Faeries / Librerie : Riv ha Tan -> MorgaNetra -> 5.Cinquième Partie : Les Roses bleues fleurissent en Janvier | ||
le 31-08-2006 à 18h12 | Drame transgénique : attention spoilers ! | |
Cette histoire vient effectivement éclairer judicieusement les dessins et poèmes préexistant. Procédons par ordre car je sens que je vais être longue : Style : J’ai noté quelques maladresses mais le vocabulaire est élégant et les descriptions précises. L’introduction est bien menée. L’emploi de l’expression « dimorphisme sexuel » n’est-il pas un peu délicat pour les non-biologistes ? Pareil pour « symbiose », juste après ou l’emploi du terme d’alpha pour les loups, ou pire cryptorchidie, heureusement expliqué. Tu n’aurais pas fait des études de bio, comme le sieur Zogrot et moi-même, par hasard ? De jolis couplets ponctuent les combats de Riv et Tan, apportant une dimension poétique intéressante. Les dialogues sont bien écrits, ni trop longs ni trop courts et dans une langue souvent élégante. Les transitions entre les scènes sont un peu abruptes. Elles auraient supporté un nouveau paragraphe ou même une ligne passée. La scène de combat précédant juste le « coming out » de Riv et Tan est quelque peu confuse mais rien de grave. J’ai relevé des répétitions et de rares fautes de français peu génantes. Exemple : « Toi et elle, vous auriez avoué votre amour au lieu de tuer les vôtres, vous seriez peut-être parvenus à établir, en votre nom, la paix entre nos peuples. » à remplacer par « Si elle et toi aviez avoué votre amour,… ». J’aime beaucoup la phrase « les roses bleues fleurissent en janvier ». Elle relève d’un surréalisme poétique particulièrement plaisant. Personnages : La première description de Riv ne la met pas vraiment en valeur, ai-je trouvé. A cela près, les personnages sont bien écrits et attachants, surtout la louve. Le comportement lupin est assez bien rendu. Tu aurais pu insister sur les différences de façon de penser entre les morganès et les elfes. Taliesin est mystérieux à souhait. Thèmes : L’histoire rappelle étrangement Les enfants de la pluie, le film d’animation de Leclerc, Caza et Laloux. J’ai également pensé à Elfquest : The Wavedancers mais comme cette BD américaine est très peu connue, cela doit être une coïncidence. L’histoire reprend le mythe de Roméo et Juliette et l’utilise avec habileté. Le personnage de l’enfant elfe très mûr pour sa taille est un rien inquiétant. J’aime bien ! J’ai toujours eu un doute sur la reproduction des sirènes… Possèdent-elles une sorte de cloaque bien dissimulé ? Ou encore, les mâles répandent-ils leur laitance sur les œufs comme le font les poissons ? Dans les deux cas, je peine à imaginer un accouplement entre une sirène et un elfe… Tu donnes quelques explications à la fin mais elles n’ont pas suffi à étancher ma soif perverse de détails croustillants ;o) Le récit contient en filigrane quelques préceptes moraux de bon aloi qui sont amenés tout en légèreté. L’auteur ne se laisse jamais aller au manichéisme, piège pourtant difficile à éviter. Chaque race en guerre est décrite dans sa singularité et sa richesse. Nul mauvais, nul bon ici. Chacun a ses motivations faciles à comprendre, ses émotions auxquelles on adhère avec aisance. La morganès est belle et sauvage, brutale mais pure comme la nature. Cet équilibre est vraiment intelligemment construit. Compliments ! Scénario : Le background est bien construit avec de la recherche (maisons endormies, noms de personnages et de lieux). Le scénario est certes classique mais bien mené. Je suis restée accrochée au récit ! Au final, il s’agit d’une belle histoire, bien menée, avec des personnages attachants. Malgré la longueur, on ne s’ennuie pas un instant. J’aimerais même lire l’histoire de cet être sans nom, l’hybride du froid et du feu. Mes félicitations ! |