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 Commentaire Elemmirë, ex n°17 Voir la page du message Afficher le message parent
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mardi 19 juin 2007 à 19:54:57
Le thème est parfaitement respecté : un corps âgé peut être vécu comme une prison, et même s’il n’y a pas d’action, la lecture du texte est prenante.
J’aime beaucoup le passage « parfois quand je vois la lumière... » Les mots sont très bien choisis pour décrire cette atténuation de la réalité, cet affadissement progressif des perceptions. Très juste aussi est ce regard lucide et désabusé où la résignation apparaît comme la forme la plus évoluée du désespoir. « Mes paroles sont comme des chants d’oiseaux... »

Par contre ce texte suscite beaucoup de questions :
- Qui est cet interlocuteur à qui s’adresse le personnage ? Dans le texte de Maedhros, le personnage est dément : il peut donc parler à une présence imaginaire, cela ne choque pas. Mais cette personne âgée, quoique délabrée physiquement, ne semble pas délirante.
- Le personnage décrit son état, mais aucun souvenir n’affleure. A-t-elle perdu la mémoire ? Il me semble que même chez les grands séniles existent des bouffées de réminiscences du passé ancien. Je me trompe ?
- Il n’est fait mention d’aucune douleur, tu parles seulement de soins. Si cette personne est dépendante de l’entourage, c’est qu’elle ne se déplace plus. La met-on au fauteuil ? Reste-t-elle couchée ? A-t-elle des escarres, des raideurs, voit-elle un kiné ?
- « Je mange pour ne pas gâcher » : Mange-t-elle seule ? Peut-elle encore mâcher ? A-t-elle des aigreurs d’estomac, des problèmes de transit ( préoccupation majeure des personnes âgées) ?
- Je m’insurge un peu contre ton « même si je voulais mourir, ce ne serait plus de mon âge de désirer ». La phrase est belle, mais. Dans quelle mesure l’attente quotidienne de la mort ne se teinte-t-elle pas d’une part de désir... Ca se discute !
- Enfin, je suis embêtée par ton « prémisce » : dans le dico, il y a une « prémisse », nom féminin, le plus souvent employé au pluriel qui signifie : point de départ d’un phénomène, ou bien proposition, affirmation entrant dans une démonstration dont on tire une conclusion (les prémisses d’un avenir, la prémisse d’un syllogisme), et les « prémices »,nom féminin toujours au pluriel,signifiant :début, commencement, première manifestation d’un processus ou d’un phénomène( les prémices d’un talent). Je parierais plutôt sur « prémices » : qu’est-ce que tu en penses ?

Bon, visiblement tu es allée un peu vite. Il y a d’excellentes choses, et des zones d’ombre quand la clarté est restée dans ta plume. Mais malgré ça, la sensation de malaise ressentie par le lecteur est bien réelle...
Narwa Roquen, ras le bol des thèmes noirs!


  
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Réponses à ce message :
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-06-20 08:39:23 

 Euh, ben, c'est à dire que...Détails
Concernant l'interlocuteur, je ne me suis même pas posé la question, hu hu hu. J'ai écrit comme c'est venu! D'autant plus qu'à la réflexion, le fait qu'elle ait un interlocuteur contredit sa solitude: je voulais que le monde extérieur soit perçu par elle comme vraiment lointain, hors d'elle, fonctionnel, et que rien ne la rattache à eux. Si je veux faire entrer une lueur d'espoir, je pourrais dire que c'est la première séance avec un psychologue... ^^
Concernant le passé, c'est par contre volontaire. J'ai failli la faire parler de ses enfants et petits enfants qui l'avaient oubliée eux aussi, et qui la renvoyaient de ce fait dans un état d'entre deux, pas vivante puisque personne ne pense à elle, mais pas morte puisque la mort n'a pas non plus daigné s'en occuper. J'ai hésité, et puis j'ai choisi de supprimer même leur évocation. Je voulais que vraiment rien ne la rattache plus au monde, elle est simplement enfermée là et elle attend. Je sais que c'est pas gai, mais je ne voulais pas rentrer dans le récit d'un passé, j'ai considéré que la lassitude ne lui donnait même plus envie de se rappeler les bons moments (peut-être pour la prochaine séance?).
Idem pour la douleur, c'est un choix. J'aurais peut-être dû préciser plus, c'est vrai, pour moi elle est couchée tout le temps, elle ne sort pas de son lit, mais je n'ai pas voulu lui donner des douleurs parce que la douleur est une sensation vive, qui s'oppose à l'ambiance que je voulais donner: plus rien ne lui arrive de vif. Hm, si j'avais eu le sérieux de Maedhros, je serais allée chercher dans les bouquins quel type d'affection pouvait la paralyser sans douleur... Ce n'est pas le coma puisqu'elle voit le monde autour, je me demande même si ça existe, mon truc! :s

Pour ce qui est de manger, je n'y ai pas bien réfléchi non plus, je crois que je la voyais manger avec assistance, mais je n'ai pas trop approfondi déjà dans ma plume...

Pour la question de l'attitude face à la mort, l'ambivalence est volontaire: elle nie vouloir mourir, mais dans tout ce qu'elle dit, elle n'attend plus que ça; elle dit ne pas leur en vouloir quand ils ne l'écoutent pas, parce qu'elle a baissé les bras, mais ça rend son attente un peu plus sombre encore. L'ambiance de "rien ne se passe, rien ne l'atteint" est surtout donnée par son point de vue, parce qu'elle refuse d'être touchée, elle refuse l'idée qu'elle puisse ressentir, désirer, vouloir, etc. En fait, on pourrait même envisager qu'elle n'a pas d'affection physique, et que c'est une grande dépressive qui est dans cet état par désespoir seulement.

Enfin, concernant les prémis/ces.... Alors là... Je n'ai pas regardé mon dico en écrivant, j'avais un doute sur l'orthographe mais j'ai fait vite! En effet, le sens est plus proches des prémices, mais je ne savais pas que c'était féminin, ni qu'on était obligé de le mettre au pluriel. Zut alors, j'aimais bien le singulier... Mais va pour le féminin! Merci pour cette leçon de français :)

Elemm', qui apprend beaucoup de sa copie rapide!

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-06-20 16:16:55 

 Question pour un champion...Détails
Il y a une affection tout à fait naturelle qui paralyse "sans douleur" les personnes très âgées, c'est le syndrome d'immobilisme.

Selon une étude canadienne, une personne alitée en maison de retraite "n'a droit" qu'à 120 secondes de communication verbale par 24 heures. On doit trouver le temps un poil longuet...

Or, une communication verbale paraît suffisante pour interrompre les effets de ce syndrome qui enferment la personne dans une bulle de silence et d'immobilité, partagée entre son lit et son fauteuil.

M

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-06-20 21:38:19 

 Et toi, tu peux le faire pousser...?Détails
... l'arbre à macaronis?

Zut alors, c'est moi la future gérontopsychologue, et j'ai pas ça dans mes fiches. Merci pour cette précision, je pense qu'on peut constituer une équipe Fladnag/Maedhros pour le championnat du monde de Question pour un Champion!

Elemm', impressionnée

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-06-21 11:05:05 

 Pas peur du placard...Détails
J'ai déjà les bijoux en caoutchouc, la branche de l’arbre à macaronis.

Il ne me reste plus qu'à attraper la grenouille à cheveux.

M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-22 11:02:42 

 Douce nostalgieDétails
Waouh... ça me ramène super loin en arrière, tout ça. Faudrait que je replonge un moment dans la bibliothèque de mon enfance quand j'aurai fini mon polar et mon Stephen King. Et mes examens...

Est', sorcière égarée dans un monde sans magie.

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