Glorand fixait le Dragon d'un air terrifié. Un filet de sang dégouttait encore de sa gueule béante, seul vestige des membres de l'expédition. Il inspira une grande bouffée d'air, planta son regard dans les grands yeux jaunes de la bête et, luttant contre l'odeur nauséabonde de décomposition et d'humeurs, il leva bien haut sa hache à deux mains et chargea son ultime adversaire au cri de ralliement de sa mission : "Pour l'Ordre !!"...
Un mince rayon de soleil, mille fois reflété par un jeu de miroirs complexe, acheva sa course sur le bureau en pierre taillée d'une des plus profondes salles de la forteresse naine. Le billet, jusque là encore vierge de signes, se remplit soudain de symboles au contact de la lumière diaphane. La main qui tenait le mot ne tremblait pas, mais la voix qui traduisit les signes laissait filtrer une détresse perceptible : "Le Chaos demeure."
Le Roi ferma les yeux un instant et se tourna vers ses deux conseillers.
"- Nous devons envoyer une autre mission, Sire !
- Peut-être devrions-nous plutôt lever une armée ! Ces monstres ne peuvent être défaits par un seul homme.
- Ce n'est pas ce qu'annonce la prophétie ! Vous le savez bien !
- Suffit ! Assez de morts !"
Les deux conseillers se turent sous l'injonction du Roi.
Le premier était Dutorak, le prêtre, le voyant, le gardien de la sagesse de son peuple. Son regard empli de bonté se troublait souvent d'un voile d'incertitude, ces derniers temps, devant l'accumulation d'échecs issus de ses conseils. Pourtant il ne s'était jamais trompé jusque là et il avait encore l'appui inconditionnel du peuple et une grande influence sur le Roi.
Le second était plus sombre. Bras droit du Roi et ami de celui ci, Benetor avait fini par accéder aux plus hautes fonctions par fourberie, assassinats et complots... mais seule la justesse de ses conseils et de ses analyses lui avait permis de conserver son poste. De plus, sa fidélité au Roi n'avait jamais été remise en cause et l'on disait que chaque personne éliminée dans son ascension était en réalité un traître... à moins que ce fut Benetor lui-même qui ai répandu ces rumeurs. Mais il était vieux maintenant, et l'âge lui avait appris la patience et la modération.
"- Cela ne sert à rien, reprit le roi d'une voix lasse.
- Nous ne pouvons abandonner le monde au Chaos, Sire ! s'indigna Dutorak.
- Et qui devrais-je envoyer se faire dévorer maintenant ? Toi, Dutorak ? Les naines et les jeunes nains ? Notre meilleure élite a disparu en quelques mois, nous aurions même du mal à résister à un assaut des Trolls s'ils revenaient !"
Le nom de leurs ennemis séculaires avait été craché avec mépris, mais les deux conseillers frissonnèrent devant cet aveu de faiblesse... Eux qui n'avaient jamais perdu une bataille face aux Trolls ! Ils étaient résistants et intelligents quoi qu'on en dise. Ils avaient toujours deux camps, et lorsque l'un était anéanti, on apprenait quelques mois plus tard qu'une nouvelle armée avait été levée. Heureusement pour les Nains, aucun Troll n'avait été vu depuis plus d'un an... Ce silence était aussi étrange qu'inquiétant.
Percevil se camouflait dans les ombres. Les pas se rapprochaient. Lorsque le claquement des semelles fut assez proche, il resserra sa prise sur sa dague et sentit son esprit se tendre vers sa prochaine action.
Il bondit hors de sa cachette et plongea sa lame dans la gorge du premier homme. Le second, un jeune garçon blond cria "Père !" et demeura pétrifié, ce qui permit à Percevil de l'assommer rapidement. Il coupa alors prestement les bourses pleines de ses victimes et s'enfuit dans la ruelle. Son coeur battait agréablement dans sa poitrine lorsqu'il s'arrêta enfin pour regarder le contenu de sa prise. Vingt-huit pièces d'or, ce n'était pas si mal ! Et tout ça pour deux malheureux mouvements de bras ! Un sourire mauvais le transfigura un moment... Qu'est-ce qu'il aimait cette vie !
En transvasant les pièces d'or dans sa propre bourse, dissimulée dans un revers de sa tunique, il sentit un bout de papier au fond de la bourse du vieil homme qu'il avait tué. Il déplia le mot et y lut : "Le sang du Destin mettra fin au Chaos". Il fronça les sourcils et voulut ouvrir la main pour s'en débarrasser, mais... il n'y arrivait pas. Quelque chose, comme un écho de ces mots en lui, lui intima de le conserver. Il glissa le papier dans une de ses poches secrètes et repartit l'âme légère dépenser un peu son argent sans plus y penser.
Percevil ouvrit les yeux dans une chambre inconnue avec les mille cloches du temple des mille Dieux dansant joyeusement sous son crâne. Il gémit piteusement et étendit son bras à coté de lui, espérant y trouver encore la fille dont il lui semblait se souvenir, mais les draps étaient vides. Instinctivement, il porta la main à sa bourse mais elle avait évidemment disparu. Quel naïf il était ! Il s'était fait avoir comme un débutant... Mais son expérience lui disait qu'elle valait bien les vingt-huit pièces d'or perdues. Et voilà, il était encore à sec, dans un lieu non identifié, avec un mal de crâne monstrueux... et il souriait !
Il réfléchit au moyen de se refaire. Hors de question de chercher à retrouver la fille... Il ne la reconnaîtrait sans doute même pas si elle entrait maintenant dans la chambre. Il était las de ses rapines dans la ville. Il voulait voir du pays, se perdre dans les ruelles d'une cité nouvelle, se faire courser par d'autres gardes, voir de nouvelles filles et déguster d'autres vins. Egée ! Le dicton ne disait-il pas "Goûter les vins d'Egée et mourir !" ?
La journée était belle et les portes de Pacifique dans son dos, Percevil avançait en direction du sud. Ses nouvelles bottes étaient un peu trop grandes mais ce n'était pas évident de trouver sa pointure sur le passant commun. Ses pieds, petits, s'accordaient à sa physionomie. Il était fin, pas très grand, mais agile et preste comme un chat. Il s'arrêta vers la mi-journée pour cueillir quelques baies et faire un repas frugal. Tout l'enchantait. Divers trilles d'oiseaux l'accompagnaient et s'il n'avait eu à occire deux voyageurs qui l'avaient pris pour un bandit de grand chemin, la journée aurait été parfaite.
Le soleil rasant se refléta une dernière fois sur l'armure incrustée de pierres précieuses. Percevil ne pouvait manquer cela ! C'était un chevalier certes, en armure, et un Nain en plus ! Connus pour leur férocité au combat et le tranchant inégalé de leurs armes... Mais l'armure l'avait envoûté. Une seule des ces pierres lui aurait permis de vivre une existence complète à l'abri du besoin... et même les Nains ont besoin de dormir. Cela faisait deux heures qu'il suivait le guerrier Nain à bonne distance, attendant l'occasion de le dérober. Le soleil se couchant, il ne tarderait pas à s'arrêter pour la nuit et Percevil passerait à l'action.
Soudain, le guerrier disparut ! Percevil rejoignit rapidement le dernier endroit où il l'avait vu en jetant des coups d'oeil suspicieux tout autour de lui. Il finit par retrouver sa trace sur un vieux chemin presque effacé se dirigeant plein ouest et il reprit sa traque. Le guerrier ne semblait pas vouloir dormir, continuant de marcher d'un bon pas dans les herbes hautes entre les arbres. Percevil pestait en silence contre l'endurance des Nains en réfléchissant à la destination de sa proie. Il n'était très pas doué en géographie mais il lui semblait qu'il n'y avait que des montagnes infestées de Dragons à l'ouest; il devait absolument l'intercepter avant, si c'était bien sa destination.
Il était trop tôt... trop tôt... dormir encore quelques années dans la fraîcheur bienfaisante du Nid... Rarokk ouvrit une paupière lasse. Il se faisait vieux, il ne sommeillait pas autant au dernier Réveil. Quasiment tout le Nid était réveillé depuis quelques semaines et les premiers éclaireurs avaient rapporté des nouvelles étranges. Des Dragons ne parlant pas le Haut Langage avaient investi l'ancienne capitale et ils causaient mort et désolation chez les Nains, autrefois amis et alliés des Dragons.
Le Doyen du Nid ne cessait de parler d'une très ancienne prophétie, dont le contenu avait été réparti entre les Quatre Anciennes Races, les Elfes, les Nains, les Humains, et bien sûr les Dragons. Les Elfes avaient disparu depuis plus de trois Réveils et nul ne savait ce qu'il était advenu d'eux. Le Doyen n'avait pas de vrai nom. Certains disaient qu'il était trop vieux pour s'en rappeler, d'autres qu'il avait commis des atrocités lors d'une guerre dans sa jeunesse et qu'il y avait renoncé. Après plusieurs jours de recherche dans sa mémoire plusieurs fois centenaire, il avait réussi à se souvenir de la partie de la prophétie qui avait été confiée aux Dragons. La prophétie n'annonçait ni plus ni moins que la fin de leur peuple, et le Doyen était sûr que le temps était venu...
"- Comment ça, parti ! Dutorak hurlait presque.
- C'est vous avec vos prophéties, répondit Benetor.
- Mais c'est du suicide, nous devons le rattraper !
- Il a pris trop d'avance, soit vous avez raison et nous sommes sauvés soit le Roi n'est pas l'être dont parle la prophétie et nous sommes perdus."
Benetor était fier de son Roi. Il regrettait juste de n'avoir pu accompagner son ami, mais celui-ci avait été inflexible... et puis il fallait bien retenir Dutorak... Le Roi voulait être seul.
Le prêtre s'effondra sur un siège. Ses conseils avaient toujours bien guidé son peuple, jusqu'au jour où les Dragons étaient réapparus et avaient décimé plusieurs villages Nains. Tous les survivants se terraient désormais dans l'antique forteresse souterraine, dans les archives de laquelle il avait déniché cette phrase d'une ancienne prophétie. Si le Roi mourait c'en était fini de lui... mais il s'en faisait plus pour l'avenir de son peuple que pour lui-même. Benetor s'approcha et posa une main réconfortante sur son épaule.
"- Tout ira bien, vous verrez. Venez... préparons dès à présent le retour triomphant du Roi, je vois bien un grand banquet avec des monceaux de viande juteuse et du bon Pain de Nain(1) bien dur."
Il leva les yeux vers Benetor et se leva en poussant un soupir... Ils étaient tous complètement fous, Benetor ainsi que le Roi lui-même ! Mais quand il interrogea sa raison il ne trouva pas de meilleure idée.
Le Roi était sorti de la forêt. Devant lui s'étendait une large plaine parsemée de petites collines formées après l'érosion du terrain dévasté par une ancienne guerre. A l'horizon, une immense chaîne de montagnes dévorait le ciel éclairé par l'astre lunaire. Ses pics acérés semblaient l'observer, mais seules les étoiles étaient visibles, où qu'il portât son regard. "Un être seul" disait la prophétie... il n'avait jamais été aussi seul. Il avait fait ses adieux à Benetor en lui expliquant qu'ils n'avaient plus d'autre choix. Puissent ses ancêtres guider son bras ! Il fit jouer ses muscles sous son plastron et arrêta sa marche. Autant se reposer maintenant, il devait être assez proche pour arriver à l'ancienne cité demain, où il ferait une deuxième halte avant de partir dans les montagnes.
Une fois assis, il sortit quelques lanières de viande séchée qu'il entreprit de mastiquer bruyamment. Il n'était pas très prudent de faire un feu, aussi s'en abstint-il, mais il répandit tout de même du poivre tout autour du campement pour éviter les plus gros animaux. Cela fait, il se dévêtit de son armure et s'endormit en rêvant de Dragons, de mort et de gloire.
Le tigre se léchait les babines. Il avait couru des lieues pour poursuivre une biche et celle-ci n'avait rien trouvé de mieux que de tomber dans une ravine profonde et inaccessible. Son estomac avait faim... très faim. L'arrivée du Nain était providentielle ! Certes il lui faudrait ronger les lanières de cuir de sa tunique avant de pouvoir attaquer le plat de résistance, mais déjà un bras ou une jambe calmerait un peu son appétit. Il avançait sans bruit vers le Nain endormi. Encore un buisson là-bas et il serait à découvert... Une odeur étrange... Qu'est-ce que !
Soudain un humain, courbé en deux, surgit du buisson à côté de lui. Il recule sous la surprise, et le tigre aussi. Il ressent l'attention du nouveau venu passer du Nain à lui-même... Bah... il y a plus à manger sur un humain ! Et celui ci ne porte même pas d'armure ! Mais ses mâchoires se referment dans le vide, l'humain a déjà pris la fuite.
Il s'élance dans son sillage, ravi qu'il ne coure pas en direction du Nain. L'odeur et la peur de l'homme emplissent ses narines. Encore deux foulées... maintenant ! Il bondit en visant la gorge. L'homme se retourne armée d'une méchante griffe et esquive en lui blessant légèrement la patte avant gauche. Le tigre s'arrête et fait demi-tour. L'humain est là, il fait face, son unique griffe volant d'une main à l'autre. Ce sera donc un combat singulier... Il fait quelques pas de côté et son adversaire fait de même.
Ils s'observent, feintent parfois en faisant mine d'attaquer. Les mouvements sont exécutés dans le plus grand silence, aucun ne souhaitant voir apparaître le Nain qui dort un peu plus loin. L'éclat lunaire se reflète sur la lame de l'homme et dans les yeux du tigre. Dix fois le tigre charge, dix fois l'homme esquive. Presque chaque assaut se traduit par une blessure légère pour le tigre ou pour l'homme, aucun ne prend l'avantage.
L'homme semble fatigué, mais le tigre l'est aussi. Les assauts sont moins vifs, les manoeuvres moins précises et plus désespérées. Soudain l'homme titube et fait tomber sa griffe. Aussitôt le tigre bondit... et s'empale sur un autre poignard que l'homme gardait dissimulé dans sa manche. Le tigre s'affale sur l'homme sans comprendre ce qui lui arrive... Son regard se voile puis il perçoit une lumière diffuse... Ainsi ils avaient raison ? Le paradis des tigres existe ? Puis sa conscience s'éteint.
Percevil se releva. L'aube pointait déjà et c'était raté pour cette nuit ! La peste soit des Nains et des tigres! Il aurait mis sa main à couper qu'il n'y avait pas un seul autre tigre à moins de quarante lieues à la ronde ! Dépeçant rapidement le tigre pour récupérer un peu de viande, Percevil revint à temps en vue du campement du Nain pour assister à son réveil. Il attendit que sa traque puisse reprendre.
"- Regarde, grand frère ! Entrons ! Ca va être drôle !"
Le garçon brun montrait une tente du doigt. Devant, un panonceau indiquait : "Avenir, Conseils, Philtres et Lecture de Destin, venez interroger le Grand Hasardil !"
"- Non, nous n'avons plus le temps, Maman nous attend !
- Pfff... tu es toujours si sérieux, il faut savoir s'amuser de temps en temps.
L'adolescent blond regarda son petit frère d'un air réprobateur et celui-ci céda, comme toujours, et les deux coururent en direction de la ville.
Dans sa tente, Hasardil sentait les garçons s'éloigner dans son esprit. Un grand destin les attendait, mais ce n'était visiblement pas à lui de le leur révéler. Il sourit et commença à ranger ses affaires. Il devait partir vers le nord, le festival de Loir allait sur sa fin et un sentiment d'urgence lui hurlait de se mettre en route.
Rarokk était bien réveillé maintenant. Ses ailes battaient dans le vent en lui rappelant toutes les joies du vol. Le Nid l'avait désigné pour faire la lumière sur les nouveaux Dragons. Sa connaissance des Nains et des Humains lors du précédent Réveil avait beaucoup joué dans la décision. Cent ans auparavant, il avait passé du temps à apprendre leurs langues et leurs coutumes, et même s'il avait été déçu par la futilité de la plupart des êtres qu'il avait rencontrés, certains l'avaient ému par la grandeur d'âme dont ils faisaient preuve, alliée à une vie si courte.
Au-dessous de lui, le chemin serpentait légèrement dans la plaine vallonnée et il voyait déjà les ruines des remparts de l'ancienne cité. Il décida d'obliquer vers la droite pour contourner la ville au large et observer les alentours avant de se rapprocher. Sur le chemin du sud, une carriole approchait et une étrange impression de puissance endormie se dégageait d'elle. Le conducteur portait une grande robe blanche avec un capuchon pour se protéger du soleil, il ne vit donc pas le Dragon et celui-ci continua sa reconnaissance. Sur la route de l'est, le Dragon aperçut un homme seul avançant furtivement de colline en colline. En portant son regard vers la cité, il vit un guerrier Nain qui marchait droit, résolu, hache en main. L'homme le suivait, visiblement à l'insu du Nain, et le Dragon fronça ses épais sourcils. Rien de bon dans tout cela... Il arrivait à la route du nord lorsqu'il croisa soudain d'autres Dragons qui revenaient vers la cité. Des Dragons lourdauds, avec de petits yeux méchants qui fondirent sur lui, agrippèrent ses ailes et le forcèrent à se poser. Rarokk les apostrophait en Haut Langage mais ils ne semblaient pas le comprendre. Il passa alors au langage commun des Nains, des Hommes et des autres races et les Dragons éclatèrent de rire !
"Tais-toi donc, vieux Dragon ! Et nous te garderons peut-être en vie jusqu'à l'aube !" La voix était grave et rocailleuse, certainement pas une voix douce et enjôleuse de Dragon... Rarokk préféra les suivre sans résister. D'ici l'aube, il en apprendrait certainement plus, et il souhaitait assister à l'arrivée du Nain dans la cité.
Dutorak se laissa tomber d'épuisement dans son fauteuil. Le banquet pour le retour du Roi était prêt, ou du moins le serait, tout le nécessaire avait été fait. Aucun autre sujet d'importance ne requérait son attention et il savoura ces quelques moments de calme. Son regard parcourut les innombrables écrits encombrant son bureau et tomba sur un coin de parchemin familier, qu'il n'avait plus retouché depuis maintenant plus d'un an. Ses Mémoires. Il y a un an, les Dragons attaquaient, et depuis il n'avait pas eu un instant de répit. Il tendit la main vers le parchemin et le tira à lui, laissant les autres papiers d'une importance capitale s'écrouler sans beaucoup de bruit devant son bureau.
" Dutorak intrigue toujours à la cour, mais il semblerait que l'âge lui ait appris la modération et la patience. Les Nains opposés à lui disparaissent moins, mais deviennent parfois plus riches ou se découvrent une passion soudaine pour les grands voyages dans les contrées lointaines."
Dutorak ? Le prêtre relit une deuxième fois la phrase en reconnaissant sa propre écriture, notant les courbes singulières des f et des p. Il devait être fatigué, voilà tout... tout de même, utiliser son nom pour parler de Benetor... Mais il continua sa lecture et remonta plus loin dans le passé... jusqu'à tomber sur la page de titre : "Mémoire d'un Humble Prêtre Nain, Benetor IV".
Dutorak ne comprenait plus rien. Il avait écrit ces lignes, il en était sûr. Tout comme il savait qu'il s'appelait Dutorak ! Ou Benetor ? Il y a un an, il s'appelait Benetor, toutes ces pages en étaient la preuve irréfutable... et depuis... Dutorak ?
Le Dragon tournait en rond sur la place gigantesque. Ses pieds lourds martelaient le sol pavé et de temps en temps on entendait un pan de mur s'écrouler quelque part dans la cité. Un petit nuage de poussière s'élevait alors puis retombait mollement.
"Amenez-le moi !" gronda-t-il.
Aussitôt, deux Dragons, bien moins imposants, partirent au ras du sol pour revenir avec un Ancien Dragon aux ailes entravées. Mryyk ricana :
"- Voici donc l'envoyé des Anciens Dragons ! Regarde tes successeurs ! Ta Race arrive à sa fin et la nôtre est en plein essor. Notre règne vient !
- Qui es-tu réellement ? répliqua calmement Rarokk. Tu n'es pas un Dragon, tu n'as rien de commun avec eux, ni sagesse, ni grandeur. Tout juste force et apparence... et encore."
Mryyk fit un geste et l'un des Dragons à côté de Rarokk lui tordit l'aile pour le faire taire.
"- Nous verrons bien... Au matin ton Nid sera dévasté, et les tiens agonisants.
- Pas si je peux l'empêcher !"
La nouvelle voix surgie de nulle part surprit tout le monde. Le Roi des Nains bondit de derrière un mur et fit son entrée sur la place.
"Je suis Darin III, Roi des Nains et je suis venu rétablir l'équilibre !"
Mryyk eut un mouvement de recul devant la détermination du Nain et la scène sembla se figer... mais rien ne se passant, il reprit ses esprits.
"- Le Roi des Nains, hein ? Patience, vieil homme... ton tour viendra ! Ne me reconnais-tu pas ?
- Vous êtes le Chaos.
- Oh, oui, sans doute, fit Mryyk avec une moue amusée, mais avant cela déjà nous nous sommes affrontés... Aurais-tu oublié ton vieil ennemi Mryyk en une seule année ?
- Le Roi des Trolls ! C'est impossible... Quelle magie a pu...
- Hum... la mienne, je crois, enfin il me semble."
Hasardil venait de déboucher sur la place et tous les regards convergèrent vers le nouveau venu.
"- Destiné ! Que l'on s'empare de lui ! rugit Mryyk
- Destiné... oui, c'était mon nom, merci Ô Mryyk, ma mémoire me revient maintenant.
- Cela suffit ! Notre cité n'est pas un moulin, s'écria Mryyk rouge de colère. Puis, s'adressant à ses Dragons :
- Fouillez la cité ! Ramenez-moi tout ce qui bouge, je ne veux plus d'autres rats sur mes terres !"
Quelques minutes plus tard, les Dragons revinrent avec Percevil qui se débattait tant et plus.
"Il tentait de fuir sur la route de l'est, Majesté".
Percevil fut déposé à côté des autres prisonniers. L'impressionnant Dragon Rarokk, le rutilant et fier Roi des Nains Darin III et le poussiéreux Hasardil... ou Destiné. Il avait suivi les derniers échanges mais avait pris les jambes à son cou quand le Nain, et son armure incrustée de joyaux, avait été capturé.
"- Qui es-tu encore ? cracha Mryyk.
- Un allié, Majesté, répondit Percevil. Je ne connais aucun de ces trois là ! Je suis venu vous servir."
Ce disant, il mit un genou à terre et s'inclina devant le Dragon. Il détestait s'abaisser devant cette créature, mais il détestait encore plus l'idée de perdre la vie.
Mryyk regardait l'humain agenouillé quand son attention fut attirée par un bout de papier qui tomba d'une de ses poches déchirées lorsqu'il se releva.
"- Qu'est-ce que cela ? Lis-le moi !
- Ce n'est rien, Majesté ! Un vulgaire papier trouvé sur le chemin, je...
- Lis-le !"
Blême, Percevil ramassa le mot et le lut à contrecoeur :
"Le sang du Destin mettra fin au Chaos"
"Un être seul rétablira l'équilibre entre l'Ordre et le Chaos" prononça alors le Roi des Nains en faisant un pas en avant.
"La fin du Chaos sonnera le glas des Dragons" articula Rarokk en langage commun.
"De la lumière et de l'ombre viendra l'Ordre" prononça Hasardil.
Le cri de Mryyk retentit dans le crépuscule :
"- La prophétie ! Tu es avec eux !!
- Non ! Non ! Jamais ! Croyez-moi ! C'est un malheureux hasard !"
Percevil sentait sa fin approcher. Il lui fallait agir, prouver à ce Dragon idiot qu'il n'avait rien à voir avec les trois autres. Prestement, il sortit sa dague et se dirigea vers la cible la plus proche. Il visa la gorge de Hasardil, mais la hache du Nain dévia sa lame et il lui entailla seulement le bras. Un sang épais jaillit aussitôt et Percevil se retrouva à nouveau à genoux, les mains sur les oreilles. La plainte de Mryyk emplissait l'air.
"NOOOOOON !"
Déjà la transformation commençait et les Dragons s'envolaient dans la panique générale pour mettre le plus de distance possible entre eux et la vague de lumière s'échappant du bras d'Hasardil. Mryyk se recroquevillait sur lui-même, Rarokk, Darin, Percevil et Hasardil le regardaient se tordre de douleur. Puis il n'y eut plus qu'un Troll inconscient et émacié à la place du Dragon. Tout autour d'eux, les Dragons en vol se retransformaient en Trolls et tombaient dans la cité.
Percevil regardait autour de lui comme s'il émergeait d'un profond sommeil. Il reconnut un Roi dans le guerrier Nain à côté de lui et lui tendit sa dague: "Mon bras est à votre service, Majesté !" Le Roi lui prit l'arme des mains et voulut frapper Percevil avec sa hache, mais Hasardil interrompit son geste.
"- Attendez... ce n'est plus le même homme."
Percevil fut alors assailli par les souvenirs de l'année écoulée et s'effondra dans un cri : "Qu'ai-je fait !"
La pluie de Trolls ayant pris fin, et nos quatre compagnons ayant fait connaissance, ils s'éloignèrent ensemble vers l'Est en laissant les Trolls inconscients derrière eux. Ils auraient pu s'en débarrasser une fois pour toutes, mais Hasardil s'y était opposé malgré les protestations du Roi des Nains.
La nuit tombant, il firent un feu et se restaurèrent en échangeant quelques mots. Percevil était plongé dans de sombres pensées et le Dragon ne parlait guère non plus. Puis Hasardil prit enfin la parole :
"- Il y a des choses que vous devez savoir avant de reprendre votre route... mais vous devrez garder cela pour vous, car personne sur cette terre ne connaît la vérité.
Je m'appelle Destiné, et je suis, officiellement, un mage itinérant.
Tout a commencé il y a fort longtemps, à la création du monde. Le Créateur fit la Lumière d'abord, puis l'Ombre. L'Ombre et la Lumière s'aperçurent qu'entremêlées elles pouvaient créer des formes. Tout n'était plus uni, le contraste et les courbes étaient nés. De tout temps la Lumière a côtoyé l'Ombre et bien vite les peuples qui ont habité la terre les ont adorées. Pour certains l'Ombre était plus grande que la Lumière. Tout est Un lorsque l'Ombre règne, rien n'est visible, aucun désordre dans la grande unification des ténèbres n'est possible. Tandis que la Lumière montre ce qui existe, une immense variété de choses diverses, un Chaos permanent. Pour d'autres, l'Ombre était la dissimulation, le mensonge, et ils adoraient la Lumière sous laquelle la Vérité était révélée. Ils avaient tous raison... L'Ombre et la Lumière ont toujours été liées. Alors ces peuples apprirent les arcanes de leurs Dieux respectifs et périrent tous les deux dans d'atroces guerres.
Une longue période s'écoula avant que le Créateur ne décidât que les choses pouvaient être autrement. Tout d'abord, il créa les Dragons. Pas les Dragons-Trolls, mais ceux comme notre ami Rarokk. Les Dragons n'étaient faits ni d'Ombre ni de Lumière, mais de Sagesse et de Vérité. Puis il créa les Elfes, les Nains, les Hommes et les autres races.
Les Elfes étaient des explorateurs et ils parcoururent la terre du Créateur pendant des millénaires pour reconstruire progressivement l'histoire du monde en secret à partir des quelques vestiges laissés par les deux peuples de la Première Ere. Tous les Elfes n'étaient pas identiques, certains se mirent en tête d'adorer l'Ombre et d'autres la Lumière. Lorsque les premiers troubles éclatèrent, un oracle des Dragons prédit le retour de l'Ombre et de la Lumière comme puissances contrôlées par des mains inappropriées. Le Chaos et l'Ordre seraient de nouveau dans la balance.
Il créa alors une prophétie afin de permettre aux générations futures d'agir lorsque le temps serait venu. Pour éviter qu'elle soit détruite, il la scinda en quatre morceaux qu'il donna aux Rois des Quatre Anciennes Races, les Dragons, les Elfes, les Nains et les Humains.
- Alors vous êtes... ", l'interrompit Rarokk les yeux brillants.
" - Pas tout à fait, répondit Destiné, je vais y venir.
Les années passèrent et la prophétie fut oubliée. Les Elfes de la Lumière et ceux de l'Ombre étaient plus puissants chaque année, accumulant secrètement leurs connaissances. Cependant, ils savaient tous que les autres races ne devaient jamais connaître l'existence de la Première Ere, car alors ils chercheraient aussi à contrôler l'Ordre et le Chaos, l'Ombre et la Lumière.
Puis vint un moment où les Elfes adorateurs de la Lumière se pensèrent plus forts que ceux de l'Ombre... et ils les éliminèrent... presque tous. La réplique des survivants fut terrible et une grande bataille s'en suivit, dans un lieu hors du Temps, construit par les Elfes eux-mêmes afin de ne pas se dévoiler aux autres races, même au sein du conflit. La Bataille Eternelle fait toujours rage, car la puissance acquise par les Elfes était presque sans limite.
Quelques Elfes de l'Ombre prirent conscience de leur erreur au bout de décennies de combat, mais quand ils voulurent quitter la Bataille Eternelle pour revenir sur la terre paradisiaque que le Créateur avait conçue, ils s'aperçurent que celui-ci avait refermé le passage et qu'ils ne pourraient rentrer sur la terre originelle qu'en prenant l'apparence des hommes et en perdant leur immortalité... Ce que nous fîmes. Je suis un de ceux qui sont revenus de la Bataille Eternelle. Les Elfes avaient été oubliés par les hommes et je parcourais le monde sous ma forme actuelle de mage itinérant. Si notre immortalité nous avait été enlevée, nos connaissances étaient intactes, et nous pouvions encore, dans une certaine mesure, faire usage de nos pouvoirs de l'Ombre et de la Lumière.
Il y a deux ans environ, je quittais le festival annuel de Pacifique lorsque je tombai par inadvertance sur une patrouille Troll. Ils me firent prisonnier avant que je ne puisse me défendre, me bâillonnèrent et me lièrent les mains, m'empêchant d'user de mes pouvoirs. Ils me ramenèrent à leur campement et m'enfermèrent. Je n'avais qu'une seule peur... celle qu'ils puissent lire les écrits présents dans ma charrette. En effet, en devenant un être humain, j'ai été soumis à toutes leurs imperfections... et quand je m'aperçus que je commençais à oublier certains éléments de mon passé, je me mis à rédiger mes mémoires, en pensant avec arrogance pouvoir toujours protéger leur contenu d'autres yeux que les miens.
Les Trolls furent lents, mais ils finirent par comprendre mes écrits et à en saisir la portée. Il y avait tout... l'histoire des Elfes, des récits de la Bataille Eternelle, et surtout... les plus puissants sorts que j'avais appris. Ils essayèrent aussitôt de les mettre en pratique, mais il leur manquait un élément essentiel que moi seul possédais : le sang d'un adorateur de l'Ombre."
Percevil et le Nain portèrent tous les deux la main à leur arme, mais Destiné les arrêta d'un geste en souriant : "L'Ombre n'est pas plus mauvaise que la Lumière, ce ne sont que les deux faces d'une même pièce, ne me jugez pas sur un mot dont vous ne connaissez pas toute la signification."
Les deux compagnons restaient sceptiques, mais ils se détendirent un peu et Destiné continua :
"Ils vinrent donc un matin pour faire couler mon sang et utiliser mes sorts. Je me débattis tant que je parvins à libérer une main et exécutai rapidement un glyphe qui me permettrait de m'échapper. Mon sort de téléportation m'emporta à plusieurs lieues de là, mais n'ayant pu le réaliser que d'une seule main, il manquait de précision et je me retrouvai au-dessus de la mer, pas très loin des côtes, dans la région de Vaguerre. Je paniquai et perdis connaissance dans l'eau sombre.
Quand je me réveillai, j'appris que j'avais été recueilli par une famille de pêcheurs. J'avais plusieurs coupures, dont certaines trop nettes pour avoir été faites par les rochers, mais je ne pensais plus aux Trolls... Mon séjour en mer m'avait rendu amnésique. Le pêcheur qui m'avait trouvé par hasard me rebaptisa Hasardil et je repris une vie d'errance... la suite vous la connaissez.
- Pas complètement, intervint Rarokk, quel est le sort que les Trolls ont utilisé ?
- Probablement... l'appel du Chaos sur Terre. Le Chaos s'est répandu avec le campement des Trolls pour épicentre. Ils étaient faibles et voulaient être forts. Dans leur esprit, les Dragons étaient invincibles... Ils ont donc été transformés en Dragons. Je pense que les Nains ont dû être touchés eux aussi. Ils ont dû changer de comportement, de noms, de fonction... Et certains Humains, si j'en crois l'attitude sombre de Percevil.
- Vous voulez dire... que c'était un enchantement ? Que ce n'était pas réellement moi qui ai... commis tous ces crimes ?" répondit l'intéressé d'une voix tremblante.
Percevil secoua la tête et reprit la parole :
- "Non, c'est trop facile ainsi. Je ne peux me pardonner, enchantement ou pas.
- Chaque homme contient une part d'Ombre et de Lumière, Percevil, répondit Destiné.
- Je... je n'aurai de cesse de réparer tout le mal que j'ai pu faire pendant cette maudite année."
Puis il se renferma dans ses pensées non sans s'être demandé si l'allusion de Destiné à une part d'Ombre en lui pouvait être considérée comme une insulte demandant réparation.
"- Les Trolls ne pourraient-ils pas recommencer ? dit Darin III. Même sans votre sang, ne pourraient-ils pas devenir adeptes de l'Ombre et utiliser le leur ?
- Non, pour être un adepte, il faut suivre un rituel très précis qu'heureusement je n'ai pas consigné par écrit, vous ne craignez plus rien."
Ils échangèrent encore quelques mots puis s'endormirent les uns contre les autres, blottis contre le flanc chaud du grand Dragon.
Au matin, chacun reprit sa route. L'est pour le Nain, qui alla retrouver son peuple et ses deux conseillers, le prêtre Benetor et son vieil ami Dutorak... Comment avait-il pu les confondre ? Le nord pour Percevil, qui voulait regagner Pacifique au plus vite pour commencer son chemin de pénitence; l'ouest pour Rarokk qui devait rassurer son Nid et réapprendre aux habitants de la terre à avoir confiance dans les Vrais Dragons; et le sud pour Destiné... qui disparut et que l'on ne revit jamais.
Epilogue :
"... Nous n'avons rien d'un lieu de villégiature, mais la vie est tout de même douce ici, en espérant vous voir bientôt dans notre demeure, votre vieil ami, Darin III, Roi des Nains"
Percevil reposa la missive en souriant. Les années avaient passé mais Darin III, Rarokk et lui avaient gardé le contact, et voilà que Darin lui proposait une longue retraite à ses côtés dans la forteresse naine. Il observa un moment son fils adoptif qui travaillait dans le jardin. Il se rendit compte alors que c'était un homme maintenant et non plus un enfant. Il avait mis six mois à le retrouver, enfant blond abandonné, au milieu des orphelins des bas quartiers de Pacifique, sans père à cause de lui. Beaucoup de temps s'était écoulé avant qu'il ne regagne sa confiance, et encore plus avant de pouvoir regarder l'enfant sans éprouver un fort sentiment de culpabilité. Ce soir, il lui raconterait toute l'histoire et le lendemain il partirait chez les Nains pour son dernier voyage, en lui laissant sa ferme. Le garçon serait certainement surpris d'apprendre qu'il descendait d'un des Premiers Rois... Le morceau de prophétie possédé par son père en était la preuve.
N.d.A.Fladnag | Apparence | ||
Maedhros | La cinquième forme de l'ordre | ||
Narwa Roquen | Changements | ||
Citadelle |
le 29-01-2009 à 17h50 | Ordre et chaos, Fladnag : commentaire archi en retard | |
Bon, maintenant que j’ai rattrapé mon retard de WA, j’attaque les concours ! Flad’, tu m’en veux si je reprends le fouet enflammé et la hache ? Mais y a plein de ptits trucs qui m’ont posé problème dans ton histoire. Aussi, je m’excuse par avance si mes remarques semblent désagréables. Je ne remets pas en cause tes capacités maintes fois démontrées mais je pense qu’il y a des choses à modifier/co... | ||
le 20-09-2008 à 20h10 | Une magnifique allégorie! | |
Tu écris peu mais lorsque tu écris, on regrette vivement que tu ne sois pas plus régulier dans ta production. Tu as imaginé là une histoire en spirale qui met en perspective jubilatoire le monde de JRR Tolkien de la plus belle des façons. Ton style est fluide et agréable, avec cette narration particulièrement bien adaptée au récit épique. D’abord, l’argument central est intelligent tant la co... | ||
le 13-09-2008 à 18h55 | Nébulosité brumatique ;o) | |
J'avoue que j'ai tendance a faire des choses obscures... parfois, mais ou tout s'éclaire (en principe) a la fin. J'aime les nouvelles ou la chute remet en cause toute l'histoire... ce n'était pas possible ici, ou tres peu, il m'a donc fallu éparpiller quelques indices dans le texte sur ce qu'allait devenir mes personnages. Toutes mes excuses pour la difficulté de lecture de mes textes, mais je le... | ||
le 13-09-2008 à 17h58 | J'ai lu | |
Le style est soutenu et l'ensemble bien écrit. En revanche le côté "nébuleux" (pardon je ne veux pas remettre en cause tes dons, loin de là) est je trouve un défaut (et je ne suis pas un modèle de clarté, je le précise pour ne pas avoir l'air désobligeant). Le lecteur que je suis s'essouffle un peu à force de revenir en arrière, c'est tout. Cela étant, l'histoire est originale et assez prenante... | ||
le 13-09-2008 à 17h22 | Non-commentaire | |
Plusieurs semaines que le Concours est paru et un seul commentaire, sur ce texte. Je ne critique pas puisque moi-même je n'ai rien commenté. J'ai commencé par vouloir lire ce texte tant attendu de Fladnag, qui nous a bien manqué pendant ce long silence! J'étais impatiente de le lire. Je ne saurais pas dire si c'est un manque de temps, ou de concentration, ou autre, mais je m'y suis reprise à 4 fo... | ||
le 28-08-2008 à 17h38 | Tourneboulante histoire... (attention spoiler!) | |
…où il ne faut pas perdre le nord ! J’aime beaucoup l’ambiance tolkienienne (évidemment…), et je trouve très intéressante l'idée de présenter l’Ombre et la Lumière non comme des ennemis mais comme des complémentaires. Le Chaos, rattaché à la Lumière, se trouve positivé, et surtout l’Ombre est réhabilitée, chose exceptionnelle en Fantasy ! Et preuve supplémentaire, s’il en était besoin, de l’extrê... |