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 WA-Exercice 73 - La préface. Voir la page du message Afficher le message parent
De : Onirian  Ecrire à Onirian
Page web : http://oneira.net
Date : Vendredi 19 fevrier 2010 à 16:11:19
J'ai un peu triché, c'est une préface pour un nouveau roman et qui n'existe pas. Limite, c'est de la science-fiction. Certes, ce n'est pas usuel, mais pour le coup, tant pis.
Ici, point de lyrisme, de grandes envolées... Prennez ce texte pour ce qu'il est, un fanstame, un trait d'humour, un jeu, inspriré par les premiers rayons d'un soleil printanier. Désolé pour ceux qui ne sont pas cités et qui auraient aimé l'être.
Bref, je le dis, l'affirme et le répète, c'est du second degré, que personne n'en prenne ombrage ^_^.

--

L'atelier des mirages, par Narwa Roquen.

C'est une expérience étrange que d'être assis là, à écrire une préface pour celle qui m'a donné mes premières armes. A l'époque, j'étais un inconnu parmi d'autres, j'aimais l'écriture mais, croyez le où non, je ne savais pas aligner trois mots sans qu'une cohorte de fautes ne viennent gangréner mes textes. Evidement, maintenant, c'est plus nettement facile, une armée de correcteurs vient à mon secours aussitôt qu'il me vient l'idée de soumettre un texte à mon éditeur favori (et je peux en témoigner, sa patience est directement proportionnelle au nombre d'exemplaires écoulés par le roman précédent, ce qui à n'en point douter, explique la difficulté de la toute première publication).
De quoi parle cette histoire ? Je n'en dirai rien. Les phrases alambiquées pour expliquer combien l'allégorie de la métaphore troublante explore le moi profond de chaque être, jouant sur une palette d'émotions en pleine synergie avec l'expérience de la vie, rappelant tour à tour la Madeleine de Proust et les déconstructions de Picasso, très peu pour moi.
Non, Narwa, c'est l'art de pointer du doigt le détail. Lorsque j'écrivais, certains passages coulaient bien comme l'on dit, et d'autres un peu moins. A mes yeux, son talent était de toucher l'engrenage mal enclenché, de débusquer la tournure impropre, l'expression malheureuse. Dans ce livre, j'ai découvert une autre forme de précision, un cisèlement des personnages, des sentiments (bigre, j'ai l'impression de jouer au critique alambiqué, juste après m'en être moqué, voila qui est tout à fait ironique).
Passons. Je vais parler de moi, ou plutôt de nous, le Cercle de Faeries. Car tout a commencé là, d'une idée étrange avec un nom en deux lettres : les Wa. Que signifie cet acronyme ? Je l'ai su, j'ai oublié, l'important n'est pas là. L'important, c'est l'exercice, le jeu. Toutes les deux ou trois semaines, Narwa nous proposait un nouveau thème, explorant diverses facettes de l'écriture. De la rime, de la prose, de l'épique, du sobre, du fantastique, de la fantasy, de la science fiction, tout était acceptable. Le but était autant de rester dans le sujet proposé que d'en explorer les limites. Comme se doit, ma première participation s'est produite avec quelques années de retard.
Le premier sujet était "La cigale et la fourmi", à réécrire en divers styles. Au moment d'écrire cette préface, nous en somme à la WA 442 (et oui, elles continuent...). On pourrait croire que tous les sujets ont été épuisés, mais non, il y a toujours une idée, un thème à découvrir, à arpenter. Et puis cela permet de garder un côté humble, ne pas oublier d'où l'on vient.
Je me souviens de la première publication du Cercle. J'avais soumis l'idée à un ami éditeur : prendre le meilleur des Wa, quelques thèmes particulièrement réussi, des textes courts, ou exceptionnels. Quel bonheur, quel honneur de tenir entre mes mains cet ouvrage. Il est encore en bonne place dans ma bibliothèque, signé par chacun de ses auteurs. J'aimais les univers construits de Maedhros, le côté délicieusement décalé d'Estellanara, et Netra, et Elemmirë, et Fladnag gardien lointain mais toujours présent, et tous les autres, qui m'en voudront nécessairement de ne pas les avoir cités. Même Maeglin était présent, avec un unique texte, court il est vrai, mais dévastateur.
Un simple petit recueil, imprimé à quelques cinq cents exemplaires, et qui aujourd'hui valent une petite fortune. Il faut dire que Maedhros a fait fort, en publiant moins d'un an plus tard, un premier roman directement propulsé au sommet avec un prix Hugo, traduit en dix-sept langues et, évidement, en cours d'adaptation cinématographique. Plus modestement, j'ai commencé avec un Merlin pour ma nouvelle (largement retravaillée, certes, mais c'est ça aussi le métier d'écrivain) "Lettres Assassines". Eh oui, avant d'être ce qu'il est devenu, ce texte était un exercice, une réponse à une Wa, un jeu de Narwa. Puis d'autres textes ont suivi, Oneira est devenu un monde aussi connu que les Terres du Milieu ou Narnia. J'ai l'impression que c'était hier, l'époque ou je regardais pour la centième fois les dvd bonus du Seigneurs des Anneaux, j'imaginais les décors grandioses que Weta Workshop pourrait réaliser. Mince, ça fait cinq ans, et je ne suis toujours pas remis de la claque qu'a été le coup de fil de Peter Jackson.
Il y a quelque chose d'un peu injuste dans le fait que Narwa soit la dernière alors que c'est en grande partie grâce à elle que nous existons, qu'elle a été la première en quelque sorte, la Lectrice Idéale, point de mire de tous. Une génération d'écrivains au bout du clavier, chapeau bas.
Oui, tous, nous avons publié, avec plus ou moins de succès et parfois dans des domaines étonnants (dans le genre étrange, je vous conseille l'indispensable le livre de Clemence S., "Elbe", il ne fait qu'une centaine de pages mais elle décrit des âmes avec une acuité tout simplement hallucinante), et il n'est pas un amateur du genre qui n'ai entendu parler du "Cercle". Il y avait la Ligue de l'Imaginaire, fondée par Werber et consort, nous, nous avons notre Cercle.
Alors, ami, saches tu es au seuil d'un livre d'une catégorie bien particulière, ceux que l'on aimerait ne pas avoir déjà lu, pour pouvoir les découvrir à nouveau. Jouis de ta chance, et toi aussi, entre dans le Cercle.

Onirian, Juin 2027
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Onirian, qui a hate de lire "L'atelier des Mirages" (thème pour une future wa ?)


  
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Réponses à ce message :
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2010-02-21 22:18:40 

 Commentaire Onirian, exercice n°73Détails
Je ne suis sûrement pas la plus objective pour commenter ce texte ! Je confesse que sa lecture m’a fait grand plaisir, et que si soeur Modestie est partie se cacher, l’horrible Ego a poussé un hurlement bestial du genre Tarzan, roi de la jungle...
Plaisanterie à part, je suis très touchée.
Ce texte est amusant, certes, mais il témoigne une fois de plus de ton intelligence et de tes capacités d’empathie – deux qualités indispensables à l’écrivain. C’est limpide, astucieux, attachant, et tout Faërien ne pourra qu’applaudir des deux mains (pattes, ailes, nageoires, etc...).
Je ne suis pas devin, mais tu as tout ce qu’il faut pour y arriver. Tes fautes d’orthographe me pourrissent la vie, mais c’est totalement secondaire, si tu n’avais pas de talent je ne les verrais même pas...
Tiens, à propos...
- croyez le où non : croyez-le ou non
- évidement : évidemment
- c’est plus nettement facile :??? C’est nettement plus facile !!!
- une armée... vient... aussitôt qu’il me vient...
- voila : voilà
- comme se doit : comme il se doit ; et d’ailleurs pourquoi « comme il se doit » ?
- nous en somme : sommes
- WA 442, année 2027 :! OK, j’ai vérifié tes comptes : quitus !
- Et oui : eh oui
- Thèmes particulièrement réussi : réussis
- L’indispensable le livre : l’indispensable livre
- Un amateur du genre qui n’ai : qui n’ait
- Saches tu es au seuil : sache ; et oubli du « que »

J’aime beaucoup la fin. Un jour une amie me demanda si j’avais lu « Le crime de l’Orient Express » ; comme je disais non, elle eut ce sourire merveilleux « quelle chance ! » C’est exactement ça.
Je reconnais qu’être à l’origine du succès d’autres écrivains m’excite plus que de publier moi-même. Le complexe de Pygmalion ? Bien sûr que j’en rêverais, comme vous tous, d’être payée pour écrire...
Mais le plaisir est tellement fort quand je vous vois progresser dans vos exigences de structure, de cohérence, de clarté, et alors, quand vos lecteurs ne tarissent plus d’éloges sur vous...
Je ne peux pas remplacer votre talent. Je ne peux que participer à sa reconnaissance. Je n’ai ni diplôme ni formation. J’ai été balancée là presque par hasard. Il y avait de la lumière, je suis entrée... J’aime le travail bien fait. La confiance dont vous m’honorez, tous, participants de la WA, réguliers ou occasionnels, je la vis comme une joie immense et une immense responsabilité – même pas peur.
Je ne sais pas si dans 17 ans je serai encore capable d’assumer cette tâche, mais je ne suis pas inquiète : chacun de ses participants réguliers est capable de prendre ma place.


Quant à moi, ton titre « L’atelier des mirages » me plaît beaucoup ; il est beaucoup plus évocateur que WA ... Mais puisque tu me l’as donné, je t’en remercie et je le garde. Et ce roman, je vais essayer de l’écrire. 2027, si Dieu me prête vie... j’ai encore quelques semaines...
Narwa Roquen, un peu némue

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2010-02-28 19:38:21 

 Fondation.Détails
Certes, je débarque à peine d’une séance de travail avec les gens de New Line Cinema et le décalage horaire n’a pas fini de me désorienter... Mais s’il me faut puiser dans mes réserves tant physiques qu’intellectuelles pour apporter ma contribution, alors je le fais avec plaisir, quitte à remettre à demain la fin de la WA 447. Cela ne nous rajeunit pas !

D’abord, l’idée est déstabilisante (pour moi !!) car comment ne pas rougir lorsque son nom est porté sur la liste où sont gravés ceux de tant de romanciers célébrisssimes (Herbert, Vinge, Zezlany, Dick, Brunner et tant d’autres...) dont j’ai dévoré les oeuvres?

Ensuite, elle est astucieuse car construite autour des WA. C’est vrai que cet espace de création où s’exerce avec une infinie bienveillance la supervision d’une infatigable sorcière est un lieu magique et rare. Tu as cité nombre de celles et ceux qui le fréquentent ou l’ont fréquenté. A titre personnel, ne va pas le répéter, elle a mis fin à un très long et blanc silence.

Alors, je pourrais parler du style et de la syntaxe et de la mécanique des phrases mais je n’en ai pas envie. J’espère bien que certains d’entre vous remettrons mille fois leur ouvrage sur le métier pour aller jusqu’au bout de leur rêve. Pour finir, il y a une expression que je trouve vraiment bien : « les écrivains au bout du clavier ».

Bravo.

M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2010-06-23 15:13:13 

 Exercice 73 : Onirian => CommentaireDétails
Rhôlala, le tiot fayot, tu préfaces un bouquin de Narwa, hihihihi ! C’est une tentative éhontée de corruption de jury, arf ! Plus sérieusement, l’idée est amusante de préfacer un livre virtuel et plus encore écrit par l’une de nous.
Merci de m’avoir citée ! Tu m’en vois très flattée.
Oh j’imagine parfaitement une adaptation cinéma de Maedhros ; je verrais bien Jarmusch aux manettes tiens... Quel merveilleux fantasme que nous soyons tous publiés un jour! Merci, c’était bien agréable à imaginer...

Est', en pleine lecture.

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