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De : Narwa Roquen Date : Mardi 15 septembre 2009 à 16:22:29 | ||
Que de nostalgie dans ce texte court et délicieusement poétique, à la gloire – ou à la mémoire ? – d’une communauté qui nous est chère. J’adore cette manière que tu as d’écrire entre les lignes, laissant quelque vague indice abandonné ça et là, comme une lampe posée au bord de la route au bénéfice d’un éventuel vagabond. Et si personne ne passe, tant pis. Le don est oblatif – par essence. Mais si un exilé, un fugitif, un mendiant, un être abandonné sans espoir et sans but, traînant ses pieds fatigués dans la poussière âcre du chemin, si cet humain rejeté de tous au point de se demander ce qui le relie encore à l’humanité, si ce paria trouve ta lampe... Peut-être s’assiéra-t-il auprès, émerveillé de l’aubaine, dans le halo doré riche de protection, de savoir, de chaleur, peut-être s’en saisira-t-il en tremblant, après avoir regardé par-dessus son épaule comme un voleur de pommes, et repartira-t-il joyeux, empli d’un nouveau courage, remercient sa bonne fortune du fond de son coeur las, n’osant même pas imaginer qu’un homme ait pu concevoir de lui faire du bien. Et toi, tu ne le sauras probablement jamais, mais ça n’a aucune importance. Tu as laissé la porte ouverte à l’Espoir, et l’Espoir a rejailli sur toi, faisant naître sur tes lèvres, au fond des nuits sans lune, un sourire esquissé que personne ne peut comprendre. Merci. Narwa Roquen, Istar errante Ce message a été lu 7077 fois | ||