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 La salsa du démon. Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Dimanche 18 decembre 2016 à 19:48:15
D’abord, félicitations pour avoir été jusqu’au bout de ce marathon métrique qui ne compte pas moins de 49 strophes et 196 vers. Le grand Victor Hugo n’a qu’à bien se tenir sur son rocher ! C’est donc à une sorte de monument, toutes choses étant égales par ailleurs, que je vais m’efforcer de rendre justice.

Ce long poème en strophes alternées de 12 et 8 pieds raconte une bien triste histoire. Celle d’un amour impossible entre un démon et une mortelle. Mais il y a une sorte de twist dans cette histoire. Est-ce que l’Amour mène en Enfer ou au Paradis ? Bizarrement, cela m’a fait repensé à mon professeur de mathématiques qui s’est évertué, en vain, à me faire comprendre la subtilité des lois qui régissent les nombres positifs ou négatifs : vous savez, 2-2 = 0 et -2-2=-4, mais -2 x -2 = 4...

Cette jolie sorcière qui aimait son démon d’amant a obtenu sa rédemption quand le bûcher a séparé la chair, faible et corruptible, de son âme, pure et éternelle sauvée par l’amour. Finalement, le démon amoureux a glané nombre d’âmes fraîches pour son maître, mais celle qui lui importait le plus a filé entre ses doigts. J’aime bien aussi la référence à l’un des 5 fleuves des Enfers, le Léthé, dont les eaux ont des propriétés miraculeuses.

Au niveau technique, tu as su garder le rythme et sur cette distance, c’est assez impressionnant. Sur les 196 vers, j’en ai relevé quelques uns où mon décompte des pieds n’a pas coïncidé :

Ses larges ailes pourpres, autrefois droites et fières
Qu'encadrent deux cerbères, énormes, au teint blafard
D'autres flammèches arrivent à la Porte à présent
Les heures ont défilé, les gardes ont clos la grille.
Ses pas sans but le mènent en des tunnels obscurs,
Des putrides abîmes et des flammes il n'a cure :
Rêveur, il se souvient, quand elle se cambrait,
En quatre millénaires, il n'avait jamais eu
De révéler les cornes et les sabots fourchus
Un souvenir survient et les images arrivent :
Acclament haut et fort le bûcher
« Ô nuées grimaçantes ! Entendez mon chagrin !
L'assiègent et le piquent de leurs dards assassins;
Bouillonne dans ses veines et, brûlant, les emplit.
Qui s'évaporent en un instant.

Pour l’essentiel, le ou les pieds surnuméraire(s) découlent du pluriel utilisé, ce qui efface la liaison entre deux mots finissant et commençant par une voyelle. Mais je ne suis pas un expert près la Cour de Cassation dans ce genre d’exercice. Donc, je peux me tromper !

En revanche, le titre me gêne un petit peu plus, sauf si tu l’as fait à dessein. Car, au pluriel, les amours sont féminines, comme les délices et les orgues ! Sinon, il est parfait dans son double sens.

La consigne est bien respectée. C’est la balade d’un démon à qui Dieu joue un tour pendable. Il y a des images qui m’ont fait penser à des tableaux de Jérôme BOSCH, le peintre des enfers.
Bien joué

M


  
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6 Merci pour ta lecture ! - Estellanara (Lun 19 dec 2016 à 15:52)


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