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 Commentaire Maedhros, exercice n°140 Voir la page du message Afficher le message parent
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Dimanche 5 juillet 2015 à 22:57:35
Et nous voici repartis pour une nouvelle grande aventure. Pratchett avait fourni à Ankh Morpork le chèque, le télégraphe, le cinéma et le rock’n roll... Voici que tu lui amènes le chemin de fer – pardon, la Voie Faeriée. Grande idée ! Je viens de voir sur le net qu’était paru en novembre un « Déraillé » où il serait question d’une machine à vapeur arrivant à Ankh Morpork, mais je ne l’ai pas lu... Ta version d’une locomotive à propulsion magique est cependant tout à fait intéressante. Tu as bien suivi les traces du Maître, avec ses traits d’humour décalé et ses noms propres évocateurs. Pratchett était un grand admirateur de Conan Doyle, donc l’holmesologie devait lui être familière... même si dans ce texte tu privilégies Agatha Christie. J’ai adoré le nom d’Abbott DeuxPoireaux, avec son double jeu de mots ! Fidèle aussi, le recours au chiffre 8 – nacelle n°8, 8 passagers – et l’absurdité qui va avec ( c’est la 1° nacelle après la locomotive).
Nous retrouvons aussi avec plaisir quelques personnages récurrents : le Patricien, les membres du Guet, l’inénarrable Rincevent, et bien entendu la Mort lui-même ; les allusions aux romans de Pratchett sont nombreuses.
Quant à l’Uberwald, pays des Nains et des Vampires, et effectivement desservi par les lignes de diligences... La perche que te tendait l’actualité était trop belle pour que tu la négliges, et tu l’as ma foi fort bien saisie !

Bricoles :
- Ankh Morpork
- Le Patricien devient quelquefois le Praticien : est-ce intentionnel ?
- Bob, bon : faute de frappe ?
- La façon dont vous avez mené à terme... et d’avoir écarté... avoir démasqué : mieux sans avoir
- Psicine : faute de frappe
- Précédant une silhouette gracile et ramassée : les deux termes sont antinomiques !
- Bien que ses traits étaient pétris : fussent
- Ce fleuve qui charriant : charriait
- Une fois le vague dépôt aqueux qu’il contenait évaporé : une fois évaporé le vague...
- Ook : en général, le Bibliothécaire dit « Oook » ; quelquefois « Eeek »
- La caravane avalait les lieux ( 2 fois) : les lieues ? Le plus souvent, Pratchett mesure en kilomètres ; mais ce sont probablement des miles traduits
- Le Comte Von Landau a un accent pendant un paragraphe, puis il le perd. Cela peut être justifié... si c’est dit
- Leurs galeries s’enfonçaient loin sur terre : sous



Il y a plein de petites phrases ou de raisonnements absurdes tels que les affectionnait Pratchett : « à force de faire de l’esprit... », « plus vite que la carie n’attaquait les dents... », l’étiquette, la place du mort... plus une jolie allusion à Platon, pourquoi pas...
Bref, dans l’intrigue et dans le style, tu as rendu un parfait hommage à notre cher Auteur.
Mais chaque fois que tu nous promets une éventuelle suite, tu nous laisses sur notre faim, et un lecteur frustré est un lecteur déçu. Tes idées potentielles sont excellentes, mais se concrétiseront-elles jamais ? Je ne te fais pas grief de ne pas consacrer plus de temps à écrire, j’aurais mauvaise grâce, étant moi-même au-delà de la limite du hors-jeu. Mais les promesses... rendent les fous joyeux, et font souffrir les autres. Ecrire une nouvelle, c’est choisir. Et choisir, c’est renoncer. A tout ce qu’on aurait pu dire si on avait eu plus de temps, moins de contraintes... Mais le monde va comme il veut, et non comme nous voudrions qu’il aille, et nous autres pauvres humains avons besoin de quelques heures de sommeil. Combien d’équipes ont perdu des matches faciles parce qu’elles se croyaient plus belles dans leur rêve ? La lucidité est parfois humilité, et cela fait partie des vraies valeurs.
Et ce qui me fait encore plus râler, c’est de me retrouver à faire la morale à un auteur que j’estime et que j’admire. Mais comme dirait ma copine Tiphaine « Il faut bien que quelqu’un le fasse ! »
Sans rancune ?
Narwa Roquen, harassée de chaleur


  
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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2015-07-12 20:29:05 

 Dans le sillage des dauphinsDétails
Cela fait à présent près d’une décade que j’ai repris la plume après une interruption qui a duré longtemps. Et c’est moi qui suis le plus étonné, à chaque fois, quand je réussis à mettre un point final à mes historiettes. Il y en a qu’une poignée dont je suis réellement fier pour des raisons qui me sont personnelles. C’est vrai qu’à de nombreuses reprises, j’ai promis des suites qui ne sont jamais venues. Je pourrais bien sûr invoquer le manque de temps, ce qui est strictement vrai. Il y a également, pour être tout à fait honnête, deux autres principales raisons qu’il me faut affronter.

La première, c’est cette curieuse sensation qui naît à ce moment crucial. Cette sensation qu’il faut maintenant lâcher prise, larguer les amarres, quitter les eaux calmes du port pour rejoindre la mer libre, la pleine mer, inconnue et forcément inquiétante. Faire le choix. A plusieurs reprises, j’ai failli franchir la ligne, m’enfoncer dans le noir, un peu comme le héros du Grand Bleu quand il s’écarte de la ligne de vie qui le relie à l‘air libre, alors qu’il est profondément loin sous la surface. Aller dans le grand bain, obéir au maître-nageur qui te repousse avec sa perche... Il faut du courage, de la témérité, de la volonté, de la discipline et un gros travail à fournir. J’ai sans doute pas mal de ces ingrédients mais malheureusement pas en même temps !

La seconde, et non la moindre, il ne faut pas non plus se cacher derrière son petit doigt, c’est qu’il me faudrait sans doute une petite dose supplémentaire d’âme et, pour tout dire, de talent.

Toutefois, ce que je dis là n’est pas du tout négatif. Je ne me croyais pas capable d’atteindre le résultat auquel je suis parvenu et il y a des histoires que je ne pensais pas pouvoir écrire. J’ai été aidé par l’émulation qui se dégage des WA et par tous ceux qui fréquentent le Cercle. Et sans doute, par la justesse de tes remarques qui m’ont insufflé une confiance inédite plus d’une fois.

Alors oui, quelquefois, j’imagine des histoires bien plus grandes que mes petits moyens. C’en est d’autant plus rageant, d’autant plus frustrant qu’elles ne sont pas si loin, juste de l’autre côté du mur (ou du miroir, joke !). Comme ces perspectives esquissées dans lesquelles Tolkien circonscrivait ses contes. A certains détails, on sait d’emblée qu’il y a un vaste monde à portée de main mais aussi inaccessible que le côté obscur de la Lune.

Alors oui, je crois que c’est ma part du feu. Ma façon d’avancer, de remettre les compteurs à zéro. Je suis toujours aussi admiratif de ceux qui parviennent à aller au bout du chemin, au bout de l’histoire. Moi, je sais qu’il me faudrait beaucoup de temps pour tenter l’aventure. Beaucoup trop de temps. Un temps que je n’ai pas devant moi. Ceci n’est pas un regret mais une simple constatation.

Alors oui, sans rancune, et j’accepte sans réserve ta critique qui est tout à fait justifiée. D'ailleurs, tu pourras remarquer qu’il semble que j’en ai tiré une leçon. Mes deux dernières contributions sont d’une brièveté qui me déconcerte moi-même (re-joke !)

M

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