mais le vieux rocher en forme de tortue n’avait pas bougé.
« Allez, t’as tout vu ? On y va.
- Où est-ce que... tu ne veux quand même pas...
- Si. »
Elle le regarda d’un air bête. Peut-être un peu désespéré.
Il retrouva la voiture intacte. Son visage était impassible. Avait-il une étincelle de joie dans le regard, ou était-ce de l’intérêt, enfin, pour quelque chose, ou seulement le reflet du soleil dans ses pupilles ? Stéphanie était incapable de réfléchir. Instinctivement, elle croisa les doigts.
Il gara la Fiat près des jardins San Rocco, sur la colline au dessus de la gare. Ils étaient déserts. Il prit son magnétophone dans la boîte à gants et partit au petit trot vers la ville basse, suivi par la jeune photographe dont les longs cheveux mouillés lui dégoulinaient dans les yeux.
« Alassio, samedi 24 juin. Je descends à pied vers la ville qui vient d’être ravagée par un tremblement de terre accompagné d’un raz de marée qui a submergé le front de mer. La vague faisait quatre ou cinq mètres tout au plus, mais la secousse tellurique a été assez importante pour faire s’écrouler des immeubles entiers. Je croise la population qui court se mettre à l’abri dans les collines, fuyant l’inondation et une éventuelle réplique. Les gens crient, certains sont couverts de sang, d’autres boitent. Une femme porte dans ses bras ses deux enfants, un bébé et un garçonnet de deux ou trois ans, et elle essaie de courir. Certains ont eu le temps d’emporter une valise, mais la plupart sont partis comme ils étaient, qui en maillot de bain, qui en pantoufles. Plus nous approchons du centre ville plus il y a de monde et plus les dégâts sont importants. Toitures arrachées, maisons effondrées, arbres déracinés ou cassés net, poussière, rues bloquées, décombres. La via Aurelia, qui traverse la ville parallèlement à la mer, juste au pied de la colline, est seulement mouillée, la mer s’est déjà retirée en laissant ça et là de grosses flaques, comme après un orage. La gare est intacte, j’entends dire qu’on y transporte les blessés, il n’y a toujours pas d’hôpital ici. Je suis obligé de me frayer un passage entre les gens qui courent dans tous les sens. Je vais suivre l’Aurelia vers la gauche, en direction d’Albenga. La circulation est interrompue, des voitures ont été abandonnées, certaines sont renversées. Les gens marchent sur la chaussée, certains appellent leurs proches qui ont disparu. Un vieil homme cherche son chien. Plusieurs palmiers des jardins de la Mairie sont tombés, l’un d’eux barre le Monument aux Morts, mais celui-ci est toujours debout. Les bancs ont tous été arrachés.
(On venait s’asseoir sur ces bancs avec la Nonna (3), le dimanche après-midi, et on mangeait « il gelato » (4) de chez Giacomel.)
J’entends au loin la sirène d’une ambulance. Combien de temps avant que les secours ne soient vraiment efficaces ? C’est une petite ville de villégiature, qui décuple sa population trois mois par an, rien n’est prévu pour un cas pareil. Je pousse jusqu’à chez Giacomel, le célèbre glacier, renommé pour ses parfums originaux, tels que le romarin ou le gorgonzola. La boutique est ouverte mais les employés sont partis. Manifestement l’électricité est coupée, il n’y a plus de lumière autour des bacs à glace. Quatre gamins de dix douze ans, en T-shirt et maillot, sont en train de piller les bacs, à pleines mains. Ils sont en pleine bataille, fraise contre chocolat, ils chahutent joyeusement tandis qu’à quelques mètres, dans la rue, passent les fuyards et les blessés.
Je descends la via Italia à droite, vers la place Partigiani et j’arrive à la via Dante, qui officiellement s’appelle Corso (5), mais sa taille ne le justifie pas. Ici il reste trente centimètres d’une eau grise et trouble, qui charrie des débris divers, vêtements, parasols, morceaux de pédalo, un nounours... Je viens de voir passer une main, sectionnée au niveau du poignet. La pharmacie qui fait l’angle est fermée, le rideau de fer a été descendu. Est-ce que c’est normal ? Je remonte la via Dante vers le « Caffè Roma », le bar le plus chic où se pressait autrefois la jeunesse dorée du Tout-Milan et quelques stars en panne de public. La rue est obstruée. Toute une partie du Caffè Roma est par terre, comme si une main gigantesque en avait prélevé une partie entre le pouce et l’index. De l’autre côté de la rue le Muretto, petit mur recouvert de plaques de faïence commémorant la venue d’artistes divers, a été partiellement enfoui sous les gravats. Il y avait en particulier la signature d’Ernest Hemingway. Et deux statues en bronze, enlacées, représentant deux amoureux. Je contourne l’obstacle. Les amoureux sont par terre.
(Tu viens, il y a l’élection de Miss Muretto ce soir
- T’es fou, c’est trop chic pour nous !
- On va juste mater ! Gianni connaît un gars qui habite juste à côté du Caffè Roma, de son balcon on peut tout voir. Je suis sûr qu’il y aura des Jaguar et des Ferrari...)
Je vais descendre la via delle Palme vers la mer. Les palmiers ont tous été fauchés. Il y a des tables et des chaises qui flottent partout, je ne peux pas continuer pour l’instant, j’ai de l’eau jusqu’aux genoux, il y a du courant qui m’attire vers la mer, je vois des gens sur les balcons qui regardent tout ça sans rien dire, un corps inanimé me frôle, c’est une femme en maillot de bain deux-pièces, je... Le courant est vraiment trop fort, je reviens sur mes pas. Les dégâts semblent s’être arrêtés avant l’Aurelia, mais j’ai entendu des habitants dire que l’église Sant’Ambrogio, l’église paroissiale, près de la gare, s’est écroulée. Je remonte la via Dante vers la piazza Partigiani, un peu plus loin sur la droite il y avait une petite église sur une place... C’est là ! C’est étrange. Il y a là une fontaine, devant la statue de Saint François d’Assise prêchant aux animaux. Tout le quartier alentour a été ravagé par le raz de marée, et l’eau s’est arrêtée à l’entrée de la place.
(« C’est ton saint patron, gioia (6) ; et je prie tous les jours pour que tu aies dans ta vie la même joie de vivre. Il n’était que bonté et joie... Et pourtant sa vie n’était pas facile... »
Ici tout est préservé. Les oiseaux chantent dans les arbres, les cris et les gémissements, la peur et la douleur sont restées au dehors. »
Clic. François éteint le magnétophone. Machinalement il jette une poignée de monnaie dans la fontaine, qui est censée exaucer les voeux.
« Bon, on fait quoi, là ?
- On repart. »
« Je reviens vers la mer. J’ai l’impression que le niveau baisse. Je suis sur le front de mer, sur la Passeggiata, la rue piétonne où toutes les familles se promènent le soir après dîner. Elle est... enfin elle était bordée par le dos des cabines de bain, d’un côté, et de l’autre s’ouvr...aient, en bas des maisons, uniquement des restaurants et des cafés-concerts. Il n’y a plus que de l’eau. Je marche lentement, j’ai encore de l’eau jusqu’à mi-cuisse, et j’essaie d’éviter les débris que le courant ballotte. Des gens en pédalo et un zodiac cherchent des rescapés. Une, deux, trois maisons sont éventrées, effondrées, un vaisselier est resté sur un pan de mur au premier étage, les portes ouvertes, tout est bien rangé à l’intérieur. Cette... cette maison-là est debout. »
Clic.
« Photo, s’te plaît, Steph. »
(Vico Nattero 2. Un appartement au premier étage. Façade rouge, volets verts, un grand balcon sur toute la largeur avec des barreaux peints en vert. Une année entière. Puis les trois mois d’été, longtemps. Les parents étaient en mission aux quatre coins du monde. Officiellement j’étais français, on me le faisait assez sentir. Mais à Paris j’étais le sale Rital. Jamais à ma place. Toujours à cheval sur une frontière. Mais la Nonna m’aimait autant que mes cousins. « Franco, tu es un bon garçon ».)
« La jetée, il molo, a été complètement emportée. Je retourne dans le budello, « le boyau », la rue piétonne où presque tous les rez de chaussée sont occupés par des commerces ; les pavés inégaux datent du moyen âge, et c’est très étroit.
(On jouait à cache-cache dans les ruelles, on se planquait sous les porches et dans les escaliers, pieds nus et en maillot de bain ; à la fin de l’été la corne de nos pieds était dure comme de l’os... Parfois un adulte excédé par nos cris nous grondait très fort et on s’enfuyait en riant... « Maschiacci ! Vergogna ! Via di qui ! » (7)
Sur une petite place il y a...vait le célèbre pâtissier Balzola, qui fabrique les meilleurs « baci ». Ca veut dire baisers. Ce sont de petits gâteaux constitués de deux macarons mous à la noisette et au chocolat, réunis par une ganache. C’est vraiment excellent.
(La specialità di Alassio è una sola, i baci di Balzola) (.
L’immeuble du Balzola est tombé sur la place où on donnait des concerts le dimanche après-midi. Un présentoir est allé s’encastrer dans la boutique de l’épicier d’en face. »
Clic.
Le portable de François se met à sonner.
« Et alors, coco, j’espère que tu es presque rentré ! Magne-toi, tu dois être à Grasse à quinze heures pour le tournoi d’échecs. Je sais très bien que la régate est annulée !
- Attends, Max, il y a eu un tremblement de terre, ici, et un raz de marée. On va te ramener des photos et un reportage qui...
- OK pour les photos. Mais toi tu files à Grasse. J’ai envoyé une équipe de pros. C’est pas pour toi, ça, coco. C’est fini, la gloire, les enquêtes, la frime, fini ! Plus personne ne veut de toi, l’affaire Mériadec, tu t’en souviens ? Tu as été la risée de la profession ! Remercie-moi de t’avoir embauché, par respect pour ton père, et uniquement ! Et dépêche-toi de... »
François coupe le portable et le jette dans l’eau sale. Il range son magnétophone dans la poche intérieure du blouson, mais la poche s’est déchirée avec la couture, et l’appareil tombe à l’eau.
Il se tourne vers Stéphanie, lui tend ses clés de voiture.
« Rentre à Nice. Tes photos seront publiées.
- Et toi tu fais quoi ?
- Je reste.
- Max n’a pas voulu de ton papier, c’est ça ?
- De toute façon il était nul. Il y a des choses plus importantes. »
Stéphanie range le Nikon dans son sac. Elle hésite un instant, un très court instant. Puis elle sourit.
« Pour une fois, je crois que tu as raison. Par où on commence ?
- Les blessés. On va les amener à la gare. »
Il entre dans la maison la plus proche, dont la porte est arrachée, et crie, en italien :
« Il y a quelqu’un ? Vous avez besoin d’aide ? »
Une voix âgée, tremblante, lui répond.
« Oui, oui, de l’aide, par pitié, je suis toute seule... J’ai mal à la jambe, je ne peux pas bouger... »
(« Tu es un gentil garçon, Franco, le plus gentil de mes petits-enfants... »














(1) Rue du Champ il y a une petite fille
Avec les lèvres couleur de rosée
Les yeux gris comme la route
Des fleurs naissent là où elle marche
(Chanson de Fabrizio dè Andrè
(2) Le tremblement de terre
(3) Grand-mère
(4) la glace
(5) Cours
(6) litt: joie; petit mot doux qu'on dit généralement aux enfants
(7) Voyous ! Vous n’avez pas honte ! Allez-vous en !
( Il n’y a qu’une seule spécialité à Alassio, les baci de Balzola
Narwa Roquen, qui joue en mode mineur
Narwa Roquen, qui aime bien n'est pas toujours aimable...


  
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Réponses à ce message :
3 Exercice 63 : Narwa => Commentaire - Estellanara (Mer 28 oct 2009 à 11:45)
3 Vague à l'âme... - Maedhros (Sam 11 jul 2009 à 17:25)
3 notes de bas de page - z653z (Dim 5 jul 2009 à 16:07)
       4 Merci! - Narwa Roquen (Dim 5 jul 2009 à 18:26)


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