De : Ylal Mirosj Date : Dimanche 17 mars 2002 à 17:05:09
<< Cependant, je le répète, le non-a ne veut pas bannir complêtement son thalamisme (ce serait de toutes manières impossible) >>
Juste pour dire de, je tiens à préciser que si, c'est possible. Cela porte même le doux nom d'athymhormie schizoïde.
Cet aspect (ce n'est pas à proprement parler un état pathologique) du comportement est souvent présent chez les schizophrènes, dont par exemple les autistes (mais pas tous). Il se caractérise justement par une absence totale de réactions thymiques ou affectives (c'est à dire tout ce qui touche à l'humeur et aux émotions, en gros ; inclure les "sentiments", le sujet ne manifestant ni colère, ni joie, ni amour, ni passion, ni tristesse, ni tout autre forme d'émotion. En général, ils donnent un peu l'impression à leur entourage d'une existence "mécanique" (c'est le terme clinique, je suis désolé pour les partisans des robots-pouvant-avoir-des-sentiments), non pas automatisée, mais froide et détachée. Un peu comme Spock, en pire (du moins il me semble, je ne suis pas spécialiste de la série).
Enfin, je dis "en pire", comme je pourrais dire "en mieux", car je ne comptais pas porter de jugement de valeur. En effet, il apparaît que ce type de comportement est une gêne uniquement pour l'entourage qui éprouve souvent des difficultés relationnelles dans ses contacts sociaux avec le sujet (je suppose que cela sous-entend un entourage exclusivement thalamique). Le sujet, lui, n'éprouve pas d'émotion particulière quant à son état (normal, me direz-vous) et il n'est pas considéré comme handicapant pour le quotidien (si ce n'est lesdites difficultés relationnelles, mais ce n'est pas de sa faute). Le problème reste que cet état est très souvent lié à une schizophrénie, donc à des troubles de la personnalité voire à une dépersonnalisation, aux délires non-systématisés, aux troubles hallucinatoires, et toute une ribambelle de choses déjà bien plus gênantes. Alors est-ce qu'il y a une corrélation entre cette athymhormie et la dépersonnalisation, un lien de cause à effet ? Impossible à dire dans l'état actuel des connaissances psychopathologiques (mais l'idée me paraît intéressante).