| ||
De : Narwa Roquen Date : Samedi 22 janvier 2011 à 22:45:05 | ||
C’est un texte délicatement ironique, très anglo-saxon, depuis le titre (que Maedhros ne renierait pas) jusqu’au nom du héros, Le Margrave, ce gouverneur des Marches ( territoires frontaliers) qui ne gouverne pas grand chose mais qui marche, effectivement, sur d’étranges frontières. L’intrusion de runes nordiques autour d’Orlog, le Destin, donne un côté exotique et mystérieux du plus bel effet. Tu restes fidèle à ton style ciseleur de mots, funambule toujours à la limite du déséquilibre mais toujours debout, qui t’aime te suive... Au premier degré l’histoire pourrait être triste, mais tu vagabondes bien au-delà, et ce conte philosophique nous entraîne sur les chemins que tu affectionnes, ceux du paradoxe et de l’ambiguïté. La chance qui rend malheureux, il fallait oser, Maeglin l’a fait ! Bricoles : - le relais abritait ce soir une poignée : ce soir-là - la grappe d’individus qui reprenait leurs murmures : la grappe d’individus qui reprenait son murmure, ou bien : la grappe d’individus qui reprenaient leurs murmures - dès : dés - le brouet tiède : un brouet est une soupe claire, proche du bouillon ; quelques lignes plus haut, tu parles de « soupe épaisse » - quiconque eut mieux connu Le Margrave : eût - virgules : vous me surprenez, l’ami ; nous sommes dans un endroit particulier, maître Lucas - les flammes qui lui avaient pris sa famille et l’avait jeté : l’avaient - ni son nom si leur destination : faute de frappe : ni leur destination - je me souviens avoir repris connaissance..., des étoiles qui brillaient, et cette immense colonne... : le parallèle entre « avoir » et « des étoiles » est déjà dur à encaisser, et « cette immense colonne » n’arrange rien ; le mieux serait de scinder : « je me souviens d’avoir repris connaissance à même le sol ; les étoiles brillaient, et une immense colonne... » Mais il faudrait étoffer un peu « les étoiles brillaient ». - Ton texte ne comporte en tout et pour tout qu’un seul point virgule. Dommage de s’en priver... - Depuis l’incendie de la citadelle : oubli de la majuscule - Vous rappelez-vous l’avoir jamais tirée - Qu’est-ce que vous dîtes : dites (c’est un présent) Tes textes sont comme le punch antillais : ça a l’ait frais et léger, mais ça te file un coup sur la casquette et on ne s’en remet pas si facilement. C’est un art bien particulier que tu maîtrises là, profites-en. Ton héros, Le Margrave, intrigue et interpelle, et tu as laissé assez de portes ouvertes pour pouvoir en parler à nouveau. Je verrais bien un recueil de nouvelles dont il serait le héros, direct ou indirect ( en racontant les aventures d’autres personnages). Tu tiens un joli filon, ne le lâche pas ! Ah oui, je ne l’ai pas encore dit, j’ai adoré cette histoire ; c’est cohérent et original, mais surtout ça a du sens, même si ( et surtout parce que) le message est vertigineux et se prêterait à être débattu entre amis toute une nuit au coin du feu... Narwa Roquen,en retard, en retard... Ce message a été lu 7415 fois | ||