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 Wa, exercice n°83 partie 3, où Lou sert de joujou. Voir la page du message Afficher le message parent
De : Netra  Ecrire à Netra
Page web : http://terredelune.eu
Date : Mardi 18 janvier 2011 à 16:40:51
Des cloches dans la nuit
On cours tous les trois comme des dératés dans les champs mal éclairés par les étoiles. En gros on va vers le château, ça m'arrange pas mais je peux pas me séparer des autres, je me ferais avoir trop facilement. J'ai un peu d'avance, sans grand mérite : je suis moins chargée que Mael et plus musclée qu'une damoiselle qui passe ses journées enfermée dans la bibliothèque de son père. Derrière nous, ils doivent être bien deux fois dix à nous courir après. Si je trouve une planque, je m'y colle et personne ne m'y trouvera avant demain matin, juré ! Sauf qu'on est en plein dans les champs raz du printemps et que la première haie m'obligerait à me séparer des autres mais...
Hélà !
Qu'est-ce qui se passe ? Y'a quelque chose qui attaque les villageois qui nous poursuivent ! J'en vois des qui... volent dans les airs ? C'est quoi cette diablerie ? J'y crois pas, c'est Abélard ! Je l'ai pas assez démoli peut-être ? J'ai raté la jugulaire ? Tu vas voir, cette fois je vais te tuer.
Je laisse les autres courir et je fais demi-tour. J'entends Mael me crier de sonner le tocsin. Pas bête, ça, comme idée. Mais là, je viens de commettre une grossière erreur. Y'a plus de paysans pour faire tampon entre Abélard et moi, là... Je suis pas de taille à le démolir en face à face. Il fait largement deux fois mon poids, et deux têtes de plus que moi. 
J'ai pas trop compris comment, mais je file en courant vers le village et la chose qu'est devenu Abélard me poursuit. Là ça le fait pas du tout, pas du tout du tout du tout ! Je bondis dans la remise de la taverne, je ferme à clef sur lui, le temps qu'il essaie de la défoncer, dans sa folie frénétique et diabolique, et moi je suis sortie par la porte de devant. L'église, vite. Je me rue dedans, je ferme la porte à clé, que je prends avec moi dans ma bourse, entre les herbes médicinales et un linge qui me sert de bandage. Puis j'avise la corde des cloches. Je saute pour les entraîner de tout mon poids. Le temps de redescendre et le carillon clair mais sinistre du tocsin résonne sous la voûte de l'édifice de bois. Je reste pendue à la corde un bon moment, assez pour que toute la vallée se mette en état d'alerte.
Et maintenant ? Je ne vais pas ressortir, il y a sans doute Abélard qui m'attend à la grande porte, et je n'ai pas de quoi ouvrir celle de la sacristie... Reste... Le clocher ? De là-haut j'aurais une meilleure vue sur la situation. Va pour le clocher.
J'ouvre la petite porte et grimpe l'escalier en colimaçon qui m'amène sous les quatre cloches encore vibrantes de l'église. J'enjambe la balustrade qui me sépare du toit de bois de l'église. Gagné, je vois tout. Le village et les environs, aussi bien qu'une nuit sans lune mais sans nuage le permet. Pas d'Abélard en vue. Rien en vue du tout d'ailleurs, tout est d'un calme plat, terrible, mortel, glacé malgré le printemps déjà avancé, j'en ai froid jusque dans les os. Bon, je fais quoi ? Je vais pas restée plantée là jusqu'à l'aube, je risquerai de m'endormir et de tomber, ou de choper un mal à rester au froid, ou tout simplement de me faire attraper par les paysans, demain... Redescendre et risquer de devoir affronter Abélard ? Je ne le vois pas, il n'est pas devant l'église, peut-être qu'il rôde dans le village ? Si je sors et que je file dans la forêt, il ne me verra peut-être pas. Sans doute pas, en fait. J'arrive à me cacher des sangliers, des loups, des ours, alors un humain... Même si j'ai de gros doutes sur l'humanité d'Abélard.
Je redescends l'escalier. Les marches de bois ont un avantage, elles ne glissent pas, je ne risque rien même si je ne vois rien. J'arrive en bas, j'ouvre la porte. Dans l'église, il fait complètement noir. C'est pas normal. Tout à l'heure, il y avait des chandelles, et puis les étoiles faisaient des raies de lumière à travers les vitres teintées. En plus c'est pas un noir naturel et puis... Il y a quelqu'un ici. Là. Dans l'église, avec moi. Pas possible. C'est juste pas possible. Seul le curé a la clef de la sacristie, et c'est moi qui ais celle de la grande porte. Donc personne n'a pu rentrer. Donc il n'y a personne. Donc, Lou, tu arrêtes de te laisser avoir par ton imagination et...
- Ha ha ha ha !
- Qui est là ? 
Impossible de savoir d'où vient ce rire sinistre et cynique. Il résonne contre les poutres et le toit et les murs pourtant lambrissés. J'ai peur. Ça faisait longtemps mais là, j'ai peur. Très peur.
- Dites-moi qui vous êtes ! Sortez de là !
Une seconde salve de rire. Mais il se moque de moi, en plus ! Ce truc est pas humain. Et c'est pas Abélard non plus, Abélard n'est pas assez subtil pour ça. Je regarde à ma droite. L'autel. Dessus, le gros crucifix de bois et d'étain de la paroisse. Lui, il me protégera de ce démon !
Je me jette en avant vers le choeur. Un seul objectif, atteindre l'autel. Le crucifix. Vite ! Sur le sol, l'ombre est poisseuse, elle accroche mes pieds nus, j'ai du mal à courir, d'un coup, je trébuche dans un banc dont j'aurais pu jurer qu'il n'était pas sur ma trajectoire initiale. Je me vautre dedans en piaillant de terreur, et me relève d'un bond, peu soucieuse de mes bleus. L'autel est à quatre ou cinq pas de moi. Peut-être ais-je surpris le démon en me relevant si vite, parce que je l'atteins. Je prends le crucifix à deux mains, il doit peser mon poids mais je n'en ai cure, je le brandis face à l'ombre, à peu près vers la nef. 
- Arrière ! Laissez-moi partir !
Encore un rire. Oh, je hais, je maudis, j'abjure ce rire malsain ! Mais je suis idiote : si ça a pu rentrer dans l'église, ça ne craint pas les crucifix. Je repose à peu près respectueusement l'objet sacré à sa place. Je suis debout sur l'autel, face à moi il y a l'allée de procession et au bout, la grande porte. Dieu sait si je préfère encore Abélard à cette ombre sadique qui joue avec moi ! Il me suffit d'aller tout droit. Tout droit, Lou !
Je saute, je cours, quelque chose happe ma cheville, m'envoie valser dans les bancs. Je hurle et puis je vois des étoiles qui blinquent partout dans mes yeux, je crois que je suis sonnée. Tant pis. Je me relève. Je retrouve le bon sens, vers la grande porte, grâce au prie-dieu du banc de derrière. Tout droit, Lou ! Tout droit !
Deuxième salve, cinq foulées et il m'englue le pied si bien que je tombe encore. J'ai peur ! Tout droit, Lou ! Grouille-toi, crétine ! Et l'autre sadique qui rit, qui rit, ce rire me vrille les tympans ! Je vais devenir folle !
Je heurte la porte de tout mon poids, peinant à croire que je l'ai enfin atteinte, pendant que l'ombre se remet à rire. J'éjecte la barre hors de ses gonds, puis je tourne la poignée... Hé ? C'est fermé, c'est fermé à clef, je suis enfermée là-dedans avec ce truc ?! Je... Oh, Lou ! C'est toi qui l'as, la clef, oie stupide et gourde ! Ouvre-moi cette porte et SORS D'ICI !
Je pousse le battant de toutes mes forces, je sors, je m'éjecte littéralement hors de l'ombre. Le temps de respirer un grand coup, et je relève la tête.

Abélard.

Il est devant moi, l'épée à la main, l'air hagard, stupéfait. Je me glace de terreur. Puis je me rue dans ses jambes, espérant le faire trébucher.
Il me saute par dessus et entre dans l'église. Genre, rien à faire de mon existence. Ça lui ressemble plutôt bien mais là... Il a agit comme si on l'avait sommé d'entrer là-dedans. Tant pis, trop contente. Que les monstres s'entretuent, ça m'ira très bien. Je ferme l'église à clef, étouffant le vacarme d'un début de combat. Puis je me retourne et m'appuie une seconde sur le battant pour reprendre mon souffle. 

Il y a quelque chose qui approche. Ça va de maison en maison pour ne pas se faire voir, ça a quatre pattes, c'est grand... L'ange gardien ? Il est de retour, celui-là ?

Le temps de cligner des yeux, et un homme se tient devant moi. Il doit faire deux bonnes têtes de plus que moi, trapu comme un ours, vêtu de fourrures et armé d'une hache énorme. Il a l'air fort comme un taureau et commode comme une truie qui allaite : de ce que je vois de son expression sous sa barbe, elle est dure et fermée. Il me rappelle les marchands normands qui sont passés une fois quand j'étais petite.
- Qui êtes-vous ?
Il ne répond pas. Il me tends un tonnelet. Quelque part dans les collines, le dernier écho des cloches s'éteint dans la nuit noire.
Netra, bon là qui n'a pas trouvé ?


  
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Réponses à ce message :
Netra  Ecrire à Netra

2011-01-21 14:52:58 

 Wa, exercice n°83 partie 4, où il se passe des choses pas catholiques.Détails
Blasphème & asile.
Je vais à lui, je prends le tonnelet, je l'ouvre. Ça sent l'huile. L'huile... ça brûle. C'est pour brûler les démons enfermés dans l'église ? Mais si je brûle l'église, j'ai intérêt à pas me faire prendre !
Je lève les yeux vers lui. Je suis sûre que c'est le grand loup, l'ange gardien de Bartholomey. Bon il a pas vraiment la tête qu'on aurait pu attendre d'un ange, en même temps un ange qui se transforme en loup, voilà quoi. Puis d'abord j'ai jamais vu d'ange, et si ça se trouve, ils n'apparaissent avec des ailes comme sur les vitraux que quand c'est pour des saints, et que quand c'est pour des, heu, des moi, ben ils apparaissent en vikings. Ou alors c'est leur forme de nuit et la forme de jour elle a des ailes. Ou alors, c'est carrément pas du tout un ange, parce qu'un ange qui me demande de brûler une église, c'est plutôt pas très commun. Voire vraiment vraiment inattendu.
Je voudrais qu'il me dise quelque chose, mais je crois que je peux aller voir en enfer s'il y reste un oeuf à cuire : il me tourne tout simplement le dos et s'en va. Tant pis, je peux bien me débrouiller sans lui. Je retourne à la taverne, vide les lits du dortoir des hôtes de leurs draps, chipe un briquet et de l'amadou sous le comptoir. Et je reviens avec le tout devant l'église. Les deux monstres s'y livrent apparemment un combat acharné, je les entends. Je pose les draps en long devant la porte, j'asperge le tout d'huile et j'y mets le feu. D'abord, les flammes lèchent doucement le tissu huilé, ça chauffe même pas mais ça fait de la lumière et presque plus de fumée. Et puis elles grimpent, grimpent, gagnent la porte, les murs, et ça commence à ronfler fort, comme un boeuf qui renâcle. Ça flambe bien ! Un vrai feu de la Saint Jehan ! Je sais bien que c'est une église mais au bout de cinq ans sans en voir une, j'avoue que j'ai pris un peu de distance. Je suppose que Dieu ne m'en voudra pas trop d'avoir brûlé l'une de ses nombreuses maisons pour renvoyer deux démons en Enfer. Ou alors je suis en état de pêché mortel, ce qui est un peu ennuyeux. Mais comme je compte pas clamser là de suite, j'aurais toujours le temps d'aller me confesser. Enfin je crois que c'est quand même un très très très gros blasphème que je suis en train de dire là... Vaguement. Tant pis.
- Le bonjour à Lucifer, Abélard.
Et je m'en vais. Y'a plus rien à voir, de toute façon. Ça crame et c'est très bien comme ça. Bartholomey, heureusement que tu n'es pas là, tu m'aurais engueulée ! Maintenant, j'ai fait ce que j'avais à faire ici, je suppose. La nuit est bien avancée, j'ai faim pire qu'un renard en hiver, sommeil comme les ours à l'automne et je ne suis plus du tout énervée. J'ai envie de chasser.
Sans même que j'y aie réfléchi, j'ai repris la direction de l'ermitage. À mon allure normale, c'est-à-dire un pas de course léger papillon, presque parfaitement silencieux. Le genre de pas que je peux tenir des heures si je veux. Là-haut, les étoiles blinquent dans le ciel, c'est beau. D'ici un bon jet de pierre, je serai dans ma forêt, et adieu le village !
Je m'arrête. Là. Net. Pile et pantoise. À trois pas de l'orée des bois. Tout mon corps se glace. Il y a quelque chose qui m'empêche d'aller plus loin. Quelque chose de puissant et de terrifiant. Comme quand on pénètre sur le territoire d'une bête et qu'elle veut pas. Genre si je fais un pas de plus, je suis morte. Je recule. Un peu. J'ai pas peur, non, je suis carrément clairement nettement terrorisée !
C'est tapi dans l'ombre, à l'abri de la lueur des étoiles. C'est pas méchant, mais hostile à cent lieues. C'est pas à l'affût, ça ne viendra pas m'attaquer si je ne pénètre pas sur son territoire. D'instinct, je m'éloigne à reculons. Ça ne désarme pas. Au contraire, c'est encore plus agressif ! Ça veut que je prenne le large, et vite !
Je tourne les talons et fais quelques pas. C'est toujours là, ça s'impatiente même. Je sais que ça n'attaquera pas, mais j'ai besoin de tout, tout, tout mon sang-froid pour continuer à réfléchir. À gauche, y'a le village. L'église qui brûle blinque encore plus fort que les étoiles. Même pas la peine que j'y retourne. À droite, ça monte au château. Mouais, j'aurais peut-être une chance de m'y glisser avant le jour et m'y planquer. En tout cas je reste pas dans les prés, c'est du suicide ! Je vais me faire repérer par les chiens des villageois !
Je marche toujours, jusqu'au chemin. La présence hostile n'a pas disparu. Elle est plus loin, plus calme, elle m'observe. J'ai pas le choix. Si je ne peux pas rentrer dans la forêt, faut que j'aille au château en espérant m'y planquer. Au pire Mael m'aidera, vu ce qui s'est passé dans la taverne j'ai de quoi le forcer à m'aider. Puis Mael d'autant qu'il m'en souvienne il est gentil. 
Je suis presque arrivée, maintenant. La présence me suit toujours. En fait elle veut que je rentre là-dedans. J'ai pas le choix, je fais pas le poids. Sans que je sache ce que c'est, je préférerai affronter une meute de loups complètes que ce qui me suit. Va falloir que je retourne parmi les hommes. Ça m'énerve, alors je serre mon croc pour me désénerver. Je déteste les humains. J'ai beau être de la même espèce, je ne suis plus des leurs. Moi, je le sais. Eux, ils le sentiront. Il va falloir que je sois assez maligne pour trouver un moyen de me faire accepter, et assez dure avec moi-même pour ne pas réagir comme à l'ermitage.

Mais je sais quelque chose.

Un jour, je retournerai dans la forêt. Et je redeviendrai une bête. 
Netra, le MJ est sadique.
Netra, le MJ est sadique.

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z653z  Ecrire à z653z

2011-01-24 16:38:34 

 qui n'a pas trouvé quoi ?Détails
CF Titre.
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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2011-01-27 23:12:44 

 Commentaire Netra, exercice n°83, 3°épisodeDétails
L’histoire se complique. Abélard est-il un démon, un vampire, ou une autre créature inhumaine ? Qui est le monstre dans l’église, qui ricane et fait trébucher Lou, mais n’essaie pas de la tuer ? Et pourquoi Abélard part-il l’affronter ? Qui est l’inconnu de dernière minute, qui semble étrange mais pas hostile ?
C’est bien, on croyait l’histoire finie, et ça rebondit, on est obligé de remettre en question ce qu’on croyait savoir, le lecteur adore ça !
Ceci dit il y a quelques détails qui clochent (hé hé) un peu :
- Je trouve que Lou accepte trop facilement l’idée qu’Abélard n’est pas mort
- La porte de l’église : elle l’ouvre et la referme à clé ; où était la clé ? Dehors, dedans dans la serrure, ailleurs ? Quand elle repart, elle éjecte la barre... qu’elle n’a pas mise auparavant, ou en tout cas tu ne l’as pas dit...
- 20 paysans poursuivent Lou : pour venger Abélard ? Si la population lui est favorable, pourquoi sonner le tocsin ?
- Pourquoi a-t-elle cru que le barbu avait 4 pattes ? Et le tonnelet ? C’est Saint Bernard, qui peut être chien ou humain à sa guise ?


Bricoles :
-on cours: court
- la première haie m’obligerait à me séparer des autres : Pourquoi ? Parce qu’elle pourrait la sauter et pas eux ?
- j’ai raté la jugulaire : dans le texte précédent, tu parlais d’une artère. La jugulaire est une veine ; l’artère, c’est la carotide
- Abélard... deux têtes de plus que moi ; le géant, à la fin : deux bonnes têtes de plus que moi : trouve autre chose
- J’aurais une meilleure vue : j’aurai
- Je risquerai de m’endormir : risquerais
- Les vitres teintées : dans une voiture ; dans une église, c’est des vitraux
- C’est moi qui ais celle : ai
- Personne n’a pu rentrer : entrer
- J’abjure ce rire : abjurer signifie : « abandonner solennellement une opinion religieuse » ; « J’abhorre », si tu veux, mais ce n’est pas trop le vocabulaire de Lou
- J’éjecte la barre... je m’éjecte littéralement (encore un littéralement, cf épisode 2)
- Il a agit : agi


Joli, le « commode comme une truie qui allaite ». On a retrouvé le verbe « blinquer », c’est déjà ça. Rajoutes-en dans le parler local, il faut la continuité avec le premier épisode. Par exemple pour idiote ou crétine, tu n’as pas autre chose ? L’oie stupide et gourde, c’était mieux.
Là, le lecteur est bien embarqué. Trouver ou ne pas trouver, là n’est pas la question. Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment tu vas te sortir de cet embrouillamini, sans oublier le croc, l’ange gardien, Bartholomey, le tocsin... et toutes les créatures étranges...
Narwa Roquen,pénible, accrochée..

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Netra  Ecrire à Netra

2011-01-28 15:58:23 

 La plupart des réponses...Détails
... Quelqu'un qui a reconnu le JDR a à peu près les réponses, mais comme Lou, elle, ne les a pas (et pourtant... ce texte ne relate que la moitié de la première partie, et c'est à la fin de la quatrième qu'on a les réponses XD)

Je trouverai une WA intéressante pour raconter la suite, mais elle se passe de jour (et quitte à avec l'autorisation des joueurs je pourrais raconter un peu pour eux aussi...)

Bon j'ai pris note des critiques, je m'occupe de la partie 2 d'abord mais ça suivra.
Netra, et le MJ est de plus en plus sadique.

Ce message a été lu 7402 fois
Netra  Ecrire à Netra

2011-01-28 16:13:28 

 La réponse est dans le prologue de l'épisode 1Détails
Je parlais du JDR auquel on joue. Car ce récit est la transcription d'une demi-partie de jdr.
Netra, mais j'aime bien le MJ quand même.

Ce message a été lu 6689 fois
Netra  Ecrire à Netra

2011-02-02 17:19:55 

 Wa, exercice n°83 partie 3, où Lou sert de joujou, version 2Détails
J'ai fait un nouveau post pour plus de simplicité... J'ai modifié beaucoup de vocabulaire et explicité pas mal de choses.

Des cloches dans la nuit
On court tous les trois comme des dératés dans les champs mal éclairés par les étoiles. En gros on va vers le château, ça m'arrange pas mais je peux pas me séparer des autres, je me ferais avoir trop facilement. J'ai un peu d'avance, sans grand mérite : je suis moins chargée que Mael et plus musclefe qu'une damoiselle qui passe ses journées enfermée dans la bibliothèque de son père. Derrière nous, ils doivent être bien deux fois dix à nous courir après. Si je trouve une planque, je m'y colle et personne ne m'y trouvera avant demain matin, juré ! Sauf qu'on est en plein dans les champs raz du printemps et que la première haie m'obligerait à me séparer des autres mais...
Hélà !
Ça grand huche de par derrière !
Qu'est-ce qui s'trime ? Y'a quelque chose qui attaque les villageois qui nous poursuivent ! J'en vois des qui... volent dans les airs ? C'est quoi cette diablerie ? Aucun homme n'est assez fort pour en affronter vingt autres et les jarper à dix mètre ! Je m'arrête et je blinque trois fois dez yeux pour voir mieux. Non... Quoi ? Je... Hé c'est pas possible ! Je vois mal, je dois voir mal... C'est grand, carré, ça huche et ça bave tellement que ça blinque jusqu'ici ! Par Astaroth et Azrael, c'est pas... Oh Doué ma Doué ! C'est Abélard ! Je l'ai pas assez démoli peut-être ? J'ai raté mon coup tout à l'heure ? Les autres l'ont soigné à temps ? Ou alors c'est moi qu'ai bon depuis cinq ans et c'est un démon qui se fait passer pour un humain ! Tu vas voir, cette fois je vais te tuer.
Je laisse les autres courir et je fais demi-tour. J'entends Mael me crier de sonner le tocsin. Pas bête, ça, comme idée. Si l'autre fol continue son massacre, il va pas s'en prendre qu'à nos poursuivants, mais aussi au reste du village ! Heu... là, je viens de commettre une grossière erreur. Y'a plus de paysans pour faire tampon entre Abélard et moi, là... Je suis pas de taille à le démolir en face à face. Il fait bien deux fois mon poids, et il est aussi grand que quand je lève le bras tout droit vers le haut... 
J'ai pas trop compris comment, mais je file en courant vers le village et la chose qu'est devenu Abélard me poursuit. Là ça le fait pas du tout, pas du tout du tout du tout ! Je bondis dans la remise de la taverne, je ferme à clef sur lui, le temps qu'il essaie de la défoncer, dans sa folie frénétique et diabolique, et moi je suis sortie par la porte de devant. L'église, vite. Je me rue dedans, je ferme la porte, il y a la clef à l'intérieur comme avant, pour qu'on puisse se réfugier dedans si des bandits arrivent, et la clef je la prends avec moi dans ma bourse, entre les herbes médicinales et un linge qui me sert de bandage.  Je saisis la poutre qui sert à barrer la porte de l'intérieur et je la mets aussi. On sait jamais... Puis j'avise la corde des cloches. Je saute pour les entraîner de tout mon poids. Le temps de redescendre et le carillon clair mais sinistre du tocsin résonne sous la voûte de l'édifice de bois. Je reste pendue à la corde un bon moment, assez pour que toute la vallée se mette en état d'alerte au moins jusqu'à Dinan.
Et maintenant ? Je ne vais pas ressortir, il y a sans doute Abélard qui m'attend à la grande porte, et je n'ai pas de quoi ouvrir celle de la sacristie... Reste... Le clocher ? De là-haut j'aurai une meilleure vue sur la situation. Va pour le clocher.
J'ouvre la petite porte et grimpe l'escalier en colimaçon qui m'amène sous les quatre cloches encore vibrantes de l'église. J'enjambe la balustrade qui me sépare du toit de bois de l'église. Gagné, je vois tout. Le village et les environs, avec plus loin les remparts de Dinan, aussi bien qu'une nuit sans lune mais sans nuage le permet. Pas d'Abélard en vue. Rien en vue du tout d'ailleurs, tout est d'un calme plat, terrible, mortel, glacé malgré le printemps déjà avancé, j'en ai froid jusque dans les os. Bon, je fais quoi ? Je vais pas restée plantée là jusqu'à l'aube, je risquerais de m'endormir et de tomber, ou de choper un mal à rester au froid, ou tout simplement de me faire attraper par les paysans, demain... Redescendre et risquer de devoir affronter Abélard ? Je ne le vois pas, il n'est pas devant l'église, peut-être qu'il rôde dans le village ? Si je sors et que je file dans la forêt, il ne me verra peut-être pas. Sans doute pas, en fait. J'arrive à me cacher des sangliers, des loups, des ours, alors un humain... Même si j'ai de gros doutes sur l'humanité d'Abélard.
Je redescends l'escalier. Les marches de bois ont un avantage, elles ne glissent pas, je ne risque rien même si je ne vois rien. J'arrive en bas, j'ouvre la porte. Dans l'église, il fait complètement noir. C'est pas normal. Tout à l'heure, il y avait des chandelles, et puis les étoiles faisaient des raies de lumière à travers les vitraux. En plus c'est pas un noir naturel et puis... Il y a quelqu'un ici. Là. Dans l'église, avec moi. Pas possible. C'est juste pas possible. Seul le curé a la clef de la sacristie, et c'est moi qui ai celle de la grande porte. Donc personne n'a pu rentrer. Donc il n'y a personne. Donc, Lou, tu arrêtes de te laisser avoir par ton imagination et...
- Ha ha ha ha !
- Qui est là ? 
Impossible de savoir d'où vient ce rire sinistre et cynique. Il résonne contre les poutres et le toit et les murs pourtant lambrissés. J'ai peur. Ça faisait longtemps mais là, j'ai peur. Très peur.
- Dites-moi qui vous êtes ! Sortez de là !
Une seconde salve de rire. Mais il se moque de moi, en plus ! Ce truc est pas humain. Et c'est pas Abélard non plus, Abélard n'est pas assez subtil pour ça. Je regarde à ma droite. L'autel. Dessus, le gros crucifix de bois et d'étain de la paroisse. Lui, il me protégera de ce démon !
Je me jette en avant vers le choeur. Un seul objectif, atteindre l'autel. Le crucifix. Vite ! Sur le sol, l'ombre est poisseuse, elle accroche mes pieds nus, j'ai du mal à courir, d'un coup, je trébuche dans un banc dont j'aurais pu jurer qu'il n'était pas sur ma trajectoire initiale. Je me vautre dedans en piaillant de terreur, et me relève d'un bond, peu soucieuse de mes bleus. L'autel est à quatre ou cinq pas de moi. Peut-être ais-je surpris le démon en me relevant si vite, parce que je l'atteins. Je prends le crucifix à deux mains, il doit peser mon poids mais je n'en ai cure, je le brandis face à l'ombre, à peu près vers la nef. 
- Arrière ! Laissez-moi partir !
Encore un rire. Oh, je hais, je maudis, je déteste ce rire malsain ! Mais je suis plus bouchée qu'une cheminée pas ramonée : si ça a pu rentrer dans l'église, ça ne craint pas les crucifix. Je repose à peu près respectueusement l'objet sacré à sa place. Je suis debout sur l'autel, face à moi il y a l'allée de procession et au bout, la grande porte. Dieu sait si je préfère encore Abélard à cette ombre sadique qui joue avec moi ! Il me suffit d'aller tout droit. Tout droit, Lou !
Je saute, je cours, quelque chose happe ma cheville, m'envoie valser dans les bancs. Je hurle et puis je vois des étoiles qui blinquent partout dans mes yeux, je crois que je suis sonnée. Tant pis. Je me relève. Je retrouve le bon sens, vers la grande porte, grâce au prie-dieu du banc de derrière. Tout droit, Lou ! Tout droit !
Deuxième salve, cinq foulées et il m'englue le pied si bien que je tombe encore. J'ai peur ! Tout droit, Lou ! Grouille-toi, poulet empoté ! Et l'autre sadique qui rit, qui rit, ce rire me vrille les tympans ! Je vais devenir folle !
Je heurte la porte de tout mon poids, peinant à croire que je l'ai enfin atteinte, pendant que l'ombre se remet à rire. J'éjecte la barre hors de ses gonds, puis je tourne la poignée... Hé ? C'est fermé, c'est fermé à clef, je suis enfermée là-dedans avec ce truc ?! Je... Oh, Lou ! C'est toi qui l'as, la clef, oie stupide et gourde ! Ouvre-moi cette porte et SORS D'ICI !
Je pousse le battant de toutes mes forces, je sors, je m'esbigne hors de l'ombre. Le temps de respirer un grand coup, et je relève la tête.

Abélard.

Il est devant moi, l'épée à la main, l'air hagard, stupéfait. Je me glace de terreur. Puis je me rue dans ses jambes, espérant le faire trébucher.
Il me saute par dessus et entre dans l'église. Genre, rien à faire de mon existence. Ça lui ressemble plutôt bien mais là... Il a agi comme si on l'avait sommé d'entrer là-dedans. Tant pis, trop contente. Que les monstres s'entretuent, ça m'ira très bien. Je ferme l'église à clef, étouffant le vacarme d'un début de combat. Puis je me retourne et m'appuie une seconde sur le battant pour reprendre mon souffle. 

Il y a quelque chose qui approche. Ça va de maison en maison pour ne pas se faire voir, ça a quatre pattes, c'est grand et silencieux... L'ange gardien ? Il est de retour, celui-là ?

Le temps de blinquer des yeux, et un homme se tient devant moi. Il est haut et trapu comme un ours, vêtu de fourrures et armé d'une hache énorme. Il a l'air fort comme un taureau et commode comme une truie qui allaite : de ce que je vois de son expression sous sa barbe, elle est dure et fermée. Il me rappelle les marchands normands qui sont passés une fois quand j'étais petite.
- Qui êtes-vous ?
Il ne répond pas. Il me tends un tonnelet. Quelque part dans les collines, le dernier écho des cloches s'éteint dans la nuit noire.
Netra, brezhoneg da viken *-*

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2011-02-09 22:21:07 

 Commentaire Netra, épisode 4 et commentaire généralDétails
Episode court, qui ouvre d’autres voies pour la suite : que va devenir Lou au château ? Les démons sont-ils vraiment morts ? Quelqu’un va-t-il découvrir que c’est elle qui a incendié l’église ?
J’ai bien aimé le dialogue muet entre Lou et « la bête ». Sauf qu’on ne sait pas d’où elle sort... La fin, à la Mowgli, est intéressante et humainement irréprochable. Quoiqu’en dise l’héroïne, elle est humaine, et doit retourner vers l’humain. Mais je me demande comment elle va se faire accepter dans le lieu même dont elle a tué le propriétaire ? Elle ne pourra pas se cacher éternellement, et ça ne la ferait pas avancer. Maël complice, la fille aussi, d’accord, mais les autres ?


Bricoles :
- les lits du dortoir des hôtes de leurs draps : beaucoup de « de », et les draps sont loin des lits...
- et presque plus de fumée : pas ?
- pêché : péché ( la pêche, le péché)
- j’aurais toujours le temps : j’aurai
- j’aurais peut-être une chance : j’aurai
- m’y planquer : répétition
- je préfèrerai affronter : préfèrerais
- une meute de loups complètes : toute une meute de loups
- je serre mon croc pour me désénerver : s’il ne sert qu’à ça, ce croc, c’est dommage

J’ai bien aimé : « aller voir en enfer s’il reste un oeuf à cuire »

Cet épisode, effectivement, n’est pas très catholique ; il est centré sur l’action, ce qui en soi n’est pas un mal... mais... cf commentaire général.


Commentaire général :
D’abord un détail : la mort du fiancé de Lou a eu lieu il y a 5 ans, période assez récente, et nul ne pouvait ignorer qu’Abélard en était responsable. Alors pourquoi les villageois le soutiennent-ils ? Il avait sûrement dû se comporter d’autres fois en despote cruel. Quand un dictateur meurt, il est rare que le peuple pleure... et encore plus rare qu’il veuille le venger ! A moins qu’une évidence ne m’ait échappé...


Je suppose que l’exercice ne doit pas être évident, les impératifs du GN et ceux de la littérature n’étant pas les mêmes. Vu du côté de la littérature, l’ensemble des 4 textes a un gros défaut d’ensemble : les scènes se succèdent, comme un script, l’action est ininterrompue, avec beaucoup trop de « deus ex machina » qui apparaissent et disparaissent. Ca manque de descriptions, de réflexions, de temps où le lecteur se pose et découvre le Monde de l’intrigue, et éventuellement la philosophie de l’auteur. Ce n’est pas un mauvais texte : c’est imaginatif, l’héroïne est sympathique, les personnages secondaires sont bien campés, l’ensemble est cohérent. Mais à mon avis ça manque de souffle. Relis un peu de Maedhros : tu vas vite comprendre ce que je veux dire. Tu as retranscrit un GN, et c’est exactement ce que je te reproche : tu as retranscrit ; je suis sûre que tu peux faire nettement mieux, en t’appropriant l’histoire, en en faisant quelque chose de plus personnel, de plus inspiré. Je serais toi, je n’essaierais pas de relire « pour voir où je peux rajouter quelque chose ». Je laisserais dormir un peu, puis je réécrirais sans avoir relu ce premier jet. Si entre temps tu as oublié un détail, tu sais que l’histoire est écrite, tu pourras toujours corriger. Mais, la prochaine fois, prends ton temps. Installe-toi. De toute façon, tu sors du cadre de la nouvelle. Donc tu n’as pas le choix, il te faut aller au fond des choses...
Narwa Roquen, qui rattrape son retard lentement mais sûrement

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Netra  Ecrire à Netra

2011-02-17 19:48:02 

 De la difficulté de la retranscriptionDétails
J'avoue c'était très, très dur comme exercice en fait -_-

D'abord, le premier scénario a commencé à 300 à l'heure, même dans la partie j'avoue on avait du mal à suivre. En plus le MJ ex machina c'est très difficile à gérer, surtout du point de vue d'un personnage. Parce que je n'ai aucun mais alors aucun contrôle sur le scénario en lui-même...

Je laisse ici quelques spoilers avant la relecture et la V2 ^^
 Alors déjà le jeu de rôle c'est Vampire Dark Age, donc ça se passe au Moyen-âge. Habituellement, dans ce jeu, on commence en tant que jeune vampire mais le MJ a trouvé plus amusant de nous faire d'abord jouer des humains... Comme je voulais absolument appartenir au clan Gangrel (vampires qui se métamorphosent en animaux)j'ai pris le personnage le plus proche de la nature que j'aie pu créer : Lou. Pour info, on a fait 4 scénarios complets en tant qu'humains, c'était sportif.

En fait il n'y a que Lou qui déteste vraiment Abélard, c'est pas un seigneur spécialement méchant, enfin c'était pas du moins. Du coup ses vilains n'ont pas vraiment envie de se le mettre à dos : si c'est pas lui, c'est Hildegarde ou pire, le comte de Dinan. Mais j'avoue que c'est pas expliqué du tout. J'ai même pas pensé à l'expliquer en fait -_-

Sinon le loup-ange-gardien c'est un vampire, en fait c'est le futur sire (créateur, quoi) de Lou. Et il l'a faite sortir de la forêt non pas pour lui permettre de se venger mais parce qu'il ne voulait pas qu'un autre vampire (un cinglé ) y touche. Il avait pas prévu du tout que ça l'envoyait encore plus au casse-pipe. 

Pour le croc je dis rien, ça serait gâcher la surprise...  

Netra, qui relit, qui relit.
Netra, qui relit, qui relit.

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