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 Wa - exercice n°15 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 25 avril 2007 à 20:05:51
Allez, un petit exercice facile pour faire écrire ceux qui n’aiment pas les descriptions, flippent à l’idée d’un scénario et ne versifient que sous la torture – et encore !
Il s’agit simplement de décrire une scène de panique, dans le contexte que vous voulez – alors, c’est pas cadeau ?
Vous avez jusqu’au jeudi 10 mai. Amusez-vous bien !
Lad tanic, sad manic, bad canic...


  
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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-04-29 13:10:00 

 WA - Participation exercice n°15 ADétails
Une petite histoire normative.
Belle mécanique.


_____________

INFLEXIBLE



Bip....Bip....Bip..Bip..Bip.

Je cherche à tâtons ce foutu radio-réveil. Mon rêve se délite. J’ai beau le retenir, rien n’y fait, les visages se brouillent, le ciel bleu se dissipe, le paradis s’éloigne...Je ne veux pas me réveiller, en équilibre entre les deux mondes. L’obscurité de la chambre donne le change. Encore une demi-heure, ma marge de sécurité. Fixer les chiffres luminescents pour suspendre le temps. Si je me concentre bien, les secondes vont ralentir et ces trente minutes dureront une éternité. Je sais, vous allez me dire que je me mens. Vous avez raison. Je perds le fil et mes pensées me trahissent déjà, vagabondant dans l’écume du jour grisâtre qui franchit sans peine la dérisoire barrière des volets. Et les minutes ont galopé. Trois...cinq...dix ont perfidement profité de mon inattention pour rattraper le temps perdu.

Elle dort encore juste à côté. Comme chaque matin, je reste étonné par la magie de son corps, l’abandon de ses cheveux, épars sur l’oreiller. N’a-t-elle pas entendu la sonnerie ? Ses lèvres ne dessinent-elles pas un léger sourire ? Elle adore faire ça. Je m’approche tout doucement, une pensée câline caressant mon imagination. Mais je m’arrête bien vite, plus le temps. Plus le temps de rien. Je ne vais pas la réveiller, elle ne comprendrait pas. Ce soir, je la retrouverai. Mais ce soir est si loin. Je me lève sans bruit. Si elle savait !

Dans la lumière crue du néon, je dévisage un homme défait. Rasage. Je me coupe légèrement, le fil du rasoir est émoussé. Douche. Je choisis des vêtements confortables dans lesquels je me sentirai bien. Une cravate club? Oui, une cravate club. Un fil dépasse, il me faut le couper. Les aiguilles de l’horloge murale me narguent, je suis presque en retard. Plus le temps de préparer un café. Je sortirai le ventre vide. Mince, un lacet se casse entre mes doigts. Pas ces chaussures ce matin. Tout est silencieux. En saisissant ma sacoche, je pense soudain que des funérailles ne seraient pas plus calmes. Je tourne la clé et me retrouve dehors. La sécurité est maintenant derrière la porte. Une fine averse dégringole des lourds nuages gris qui plombent les perspectives. Je remonte le col de mon imperméable.

Je traverse l’avenue pour m’engager dans le parc endormi. La surface de l’eau dans le bassin circulaire est grêlée par les fines gouttes célestes. Aucune tension dans le sourire du buraliste qui ouvre son kiosque à journaux. Tout est habituel, ordinaire, tranquille. Il n’en est rien. Là-bas, dans le contre-jour, elle m’attend, silhouette sombre et immobile, sur le chemin conduisant à la sortie du jardin public. Je manque de trébucher. C’est la première fois qu’elle est aussi réelle, aussi consistante. Elle se protège sous un parapluie noir et lustré. Mon coeur bat plus vite. Il faut que j’avance. J’ai un bureau qui m’attend, des dossiers à traiter, des rendez-vous à honorer...Une vie banale et quotidienne à quoi se raccrocher. Je pense aussi à mon amour, resté lové au fond du lit, qui me sourit par delà le temps et l’espace. C’est mon phare dans la nuit. Je la retrouverai ce soir. Cet espoir réchauffe un peu le froid intérieur qui étreint mon coeur.

La panique gagne mes sens, atroce sensation d’être pris au piège. Un rat dans un labyrinthe. Un pas et un autre. Ne pas la regarder. Sans l’avoir jamais vue, je sais que c’est une femme d’une beauté inhumaine. J‘entre inexorablement dans sa sphère d’attraction quand un parfum lourd et opiacé flatte mes narines. Sous le banc, un chat observe la scène. Ses oreilles sont couchées, son cou rentré. Tout son corps est tendu, ramassé, la queue collée au sol, faiblement agitée.

Je suis saisi d’un tremblement nerveux incoercible. Un autre pas me porte à sa hauteur. A cet instant précis, je suis un rongeur devant son prédateur ophidien. Si elle tend son bras, elle me touche l’épaule. Si elle me touche, je meurs foudroyé. Mon coeur est au bord de l’arythmie. Ne pas plonger mes regards dans les siens ou je deviendrai alors son prisonnier. Bon sang, nous sommes au vingt-et-unième siècle, je suis un cadre supérieur formé dans une prestigieuse école d’administration, agnostique...je devrais donc résister. Hélas, vaine rébellion. Toutes mes certitudes sont balayées par une peur primitive et instinctive.

Puis je la dépasse Rien ne s’est produit. Elle n’a pas bougé. Une sensation de vide s’installe, accompagnée d’un claquement sec, comme une paire de ciseaux rageusement refermée. Je sors du parc. Vivant. Un mois de liberté! Une éternité! Je reprends mes esprits en attendant sagement au feu tricolore. A son signal, je m’engage sur le passage protégé quand une voix légèrement rauque appelle mon nom. Je me retourne vivement. Elle se dresse devant moi, habillée de noir. Son visage est un abîme de beauté ancestrale. Elle me sourit tendrement en me serrant doucement contre elle pour me déposer un chaste et léger baiser sur la bouche. Ses lèvres ont le goût de miel. Sa main sur ma nuque se fait insistante quand elle me murmure à l’oreille :

« Tu m’as oubliée. Vous m'avez tous oubliée. Mais ma mémoire est grande. Dis mon nom!»

Je suis changé en statue de sel. Le hurlement du klaxon et le bruit insupportable des freins à l’agonie m’obligent à tourner la tête. Une forme carrée et massive se précipite vers moi à une allure vertigineuse. Comme une mouche sur un pare-brise, je vois mon univers basculer en tous sens. Les feuilles de mes dossiers se dispersent en gerbe funéraire.

«Je me souviens...tu es...Inflexible! ».

Je n’ai plus mal.
Fondu au noir.

M

:diable:

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-05-01 17:33:44 

 WA - Participation exercice n°15 BDétails
Une deuxième petite histoire. Juste quelques éléments mis en perspective.

__________

La fleur dans la vallée.


Nous courons tous. Sans réfléchir. Mes poumons sont en feu mais l’instinct de survie compense la douleur. J’arrête et ils seront sur mes talons. Je tombe et mes chances de rallier une enclave sécurisée se réduisent. Se concentrer sur le dos de celui qui est juste devant. Maintenir le rythme. La cadence. Et courir. Je ne suis pas un grand sportif. Même pas un amateur. Toutefois, l’aiguillon de la peur agit comme un stimulant chimique. J’ai vu les images à la télévision. J’ai vu ce qu’ils peuvent faire. Ils sont proches. Ils progressent sûrement à l’abri de la tempête électromagnétique qui a paralysé tous nos réseaux d’information. Ils ont défoncé toutes nos voies de communication bien avant l’aube. Aucune route carrossable. Les propriétaires des 4X4 ont eu plus de chance ou sont morts en voulant franchir la foule qui grondait, une envie meurtrière au fond des yeux. Les cyclistes sont loin déjà.

Nous nous croyions à l’abri, loin de la ligne de front. Nous vivions dans une insouciance joyeuse malgré les scènes de guerre rapportées par les bulletins d’information. C’était loin de chez nous. Les images étaient si belles, en qualité numérique. Aussi propres et visuelles que dans Flashpoint, c’est dire la définition obtenue par notre technologie ! Ca donnait envie de se précipiter dans le plus proche bureau de recrutement. Enfin, c’est le concept qui plaisait, car tous nos combattants sont des professionnels payés pour tuer ou mourir. Qu’ils justifient leur solde. Oui, derrière nos barrières sophistiquées et nos drones de combat, sous la protection des anges géostationnaires et de nos Patriots de dernière génération, la guerre et ses horreurs étaient si loin !

Ce confort a disparu. Au milieu des autres je suis seul et impuissant. Que s’est-il passé ? Cela fait des heures que je cours. Ma montre ne serait pas d’accord avec cette affirmation et si je lève la tête, la course du soleil dans le ciel me donnerait tort également. Le point de côté a disparu. Toutes mes articulations sont douloureuses. Mes pieds ne sont qu’ampoules. Ma peau vaut plus que ça. Combien étions-nous dans la cité, cette fleur dans la vallée ? Trois cent mille citoyens, sans compter les sans-papiers et les chômeurs. Ceux-ci ne rentrent pas dans les statistiques officielles. C’était une capitale régionale de moyenne taille, sans importance particulière. Ceux qui sont restés sont morts à présent. Bon sang, je n’ai jamais oublié de faire un chèque pour les Téléthons et autres pays pauvres (toujours ça de déduit des impôts).

Devant moi, les fuyards quittent l’autoroute dévastée pour s’enfoncer dans les sous-bois, répondant à une consigne inconnue. Certains s’arrêtent, pliés en deux, les mains sur les genoux, tentant de reprendre leur souffle. Ils regardent vers la ville et leurs yeux s’écarquillent emplis d’une terreur indicible. Des doigts tremblants se tendent pour désigner un point derrière moi. Ils bredouillent des mots incompréhensibles et reprennent leur fuite, ne se souciant pas des branches basses qui leur cinglent le visage. Une ombre passe rapidement au-dessus de nous, occultant la lumière du matin. Un grand cri résonne dans le ciel, glaçant ceux qui l’entendent, les jetant au sol comme des pantins aux fils coupés. Je vois un militaire dans son treillis de camouflage qui pleure tel un enfant, ses mains encombrées d’une arme automatique dont il ne sait plus que faire. Je l’accoste brutalement, c’est avec mon argent qu’il est payé. Il doit aller me défendre, j’ai payé pour ça !

« Soldat, où est ton régiment, où sont les chars, où est l’aviation ? Où sont nos armées, nos généraux, nos forces spéciales ? Où sont-ils tous passés?»

Je le secoue comme un prunier. Il ne dit rien. Ses larmes délavent le maquillage noir et vert de ses joues. C’est pathétique. Je vais pour le laisser à son sort de trouillard quand il me répond.

« Le front a cédé en plusieurs endroits peu avant l’aube. Ils étaient partout. Nous avons résisté mais ils sont si différents de nous. La couverture aérienne est venue à notre rescousse : des F18, des F15, des Rafale, des Sukhoï 27 et beaucoup d’autres, des vagues entières.... Les Sidewinder, les Mica, les Sparrow, les Amraam ont saturé l’air. C’était magnifique et vain. Le ciel était en fleurs, accueillant ses nouveaux maîtres. Ensuite, mon unité a été rappelée en urgence vers l’arrière quand la nouvelle tête de pont a surgi près d’ici ! Nous n’avons pas eu l’ombre d’une chance. Que pouvons-nous contre leur magie ? »

Un autre cri strident déchire le ciel. Je contemple une dernière fois le parachutiste. Nous nous comprenons. C’est notre crépuscule. Nous ne nous reverrons plus. L’ombre plane là-haut. Je sais ce que je verrais si je lève la tête. Les Lingwilóke, leurs semblables aquatiques, ont dû livrer de formidables batailles sous-marines. Notre sort est scellé. La prophétie disait qu’il reviendrait à la fin du monde.

Je reprends ma course. J’ai perdu trop de temps à parler. La lisière est toute proche. Dans la profondeur des bois, nous sommes moins vulnérables. Encore quelques mètres, juste sauter par dessus ces arbustes. Je vais réussir quand de grandes griffes se referment sur moi, m’emportant dans l’azur. Dans le détachement sensoriel qui précède l’inconscience, je peux voir la ville qui se meurt. Ses plus hautes tours s’effondrent sans bruit. Malgré la distance, je distingue parfaitement de grandes silhouettes rougeoyantes qui manient de longs fouets de feu. Les Balrogs sont là.


M
:cool2:

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-05-09 17:33:04 

 Wa, ex n°15, participationDétails
Le marché de Gadouillac




C’est le samedi matin que se tient le marché hebdomadaire de Gadouillac, entre l’église et la mairie. Canards gras, fromages de brebis, fruits et légumes, voisinent avec les pots de miel et les bouteilles du vin rosé local, qui d’après les mauvaises langues concurrentes est d’autant plus savoureux que des glaçons en masquent totalement le goût.
Ce samedi matin du mois de juin, à 12 h 45, l’adjudant-chef Lecoeur fait son rapport au capitaine Rescoul, après que l’estafette bleue ait enfin regagné la gendarmerie.
« Ce matin à 10 h 18, mon capitaine, nous avons été alertés par le directeur du cirque Zinder en raison de l’évasion impromptue et inopinée d’un animal de l’espèce panthère et de sexe féminin. Selon vos instructions je me suis rendu, avec le brigadier Desplats, sur le marché de la commune, pour assurer la sécurité de la population, et secondairement donner la chasse à la fugueuse, entreprise pour laquelle nous avons préalablement réquisitionné le docteur Sanchez, vétérinaire de son état, qui entre nous soit dit, mon capitaine, avait passablement les castagnettes.
« C’est du Pagnol que tu me fais, Lecoeur !
- Ca je sais pas, mon capitaine. Mais le meilleur reste à venir ! Donc je disais que j’arrive au marché, je me gare devant l’église, et je prends le porte-voix.
« Mesdames et messieurs, je vous demande toute votre attention. Pour votre sécurité vous devez évacuer le marché immédiatement en gardant votre calme et sans courir. Il n’y a aucun danger dans l’immédiat. » C’est là que j’ai été interrompu par la mère Morisson, vous savez, la poissonnière.
« Oh couillon, et c’est toi qui les achètes, mes limandes ? Je me suis pas fadée cent cinquante bornes pour des prunes ! Et s’il y a pas de danger, pourquoi tu veux que je me carapate, con ? »
Comme de bien entendu, les deux vieilles pestes, Noémie Troufignou et Adèle Massepain, se sont mises à me couvrir de noms d’oiseaux... Je reprends donc mon porte-voix et j’en remets une couche, boudu, j’avais pas le choix. « Prenez-bien votre temps, mais venez pas vous plaindre si vous finissez en brochettes dans le ventre de la panthère qui s’est échappée du cirque ! Et elle a rien mangé depuis trois jours ! » Ca, c’était pas vrai, mon capitaine, mais elles m’avaient mis la ruque, après... Là quand même les gens se regardent, et en roumégant ils ramassent leurs paniers . C’est alors que, glissant sur une peau de banane jetée là par un individu non identifié – mais je parierais pour le fils Gadéac, graine de bandit, celui-là ! – je disais donc, une femme pousse un hurlement perçant en s’espatarant. Aussitôt, à l’autre bout du marché, donc devant la mairie, d’autres ménagères se mettent à crier, et en un tournemain, je sais pas ce qui leur a pris, c’est la panique ! Tout le monde se bouscule, les mères sortent les petits des poussettes qui restent au beau milieu, les gens se prennent les pieds dedans, se raccrochent aux étalages qui se renversent... Ca vole dans tous les sens, pêches, salades, foies gras – ah un bon foie aux pêches...- mais là, escagassés, les foies, et donc c’est tout pégueux par terre , mon capitaine, et donc ça tombe et ça s’emmêle et ça crie ! Et plus ça crie et plus ça tombe et plus ça s’emmêle ! Tu parles d’une mêlée, même au Stade ils font pas mieux !
- Et alors qu’est-ce que tu as fait ?
- J’ai appelé le docteur et l’ambulance, tout en criant aux autres de se calmer, mais âne qui fuit devient sourd, comme on dit, eh ! Alors je retourne vers le camion, où je trouve le vétérinaire tout pâle, nom de Dieu, sorti de force par des bonnes femmes qui voulaient se cacher dans le véhicule !D’habitude on a du mal à y faire monter les gens, là c’étaient eux qui ne voulaient plus descendre ! Boudu, quel pataquès ! Et en plus, quand ils ont entendu le pin-pon de l’ambulance ...
«Il y a des morts ! »
- C’est un massacre !
- Au secours !
- Bonne Mère, ayez pitié de nous ! »
Avec tout ce bruit, voilà que le curé sort de l’église, et voyant la porte ouverte, les gens s’y précipitent, le repoussent, et pour un peu ils le castagnent, et envahissent la nef... Et lui, au lieu d’être content d’avoir tant de monde en semaine, il leur court après pour les faire sortir ! Et eux, les voilà qui s’engouffrent dans l’escalier du clocher, et le premier arrivé sonne les cloches... Du coup ceux qui étaient chez eux descendent pour voir, rencontrent ceux qui courent, et sans demander pourquoi se mettent à courir aussi... J’en ai entendu qui criaient « c’est les extraterrestres ! » ou alors « c’est le sunnami ! ». A la fin je crois que tout le village courait, et je vous parie que la plupart ne savaient pas pourquoi...
Je vous la fais courte, mon capitaine. Sur place il y avait quelques blessés, pas grand chose, surtout des bleus et des bosses. Je me suis dit qu’il faudrait peut-être s’occuper de la bête parce que, eh, après tout, elle courait toujours ! C’est là que le Noël il est sorti de son cimetière...
- Nono, le simplet ?
- Ah ne n’appelez plus jamais comme ça, mon capitaine ! C’est un grand homme, le Nono, je vous le dis, un grand homme ! Il nous amène dans le cimetière, avec le collègue et le véto, et il nous montre la bête, endormie roulée en boule sous les cyprès, bien à l’ombre, tranquille... Boudiou, j’ en menais pas large, mais le père Sanchez claquait des dents en préparant sa seringue hippo... hippo... enfin la chose pour l’ensuquer, quoi, et il répétait « Madre de Dios... Madre de Dios... » Et Desplats qui se défile pour aller prévenir les gens du cirque ! Alors là le Noël – un grand homme, mon capitaine !- quand il voit le pistolet avec la seringue, il touche le bras du toubi et il lui dit :
« Laissez-moi faire, va. Les chats m’aiment bien, à moi. Après tout, c’est une grosse chatte... Il me reste des croquettes... »
J’ai pas eu le temps de le retenir que déjà il était à côté de la panthère, avec une corde derrière le dos et une gamelle de croquettes pour chat dans la main. Vous allez pas le croire, mais il l’a appelée doucement « Mimine... Mimine... » et la bête a ouvert un oeil, s’est étirée, et puis elle est venue lui manger la gamelle, dis ! Et elle s’est laissé passer la corde qu’il a attachée au cyprès ! Et il l’a caressée et elle l’a laissé faire ! Un grand homme, je vous dis ! »
L’adjudant-chef a presque la larme à l’oeil.
« Eh bé », commente le capitaine qui ne voit pas quoi dire d’autre, jusqu’à ce que le naturel revienne au galop.
« Ca s’arrose, Lecoeur ! Va donc chercher les glaçons, et amène les collègues... Il doit me rester un fond d’anisette...
- A vos ordres, chef ! »
L’obéissance et le respect de la hiérarchie sont, comme on le sait, les qualités premières qui font la valeur de notre gendarmerie...
Narwa Roquen,un petit panier sous le bras

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-05-10 16:33:51 

 commentaire Maedhros, ex n°15 ADétails
« Car je l’attends, ce soir, à Samarcande... » Carpe diem, pauvres mortels, car demain n’est jamais certain.
J’aime bien l’intuition du personnage, prescience tout à fait plausible malgré le banal du quotidien « des funérailles ne seraient pas plus calmes ». Puis à petites touches, le portrait de la Mort avec son cortège de symboles, la montre, la couleur noire, le chat, les ciseaux, le baiser... La panique avant, le calme après. C’est un peu conventionnel, mais c’est bien écrit.
Un petit détail « musical » : primitive et instinctive. Deux « ive ». Je préfèrerais primale et instinctive, ou mieux encore instinctive et primale ( bonjour Mr Gere !).
Et une question : pourquoi « un mois de liberté »? La Mort l’attend une fois par mois ? Un détail a dû m’échapper...
Narwa Roquen,qui carpe diem tous les jours

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-05-10 16:35:41 

 commentaire Maedhros, ex n°15 BDétails
Je préfère celle-ci et de loin. D’abord parce qu’on est plus proche de la définition de la panique selon Larousse : « terreur subite et violente de caractère collectif ». Même si le concept a été élargi, il me semble que l’effet de foule est essentiel. En effet, l’homme qui court est menacé aussi par ceux qui courent derrière lui. Le lecteur tremble avec lui, même si en fin de compte il n’apparaît pas très sympathique. Son portrait est affiné au fil des paragraphes, et le plus inquiétant n’est pas que ce personnage soit déshumanisé par la technologie et par l’argent, c’est qu’on lit en filigrane qu’il est à l’image de la société où il vit – et ça, ça colle au lecteur un malaise supplémentaire, où du coup le Balrog final fait figure de délivrance...
J’aime beaucoup cette histoire. C’est vraiment le prototype de la « nouvelle ». Une ambiance, un décor, une histoire, un personnage central en action, et derrière, tout un Monde, ceci en deux pages A4 chrono ! Chapeau bas !
Narwa Roquen,clap clap clap!

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-05-10 17:03:05 

 AtroposDétails
Pour le "mois de liberté" je n'ai pas de réponse très argumentée sauf à dire que, dans une version précédente, j'avais précisé que la rencontre avec ce noir personnage avait une régularité mensuelle. Puis, j'ai zappé cet élément et maintenu (à tort!) sa conséquence.

Pour la Mort, puisque c'est bien d'elle dont il s'agit, j'avais envie de rendre vie à la Parque noire et âgée (Atropos) dont le nom, en grec, signifie "Inflexible" (d'où le titre).

Les Parques étaient plus présentes dans la vie de l'homme à l'époque. Atropos coupait impitoyablement le fil qui mesure la durée de la vie de chaque mortel (d'où les ciseaux, les fils qui se cassent...).

M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-05-10 17:10:31 

 La fleur dans la vallée =Détails
= Lothengriol, la cité cachée par le Cercle de Montagnes, la cité de Turgon.

En sindarin, la ville prit le nom de Gondolin, mais elle en reçut bien d'autres, comme le rapporte le chef de la garde de la Voie Cachée dans Le Livre des Contes Perdus :

"On m'appelle Gondobar et Gondothlimbar, Ville de Pierre et Ville des Habitants de la Pierre ; Gondolin la Pierre de Chanson et Gwarestrin suis-je nommée, la Tour de Garde, Gar Thurion ou l'Endroit Secret, car je suis dissimulée aux yeux de Melko ; mais ceux qui m'aiment le mieux m'appellent Loth, car je suis comme une fleur, et même Lothengriol celle qui fleurit dans la vallée".


M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-05-10 17:45:16 

 Nothing to loseDétails
Que l'occitan est beau quand il rime avec fraîcheur et légèreté. Ce récit, c'est presqu'un "Gendarme à Gadouillac":

Je vois bien le brave Maréchal des logis-chef Cruchot rapporter cette savoureuse saynette à l'Adjudant Gerber. Il manque que le défilé final sur la place du village avec majorettes et fifres.

Tu croques les personnages avec un réel désir de les rendre attachants. Je ne sais pas si c'est du Pagnol (ça c'est chez moi!) mais cela y ressemble. En outre, l'objectif est atteint : la panique est bien là, mais gaussante et virevoltante, c'est la vie qui rôde tout autour et non l'ombre. Tu décris fidèlement cette joyeuseté propre à nos campagnes du sud où tout finit par un apéro (bonjour Patrick Chirac).

Il faut que je travaille à imaginer de telles histoires qui sont aussi légères qu'une bulle de savon dans un ciel d'été, mais si légère soit-elle, il y a un monde plein de couleurs qui vit à l'intérieur! Mes mondes à moi sont invariablement pertubés!

Juste une petite question : le verbe "ensuquer" est-il aussi usité du côté de Toulouse? Je pensais qu'il était plutôt courant en Provence.

M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-05-10 18:26:14 

 Eh oui!Détails
... à Toulouse aussi, quand on a bu trop de Pastis, on est un peu ensuqué...
Narwa Roquen,qui préfère le thé, chaud ou glacé

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-05-10 19:42:07 

 WA n°15, participationDétails
Je suis arrivée avec presque une heure d'avance. Assise sur un siège métallique, j'ai passé le temps en imaginant mon arrivée près de lui, la douceur de son étreinte, la lumière de son sourire. Pensée apaisante. Parasitée, pourtant, par un je-ne-sais-quoi plus sombre, une agitation infime, presque indétectable. Tout était clair, propre, rythmé, la grande baie vitrée avec vue sur un ciel azur, les couloirs en plexiglass derrière moi, les chignons impeccables et les jupes sombres sans un pli des hôtesses qui, à la porte d'embarquement, riaient en attendant l'heure d'ouverture. Leurs rires me semblaient lointains...
A 13h02, ils annoncent le début de l'embarquement. Je m'avance vers elles, tends à la jolie brune mon passeport et mon billet, et pénètre dans le couloir. Mes mains sont moites. Il doit faire un peu chaud, quoi de plus normal pour un début d'été? Je me sens incomplète sans mes bagages. Dépouillée. Je me surprends à déglutir difficilement. Eh bien, aurais-je peur? Accueillie, placée, installée, ceinturée. Nous y voilà. Les bruits environnants s'éloignent, je frotte l'humidité chaude de mes paumes sur les acoudoirs. Le magazine de la compagnie aérienne m'occupe moins d'une minute: il ne contient que des publicités pour des joaillers hors de prix, une photo de terrasse en tunisie, la sélection des livres du mois. Pensée positive: quand j'arriverai, j'embrasserai son cou. Si j'arrive. Comment ça, "si"? L'avion est le moyen de transport le plus sûr, je l'ai lu quelque part.
C'est long, avant le décollage. Mon voisin, un monsieur un peu grassouillet, l'air gentil, range son téléphone et soupire en s'enfonçant dans son siège. Il sourit. Pensée positive.
Ca y est, le manège débute: la voix du commandant de bord, vérouillage de la porte, température extérieure, durée du vol. "...vos bagages...", "...toute la durée du vol...", "Ladies and gentlemen...". Puis, le ballet des hôtesses. "...les issues de secours...", "...en cas de dépressurisation...", "...et respirez normalement.".
Pendant un quart de seconde, les lumières s'éteignent, puis tout se rallume. Un poids écrase mon estomac, juste un peu plus longtemps.
Ca se met à bouger.
Et là, soudain, ça ne va plus du tout. Cet énorme tas de féraille se déplace, et moi, je suis coincée dedans. Ca ne volera jamais! J'ai un haut-le-coeur sous la poussée de vitesse, et les choses empirent quand ça quitte le sol: je ne comprends plus, je m'agrippe au siège, je vais mourir! Pétrifiée dans le dossier confortable, je tétanise, paralysée, prisonnière de ma ceinture et de mon angoisse, alors qu'en moi, à l'intérieur, la machine s'affole complètement, incontrôlable. Je voudrais hurler, m'agiter, courir, m'enfuir, retrouver la terre! J'ai la tête lourde, ça tourne, j'ai chaud... Où est-on? L'avion tombe! Mes yeux voient bien que le sol s'éloigne lentement derrière le hublot, et ma raison, minuscule voix étouffée sous la trouille, essaie de me dire que tout est normal, que tout va bien, mais rien ne va, non, tout mon corps ressent une chute violente, mortelle, la Mort, là, tout de suite, la fin, le noir complet!
Je crois que l'hôtesse me touche l'épaule, mon voisin lui parle, il parle de moi, et moi je meurs, je me décompose, je glisse, je tombe! Le temps d'un éclair, je me vois de l'extérieur, depuis leur réalité, ridicule jeune fille aux yeux écarquillés, mais la peur me rattrappe, m'engouffre, m'avale. Mes entrailles bouillonnent et s'emmêlent, la sueur glisse sur mes tempes, puis sur mes joues brûlantes, le coeur va exploser sous la pression de la chute libre, je ne peux plus respirer! Adieu, mon amour, je t'aime! J'attends l'impact, qui ne vient pas, et la chute recommence, encore et encore, comme un cauchemar. L'avion bascule vers l'arrière, tout doucement puis de plus en plus vite, je suis à angle droit avec le sol, je suis à l'envers, je suis perdue, dans ma tête les gens crient, dans la réalité ils devraient, je ne comprends pas, aidez-moi! Je veux revenir parmi eux! "Thon ou bacon?" propose la très sereine hôtesse brune dans leur monde à eux, mais moi je suis en train de mourir, et c'est terriblement long, et ça n'en finit pas! La main glacée de l'autre hôtesse est dans la mienne, je lui broie les os en même temps que je dégouline de sueur entre ses doigts, ils veulent que je me lève, mais je vais tomber, rien ne tient plus debout, les yeux fermés pour ne pas voir la Mort je sens mes jambes cotonneuses se réduire à néant, aspirées par le vide, pulvérisées par le vertige. Ma bouche murmure "Maman...", je ne contrôle plus ni ma tête ni mon corps, je suis un animal en cage, une proie livrée à la fin imminente, je subis, je pleure.
Un frisson glacial me parcourt, des cuisses à la colonne et aux poignets, sitôt annulé par la bouffée de chaleur et la sueur qui redouble. Je suis épuisée, à bout de forces, je me sens partir, quitter le monde...

De l'eau fraîche sur mon front. Première sensation de l'enfer? "La voilà, elle se réveille.". Le médecin range son attirail. "Bienvenue à Paris, mademoiselle!", lance-t-il en souriant.
Sous moi, plus rien ne bouge, enfin.
La prochaine fois, je prendrai le train...

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-05-11 19:27:40 

 Commentaire Elemmirë, exercice n°15Détails
Tout à fait excellent ! L’ambiance est donnée dès les deux premières phrases, où on ressent déjà une certaine crispation. La progression de l’accès de panique est parfaitement suivie, avec de petites perles ça et là : « respirez normalement », « leur monde à eux », « une proie livrée à la fin imminente »... et tout le passage « la main glacée de l’autre hôtesse.. », deux longues phrases hachées lourdes d’émotion...
Tout le texte est extrêmement juste, avec en particulier ce décalage entre la peur envahissante, toute-puissante, la sensation de mort imminente et en même temps de durée infinie, et la vague perception d’une réalité extérieure à laquelle l’individu ne peut plus adhérer... C’est presque une dissociation psychotique...
Je me souviens avoir volé, dans les années 80, à bord d’un hélicoptère de type « Alouette », qui avait la particularité d’être presque totalement vitré. C’était comme si on était projeté dans le ciel. Au décollage (qui se fait en tournant, et non en ligne droite comme dans un avion), ma terreur était montée comme l’appareil et était devenue tellement intense que pendant quelques minutes d’éternité j’ai eu l’envie impérieuse de me lever, d’ouvrir la portière et de sauter dans le vide, pour que cette peur s’arrête... Ce fut une expérience terrible... et c’est fou le nombre de cimetières que j’ai comptés entre Toulouse et Rodez, je ne voyais plus rien d’autre...
En tout cas ton texte est très expressif, félicitations !
Narwa Roquen,clap clap clap!

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-05-11 20:08:25 

 CommentaireDétails
Je n'ai pas encore lu le A (eh oui je commence par la fin), mais celle-ci me plaît bien, et pourtant, c'est pas franchement le genre d'ambiance qui me "correspond". La guerre, la ville, l'argent, l'armée, eûrk ^^
Mais ça, ce n'est qu'une histoire de goût, et l'effet de foule est ressenti, le danger, la peur, ... Très bien! :)

Elemm', qui ne voulais rien lire avant d'avoir écrit le sien pour ne pas être influencée!

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-05-11 20:14:23 

 CommentaireDétails
C'est génial, ça, la panique qui ne nous met pas mal à l'aise, qui ne nous fait pas peur, la panique qui nous fait sourire! Ca sent bon le soleil et l'accent du Sud, on dirait une vieille comédie bien d'chez nous, avec des personnages caricaturaux mais tous sympathiques, des anti-héros avec une morale agréable. Et le gros chat, on avait presque envie de lui faire un câlin, nous aussi...
J'ai adoré!! :)

Elemm', espantée ^^

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z653z  Ecrire à z653z

2007-05-25 18:10:42 

 EnsuquerDétails
Ce verbe, je l'ai entendu des landes jusqu'à Toulon :)

Les nouvelles de Maedhros et Narwa sont superbes :)

z653z qui va finir par tout lire.

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z653z  Ecrire à z653z

2007-05-25 18:22:14 

 Je raconte ma vieDétails
Très bon texte.

Mais après avoir pris l'avion des dizaines de fois (toujours moins de deux heures de vol), j'y suis serein même si les premières fois, j'ai souvent été malade et gavé de cachets qui me faisait somnoler.
J'ai juste ressenti quelques instants de peur (surtout à bord de certains avions assez bruyants) mais à plusieurs milliers de mètres d'altitude, on se rend compte qu'on ne peut pas faire grand chose et on se laisse mener.

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-05-27 12:14:53 

 Moi aussi ^^Détails
Ben en fait, j'ai pris l'avion récemment pour aller à Paris, sans encombre pour ma part (c'est comme un grand manège, moi j'adore quand on traverse les nuages :)), mais ma meilleure amie l'a pris aussi quelques semaines avant, et elle m'a raconté qu'elle avait paniqué, avec la sensation que l'avion basculait en arrière sans arrêt. Bon elle n'a pas fini dans les pommes, mais je n'ai rien inventé en fait ^^

Elemm', pas imaginative pour de vrai :)

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-27 13:28:58 

 Exercice 15 : Elemmire => CommentaireDétails
Magistrale cette scène de panique ! Le crescendo est nickel, depuis l’ordre aseptisé de l’aéroport et la négation de la peur jusqu’à la perte de connaissance salvatrice. Tu fais appel aux cinq sens pour refléter la peur de façon réaliste, les impressions qu’elle donne, aussi bien physiologiquement que psychologiquement. Etant moi-même phobique, je reconnais bien cette voix qui murmure à notre oreille, cette voix qui n’est pas tout à fait nous mais pas non plus extérieure et qui dit « Est-ce vraiment normal ce bruit qu’a fait l’ascenseur ? Et la sonnette d’urgence, tu crois qu’elle fonctionne ? Il fait chaud ici, non ? Et on respire mal... ». Tu l’as parfaitement décrite. Le rythme est très bien lui aussi, avec ses phrases courtes et rapides qui rythment le souffle affolé de l’héroïne et les battements de son coeur. Bravo !

Est', qui s'y remet.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-27 15:31:47 

 Exercice 15 : Narwa Roquen => CommentaireDétails
Joli le style de l’adjudant chef ! Très pro et en même temps un rien familier, le côté formel du rapport s’estompant avec l’évolution de la panique dans le village. J’ai entendu chanter les cigales dans le dialogue de la poissonnière et je me le lis dans ma tête avé l’accent ! Les « deux vieilles pestes » ont des noms à habiter la dimension violette... J’aurais bien aimé voir les vieilles maisons de pierre, les rues avec leurs pavés disjoints, l’olivier noueux à côté de la fontaine, les petits nuages cotonneux dans le ciel indigo... OK, j’ai besoin de vacances !
Il y a plein de mots typiques que je ne connais pas mais que je devine d’après le contexte et qui sentent bon la lavande et le pain frotté d’ail !Excellent le sunnami ! très bonne aussi la fin ! L’ensemble de la description est précis et dynamique. Un sans faute. Ce texte est carrément rafraîchissant.

Est', dans le rythme.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-27 15:35:10 

 Exercice 15 : Maedhros => Commentaire texte ADétails
Le texte commence par la peinture de la grisaille quotidienne, semée de petits détails réalistes. Puis, il bascule dans le fantastique. Comme souvent, les clés manquantes nous laissent livrés à nos supputations. Est-ce la mort ? Si c’était le cas, le héros ne s’enfuirait-il pas ? Ou se raccroche-t-il à la réalité en niant le caractère tangible de l’apparition ? Pourquoi un mois de liberté ? Pourquoi « vous m’avez tous oubliée » ? Qui sont les autres ? Il me manque trop d’informations pour formuler des hypothèses. Bien vu, le coup du chat.

Est', un de plus.

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-06-27 17:29:43 

 Mais comment fais-je??Détails
Comment j'arrive encore à rater des textes alors que je consulte mon ordi deux fois par jour??

Bon, heureusement, Est' et ses retours en arrière me permettent de les rattrapper, ouf :)
Merci, Est'! ^^

Pour ma part, j'ai été surprise par cette panique là. Je dirais plutôt angoisse que panique, il me semble que le personnage conserve une certaine froideur presque jusqu'à la fin, je n'ai pas réussi à ressentir la peur-panique qui fait perdre le contrôle, exploser le coeur, ... MAis peut-être que ça tient à ma vision de la panique: Narwa l'a faite collective, moi je la voyais individuelle, peut-être que la panique des uns n'est pas celle des autres!

Sinon, dommage pour le mois de liberté, en effet, ça laisse un flou sans réponse. Mis à part le lien avec le thème, j'ai beaucoup aimé, cette annonce de mort inéluctable, comme ça, prise dans la banale réalité quotidienne... Impression de fil coupé avant la fin, quand la mort arrive comme ça, sans avertir, au milieu d'une vie...

Mais, euh, c'était un "A"? Où est la partie B??? Hé hé hé


Elemm', pas chiante ^^

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-29 17:28:03 

 Exercice 15 : Maedhros => Commentaire texte BDétails
Les scènes de débandade m’ont un peu rappelé La Guerre des mondes. J’ai apprécié la description du côté artificiel et lointain des médias, rendus indiscernables de la fiction. J’ai bien aimé aussi la mesquinerie du héros avec ses remarques pécuniaires et sa façon d’accoster le militaire en lui demandant des comptes. J’ai par contre trouvé le dialogue du militaire un peu artificiel. Les métaphores m’ont paru singulières dans la bouche d’un mec terrorisé, en état de choc. La fin est inattendue. Mention spéciale pour les Lingwilóke. Ca existe, ces animaux ? Ca ressemble à quoi ?

Est', hop hop hop !

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-06-29 19:50:51 

 Etymologie...Détails
A l'occasion de certaines recherches dans le monde magique de JRRT, je suis tombé sur ce terme, "lingwilóke", d'origine quenya (la langue des elfes Noldor) désignant un dragon aquatique.

C'est une de ces créatures qui surprend la compagnie de l'anneau devant la porte de la Moria.


M

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z653z  Ecrire à z653z

2007-07-03 15:34:39 

 Truc simple pour ne rien rater...Détails
... relire les messages les uns après les autres :
là je lis et je réponds au message 10488.
La fonction derniers messages aide aussi mais elle n'affiche que les 20 derniers (et c'est trop peu depuis que je joue à SL et quand vous postez plus vite que votre clavier).

a+

PS : je retiens l'expression : "Tourner sept fois ses mains au dessus du clavier."

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-07-05 17:13:40 

 Encore un mythe qui s'effondreDétails
Et moi qui t'imaginais, vaillant petit grille-pain chromé, avec un casque de spéléo, arpentant les vieilles pages une à une...
C'est quoi ça, SL ?

Est', spécialiste du clavardage mais archi en retard sur les critiques.

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z653z  Ecrire à z653z

2007-07-16 14:23:06 

 Google est ton ami...Détails
... mais c'est un "jeu" en ligne.
J'ai posté un avis (en fait c'est plus un mode d'emploi) dessus sur ciao.fr
Je suis sur deux forums dédiés (un qui dépend du site Jeuxonline et un autre plus petit).

Mon pseudo sur SL est Zig Clip.

a+

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-07-17 12:32:19 

 Ha, oui !!! *illumination brutale mais tardive*Détails
Chuis con, en plus je connais...
Tiens bah j'irai jeter un oeil sur ton avis histoire de ne pas me coucher idiote.

Est', chélonophile.

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z653z  Ecrire à z653z

2007-07-18 13:06:39 

 SL = Second LifeDétails
Je précise car ça n'était quand même pas très clair.

Pourquoi ta critique du Labyrinthe de Pan (et d'autres avis d'oeuvres fantastiques) n'est-elle (ne sont-elles) pas sur ce site Section librerie ?

a+

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-07-18 14:21:25 

 Tidou tidou...Détails
J'ai demandé à mon ami Google et il m'a répondu illico pour SL. J'ai d'habitude ce réflexe de lui demander mais là, avec une abréviation aussi courte, je m'étais dit qu'il donnerait x résultats incohérents, du genre Syndicat des Lémuriens ou Société Libérale ou Smilodon Lubrique...
Pour le deuxième point, euh... aucune idée. Je ne me souviens même plus de ma critique. Je vais vérifier pour voir si elle est suffisamment étoffée pour figurer en Librerie.

Bonne après-midi, cher ami.
Estellanara, SPTT.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-07-18 14:23:52 

 *se répond à elle-même avec entrain*Détails
J'avais juste mis un lien vers ma critique Ciao en fait. Est-ce pertinent que je duplique cela sur la Librerie ? Flad', toi qui est le maître des lieux, qu'en penses-tu ?

Est', toujours de la SPTT.

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Onirian  Ecrire à Onirian

2009-04-14 17:52:27 

 WA-Exercice 15 - Panique.Détails
L'idée est partie d'une scène de panique, mais la description ne porte pas vraiment dessus. Au temps pour les consignes.
Attention tout de même âme sensible s'abstenir, quelques mots pourraient heurter la sensibilité des plus jeunes.

--

Je suis une cicatrice.
Vous savez, ce morceau de chair boursoufflé, reconstruit par le temps, mais bancal. Si votre corps porte ce genre de stigmate, passez votre index dessus. Vous sentirez bien le doigt se poser sur votre peau, mais la sensation reste absente. Le contact est là, mais pas la caresse.

Je lève les yeux vers le Centre de Reprogrammation Chirurgicale, un immense bâtiment de verre, la fine fleur de la technologie mnémonique. "Le crime est une malformation du cerveau", c'est leur slogan. Une petite ablation et le loup devient agneau. La haine fait moins d'un centimètre cube. N'est-ce pas épatant ?
En tout cas, c'est efficace. La société existe depuis une vingtaine d'année. Criminalité divisée par deux la première année, et encore par deux la suivante, et ça, dix ans de suite, avant de se stabiliser à un niveau si bas que seuls les fous se laissent encore aller. En moins de deux décennies le crime à quasiment disparu. Le taux de rechute est proche du nul pour les crimes mineurs, et inexistant pour les homicides. A chaque malfrat sa petite zone. Quand on se fait attraper, on ne prend plus trois ans ferme, on perd juste quelque grammes et on est aussitôt relâché. Moins de trois jours et vous avez payé votre dette à la société. Efficacité avant tout. Et puis, qui préfère une prison à un centre commercial ?
Je crois que devrai être heureux. Avec l'ancienne législation, c'est la peine de mort qui m'attendait, pour au moins cinq motifs : tentative de sabotage du CRC, blasphème gouvernemental, appel à l'insurrection, vol d'armement, refus de me soumettre...
Peine capitale : huit ponctions et un peu plus de trois centimètres cubes, voila ma sentence, et je n'ai plus envie de lutter contre le gouvernement.
J'ai encore le souvenir, un peu vague, d'il y a trois jours ; l'exaltation d'avoir réussi à diffuser un message radio prônant la lutte ; la saveur de la peur quand ils m'ont attrapé ; la terreur pure quand ils m'ont amené devant ce bâtiment. Mais la différence est la même qu'entre une photo et une personne vivante. Je ne ressens plus rien. Ni peur, ni joie, ni tristesse, néant. Quoique... Si, un grand vide. Probablement comme les aveugles, quand on ne voit plus rien, on voit du noir.
Je suis une cicatrice.

Peut-être que si je vis quelque chose d'assez fort, je ressentirai un petit quelque chose, une preuve que je suis encore vivant.
Ma main se resserre sur la crosse de mon Desert Eagle amélioré. Les armes subsoniques tuent avec nettement plus d'efficacité, mais tous les Cops ont des brouilleurs. Non, contre cette antiquité, ils ne sauront rien faire. Plus personne ne sait gérer ce genre de vieillerie. Seul le chargeur est moderne. Un décompresseur de matière trafiqué pour générer des balles. J'ai cinq milles morts potentiels dans ma main. Et pas le moindre sentiment de puissance.
C'est la faille de leur système. Je suis techniquement inoffensif, je n'en veux à personne, pas même à ceux qui m'ont retaillé les idées. Ils n'ont même pas pris la peine de fouiller ma maison. L'arme est à moi, je l'ai achetée chez un receleur d'antiquité. Le chargeur vient d'une usine d'extraction de minerai et à été modifié par mes soins... Avant. J'ai également un brouilleur, le même modèle que les Cops, mais amplifié pour annuler jusqu'à vingt décharges simultanées.
Je repense à tous ces objets, comment je les ai obtenus, le travail méticuleux pour les transformer en merveilles. Je guette la pointe de fierté qui devrait normalement venir... en vain, une fois de plus.

La grande horloge holographique indique midi. Ils vont sortir comme tous les jours. Je vais les tuer. Eux, les employés de CRC, et le Baron aussi, dévoué président de la société qui à changé le monde. En d'autres temps, on aurait crié à la vengeance. Mais ce n'est pas le cas. Je ne leur en veux pas, je me souviens à peine qu'il faudrait que ce soit le cas.
La vérité, c'est que leurs vies ou leurs morts ne m'importent absolument pas, ils y ont veillé. Mais peut-être que les tuer eux plutôt que des inconnus déclenchera en moi... je ne sais pas... une espèce de satisfaction ?
J'aimai tellement la vie avant... Enfin, je crois.

Les deux grandes portes s'ouvrent. J'ai fait des simulations, pour en tuer un maximum, je dois attendre dix secondes après que le premier employé ait franchi la porte.

J'attends.

Maintenant.

Je lève mon arme, vise la tête du premier, et tire. Une détonation assourdissante, il s'effondre. Des morceaux de cervelle ont éclaboussés les blouses blanches de ses collègues. Je vois des yeux s'écarquiller, et d'autres rester ternes. Combien ont été reformatés ? Je tire à nouveau, sur le voisin de droite. La même détonation, une gerbe de sang, un mort de plus. Je cherche en moi le sentiment de culpabilité pour avoir tué des innocents, ou la jouissance de défier le système, ou l'horreur de ma folie, mais rien.
Troisième tir. Ils commencent à s'agiter. Des cris, des hurlements ils courent tous, dans tous les sens, certains se ruent dans ma direction, je les tue également. Voulaient-ils mourir ?
Les gardes sortent à leurs tours du bâtiment, me mettent en joue, activent leurs onduleurs, et... néant. Pas d'évanouissement, j'ai fait du bon boulot avec le brouilleur. Je cherche une pointe de satisfaction ? Peine perdue.
Je les tue à leur tour. Dois-je continuer ? C'est un échec sur toute la ligne. Je regarde ces pantins évoluer. Il y a ceux qui regardent la scène, qui ne sont pas concernés, ceux qui fuient. J'entends des "Oh mon dieu", des "Au secours", la place se vide, mais malgré les coups de feu, le flot régulier de blouses blanches sortant du bâtiment de verre ne tarit pas. Les rigueurs de l'habitude sans doute. Je croise un regard. Un homme, intrigué, il ne comprend pas pourquoi je fais ca. Est-ce qu'il n'a véritablement aucune peur ou est-ce moi qui ne suis plus capable de la lire ? Ce doit être lui, j'identifie facilement ceux qui ont peur.
J'aperçois finalement le Baron, facilement reconnaissable, c'est le seul qui est habillé en gris. Il est encore dans le building, debout sur quelque chose pour observer la scène. Je tire et le touche au bras, il tombe de son piédestal, je ne le vois plus.
J'hésite un instant, j'ai faim, forcément, il est midi. Est-ce que je continue, ou est-ce que je vais manger ? Sur ma langue le goût existe. Ce n'est ni bon ni mauvais, mais il y a un goût. Pile ou face. Je vise un autre employé, celui aux yeux interrogateurs, si je le touche, je poursuis le baron, sinon, je vais manger. Il meurt, je m'élance. Au loin, les sirènes de l'armée. Ils ne vont pas tarder. Etre dans leurs rangs signifie l'ablation gratuite et automatique de la zone de peur. Ils me maitriseront, c'est mathématique.
Et après ? La peine de mort n'existe plus, les prisons ont été démantelée, et j'ai déjà reçu la peine capitale. Je suis probablement le premier reformaté qui tue. Mes anciens camarades en seront fiers, je crois.
J'ai retrouvé le Baron. Il est devant moi. Je vois la peur sans ses yeux. Il transpire en se tenant le bras, salement amoché d'ailleurs. Je comprends pourquoi on à interdit la possession de ce genre d'arme.
Une idée : la torture. Est-ce que ca peut marcher ?
Je lui tire dans le pied, il hurle. Non, rien de plus. Que fait-il ? Une seringue. Il s'injecte quelque chose. Probablement des nanites. Mes derniers vols de documents en parlaient. S'ils disaient vrai, dans moins d'une minute l'hémorragie sera stoppée et dans un mois, il aura récupéré son pied.
- P..pp... pourquoi ? Comment ?
Il veut savoir pourquoi je fais ca. Je ne comprends pas sa question. Est-ce qu'il ne devrait pas plutôt me demander de l'épargner ? Je plonge dans mes souvenirs pour tenter de trouver une situation similaire, comment aurais-je réagi ? Personne ne m'a jamais tiré dans le pied, dommage.
- Je voulais ressentir quelque chose. Et il me semblait plus probable que ca fonctionne mieux si je tue des gens à qui je devrai en vouloir, ou des gens que je devrai aimer. Mes parents sont déjà morts, alors c'est vous que je tue. Mais ca ne marche pas.
Cette terreur qu'il semble ressentir... Est-ce qu'il joue la comédie ? Non, je ne crois pas. A quoi bon continuer, j'aurai du aller manger, ca ne fonctionne pas.
- Il... il y a une solution, tire toi dans la tête, tu ressentiras quelque chose !
Me tirer dans la tête. Oui, j'y ai pensé, évidement. Mais si ca ne marche pas, je serai mort avant d'avoir ressenti quelque chose à nouveau. Il s'y connait en ablation, c'est lui qui a inventé la méthode. Comment savoir s'il ment... Il faudrait que je puisse essayer avant.
Je dirige mon pistolet sur sa tête, j'attends trois secondes. Oui, il est vraiment paniqué, c'est donc que ça doit être efficace. Une nouvelle détonation. Les nanites ne pourront pas réparer ce genre de dégâts. Pour guérir d'une blessure à la tête, il faut une tête.
Je pose le canon sur ma tempe. Rien. J'appuis.

--
Onirian, pas de panique.

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