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Les Marais des Morts

Beorn comme à son habitude avait été royal, et nous avions, mes compagnons et moi, largement profité de son hospitalité. Néanmoins il me tardait de reprendre la route auprès de Radagast, avec qui je ne m'étais pas retrouvée seule depuis de trop longs mois. C'est donc avec bonheur que je marchais à ses côtés, en longeant la plaine de Dagorlad au pied des collines pierreuses d'Emyn Muil. Nous avions projeté de traverser le Gondor, peut-être après une brève visite à Minas Tirith. Un vent d'est se leva, et je remis ma cape. Frère Loup huma l'air et fit la grimace.
" Nous ne sommes pas loin des Marais des Morts ", constata Radagast, "et ce vent nous en offre des effluves ! "
En effet, des relents fétides arrivaient par bouffées à nos narines. Je pressai le pas. Rolanya s'arrêta devant moi, les oreilles pointées, l'oeil blanc. Elle poussa un hennissement tonitruant puis, comme si elle répondait à un appel impérieux, s'élança au triple galop. Je hurlai "Laume ! (1)" en vain. Elle galopait ventre à terre, prise d'une folie soudaine.
" Les Marais ! Vite, Radagast ! "
Mon cri d'effroi le fit réagir instantanément. Il nous transforma tous les quatre en aigles royaux à l'envergure puissante. Kyo l'oiseau de proie lança un cri de fierté à se voir tout à coup pourvu d'ailes si majestueuses. Frère Loup, passablement inquiet d'avoir à quitter la bonne vieille terre, s'adapta aussi vite qu'il le put, même si ses pattes crochues battirent l'air inutilement pendant une bonne partie du voyage - c'était son premier vol, le pauvre, mais je n'avais guère le temps de m'apitoyer sur son sort. Je connaissais ces marais ; je m'y étais perdue plus d'une fois dans mes premières années sur Arda. Je savais que les passages sûrs étaient étroits, la terre meuble traîtresse et qu'un cheval emballé n'avait aucune chance d'y survivre.
Nous la rattrapâmes juste au moment où elle entrait dans les marécages. Je me posai devant elle et, reprenant mon apparence, j'écartai les bras en criant "Pusta ! (2)". Les yeux exorbités, elle me reconnut cependant et s'immobilisa. Elle était couverte d'écume et haletait bruyamment . J'entourai son encolure de mes bras pour la rassurer, en lui grattant le garrot. Elle renâclait toujours, et recommença à hennir et à taper du pied dans les flaques d'eau. Un hennissement étouffé lui répondit. Je me retournai alors en tenant sa crinière noire. Sortant des brumes nauséabondes, un fantôme de cheval portant un spectre de cavalier se dressait devant nous.
" Calme-toi, tout va bien ", murmurai-je à Rolanya.
" Narwa Roquen ! ", appela le spectre d'une voix caverneuse, "je remercie ton cheval de t'avoir menée jusqu'à moi. Ne t'alarme pas, je ne vous veux aucun mal. Lourde est la peine du mort impuissant qui ne peut plus secourir personne ! Un sortilège puissant, le même qui a fait de moi ce fantôme insensé, m'attache à ces marais plus fortement que le lierre à l'arbre.
- Comment connais-tu mon nom ? "
Le cavalier fantôme esquissa un pâle sourire.
" Toi, c'est ta méfiance qui te garde en vie ! C'est vrai que je suis mort bien avant ton arrivée en Arda. Mais la mort nous ouvre la porte de nombreuses connaissances, dont la plupart nous auraient été plus utiles de notre vivant. . . Les nuits de pleine lune, avec l'assentiment d'Irmo, je peux entrer en contact avec l'esprit de certains dormeurs, et fouiller leur mémoire ; c'est ainsi que j'ai suivi le destin de mon fils, l'histoire d'Arda, et tes exploits, qui en sont indissociables... Et ceux de Radagast aussi...J'ai besoin de votre aide !
- Poursuivez ", fit Radagast d'un ton sévère, agacé comme moi par l'ostensible flatterie.
" Mon fils unique Galorfin a eu une unique fille, Ealaurë. Il y a dix jours, elle a été enlevée par des Orques à la solde du Seigneur de Tanwad, en Cardolan. Il veut en faire son épouse. Mais Sicil est un homme cruel et corrompu, aux ordres de Sauron, et il a déjà fait assassiner ses trois femmes précédentes. Je veux sauver Ealaurë !
- Vous voulez la sauver, mais vous ne pouvez pas ; dois-je entendre que vous nous demandez de le faire ? Mais ", continua Radagast avec sa logique implacable, "d'une part rien ne nous prouve que votre histoire soit vraie, et d'autre part je ne vois pas ce qui justifierait que deux Istari se détournent de leur chemin pour une histoire de famille, touchante certes, mais qui ne changera en rien le destin d'Arda ! Nous pouvons par contre envoyer un message à Dame Galadriel et au Seigneur Celeborn, qui ne refusent jamais leur aide aux Elfes en détresse.
- Ah, Radagast, si c'était aussi simple ! Ealaurë est une merveilleuse jeune fille, mais plus encore, un devin a prédit qu'un de ses fils aiderait à libérer Arda du Seigneur des Ténèbres au cours d'une prochaine guerre qui sera la dernière ! C'est pourquoi Sicil veut la garder auprès de lui, afin de ne laisser survivre que ses filles ! Oh comment puis-je vous convaincre de ma sincérité ? Aucun d'entre vous n'a entendu parler de Fanyar? Il vit à Chiswarta, et ses prédictions se sont toujours révélées exactes...
- Fanyar... Un très vieil homme vêtu de gris clair... J'ai vécu à Chiswarta il y a longtemps...très longtemps... Ses visions le prenaient au détour d'une phrase, et alors il regardait les nuages et parlait d'une voix absente... Je me souviens... Il faut que je me souvienne...Il m'avait dit :

"Quatre vies à la place de deux
Une à libérer par la Pierre-de-Lune
Un qui espère
Et le fils d'Une aux côtés du Roi
Pour détruire l'Unique et sauver Arda. "

- Il te l'a dit ! Tu vois ! Il savait que c'était toi qui allait nous aider ! Tu ne peux pas refuser !
- Mais je ne comprends pas le début...
- Je vais t'expliquer. Il ne suffit pas d'être valeureux pour triompher de Sicil. Son château est protégé par des maléfices démoniaques, issus de son allégeance au Seigneur des Ténèbres. Je porte à mon doigt cette Pierre-de-Lune, qui seule a le pouvoir de les vaincre, et je ne peux pas m'en séparer, car elle serait détruite.
- Et tu ne peux pas non plus quitter ces marais ! ", intervint Radagast.
- " C'est exact. Je ne peux pas partir d'ici, sauf...
- Sauf ?
- Sauf si un cavalier et sa monture acceptent de prendre ma place le temps nécessaire pour délivrer ma petite-fille.
- Très bien ", répondit Radagast," je resterai ici.
- Tu ne peux pas ! Rolanya n'est pas ton cheval !
- Et la prophétie parle de quatre vies, n'est-ce pas Aglarion ? Mes trois compagnons et moi. "
Radagast me regarda atterré.
" Je ne te laisserai pas, même pour un instant, descendre au Royaume des Morts ! "
Je posai doucement ma main sur son bras.
" Aglarion, je peux engager ma vie, mais pas celle de mes compagnons.
- Où tu vas, nous allons ", m'interrompit Frère Loup après avoir consulté les autres du regard.
- " Il n'y a pas d'autre solution, Radagast. "
Mon ami, accablé, baissa la tête. Puis, avec une résignation agressive :
" J'espère que tu te déplaces vite, Aglarion.
- Aussi vite que le vent qui pousse les nuages... "
Alors l'Esprit cavalier fit sortir son cheval des Marais, et derrière lui les eaux troubles s'écartèrent, découvrant un chemin empierré qui descendait en pente douce vers un brouillard opaque.
Radagast me serra les mains.
" Je te retrouverai quoi qu'il advienne ", me jura-t-il, et je lui souris.
Kyo se jucha sur mon épaule droite, et je m'avançai sur le chemin entre Rolanya et Frère Loup, dans les brumes épaisses qui s'entrouvraient sur notre passage pour mieux se refermer derrière nous. Comme dans un rêve j'entendis la voix de Radagast, à demi étouffée dans un dernier adieu.
" Ne m'oublie pas!
- Jamais ! ", criai-je en retour. Mais je ne me retournai pas.

Le chemin menait à un vaste château noyé dans les brumes. Nous entrâmes dans la cour d'honneur et sans nous concerter, nous marquâmes un temps d'arrêt. Dans cette lumière blafarde nous ressemblions nous aussi à des spectres. Quelques arbres morts portaient des fantômes d'oiseaux immobiles et silencieux. Des Esprits marchaient ou plutôt glissaient lentement sur le sol flou, les bras ballants, le regard vide, vaines feuilles tombées au fil d'une eau obscure. Les chevaux suivaient leur cavalier, mais chaque créature allait seule sans échanger un signe ou un regard avec quiconque. Hommes, Elfes et Orques se mêlaient ainsi dans une indifférence hagarde, car la Mort est égale pour tous quels que soient le rang et la race. Nous entrâmes dans la grande salle. Il n'y avait aucune porte. L'air était à la fois lourd et glacé, lugubrement immobile. Je regardai mes compagnons.
" Ne t'inquiète pas ",murmura Frère Loup, "je ne choisirais pas cet endroit pour une villégiature, mais je resterai à tes côtés jusqu'au bout. "
Kyo frotta sa tête contre ma joue, et Rolanya m'adressa un " frr frr " affectueux en m'envoyant l'image mentale d'une de nos folles chevauchées dans les plaines verdoyantes du Rohan.
Je soupirai, apaisée.
" Vous avez raison. Ne perdons pas de vue que la vie existe, et que si Namo le permet, nous pourrons peut-être y retourner. "
Une à une nous explorâmes toutes les pièces du palais. Partout les mêmes créatures livides se croisaient sans se voir, nous frôlant sans la moindre réaction. Au fond d'un long couloir était une pièce plus grande que les autres, et totalement déserte. Pourquoi me sentais-je obligée d'y entrer ? Contre le mur du fond un trône altier se dressait, qu'occupait un homme encore jeune, aux longs cheveux blancs, profondément perdu dans ses pensées, le menton appuyé sur le poing de son bras plié. A ses pieds une belle Dame filait les yeux fermés un écheveau sans fin.
A notre approche, le seigneur de ces lieux se redressa et je m'inclinai devant lui.
" Bienheureux Namo, nous te remercions de nous accueillir en ta demeure. "
Le Vala émit un rire tonitruant qui fit trembler les murs, et ses yeux s'éclairèrent d'une lueur blanche.
" Narwa Roquen et ses inséparables compagnons ! Ne te montre donc pas si aimable, ma belle, de peur que je n'apprécie trop ta compagnie ! Je salue ton courage, et plus encore l'amour que tu as su inspirer à tes amis, pour qu'ils osent te suivre ! Ton coeur n'est même pas ému. Mais que dirais-tu si tu devais errer ici pour l'éternité ?
- Je dirais que j'ai rempli la mission qui me fut confiée par Oromë, et qu'il ne m'appartient pas de discuter les ordres des Valar. Mais mon coeur pleurerait sur l'innocence de mes frères d'infortune, et je te supplierais, fût-ce en vain, de leur accorder ta grâce.
- Rien pour toi, n'est-ce pas, jamais ! C'est ce qui fait ta force inaltérable. Oromë t'a bien choisie. Mais il semblerait que le fil que tisse Vaïrë ne soit pas près de se rompre. Allons, sans doute es-tu impatiente de connaître le sort de ton cher Radagast ? Je pense que mon frère Irmo pourrait te rendre ce service, et cela nous distraira tous... "
Irmo, le Maître des Visions et des Rêves, apporta une plaque de marbre noir qu'il posa à même le sol. Puis il leva une main qu'aucun anneau n'alourdissait, et devant nos yeux effarés, le marbre s'éclaircit et les couleurs de la vie y apparurent.

Radagast avait volé d'un trait jusqu'à Tanwad, et Aglarion ne s'était pas laissé distancer. Au pied de la forteresse, le mage reprit son apparence. Le cavaler mit pied à terre et frotta sa Pierre-de-Lune. Alors il sembla que sa forme devenait plus dense et ses couleurs plus contrastées, comme si la vie lui était rendue. Ses cheveux d'argent se mirent à briller au soleil, et sous sa cape grise d'Elfe se devina la riche tunique brodée d'un grand seigneur. Devant la lourde porte en bois massif renforcée de puissantes barres de métal, se tenaient deux monstres hideux, deux araignées géantes plus grandes que des chevaux, qui avaient tendu entre elles une toile infranchissable aux mailles resserrées.
"Hecal ! (3)"
Aglarion tendit le bras vers elles et de sa bague une lumière mauve foudroya les gardiennes qui s'écrasèrent sur le sol, leurs gigantesques pattes recroquevillées sous elles dans une dernière convulsion d'agonie. La toile maléfique se déchira tout net.
Radagast prononça quelques mots à mi-voix et la porte glissa sur ses gonds en silence, comme poussée par des mains invisibles. La Pierre-de-Lune pétrifia tous les soldats, Orques et Humains, qu'ils rencontrèrent.
Tout en haut du donjon, leurs pas se guidèrent sur un doux chant de femme dont la beauté mélodieuse était exaltée par les purs accords de la harpe qui l'accompagnait. Ils ouvrirent la porte sans bruit et s'arrêtèrent sur le seuil. La pièce, baignée de soleil, était chauffée par une grande cheminée de pierre ; des fleurs multicolores en bouquets gracieux répandaient leur parfum suave. Une grande volière renfermait des oiseaux précieux , et sur la table , près d'une broderie abandonnée, une petite cage dorée abritait un rossignol. Radagast marqua une hésitation, mais Aglarion passa devant lui pour faire face à Sicil qui avait bondi de son fauteuil l'épée à la main. D'un geste, il le désarma à tout jamais.
"Chinya melin (4) ! Enfin je te retrouve ! Viens vite, le temps m'est compté. Nous allons t'emmener en lieu sûr... "
Mais la blonde Ealaurë à la voix enchanteresse avait tiré une dague effilée d'un pli de sa robe, et ses accents furieux ne gardaient plus trace de douceur.
" Arrière, mécréants ! Qu'avez-vous fait à mon fiancé ? Vous me tuerez avant que je me sépare de mon bien-aimé, de cet homme vaillant au coeur pur qui me délivra de mes ravisseurs Orques, et par son seul pouvoir les transforma en esclaves dociles... "
Les deux hommes échangèrent un regard désolé.
" Sortons d'ici ", conseilla Radagast. "Pour le reste, nous verrons plus tard. "
Sous les yeux étonnés de la jeune fille, il ouvrit la porte de la petite cage dorée. Quand l'oiseau se fut envolé, il fixa intensément Ealaurë et rapprocha ses deux mains en coupe. Aussitôt il fut prêt à repartir, portant dans la cage une colombe blanche qui se cognait sans cesse aux barreaux au risque de se blesser, avec une détermination farouche qui avait la couleur du désespoir.

" Et maintenant ? ", demanda Aglarion. " Comment allons-nous faire entendre raison à cette malheureuse ?
- Nous ne sommes pas très loin de Fondcombe...
- Tu te méfies encore de moi, n'est-ce pas ? Je ne peux pas t'en blâmer. J'ai mis en péril ton bien le plus précieux pour détruire sous tes yeux ce qui ressemblait à un petit nid d'amour... Allons-y. Comme tu le sais, Elrond aussi était à Dagorlad, et je suis sûr qu'il n'a rien oublié de notre amitié. "
Ils remontèrent le cours de la Bruinen, l'aigle tenant la cage dans ses serres, le cavalier semblant voler au dessus des terres .

Elrond serra longuement Aglarion dans ses bras.
" Je n'aurais jamais pensé te revoir, même pour quelques instants... Dans mon souvenir, Ealaurë n'était qu'une petite fille, dont la mère venait de mourir de chagrin quand ton fils fut tué au combat. Je voulais la prendre avec moi, à Fondcombe, mais Mindir et Tuilen s'étaient proposés de la recueillir, et ils avaient deux enfants du même âge. Oh, pardon, je manque à tous mes devoirs ! Radagast, Aglarion, je vous présente mon ami Thranduil, Seigneur des Elfes de la Forêt Noire du Nord. Nous sommes presque voisins... "
Un Elfe d'une grande beauté, qui était resté en retrait près de la cheminée, s'approcha alors.
" Pardonnez-moi. J'ai craint de déranger vos retrouvailles. J'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'une bien étrange affaire... "
Il s'exprimait dans un sindarin très pur, et sa voix harmonieuse évoquait le chant du vent dans les grands arbres. La petite colombe, qui s'était jusque là terrée dans un coin de la cage, redressa le cou et se mit à roucouler doucement.
" Allons, Radagast, ne nous prive pas plus longtemps de la joie de revoir Ealaurë. "
La jeune fille, très pâle, se jeta dans les bras d'Elrond, qui la réconforta de douces paroles. Puis quand elle eût retrouvé son calme et son sourire, elle se tourna vers Aglarion.
" Je te demande pardon, grand-père. Sicil m'avait fait croire que... "
Son regard croisa alors celui de Thranduil, et elle ne put empêcher le rose de monter à ses joues.
" Je loue le sort qui me mena aujourd'hui à Fondcombe ", s'inclina celui-ci. "Noble Dame, votre grâce fait pâlir toutes les étoiles du ciel... "
Aglarion jeta un clin d'oeil complice à Radagast.
" Je crois que nous pouvons repartir. Pour autant qu'il me soit doux de profiter un peu du soleil de la vie, j'aurais l'impression d'être indiscret... "

Irmo passa la main sur la plaque de marbre qui se voila aussitôt.
" C'est bien ", approuva Namo. "Puis-je t'offrir mon bras, Maîtresse Istar, pour une dernière promenade en mon royaume ? "
Devant lui toutes les ombres s'écartaient, comme s'ouvrirent à nouveau les eaux des Marais jusqu'à la terre ferme où Radagast et Aglarion m'attendaient. Namo s'inclina vers moi avec une exquise délicatesse, et je lui rendis son salut.
" Ce fut un bonheur de t'avoir parmi nous, Narwa Roquen. Mais ", ajouta-t-il avec un sourire malicieux, "ne te presse pas de revenir. Arda a besoin de coeurs comme le tien ! Aglarion, maintenant que la Pierre-de-Lune a fini son ouvrage... "
Il tendit la main, et la Pierre se brisa et tomba en poussière.
Aglarion nous sourit, puis baissant la tête, il s'achemina lentement vers les brumes funestes.
" Où vas-tu ? Toi aussi, tu as accompli ta tâche avec intelligence et loyauté. Va, mon fils, Valinor t'attend, là où sont les tiens qui t'ont tant manqué... "
Et d'un geste il ouvrit une voie dans les cieux, où son cheval hennissant et bondissant emmena Aglarion à la vitesse de l'éclair.
Devant nous le brouillard s'était refermé. Nous repartîmes vers l'ouest en nous tenant la main, aucun de nous n'osant encore parler, et bientôt le soleil troua les nuages et nous inonda de sa chaleur dorée, nous rendant à la vie et la route vers le Gondor.
Radagast m'attira contre lui, et prit mon visage dans ses mains.
" Est-ce que la mort est effrayante ?
- Non. Longue, monotone, ennuyeuse, et encore, je n'étais pas seule...
- Moi je dirais : humide ", compléta Frère Loup en éternuant. " Ne me parlez plus de brouillards, de marais et de nuages. Cet hiver, s'il fait mauvais temps, je me couche dans une grotte et je dors ! "

Nous éclatâmes de rire. Rolanya se cabra de joie et partit en ruades joyeuses dans l'herbe verte, Kyo voletant gaiement autour de sa tête.
Sin simen, inye quentale equen, ar atanyaruvar elye enyare. (5)


N.d.A.

(1) : Non !
(2) : Arrête !
(3) : Allez vous-en !
(4) : Ma chère enfant
(5) : Ici et maintenant, je vous ai conté ce récit, et vous le raconterez à votre tour


Ecrire à Narwa Roquen
© Narwa Roquen



Publication : 22 janvier 2006
Dernière modification : 09 novembre 2006


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La geste de l'Elfe  
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2 Commentaires :

lili35 Ecrire à lili35 
le 25-04-2006 à 15h18
l'orque
l'orque est mon animal préféré et je le trouve très beau
Estellanara Ecrire à Estellanara 
le 04-02-2006 à 12h27
Esquisse
Coool ! ! Radagast revient ! ! Mais on n’en profite pas longtemps. La nouvelle est trop courte, l’action est à peine esquissée, les personnages ne rencontrent quasiment aucune difficulté à accomplir leur mission. Tout ça a le goût de trop peu, chère madame. C’est dommage, le début avec l’apparition du spectre et son histoire étaient prometteurs. J’ai cru déceler un bug : Narwa appelle le spectre p...

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