Version Flash ?

Messages FaeriumForum
 Ajouter un message Retour au forum 
 Rechercher un message Statistiques 
 Derniers messages Login :  S'inscrire !Aide du forum 
 Afficher l'arborescence Mot de passe : Administration
Commentaires
    Se souvenir de moi
Admin Forum 
 Derniers commentaires Admin Commentaires 

 Inédit ? Voir la page du message 
De : Estellanara  Ecrire à Estellanara
Page web : http://estellanara.deviantart.com/
Date : Mercredi 28 juillet 2004 à 15:13:06
Un collègue tolkiendil m'a envoyé ce texte. Je ne le connaissais pas. Je ne sais s'il est authentique mais il est néanmoins fort agréable à lire. Je vous le poste donc.


L'épilogue du Seigneur des anneaux




Tolkien a rédigé un épilogue qui se déroule quatorze ans plus tard.
Bien que maintes fois remanié, ce texte n'a finalement pas été retenu
dans la version finale. Le voici.




Un soir du mois de mars 1436, Maître Samsagace Gamegie se trouvait
dans son bureau à Cul-de-Sac. Il était assis à la vieille table de
travail bien usée et, s'accordant de fréquentes périodes de
réflexions, couvrait des feuilles volantes de sa lente écriture
ronde. Sur un lutrin à hauteur de sa taille reposait un gros livre
rouge manuscrit.

Peu de temps auparavant, il en avait lu des passages à voix haute à
sa famille. Car ce jour était un jour particulier : l'anniversaire de
sa fille Elanore. Ce soir-là, avant le dîner, il avait enfin terminé
le Livre. La lente progression le long de ses nombreux chapitres,
même avec les omissions qu'il avait trouvé judicieuses, avais pris
des mois, car il ne l'avait lu à voix haute que les grands jours. A
la lecture d'anniversaire, outre Elanore, étaient présents le petit
Frodon, la petite Rosie, et les jeunes Merry et Pippin ; mais les
autres enfants n'y avaient pas assisté. Le Livre Rouge n'était pas
encore pour eux, et ils étaient au lit bien tranquilles. Tête d'Or
n'avait que cinq ans ; car Frodon s'était légèrement trompé dans sa
prédiction : elle était venue après Pippin. Mais elle n'était pas la
dernière de la lignée, car Samsagace et Rose semblaient bien partis
pour rivaliser avec le vieux Géronte Touque pour le nombre d'enfants,
avec autant de succès que Bilbon pour celui des années. Il y avait le
petit Ham, et Daisy, et Primevère, toujours dans son berceau.

A présent, Sam savourait "un peu de tranquillité". Le dîner
était terminé. Seule Elanore restait avec lui, toujours éveillée
parce que c'était son anniversaire. Elle s'assit sans bruit regardant
fixement le feu et jetant de temps à autre un coup d'oeil à son père.
C'était une belle fille, plus blanche de peau que la plupart des
jeunes hobbites, et plus mince, et les lueurs du feu étincelaient
dans sa chevelure d'or rouge. Elle avait reçu par don, sinon par
héritage, un souvenir de la grâce des elfes.

"Que fais-tu papa-Sam? Dit-elle enfin. Tu as dit que tu allais
te reposer, et j'espérais que tu me parlerais.

- Juste un moment, Elanorellë, dit Sam alors qu'elle venait
passer les bras autour de son cou, regardant par dessus son épaule.

- Cela ressemble à des Questions et des Réponses, remarqua-t-elle.

- Et c'est bien le cas, répondit Sam. M. Frodon m'a laissé les
dernières pages du Livre, mais je n'ai encore jamais osé m'y mettre.
Je suis toujours en train de prendre des notes, comme aurait dit le
vieux M. Bilbon. Il y a ici toutes les nombreuses questions que Maman
Rose, les enfants et toi avez posées ; et je rédige les réponses
quand je les connais. La plupart des questions sont de toi, parce que
tu es la seule à avoir entendu le Livre en entier plus d'une fois.

- Trois fois," dit Elanore, en regardant la page écrite avec
soin qui reposait sous la main de Sam.


  
Ce message a été lu 4939 fois

Smileys dans les messages :
 
Réponses à ce message :
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2004-07-28 15:14:33 

 Partie 2Détails
Q. Nains, & Co. Le petit Frodon dit que c'est eux qu'il préfère.
Qu'est il arrivé à Gimli? Les Mines de la Moria ont-elles été
réouvertes? Reste-t-il encore des Orques?

R. Gimli : Il est revenu travailler pour le Roi, comme il l'avait
dit. Il a ramené du Nord une grande partie de son peuple, et ils ont
travaillé si longtemps en Gondor qu'ils s'y sont habitués et se sont
installés là, dans les Montagnes Blanches, non loin de la Ville .
Gimli se rend une fois par an aux Cavernes Scintillantes. Comment je
le sais? Information de M. Peregrïn, qui retourne souvent à Minas
Tirith, où il est très bien considéré.

Moria : Je n'ai aucune nouvelle. Peut-être la prédiction sur Durïn
n'est elle pas pour notre époque. Les lieux sombres ont encore besoin
d'un bon nettoyage. Je crois cependant qu'il faudra beaucoup de
peines et d'audace pour déloger les créatures mauvaises des salles de
la Moria. Car il reste certainement beaucoup d'Orques dans de tels
endroits. Il n'y a guère de chances que nous arrivions jamais à nous
débarrasser d'eux complètement.


Q. Legolas. Est-il retourné chez le Roi? Restera-t-il là-bas?

R. Oui , il y est retourné. Il est venu dans le sud avec Gimli, et a
ramené beaucoup de ses gens de Vertbois-le-Grand (ainsi
l'appellent-ils à présent). Ils disent que c'était merveille de voir
des ces compagnies de Nains et d'Elfes voyageant ensemble. Les Elfes
ont rendu la Ville, et la terre où vit le Prince Faramir, plus
splendides que jamais. Oui Legolas restera là-bas, au moins aussi
longtemps que Gimli ; mais je pense qu'il ira un jour vers la Mer. M.
Meriadoc m'a raconté tout ceci car il est allé rendre visite à Dame
Eowyn dans sa maison blanche.


Q. Chevaux. Merry s'y intéresse énormément ; très anxieux à cause
d'un poney qui lui appartient. Combien de chevaux les Cavaliers
ont-ils perdus durant les combats, et en ont-ils d'autres à présent?
Qu'est il arrivé au cheval de Legolas? Qu'a fait Gandalf de Gripoil?

R. Gripoil est allé sur le bateau blanc avec Gandalf, bien sûr. J'ai
vu cela de mes yeux. J'ai également vu Legolas laisser son cheval
s'en aller librement d'Isengard vers Rohan. M. Meriadoc dit qu'il ne
sait pas combien de chevaux furent perdus ; mais à présent, il y en a
plus que jamais en Rohan, car nul ne les vole plus. Les Cavaliers ont
aussi beaucoup de poneys, particulièrement dans le Harrowdale : des
blancs, des marrons et des gris. L'année prochaine, lorsqu'il
reviendra des terres du Roi Eomer, il a l'intention d'en ramener un
pour son homonyme.


Q. Ents. Elanore aimerait en savoir davantage à leur propos. Qu'a vu
Legolas à Fangorn? Et revoit-il encore Sylvebarbe. La petite Rosie
s'inquiète beaucoup des Ents-femmes. Elle les cherche chaque fois
qu'elle va dans un bois. Les découvrira-t-on jamais? Elle aimerait
que cela arrive.

R. Legolas et Gimli n'ont pas raconté ce qu'ils ont vu, à ce qu'on
m'a dit. Je n'ai entendu parler de personne qui ait vu un Ent depuis
cette époque. Les Ents sont très secrets, et ils n'aiment pas trop
les gens, grands ou petits. Je voudrais moi aussi qu'on retrouve
leurs femmes ; mais je crains que le problème ne soit trop ancien et
trop profond pour que les gens de la Comté puissent y remédier. Je
pense que les Ents-femmes ne veulent peut-être pas qu'on les trouve ;
et peut-être les Ents sont-ils à présent fatigués de chercher.

"Eh bien, ma chérie, dit Sam, cette première page n'est que le
travail d'aujourd'hui." Il soupira. "Elle n'est pas assez
bien pour entrer dans le Livre telle quelle. Ca ne ressemble pas
beaucoup à l'histoire comme l'a écrite M. Frodon. Mais il me faudra
faire un chapitre ou deux dans le style qui convient, d'une manière
ou d'une autre. M. Meriadoc pourrait m'aider. Il est habile lorsqu'il
s'agit d'écrire, et il est en train de faire un livre splendide
entièrement sur les plantes.

- N'écris plus ce soir. Parle-moi papa-Sam!" dit Elanore, et
elle l'entraîna vers un siège près du feu.

"Dis-moi , répéta-t-elle, tandis qu'ils s'asseyaient l'un près
de l'autre dans la douce lumière dorée qui éclairait leurs visages,
parle-moi de la Lorien. Est-ce que ma fleur y pousse toujours,
papa-Sam?

- Eh bien, ma chérie, Celeborn vit toujours là-bas parmi ses
arbres et ses Elfes, et je ne doute pas que ta fleur y pousse encore.
Quoique, maintenant que je t'ai pour te regarder, je ne m'en
préoccupe plus autant.

- Mais je ne veux pas me regarder, papa-Sam. Je veux regarder
d'autres choses. Je veux voir la colline d'Amroth où le Roi a
rencontré Arwen, et les arbres d'argent, et le petit niphredil blanc,
et l'elanor dorée dans l'herbe qui est toujours verte. Et je veux
entendre chanter les Elfes.

- Alors tu les entendra peut-être un jour, Elanore. Je disais la
même chose quand j'avais ton âge, et longtemps après, et il semblait
n'y avoir aucun espoir. Et malgré tout, je les ai vus, et entendus.

- J'avais peur qu'ils ne prennent tous la mer, papa-Sam. Car
alors, il n'en resterait bientôt plus ici ; et alors partout, il n'y
aura plus que des endroits vides, et...

- Et quoi, Elanorellë?

- Et la lumière s'affaiblirait.

- Je sais, dit Sam. La lumière faiblit, Elanorellë. Mais elle ne
disparaîtra pas encore. Je pense maintenant qu'elle ne disparaîtra
jamais tout à fait, depuis que je t'en ai parlé. Car il me semble à
présent que les gens peuvent se la rappeler, même s'ils ne l'ont
jamais vue. Et pourtant, soupira-t-il, même ainsi, ce n'est pas
pareil que de la voir vraiment, comme je l'ai fait.

- Comme faire réellement partie d'une histoire? demanda Elanore.
Une histoire ce n'est pas pareil, même quand elle raconte ce qui est
arrivé. J'aimerai pouvoir revenir au bon vieux temps!

- Les gens comme nous le souhaitent souvent, dit Sam. Tu es née à
la fin d'un grand Age, Elanorellë ; mais, bien qu'il soit terminé,
les choses ne s'achèvent pas aussi brutalement, comme on dit. C'est
plutôt comme un crépuscule d'hiver. Les Hauts Elfes sont presque tous
partis avec Elrond, maintenant. Mais pas vraiment tous ; et ceux qui
ne l'ont pas suivi attendront encore un moment. Et les autres, ceux
qui appartiennent à cette terre, resteront même plus longtemps. Tu as
encore des choses à voir, et peut-être les verras-tu plus tôt que tu
ne l'espères."

Ce message a été lu 4723 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2004-07-28 15:15:52 

 Partie 3 : finDétails
Elanore resta un instant silencieuse avant de reprendre la parole.
"Au début, je n'ai pas compris ce que voulait dire Celeborn
quand il a fait ses adieux au Roi. Mais je crois que je comprends
maintenant. Il savait que Dame Arwen resterait, mais que Galadriel le
quitterait. Je pense que c'était triste pour lui. Et pour toi, cher
papa-Sam." Sa main tâtonna à la recherche de la patte brune de
Sam, qui serra ses doigts fins. "Car ton trésor est parti lui
aussi. Je suis heureuse que Frodon de l'Anneau m'ait vue, mais
j'aimerais pouvoir me rappeler l'avoir vu.

- C'était triste, Elanorellë, dit Sam, embrassant ses cheveux. Ca
l'était, mais ce ne l'est plus désormais. Pourquoi? Et bien, d'une
part, M. Frodon est parti là où la lumière elfique ne faiblit pas ;
et il a mérité sa récompense. Mais j'ai eu la mienne également. J'ai
reçu de grands trésors. Je suis un hobbit très riche. Et il y a une
autre raison que je te chuchoterai, un secret que je n'ai jamais dit
à quiconque auparavant, ni encore inscrit dans le Livre. Avant de
partir, M. Frodon a dit que mon heure pourrait venir. Je peux
attendre. Je crois, que peut-être, nous ne nous sommes pas dis adieu
pour de bon. Mais je peux attendre. J'ai au moins appris ça des
Elfes, en tout cas. Le temps, ça ne les tracasse pas. Ainsi je pense
que Celeborn est toujours heureux parmi ses arbres, d'une façon
elfique. Son heure n'est pas venue, et il n'est pas encore fatigué de
son pays. Quand il le sera, il pourra s'en aller.

- Et quand tu seras fatigué, tu partiras, papa-Sam. Tu partiras
aux Havres avec les Elfes. Alors je partirai avec toi. Je ne me
séparerai pas de toi, comme Arwen a quitté Elrond.

- Peut-être, peut-être, dit Sam en l'embrassant doucement. Et
peut-être pas. Le choix de Luthien et d'Arwen, ou quelque chose
d'approchant, se présente à beaucoup ; et il n'est pas sage de
prendre sa décision avant l'heure.

"Et maintenant, ma petit chérie, je pense qu'il est temps de se
mettre au lit, même pour une demoiselle de quinze printemps. Et j'ai
encore quelque chose à dire à Maman Rose."


Elanore se leva et passa légèrement la main dans la chevelure brune
et frisée de Sam, déjà mouchetée de gris. "Bonne nuit, papa-Sam.
Mais...

- Je ne veux pas de bonne nuit, mais, dit Sam.

- Mais ne veux-tu pas me la monter d'abord? C'est ce que j'allais
dire.

- Te monter quoi, chérie?

- La lettre du Roi, bien sûr. Tu l'as reçue il y a plus d'une
semaine, à présent."

Sam s'assit. "Bonté divine! dit-il. Comme les histoires se
répètent! On vous rend la monnaie de votre pièce, et tout ça. Comme
nous avons espionné le pauvre M. Frodon! Et maintenant, les nôtres
nous espionnent, sans intentions plus mauvaises que celles que nous
avions, j'espère. Mais comment es-tu au courant?

- Il n'y avait pas besoin d'espionner, dit Elanore. Si tu voulais
la garder secrète, tu n'as pas été assez prudent. Elle est arrivée
par le courrier du Quartier Sud, tôt mercredi de la semaine dernière.
Je t'ai vu la rapporter. Toute enveloppée de soie blanche et scellée
par de grands cachets noirs : il suffisait d'avoir entendu le Livre
pour deviner immédiatement qu'elle venait du Roi. Est-ce de bonnes
nouvelles? Ne veux-tu pas me la montrer, papa-Sam?

- Eh bien, puisque tu en sais tant, il vaut mieux que tu
apprennes le reste, dit Sam. Mais pas de conspiration, désormais. Si
je te la montre, tu passes du côté des adultes et tu dois jouer le
jeu. Je le dirai aux autres en temps utile. Le Roi arrive.

- Il vient ici? S'écria Elanore. A Cul-de-Sac?

- Non, chérie, dit Sam. Mais il revient dans le nord, ce qu'il
n'a pas fait depuis que tu étais petiote. Mais maintenant sa maison
est prête. Il n'ira pas dans la Comté, parce qu'il a ordonné que le
pays soit fermé aux Grandes Gens, et qu'aucun d'entre eux n'y pénètre
après ces Bandits ; et il ne dérogera pas à sa propre règle. Mais il
chevauchera jusqu'au Pont. Et il a envoyé une invitation très
spéciale pour chacun de nous, à chacun par son nom."

Sam alla à un tiroir, le déverrouilla, en tira un rouleau dont il fit
glisser l'étui. Le parchemin était écrit sur deux colonnes avec de
belles lettres argentées sur fond noir. Il le déroula et posa une
bougie à côté sur le bureau, afin qu'Elanore puisse le voir.

"Comme c'est beau! S'écria-t-elle. Je peux lire la Langue
Ordinaire, mais que dit l'autre côté? Je crois que c'est de
l'elfique, mais tu m'en as appris si peux de mots.

- Oui, c'est écrit dans un genre d'elfique qu'utilisent les
grandes gens de Gondor, confirma Sam. Je l'ai déchiffré, assez au
moins pour être sûr qu'il dit en gros la même chose, sauf qu'il
traduit tous nos noms en elfique. Le tien est le même des deux côtés,
Elanore, parce que ton nom est elfique. Mais Frodon devient Iorhael,
et Rose devient Meril, et Merry devient Gelir, et Pippin devient
Cordof, et Tête d'Or devient Glorfinniel, et Hamfast devient
Baravorn, et Daisy devient Eirien. Et maintenant, tu sais.

- Comme c'est merveilleux, dit-elle. A présent nous avons tous
des noms elfiques. Quelle splendide fin d'anniversaire! Mais quel est
ton nom, papa-Sam? Tu ne l'as pas mentionné.

- Eh bien, il est assez particulier, dit Sam. Car dans le texte
elfique, si tu dois savoir, le Roi dit : "Maître Perhael qui
doit être appelé Panthael." Et cela signifie : Samsagace qui
devrait être appelé Très-sagace. Alors, à présent, tu n'ignores plus
ce que le Roi pense de ton vieux père.

- Je n'en pense pas moins, papa-Sam, très cher Perhael-adar, dit
Elanore. Mais c'est écrit le deux avril, dans seulement une semaine!
Quand partirons-nous? Nous devrions nous préparer. Que
porterons-nous?

- Tu dois demander tout ça à Maman Rose, dit Sam. Mais nous nous
sommes préparés. Nous en avons été avertis il y a longtemps ; et si
nous n'avons rien dit, c'est seulement parce que nous ne voulions pas
que vous en perdiez le sommeil, pas déjà. Il faut que vous soyez tous
à votre avantage. Vous aurez tous de beaux vêtements et nous irons en
calèche.

- Devrai-je faire trois révérences, ou seulement une? demanda
Elanore.

- Une seule suffira, une pour le Roi et une pour la Reine, dit
Sam. Car, bien qu'il ne le dise pas dans sa lettre, Elanorellë, je
pense que la Reine sera là. Et quand tu l'auras vue, ma chérie, tu
sauras à quoi ressemble une princesse elfe, sauf qu'aucune autre
n'est aussi belle. Et ce n'est pas tout. Car je serais surpris si le
Roi ne nous invite pas dans sa grande maison du Lac Evendim. Et il y
aura Elladan et Elrohir, qui vivent toujours à Fondcombe - et avec
eux, des Elfes, Elanorellë, et ils chanteront au bord de l'eau dans
le crépuscule. C'est pourquoi j'ai dit que tu pourrais les voir plus
tôt que tu ne le supposais."

Elanore ne dit rien, mais resta à regarder le feu, et ses yeux
brillaient comme des étoiles. Enfin, elle soupira et remua.
"Combien de temps resterons-nous? demanda-t-elle. Je suppose que
nous devrons revenir?

- Oui, et nous le voudrons, d'une certaine manière, dit Sam. Mais
nous pourrons rester jusqu'à la récolte du foin, pour laquelle je
dois être de retour ici. Bonne nuit, Elanorellë. Dors maintenant
jusqu'au lever du soleil. Tu n'auras pas besoin de rêves.

- Bonne nuit papa-Sam. Et ne travaille plus. Car je sais à quoi
ton chapitre devrait ressembler. Ecris ce dont nous avons parler
ensemble - mais pas cette nuit." Elle l'embrassa et quitta la
pièce ; et il parut à Sam que le feu baissait au moment de son
départ.

Les étoiles brillaient dans un ciel noir dégagé. C'était le deuxième
jour de la courte période lumineuse et sans nuages que traversait
régulièrement la Comté vers la fin du mois de mars, et les enfants
étaient couchées, à présent. Il était tard, mais ça et là, des
lumières miroitaient dans Hobbitebourg, et aux fenêtres de maisons
éparpillées dans la campagne que recouvrait la nuit.

Maître Samsagace se tenait à la porte et regardait au loin vers
l'est. Il attira contre lui Madame Rose et l'entoura de son bras.

"Le vingt-cinq mars! dit-il. Ce même jour, il y a dix-sept ans,
Rose ma mie, je ne pensais pas que je te reverrais. Mais je
continuais à espérer.

- Je n'ai jamais espéré, Sam, dit-elle, pas jusqu'à ce jour
précis ; et soudain, l'espoir était là. C'était vers midi, et je me
suis sentie si joyeuse que j'ai commencé à chanter. Et ma mère a dit
: "Silence, jeune fille, il y a des bandits dans le coin."
Et j'ai dit : "Laisse-les venir! Leur temps sera bientôt fini.
Sam revient." Et tu es revenu.

Je suis revenu, dit Sam. Vers l'endroit que j'aime le plus au monde.
Vers ma Rose et mon jardin."

Ils entrèrent, et Sam ferma la porte. Mais, à ce moment précis, il
entendit soudain, profond et ininterrompu, le soupir et le murmure de
la Mer sur les rivages des Terres du Milieu.

Ce message a été lu 4788 fois


Forum basé sur le Dalai Forum v1.03. Modifié et adapté par Fladnag


Page générée en 482 ms - 577 connectés dont 2 robots
2000-2024 © Cercledefaeries