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De : Estellanara  Ecrire à Estellanara
Page web : http://estellanara.deviantart.com/
Date : Dimanche 23 aout 2009 à 13:31:18
L'ère de résonance







1

“Will the moon still hang in the sky when I die.
When I die, when I'm high, when I die?”
Jefferson airplane


L’engin s’est posé sans un bruit sur le sol poussiéreux. Tout autour, à perte de vue, s’étend un désert de pierres grises. Au loin, on aperçoit de légers reliefs, comme des plateaux de roc nu. Il fait nuit et le ciel est illuminé d’innombrables étoiles. Brillantes, si brillantes. Pas de nuages ici pour les cacher, pas de ville dont les lumières affadiraient leur éclat. La plaine est d’un calme irréel. Pas de vent ici, pas de son, pas de vie. L’engin repose sur ses longues pattes, comme un gigantesque scarabée, doré dans sa partie inférieure, blanc en haut. Un craquement et une voix surgit. Elle est étouffée, si distante qu’elle semble venir du fond des âges :
- Go pour la dépressurisation de la cabine. Go pour la dépressurisation de la cabine.
Une autre voix lui répond, brouillée par des parasites :
- Le panneau est en train de s'ouvrir. Prêt à descendre pour prendre quelques cailloux.
Une silhouette apparaît en haut de l'engin spatial et un homme sort précautionneusement. Il est enfermé dans un scaphandre massif. Il porte dans le dos une volumineuse réserve d'oxygène et son visage est dissimulé par sa visière. La première voix reprend :
- Okay. Nous vous voyons descendre l'échelle.
- Je suis au pied de l'échelle. Le sol a une texture très, très fine, vu de près. C'est presque de la poudre. Je vais descendre de l'appareil à présent. C'est un petit pas pour un homme, un bond de géant pour l'humanité.

Le cosmonaute fait quelques mètres. Sa démarche est hésitante, gênée par l'équipement et par la faible gravité. Derrière lui, un orbe étincelant est apparu sur la noirceur des cieux. C'est la Terre qui se lève à l'horizon de la Mer de la Tranquillité. Sa couleur tranche sur la grisaille lunaire : bleue, incroyablement bleue. Avec seulement quelques filaments de nuées et un continent ocre, que l'on devine à peine. L'homme se tourne et contemple ce spectacle, sa planète, si belle et si lointaine qu'elle en semble irréelle. Soudain, Neil se crispe. Un objet vient d'apparaître devant lui, surgi de nulle part, un objet qui ne peut être là. Le temps semble se figer et, durant une seconde longue comme une éternité, Neil observe la chose. Ses yeux refusent de croire cette vision de délire. Il cligne à plusieurs reprises mais c'est toujours là. C'est une énorme chenille verte, haute comme un homme, dressée presque verticalement. Elle est entourée d'un léger halo bleuté et porte plusieurs artefacts dans ses multiples pattes. Elle possède six yeux noirs et une bouche entourée de fins tentacules. Neil la fixe, stupéfait, incapable de réagir. Des hurlements explosent dans sa radio :
- Ici Capcom, est-ce que vous voyez ... Coupez la transmission ... ! Coupez ... !! Répondez Eagle...
Des parasites et puis le silence. La radio s'est tue.

Neil tressaille dans son scaphandre. Ses réflexes surentraînés de cosmonaute reprennent le dessus. Il tend les mains, paumes vers le haut en signe de paix, et s'avance lentement. La chenille fait de même. Les deux êtres s'arrêtent à quelques pas l'un de l'autre. La radio crépite et une voix résonne dans le casque, grave et parfaitement nette :
- Mes respectueuses salutations, terrien. Za'k est mon nom. L'étoile que vous connaissez sous le nom de 16 Cygni A est l'endroit dont je suis venu.
La voix est calme et posée, dans un anglais impeccable. Sous les tentacules, la bouche de la chenille n'a pas bougé. Neil inspire profondément et répond :
- Je vous salue Za'k. Je suis Neil Armstrong, commandant de la mission Apollo 11. C'est un grand honneur pour moi de vous rencontrer.
- Votre accueil est grandement apprécié. Vos amis de la base terrienne peuvent nous entendre et nous voir. Cet objet est la raison de ma venue ici.
L'être s'approche encore, en rampant sur son extrémité caudale. Sa chair élastique est parsemée de petites tâches jaunes. Des protubérances rondes saillent au bout de sa queue. Un de ses membres se tend et présente un artefact métallique. Il s'agit d'une sphère dorée, de la grosseur d'une pomme, gravée de multiples motifs géométriques. Elle est entourée d'un anneau plat, doré également, qui la fait ressembler à une miniature de la planète Saturne. L'être penche la tête et ses yeux clignent tous ensemble. Il poursuit :
- C'est un cadeau que ceux de mon espèce souhaitent offrir à la votre. Module de résonance est le nom que vous lui donneriez et...

Maya se détourna brusquement de l’écran et demanda de sa voix aiguë :
- Dis Maman Joan, il va venir pour de vrai le monsieur de l’espace ?
L'enfant était petite et potelée, nue à l'exception d'un collier de coquillages. Elle avait des cheveux carotte et un visage constellé de tâches de rousseur. Elle passait la moitié de sa vie à grimper aux arbres, comme en témoignaient les multiples éraflures de ses genoux. Pour l'heure, elle regardait sa mère avec une moue sérieuse. Celle-ci était installée juste à côté, étendue sur le grand canapé mou, sur une couverture de laine rugueuse. Elle était mince et musclée avec la peau sombre et de longues dread locks. Elle portait une combinaison sarouel en coton et de nombreux colliers faits de graines de baobab. Elle fit un large sourire et répondit d'une voix un peu traînante :
- Bien sûr qu'il va venir, ma chérie. Il va descendre dans son grand vaisseau. Encore quelques heures et nous irons l'attendre.
- Waaah ! Vivement qu'il arrive !
Et la petite fille se mit à sauter joyeusement sur le canapé.

L'enregistrement de la Rencontre continuait sur le vieux lecteur holo, déroulant la scène en noir et blanc et en deux dimensions. Maya se rassit et cala sa tête sous l'épaule de Joan. Za'k donnait rendez-vous à l'espèce humaine dans cent ans jour pour jour et adressait un petit salut à Armstrong qui serrait contre lui le module de résonance. Le film prit fin avec un grésillement, dû à l'usure du cristal maintes fois visionné. Le silence retomba et on n’entendit plus que les craquements des murs de bois. La pièce était un bureau garni de plusieurs bibliothèques. Les volumes s'y entassaient, des livres d'art, des manuels de musique, un traité sur le bouddhisme, le Kama sutra... Il y avait aussi bien sûr les ouvrages du Pr Lovelock : « Gaia, un système vivant global », « Agir pour la planète » et « Résonance pour tous ». Dans un coin, l'unité multicom rutilante occupait un vaste espace. Elle permettait d'accéder à toutes les connaissances de l'humanité et de communiquer avec chacun de ses membres.

La femme et l'enfant restèrent un moment sans parler. Joan tourna la tête vers la fenêtre et respira le parfum de verdure porté par la brise. Au dehors, on apercevait des arbres, un grand potager et une éolienne aux ailes blanches. Et puis, plus loin, s’étendaient les ruines de la ville, immenses squelettes de poutrelles et de béton, attendant d’être récupérés pour construire un hangar ou un atelier. Maya s'étira et se laissa glisser au bas du canapé. Elle fit quelques pas et s'immobilisa brusquement, les bras croisés, l'air buté :
- Moi aussi, je veux toucher le « modu ».
- Tu sais bien que tu es trop jeune...
- M'en fiche ! Je veux parler à Gaia.
- Quand tu auras l'âge pour entrer en résonance, tu lui parleras autant que tu voudras.
- Vivement que je peux !
Et l'enfant se remit à sauter sur place.

2

“I’m going back to Frisco, all my friends are there.
All my friends are there. All my friends are there.”
Janis Joplin


Le groupe s'était rassemblé dans le salon pour prendre le repas du midi. Il faisait très chaud et l’on avait rabattu les persiennes. Le son du sitar de Ravi Shankar planait sur la pièce, accompagné de choeurs hypnotiques et d’étincelantes clochettes. Dans une niche, une statue de Ganesh veillait sur l’assistance, sa grosse trompe de bois repliée sur son ventre. Tout autour, des étagères regorgeaient d’objets divers, pipes, jouets, coupes et bibelots, beaucoup artisanaux, la plupart usagés. Un bâtonnet d’encens déployait ses volutes aromatiques et un mobile d’osier et de faïence tintait dans la brise légère. Sur un guéridon sculpté, reposait le module de résonance, parfaitement à sa place dans ce désordre chamarré. Une vitrine, toutefois, jurait avec le reste. Elle contenait un revolver au long canon chromé, à la crosse noire. On le conservait comme témoignage du passé, afin de ne pas oublier qu’avant il y avait la violence.

Les habitants de la maison s’étaient installés sur des coussins multicolores à même le sol, autour d’une longue table basse. Ils étaient neuf, huit adultes et la petite Maya. Maya était le seul enfant autorisé pour le groupe par le principe de décroissance et, à ce titre, tout le monde s’en occupait et participait à son éducation. Tous les adultes sans exception portaient les cheveux longs mais, hormis cela, ils étaient d’apparences diverses. Tout d’abord, il y avait Gong, assise un peu à l’écart avec sa planche à dessin sur les genoux. Elle avait quinze ans, un visage rond de métisse asiatique et d’épais cheveux blonds. Elle portait une longue jupe brune, une tunique brodée et des arcs-en-ciel étaient tatoués sur ses bras. Rêveuse, elle suçotait un crayon pastel. Sur son dessin, Za'k, la grosse chenille, flottait dans un ciel multicolore entouré d’humains hilares. Taciturne, Gong écoutait la conversation. Thomas parlait du lieu de rendez-vous :
- ...et c’est au sud de l’ancien échangeur de San Francisco. Avec la charrette, j’ai mis deux heures quand je suis allé aider à décorer le site de l’atterrissage. On partira en fin d’après-midi ?

Thomas, avec ses quatre-vingt deux ans, était le doyen de la communauté. Il était expert dans toutes les formes d’artisanat. Il était petit et maigre, avec d’épais favoris et une longue moustache grise, dont un côté remuait quand il parlait. Il était vêtu d’un jean pattes d’éléphant, tout brodé de perles, d’un t-shirt en tye and dye et d’un gilet de peau. Un bandeau décoré de vieilles pièces de monnaie retenait ses cheveux argentés. Joan lui répondit de sa voix traînante :
- Cela me paraît bien si tout le monde est d’accord.
Les autres approuvèrent ou hochèrent du chef. Quelqu'un exhala un profond soupir de contentement :
- Tout cela est si merveilleux ; quelle chance nous avons de vivre ce moment !

La femme qui venait de parler se nommait Anna et était la mère biologique de Maya. Elle était replète, blanche de peau avec une imposante poitrine et deux grosses tresses rousses. Sa tenue était très simple : une longue robe noire, sans ornement, et les pieds nus. Joan se pencha sur elle pour l’embrasser et les deux femmes restèrent enlacées côté à côte.
- Tu as raison, Anna, reprit Thomas, mais j’espère qu’il ne sera pas déçu par nos progrès. Il a cru en nous quand il nous a donné le module. J’espère que notre espèce sera à la hauteur de ses attentes.
Esperanza prit le bras du vieil homme et lui sourit avec malice :
- Il est vrai que n’aurions jamais évolué si nous n’avions pas pu communiquer avec la Terre mère. Mais à présent, notre esprit est profondément altéré. Il verra que nous avons changé, ne t’inquiète pas.
Elle se mit à genoux et commença de distribuer des louches de soupe de lentilles dans des bols en bois. Esperanza était une femme d’âge mûr, les cheveux tressés en fines nattes sous un foulard bariolé, les yeux noirs, une paire de lunettes rondes à verres jaunes au bout du nez. Elle portait un t-shirt violet décoré d’un portrait psychédélique de Crystal Jackie, la nouvelle star country. Elle finit de servir et se rassit en faisant tourner sa cuillère entre ses phalanges. D’un naturel agité, elle bougeait sans arrêt et était toujours à tripoter un objet ou un autre. Elle était la scientifique du groupe et, plusieurs fois par an, elle partait des semaines entières, à pieds, contrôler les écosystèmes de la région.

Pendant un moment, tout le monde se concentra sur la nourriture et l’on n’entendit plus que la musique des percussions indiennes. Tous les visages étaient détendus et amicaux, chacun étant parfaitement à l’aise avec ses voisins. En effet, les membres de la communauté se connaissaient depuis longtemps et vivaient en bonne intelligence, dans une atmosphère de partage et de tolérance. Chacun écoutait les autres avec sympathie et les rares conflits étaient réglés dans le calme. Chacun prenait sa part du labeur commun et apportait ses connaissances et son habileté. L’harmonie régnait sur la maisonnée et chaque jour était porteur de joies simples.

Quand tout le monde eût fini, Thomas se leva et se dirigea vers la cuisine. Il réapparut un instant plus tard avec un grand plat contenant une salade de tomates, maïs, haricots et herbes variées. Presque tous les produits étaient cultivés dans le potager de la maison et ils dégageaient des arômes appétissants. Il fit le service et reprit sa place, s’adossant à un coussin, son bol entre les mains. Pensif, il murmura :
- Nous n’en serions pas là si nous n’avions pas changé...
- Et Gaia aurait continué à souffrir, ajouta une vieille femme assise de l’autre côté de la table. Elle se nommait Rani et était venue d’Inde des années auparavant. Elle était poète et écrivain. Sa peau était brune, creusée d’un faisceau complexe de fines rides. Elle était belle, avec une grande bouche bien dessinée, des membres déliés et gracieux. Elle était vêtue d’un sari fleuri et d’une multitude de bijoux en perles de verre. Elle souriait mais ses yeux étaient tristes. Elle reprit, avec un fort accent qui mettait des trilles sur les r :
- Quand je pense à tout le mal que nous avons fait à notre planète... Quelle horreur ! Nous ne pensions qu’à court terme et seule comptait notre satisfaction du jour. Chacun en voulait plus que son voisin, plus de biens matériels, plus d’enfants, plus de tout... Et des enfants pour leur léguer quoi ? Un monde usé, sali, exsangue.

La tablée était silencieuse, plongée dans ses pensées. Même Maya avait interrompu son jeu pour écouter. Elle se tenait immobile, sur les genoux de Takashi, un métis de noir et d’hawaïen, aux cheveux immensément longs, dont la tenue se limitait à un bermuda en jean et des sandales. Pietro, le dernier membre de la communauté, un solide gaillard chenu en pantalon de toile, chemise à carreaux et gros ceinturons, se grattait la barbe pensivement. Rani continuait :
- Je me souviens, la première fois que je suis allée au temple de résonance. A cette époque, nous n’avions pas encore de module dans chaque communauté. Gaia m’a parlé de l’eau. Elle m’a montré la clarté, la joie de l’eau pure. Elle m’a fait ressentir la pluie et les vagues. J’avais tellement honte que nous ayons pollué tant de siècles et que les océans soient devenus des dépotoirs. Et je ressentais une telle plénitude à parler avec elle...

Le visage de la vieille femme rayonnait à présent. Elle ferma les yeux et éclata d’un rire de joie pure. Gong se joignit à elle et son rire était doux et feutré. Autour de Rani, Takashi et Pietro, ses amants du moment, lui sourirent avec tendresse. Takashi prit la parole. Il était le technologiste du groupe, responsable de l’entretien et de l’amélioration du matériel électronique. Sa voix était grave et posée :
- Il faudra dire à Za’k ou à son descendant à quel point nous sommes reconnaissants pour son cadeau. Et que nous l’avons utilisé pour corriger nos erreurs, et que nous avons grandi et compris que nous faisions fausse route.
- Et il faudra lui montrer les forêts que nous avons replantées ! ajouta Esperanza.
- Et les centrales à fusion propre ! renchérit Joan.
- Nous sommes encore presque un milliard, soupira Thomas. Nous aurions pu faire mieux sur la démographie...
- Tu oublies qu’il y avait des pays sous-développés il y a cent ans ! Il a fallu les aider d’abord.
- C’est vrai.
- Je pense qu’il sera fier de nous. Nous consommons beaucoup moins d’énergie et de biens, nous recyclons tout, nous avons rationalisé la technologie, diminué le gaspillage...
- Il n’y a plus de gouvernements, plus de frontières...
- En fin de compte, ces choses-là ne servaient à rien !
La tablée fut parcourue d’éclats de rire puis, Joan reprit la parole :
- Ayons une pensée pour nos ancêtres, seuls au milieu de la foule, enfermés dans des villes d’acier, pâles, le corps mou, névrosés, stressés, tellement pris par leur course à l’argent et à la carrière qu’ils en perdaient le goût des arts...

Tout le monde compatît et la conversation continua sur ces thèmes. Puis, Takashi alla coucher Maya qui s’était assoupie et Anna servit le dessert, une salade d’oranges au gingembre.

3

“When the moon is in the seventh house and Jupiter aligns with Mars,
Then peace will guide the planets and love will steer the stars.”
Hair


Ils arrivaient de toutes les directions, rejoignant ceux qui étaient déjà là, installés depuis quelques heures ou plusieurs jours. Certains avaient traversé un continent pour venir, d’autres avaient franchi la mer. Voyager était dans leur nature. Le voyage ouvrait l’esprit et permettait de rencontrer des gens et de profiter des beautés de la Terre. D’habitude, le but lui-même importait moins que les découvertes faites en route et les émotions éprouvées. Mais ce but-là était exceptionnel : Za’k allait revenir. On ne savait pas si ce serait lui un siècle après ou un autre de son espèce et cela importait peu. La promesse serait tenue. L’être qui avait offert le plus magnifique présent de son histoire à l’Homme, l’être qui nous avait sauvé de notre propre nature et nous avait ouvert les yeux allait arriver.

Ils venaient des quatre coins du monde, pour commémorer la première Rencontre et pour célébrer la seconde. Ils venaient à pieds, portant un sac de toile sur leur épaule, à vélo, à cheval, montant à cru, les cheveux au vent, en charrette à boeufs, troupe entassée et joyeuse, dans des véhicules solaires aux larges voiles... Il en venait de partout et ils étaient de tous âges, de toutes couleurs, certains par deux, d’autres par dix, portant un enfant ou aidant un vieillard. Et tous souriaient et riaient et chantaient. Une foule bigarrée, chatoyante. Ici, une femme en longue jupe rose, les seins nus peints de motif de fleurs, de longues boucles blondes tombant jusqu’aux reins, jouant du tambourin. Là un homme en tunique brodée, les yeux bridés, les cheveux liés en queue de cheval, une longue barbe tressée, tirant une charrette à bras. Là encore, un vieux noir, pieds nus, la chevelure tissée de lierre, le visage hilare.

Un immense espace avait été ménagé sur la plaine pour l’atterrissage du vaisseau spatial. On l’avait décoré d’un gigantesque symbole rond « peace and love » visible du ciel. Une parabole montée sur une estrade émettait en continu un puissant signal de bienvenue sur une large fréquence. Des techniciens préparaient leur matériel et une provision de cristaux pour enregistrer et retransmettre la Rencontre. Tout autour du site, des tentes étaient dressées. Elles s’alignaient le long du lac de San Andreas, jusque sous les bosquets avoisinants, certaines de simples morceaux de tissu sur des piquets, d’autres de véritables maisons à plusieurs pièces. La vie s’y était organisée en toute simplicité. Les gens partageaient des repas autour de feux de camp et conversaient. On se montrait les cadeaux apportés pour Za’k : plantes en pot, livres, bibelots faits main... Le temps était doux et l’air embaumait du parfum des résineux. Des grillons chantaient et des oiseaux survolaient le lac. Personne ne savait exactement ce qui allait se passer mais tout le monde était confiant et rempli d’impatience. Des fêtes s’improvisaient sous les tentes. On liait connaissance, on écoutait Hendrix sur de vieux enregistrements qui craquaient et sifflaient ou Ma'Watson sur des cristaux audio, on dansait. Des bouteilles passaient de main en main, ainsi que des joints de marie-jeanne. La communauté de Thomas s’était installée sous une futaie de sapins. Les boeufs de trait paissaient paisiblement et tout le monde s’était assis sur une vaste nappe. Maya mangeait un gâteau offert par une personne sur la route.

Les ombres s’allongeaient et le soleil avait disparu derrière les collines. Le crépuscule approchait et le ciel était pourpre et rose. Et puis il y eut un son, si grave qu’il en faisait trembler le sol. Tout le monde se leva et convergea vers le site d’atterrissage. Tous les visages se tendirent vers les nuages. Ce fut d’abord un point noir, puis un rond, et le vaisseau émergea des nuées. C’était un disque d’or, d’une taille fabuleuse, gravé de motifs complexes imbriqués les uns dans les autres. Deux anneaux croisés gravitaient autour de la soucoupe en émettant une puissante vibration. Le vaisseau resta immobile un moment puis commença doucement à descendre. Un murmure enthousiaste parcourut la foule. Tout le monde joignit alors ses mains et un chant de bienvenue s’éleva à l’unisson.

Est', de retour du pays des saucisses.


  
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Réponses à ce message :
z653z  Ecrire à z653z

2009-08-28 13:51:31 

 un scarabée à 4 pattes ?Détails
C'est bien rédigé quoiqu'un peu trop lent.... j'ai attendu vainement un rebondissement (ça doit notre société violente qui m'a conditionné).

a+

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-08-28 14:08:05 

 PapattesDétails
Ouais, t'as raison, c'est louche le coup du scarabée, je corrige.
Merci pour ta lecture ! Ben ouais, je voulais faire un truc planant, pacifique, épanoui, hippie quoi.

Est', choupidou.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-08-30 17:22:12 

 Commentaire Estellanara, exercice n°65Détails
Voici un texte bien différent de tes productions habituelles, et je m'en réjouis! Ici point de noirceur ni de désespoir, tout est peace and love, dans un futur idyllique où nous aimerions tous vivre... Tes personnages sont bien décrits, l'ambiance pacifique de métissage et de coopération est bien rendue. Le principe de décroissance est tout à fait logique, et les centrales à fusion propre... un voeu pieux? Quant à l'absence de frontière et de gouvernement... c'est sûrement ce qui fait le plus rêver...
Mais je n'ai pas bien compris comment le module de résonance pouvait avoir eu raison de l'égoïsme et de l'ambition humaines; est-ce que ça s'apparente à l'hypnose? Un petit rebondissement vers la fin, un moment un peu plus fort, aurait été salutaire pour la dynamique du texte qui ronronne un peu sur la fin; mais sinon, c'est très agréable à lire!


Quelques bricoles:
- des accents circonflexes en trop: petites tâches jaunes, quand tout le monde eût fini ( c'est un passé antérieur: quand j'eus fini), tout le monde compatît
- et un qui manque: ceux de mon espèce souhaitent offrir à la votre
- notre esprit est profondément altéré: altérer veut dire "changer en mal", ce qui n'est pas du tout ce que tu veux dire
-elle partait des semaines entières, à pieds: à pied ( 2 fois)
- chemise à carreaux et gros ceinturons: plusieurs ceinturons?
- l'être qui nous avait sauvé: sauvés


Merci de nous avoir fait planer un peu, c'est pas si souvent...
Narwa Roquen,c'est une maison bleue...

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-08-31 14:01:16 

 Peace and loveDétails
Merci pour ta lecture.
Ben ouais, j'ai décidé de faire une perfusion de joie de vivre à ma prose ! Et j'en ai eu marre aussi d'écrire des futurs calamiteux où tout se passe mal.
Concernant le module, je suis partie du principe que l'homme avait un bon fond (même si je ne le crois pas) et qu'il suffisait d'un électro-choc pour provoquer chez lui une prise de conscience. Electro-choc qui survient à une époque déjà influencée par le mouvement hippie. Gaia, la Terre mère, en tant que super entité vivante, doit également bénéficier d'un puissant pouvoir de persuasion.
En effet, le texte est tranquille, voire moumou mais je voulais un truc "calme et volupté". Monsieur Zogrot aurait souhaité que je montre les chenilles qui descendent du vaisseau mais, pour ma part, je voulais absolument conclure sur cette image d'harmonie de l'espèce humaine, de paix.
Heureuse que ça te plaise !

Est', cool la vie.

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dexius

2009-08-31 18:00:26 

 Pax HumanisDétails
Salut,
Alors que dire de cette jolie histoire très (presque trop) gentille, elle est très agréable déjà et se lit avec plaisir. Je l'ai apprécié voir carrément adoré. Cette nouvelle est très rafraichissante, une bouffée d'oxygène et de verdure. J'ai aimé le début que je trouves bien amené et les différents enchainements.
Une remarque quand même: faut aimer l'esprit seventies. J'ai vraiment apprécié cette lecture.
Un dexius enthousiaste.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-08-31 20:58:25 

 Presque trop gentilDétails
Merci d'avoir lu !
Ouais, moi aussi, je me suis demandée si je n'étais pas allée trop loin dans le gentil... hihihi !!
Ça c'est clair que le mec qui serait allergique au bab, il ferait une éruption cutanée en lisant, arf !
Je suis bien contente que ça t'ait plu ! Mais je m'attendais à une critique... euh comment dirais-je... plus critique. Genre "là y a ça qui va pas" ou "tu devrais changer ça". Parce que bon, on va pas prendre des gants entre nous.
Et la tienne de nouvelle, ça avance ?

Est', hop hop hop.
PS : demande à Flad' si tu veux récupérer ton login de l'époque. Je certifierai que t'es bien Le Dexius McWalls, le seul, le poilu.

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dexiusmcwalls  Ecrire à dexiusmcwalls

2009-08-31 22:47:37 

 les plus courtes sont les ...Détails
Grrrmmm arf trucs coincés dans la bouche, haa ça va mieux désolé je viens de grignoter un truc.
Comme le suggere le titre, ta nouvelle n'est pas courte. Du coup, il me faut un peu de temps pour critiquer. Mais si tu tiens à avoir le baton, allons y.

Dans le premier paragraphe, on dit astronaute pour les américains, cosmonaute ceux sont les russes.

L'enchainement entre Neil et la petite Maya est pas satisfaisant, ça me fait un effet de décalage dans l'histoire générale de la nouvelle. Trop coupé net entre les deux histoires qui sont liées l'une à l'autre. Un "et pendant que le film continué, Maya.. " ou quelque chose dans le genre aurait amener une continuité d'histoires. (enfin ça reste du fignolage ça)

Un truc que j'ai pas pigé c'est l'unité multicom rutilante (ha ils ont des super techs ?), elle jure avec le reste du récit et les deux paragraphes autour ou tout est vieillot. Aprés tu developpes sur un retour à la nature et peu (pas) de technologie. Un peu d'éclaircissement sur ce point peut être.

En parlant nature, il y a une scientifique qui se ballade à pieds des semaines sans bagages. l'expression "à pieds" est de trop je penses. On a bien saisi l'idée, pas la peine d'en rajouter.

Pour l'orthographe, oublie, je suis un cancre.
(merci le correcteur auto du site, message perso)
Le style m'a l'air bien, j'ai pas décrocher de la nouvelle, pas eu de confusion en lisant.
Voila, j'ai pas vu grand-chose d'autres qui soit frappant.

Dexius partit ronronner, vu l'heure.

Ce message a été lu 6696 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-09-01 16:53:00 

 Hop hop hopDétails
Une nouvelle de SF fait en général dans les 30 000 signes. La mienne fait moins de 20 000. Si, elle est donc courte. De plus, je ne te demandais pas de te dépécher mais d'être plus précis. Si tu avais ajouté dans ton post "des détails suivent", je n'aurais rien dit. Mais là, tu avais manifestement fini.
Je n'ai pas dit non plus que je voulais "le baton" mais une critique constructive.

Je n'avais jamais entendu parler de cette différence entre astronaute et cosmonaute. Mon dictionnaire n'en parle pas mais l'usage général a l'air de ton côté. Je vais corriger.

La phrase "Maya se détourna brusquement de l’écran" assure la transition dont tu parles et précise la nature de la césure, à savoir que l'on regardait un film.

Oui, ils ont encore des technologies mais ils en ont éliminé pas mal, qui ne servaient à rien ou pas à grand chose. Comme le précise ma phrase "nous avons rationalisé la technologie". Si tu as bien lu, tu as aussi constaté que Takashi est le "technologiste du groupe, responsable de l’entretien et de l’amélioration du matériel électronique". Cela montre que certaines technos ont quand même été conservées et développées, comme ici les communications, essentielles pour que les connaissances de l'espèce humaine ne se désagrègent pas avec l'éloignement géographique des groupes humains. Par contre, tout le reste des objets est usagé parce que les hommes ont renoncé à remplacer les biens à toute occasion. Ils sont sortis du cycle infernal de l'hyper-consommation où on jette son téléphone portable pour racheter le tout nouveau modèle.

Pour les pieds, ne serais-tu pas en train de chercher la petite bête pour mettre une critique de plus ? Allons, restons de bonne foi...

Est', et hop.

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dexiusmcwalls  Ecrire à dexiusmcwalls

2009-09-01 22:01:51 

 pom pom pomDétails
Désolé pour le titre, j'ai pas résister.

Les termes astronaute et cosmonaute viennent de la guerre froide et de la bataille pour l'espace entre USA et URSS. Voila minute historique finie.

Pour la technologie, le passage que tu cites arrives bien après.
J'ai bien compris le coup de la rationalisation technologique avec une utilisation minimaliste.

En lisant le texte, j'ai eu un mouvement aller-retour entre cette machine et le passage de Takumi justement. J'ai eu une impression d'inversion de causalité, l'effet avant la cause.
Bon, elle passe bien dans le texte même si son explication arrive assez tardivement pour moi. En tout cas, elle se dénote du reste, ce qui était le but recherché.

Oui, pour "à pieds", c'est du pinaillage, c'est vrai.

J'ai oublier de dire un truc aussi, merci pour cette excellente nouvelle, Est.
voili voilou dexius

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-09-02 13:08:25 

 OkidokiDétails
Ce que tu veux dire, c'est que la machine rutilante choque au milieu du reste et que j'aurais pu expliquer plus tôt que certaines technologies avaient été conservées ? Et peut-être même expliquer lesquelles et pourquoi ?

De rien ! C'est un plaisir, comme toujours, d'écrire des histoires. Et aussi de recueillir les avis des lecteurs. Même si, ici bas, je déplore que les critiques se limitent si souvent à des "j'ai bien aimé" qui ne m'aident guère à améliorer mes textes.

Est', qui réfléchit au 64.

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dexiusmcwalls  Ecrire à dexiusmcwalls

2009-09-02 17:54:50 

 dacodacDétails
Voila, tu sous-entends que la technologie a été conservée et même encore développée.
La machine rutilante est un point ponctuel qui se dénote.Ce n'est pas grave, juste un point d'interrogation pour le lecteur. Après, ce n'est pas si gênant dans le texte.

On le comprends à rebours, je n'aime pas ce genre là de procédés. Ça m'a laissé perplexe car les paragraphes suivants sont dédiés à l'abandon technologique (celle de la société de consommation). Ce type de procédé : ou l'on pose une chose et on va l'explique après; est risqué car le lecteur peut être embrouiller facilement surtout si on le multiplie.

L'explication (Takashi) arrive très tard après, six paragraphes. Je trouves que c'est loin et que tu survoles cet aspect là de leur société.
Un petit ajout sur leur technologie et son évolution aurait trouvé sa place naturellement juste l'évocation de cette machine par exemple.

Bon ça reste du détail quand même, ne te met pas la rate au cour bouillon. Je vais en rester là.

Dexius, qui va bosser sur son texte.

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-09-05 13:38:52 

 L'hier du verseau.Détails
J’ai trouvé ce texte particulièrement bien écrit, au vocabulaire riche et délicatement empreint du plus pur style baba-cool. C’est une histoire verte sur une planète bleue. Le côté utopique des années 60 est fort bien rendu également avec les aspects retour à la nature. Sympa la petite touche indienne exotique (musique, mysticisme...). Le décor est planté près de San Francisco, le berceau du mouvement hippie, well done ! La description de l’alunissage du module lunaire est réussie avec cette apparition extraordinaire qui semble marquer la bifurcation de la société terrienne. Cette scène d’ailleurs m’a fait penser à un passage du roman de Varley « Gens de la Lune » où là aussi le brave astronaute qui croît être le premier homme à poser le pied sur la lune se retrouve nez à nez avec son pote qui apparaît devant lui grâce au miracle d’une technologie abolissant la notion d’espace/temps.

Donc, c’est l’apparition de cet extra-terrestre et son cadeau, le module de résonance, qui vont infléchir la course des évènements et embrasser la cause écologique jusqu’à privilégier la décroissance.

C’est là que, personnellement, j’éprouve quelques difficultés.

- Certaines technologies apparemment employées (cristaux, systèmes holo, véhicules solaires...) semblent nécessiter un haut degré de sophistication et donc une industrie conséquente en arrière-plan.
- Visiblement c’est le module de résonance offert par l’extra-terrestre qui a d’une façon ou d’une autre, modifié peu à peu les comportements. Un seul a été offert mais il semble que les hommes aient réussi à le dupliquer. Comment ?
- Tu aurais sans doute pu approfondir le lien entre Za’K et le côté écolo : après tout il aurait pu s’agir là d’un fameux piège pour permettre une bonne invasion cent ans après. Surtout que l’extra-terrestre, par son apparition, indique que les voyages dans l’espace ne lui sont pas étrangers.
- De prime abord, l’uchronie semble avoir été respectée puisqu’il s’agît d’un évènement passé (l’alunissage d’Eagle en 1969).OK. Mais si demain la même chose se produisait (je ne sais pas, Za’k apparaissant pour parler à Obama par exemple), les conséquences ne seraient-elles pas les mêmes?

Je trouve que ton texte relève plus de la science-fiction tendance écologique utopique (sans connotation péjorative) que de l’uchronie. Celle-ci à mon avis, mais c’est largement débattu, correspond plutôt à une façon d’imaginer où nous en serions aujourd’hui si un évènement significatif s’était déroulé différemment dans le passé.

M

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z653z  Ecrire à z653z

2009-09-07 01:18:40 

 moi aussi...Détails
... j'ai pensé à ceci :
"Tu aurais sans doute pu approfondir le lien entre Za’K et le côté écolo : après tout il aurait pu s’agir là d’un fameux piège pour permettre une bonne invasion cent ans après."
Mais cela doit être une violence refoulée qui transparait :p

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-09-07 13:31:49 

 Module étrangeDétails
Grand merci pour ces compliments. Je me suis soigneusement documentée sur le mouvement hippie afin de ne pas écrire n'importe quoi.
Je suis bien d'accord qu'il y a des bugs dans ce texte. Je me suis heurtée à quelques problèmes de cohérence que je n'ai pas réussi à contourner. En effet, comment imaginer des hippies dans le futur ? Ils ne seraient pas high tech, ils ne revêtiraient pas de combinaisons en alu... Premier problème. J'ai donc pris le parti qu'ils étaient restés pratiquement comme avant.
Comment imaginer une société hippie ? En effet, ils sont contre l'autorité, contre la sédentarité presque, contre l'organisation, contre tout ce qui réduit la liberté, contre la consommation... Qu'est-ce qui reste ? Quel pourrait être leur système de société ? Deuxième problème et le plus important. Du coup, j'ai pratiquement éludé ce point. De plus, je ne voulais pas que ce texte devienne trop long donc j'ai résumé les modifications subies par le monde pendant le dialogue et juste suggéré deux trois petites choses, comme le fait qu'ils aient abandonné les villes, commencé à faire moins d'enfants.
Je ne suis pas parvenue à imaginer de système cohérent.
J'ai décidé qu'ils avaient conservé et développé principalement des technologies leur permettant de conserver les connaissances et de les transmettre. Donc des outils de communication. Ils ont jeté le reste dont on pouvait se passer et qui était consommateur de ressources naturelles. Mais, comme ils sont très dispersés, ils ont besoin de communiquer efficacement. Je n'imagine pas une industrie mais plutôt des ateliers, dans le genre artisannal. Mais je sais que ce n'est pas très cohérent. En même temps, l'idée que la Terre entière soit devenue hippie m'avait séduite mais je suis persuadée qu'une telle chose ne fonctionnerait jamais.
Le module, en permettant de communiquer directement avec l'esprit de Gaia a provoqué une brutale prise de conscience et totalement influencé l'esprit des hommes. En effet, ils ont réussi à le dupliquer après de nombreuses années d'études. Comment ? J'en sais rien, moi, ils y sont parvenus, c'est tout.
Ma gentille chenille ??? L'avant-garde d'une invasion ?!! Ben non alors ! Dans la suite de la vidéo, la chenille devait expliquer qu'elle avait observé la Terre et que c'était vachement pollué. Et que donc, elle avait ramené le module en se disant que c'était le moment de faire un peu d'ingérence pour la bonne cause. Et qu'elle espérait que les hommes en feraient bon usage. Mais j'ai préféré raccourcir un peu la séquence. Tu crois que je devrais remettre cette partie pour clarifier ?
Non, je pense que les conséquences ne seraient pas les mêmes car cette époque était en quelques sortes propice. Les hippies était prêts pour cet évènement et Lovelock était là aussi, avec ses théories.
Chuis d'accord, l'uchronie sert ici de prétexte pour une utopie. Tout à fait. C'est que j'en ai eu marre d'imaginer des futurs où on a détruit la planète. Je me suis dit "et si pour une fois, tout se passait bien ?".

Est', hop hop hop.

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-09-07 21:07:12 

 Retour vers le futurDétails
J'ai bien noté les raccourcis que tu as dû emprunter pour condenser l'histoire à l'essentiel et je t'en donne volontiers acte.

Par contre, je reste sur ma position en ce qui concerne les conséquences.

Certes, au sens strict du terme, une société entière qui se serait convertie au mouvement hippie sera forcément "originale" par rapport à la nôtre.

Mais de nos jours, avec tout ce qu'on entend sur l'environnement, le Grenelle, les catastrophes climatiques annoncées, la taxe carbone et je pourrais aligner encore plusieurs lignes...

...ne crois-tu pas que si demain Z'ak apparaissait avec son étrange module, il favoriserait une prise de conscience "fulgurante" et l'arbitrage pour des choix radicaux qui ressembleront peu ou prou avec les rêves de la société hippie, le goût du bonheur en moins?

Cette fameuse décroissance est déjà une notion qui fait partie du paysage.

C'est donc un choix qui peut être fait à tout moment. Il suffirait d'un facteur déclenchant décisif et le gentil ET pourrait être celui-là encore de nos jours!! Les mêmes causes entraînant les mêmes conséquences!

Tiens, as-tu vu le film "Contact" avec Jodie Foster. Son argument est sinon similaire du moins assez proche dans la mesure où une scientifique reçoit un message d'origine inconnue qui décrypté, permet de construire un vaisseau spatial? Pourquoi? Il creuse par contre plus le côté religieux de la chose.

Tu trouveras une fiche ici!


M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-09-07 23:09:45 

 Contact!!Détails
Un de mes films préférés! Mais je n'aurais pas dit "religieux", j'aurais dit "spirituel". Jodie Foster y est bouleversante, et l'histoire me fait rêver chaque fois comme si c'était la première fois...
Narwa Roquen,qui s'est ramassée sur Saint-Nazaire et qui s'en veut, tonnerre de Brest!

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-09-08 13:58:07 

 Neo-babDétails
Non seulement une telle société serait originale mais je ne vois pas du tout comment elle pourrait marcher. Car le principe d'une société ne sous-entend-il pas un gouvernement ou au moins une organisation globale ? Hors, les hippies étaient contre toute forme d'autorité ou presque. C'est là qu'est le hic. Et c'est là que je me suis pris les pieds dans le tapis.

Je vois ce que tu veux dire. Mais ces convertis écolos modernes n'écouteraient pas Ravi Shankar et ne porteraient pas de pattes d'éph', ce qui serait certainement beaucoup moins drôle.

Non, je n'ai pas vu Contact. Il faut dire que je suis allergique à Jodie Foster, je ne sais pas pourquoi.

Est', en pleine lecture.

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