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De : Netra Page web : http://terredelune.eu Date : Vendredi 3 novembre 2006 à 13:58:08 | ||
A l'exemple d'Elemm', toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existés serait purement fortuite. (et c'est heureux vu la fin de l'histoire) De même, je m'excuse d'avance des registres employés, mais ils convenaient mieux aux âges présumés des protagonistes. N'ayant pas eu le temps de faire l'exercice 4 pour cause de vacances-juste-après-la-période-des-examens, j'ai couplé les deux exercices en un seul : la lettre et sa réponse... Plus un texte bonus, que vous pourrez découvrir à la fin, histoire de comprendre un peu mieux... l'histoire. Texte A : Maman, Je te déteste, je te hais, et c'est encore un euphémisme. Il faut toujours que tu te mêles de ce qui ne te regarde pas. Quel droit avais-tu de le juger ? Pourquoi pars-tu toujours du principe que personne "ne me mérite" ? Je ne suis pas à placer sur un piédestale, non plus ! Il n'est pas assez bien pour toi ? Il l'est assez pour moi. Et si tu ne le trouves ni assez tuné, alors qu'il habite Passy, ni assez intelligent, alors qu'il fait prépa S, je ne sais pas ce qu'il te faut. Et tu sais quoi ? Je l'aime, le reste j'en ai rien à battre. Alors bordel, fous-moi la paix et laisse-moi respirer. Au cas où tu ne l'aurais pas encore remarqué, je n'ai plus 10 ans. Combien en veux-tu, des secrets que je ne t'ai jamais avoués ? Il y en a tellement qu'il faudra bien que tu t'y fasses ! Oui, j'ai un copain, oui, il est beau, oui, je me suis déjà battue, oui, je me suis déjà torchée la gueule à en avoir la gerbe, oui, je suis déjà sortie en boîte, oui, je suis sortie avec mon ex pour son portefeuille, oui, j'ai fumé et pas que du tabac, oui j'ai erré de nuit dans les quartiers les plus mal famés de la ville, fallait pas m'interdire de sortir, tant pis, non, je ne suis pas une petite fille modèle, je ne l'ai jamais été, non, je ne suis pas ce que tu crois. J'appartiens déjà plus à ton monde. Depuis cinq ans, pour être exacte. Dans le tien, on ne tue pas les gens. Dans le mien, si. Ils lui ont foutu un contrat sur la tête et c'est mon meilleur ami. Tu ne sais pas ce que c'est, toi, un contrat. Moi je sais. Ce soir, que tu le veuilles ou non, j'irai danser avec lui. Toute la nuit. Quand on sortira de la boîte, ils attendront sans doute. Peut-être parviendront-ils à leur fin. Je te déteste de n'avoir rien vu, d'avoir voulu garder une emprise que tu n'avais pas, de n'avoir pas su comprendre, de t'être collée des oeillères, d'avoir nié ce que j'étais pour ne garder que ce que tu voulais que je sois. Je te déteste. Point, barre. Lill. Texte B : Ma Lill, Je me demande bien pourquoi j'écris cette lettre. Cela fait aujourd'hui une semaine que tu n'es plus de ce monde. J'aurais voulu te demander pardon. Il est trop tard. Lorsque j'ai entendu la voiture démarrer, j'ai couru dans ta chambre. Bien sûr tu n'y étais pas. Il n'y avais que ces trois envellopes, une à mon nom, une à celui de ton petit ami et la dernière, vierge. J'étais si en colère que je n'ai pas voulu l'ouvrir. Je sais maintenant que j'aurais dû. Pardonne-moi. Tu as raison, je n'ai rien vu, rien voulu voir. C'était trop incompréhensible. Tu avais pourtant un visage d'ange, qui aurait soupçonné tout ce qu'il cachait ? Ni ton père ni moi en tout cas n'en étions capables. Voici une semaine que tu dors. Comme tu le souhaitais tes cendres ont été jetées à la Mer. Nous avons payé la tombe de ton meilleur ami, puisqu'il n'avait plus de famille. C'est un pardon un peu stupide, et bien tardif. Et je doute qu'il serve à grand chose. Je t'aime, Lill. Je ne savais simplement pas te le dire. Texte C : Mon ange, Pardonne-moi cette nuit. Tu es trop loin. A cette heure te connaissant, tu dois être au casino. A jouer. Tu sais que je vais aller danser avec lui, et tu n'es pas jaloux puisque tu sais que ce n'est que de la danse. J'espère que tu vas tout gagner. Tout. Ne leur laisse rien. Je ne sais pas si nous nous reverrons. Tu devais venir me chercher à la gare, si je n'y suis pas, n'attends pas. Ils lui ont mis un contrat sur la tête. Et moi je serais avec lui. Ils ne font pas dans la dentelle. Je ne peux pas te promettre de ne pas mourrir. Je ne peux pas ne pas y aller non plus, sinon ils viendront ici, le chercher. Merci de m'avoir fait tenir à la vie. Merci de m'avoir aimée. J'aurais voulu te donner ne serai-ce que le quart de ce que tu m'as offert. Je t'aime. Pardon. Merci. Adieu. Lill. Netra, qui retourne bosser après avoir inventé une histoire glauque... Ce message a été lu 7008 fois | ||
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