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De : Narwa Roquen Date : Samedi 27 octobre 2012 à 22:37:47 | ||
Nom d’un trou noir ! Je suis bluffée, émerveillée, scotchée, déboussolée... et admirative ! Voilà la verve de Jules Verne et les images pures de « Contact ». Tu m’as fait tourner la tête ! Les aventuriers de l’infini s’approchent de la limite extrême de l’univers, au terme du voyage le plus fabuleux que l’humanité ait pu concevoir. Ca, ce n’est rien, c’est juste le thème... Après, il y a la manière astucieuse, à travers le dialogue entre quatre personnages aussi complémentaires que dissemblables, d’expliquer au lecteur le où, le comment et le pourquoi, dans un déluge d’informations où le lecteur moyen a bien du mal à distinguer la fiction de la science... Et puis que de trouvailles ! Une créature humanoïde dérivée des abeilles, l’Apis... qui évidemment s’appelle Lazuli ! Une vision personnelle de l’évolution des religions dans l’univers ( il y a du Scott Card là-dedans !), des réacteurs à fusion noire, des nanomatelots cybernétiques, des clones, le chant des sirènes de l’espace... et la danse des abeilles dessinant l’infini... La boucle est bouclée, le lecteur épuisé, migraineux, mais ravi ! J’ai adoré : - Lois impériales, ordinaires ou exorbitantes : joli jeu de mots ! - L’intérêt feutré du Cénacle - Le temps de bord est une abstraction quantique - Et puis bien sûr, la dernière phrase, qui tombe définitivement à pic... et pourtant son auteur ne savait rien du Tao ! Bricoles : - L’harnachement : le (h aspiré - Les merveilleuses hyménoptères : hyménoptère est masculin ; c’est stupide, je te l’accorde, pour un monde sans mâles... - L’extrême spécialisation des Apis... en fit : en a fait ( texte au présent) - Le révérend accompagne cette petite pique... ne daigne même pas relever la petite pique - Nous nous sommes sortis des caissons : un seul « nous » suffirait, non ? - Mon bon révérend, votre place sur l’échiquier vous place... - Voilà une digone révé... : rêvée ? révélée ? - L’horizon de trou noir... de laisse plus rien : ne - Dit le révérend... en haussant les épaules, non sans jeter un coup d’oeil par-dessus son épaule - Peu après que le ... vaisseau... en eut franchi : eût - Les sept cents mille passagers : cent - La vague nauséabonde qui avait éclaboussée : éclaboussé - Est-ce que je vous la poser : oubli de « peux » - Compte tenu des lois de la relativité générale sont inexorables : il ne manquerait pas un « qui » ? - Les Apis refusent ces pratiques ! répondit tranquillement : si c’est tranquillement, le point d’exclamation n’est pas logique - La physique n’apporte pas de genre de réponse : ce genre Je me doutais que tu serais à l’aise dans la SF, mais là tu es vraiment impressionnant. D’autant qu’il ne se passe pas grand-chose dans l’intrigue, et que pourtant on est suspendu à tes lignes tant la situation est nouvelle et passionnante ! Le suspense est savamment entretenu, manquerait plus que la page de pub ! Je me suis pris la tête à te lire, mais je n’ai pas pu décrocher de la première à la dernière ligne. Et encore, je suis sûre que ceux qui ont une culture SF plus grande que la mienne ont dû apprécier dix fois plus ! Ce texte est plus qu’excellent, il est génial. Il est à la fois original, philosophique, cultivé, poétique, questionnant, ludique et prenant ! Il me fait penser à la photo d’Einstein qui tire la langue... Et si en plus il y avait une suite... Narwa Roquen, qui dans ses pires cauchemars se retrouve dans un monde où Google n'existe pas, avec la mission de commenter un texte de Maedhros... Ce message a été lu 6062 fois | ||