| ||
De : Onirian Page web : http://oneira.net Date : Mercredi 3 septembre 2008 à 14:59:13 | ||
Comme pour l'autre texte, j'ai remis ici le texte de l'exercice 4, avec corrections. Je dois avouer que j'ai une amitié particulière pour cette réponse, non pas que le texte soit meilleur que les autres, mais simplement pour ce qu'elle raconte. Bref, je vous laisse lire ;-) --- Wa 4 : Mon amour... Je n'ai jamais ressenti une telle douleur. Tu m'as enfermé, jeté comme une voleuse dans les cachots de mon propre palais. Et pourtant, quel est mon crime ? Te souviens-tu du temps de l'oppression ? Fille de marchand, je n'aspirais qu'à une vie simple... simple, mais libre. Hélas, les soldats de l'empereur sont venus, et tout a changé. Je avais qu'une seule voie, me battre. Vivre sous le joug d'un tyran ou même me laisser simplement tuer m’ont toujours été impossibles. Alors j'ai pris les armes, et le village m'a suivit. Et contre toute attente, nous avons gagné... Tu te tenais déjà à mes côtés... Mais l'empereur n'allait pas en rester là après un tel affront. Il a envoyé son Grand Bataillon. Là encore, je me suis battue, tous les villages du sud à mes cotés. Tous ces gens... mais surtout toi, mon amour. Le sang a coulé, c'est vrai, mais la victoire nous a sourit. Et puis est venue la Première Armée, les guerriers d'élites, le fléau de l'empereur. Mais c'est le pays tout entier qui m'a portée, autour d'une idée simple et dérisoire, un espoir invraisemblable, "nous pouvions gagner". Et nous l'avons fait. Le pays tout entier m'a couronné, puis m'a donné le titre d'impératrice, et certains m'ont même surnommé Déesse. Mais ce lâche d'empereur à fuit. Je l'ai pourchassé à travers les sept continents, que j'ai tous libérés, sauf le dernier. Mais aujourd'hui, à l'heure du sacre ultime, tu as stoppé mon bras de justice. Et je suis ici, dans ce cachot qui a jadis servi à asservir les nôtres, puis que j'ai utilisé pour punir les traitres... Tu me parles de morts, de famines... Tu m'accuses de ce dont tu accusais jadis l'empereur. Je viens moi aussi du peuple, l'aurais-tu oublié ? Je n'ai jamais refusé la peine, j'ai combattu en première ligne, toujours, m'exposant plus que les autres, leur montrant la voie. La guerre tue mon amour, tu ne le savais donc pas ? Pourquoi me trahir ? Je t'aimais tellement... L'empereur était profondément mauvais. Alors je l'ai chassé, et j'ai pris sa place. Tu me soutenais sans la moindre réserve jadis. Pourquoi considères-tu notre croisade pour un monde meilleur comme un crime impardonnable désormais ? Je n’ai jamais eu confiance qu’en toi. Et aujourd'hui, tu me tues. Est-ce le goût du pouvoir qui te corrompt où m'as-tu trompé, depuis le départ ? Les murs ne sont pas faits pour moi mon amour, jamais. Toi plus que quiconque devrais le savoir. Je sortirai ou mourrai en essayant. Je n'ai pas tué un tyran pour en voir un autre régner. Je te tuerai, mon amour. Cela me brisera, mais je te jure que je ne tremblerai pas... mon amour. Je t'aime. --- Wa 5 : Réponse. Je suis désormais Empereur. Je suis désolé pour toi, mais tes victoires sont aujourd'hui devenues les miennes. Je ne dis pas qu'il a été facile de te faire enfermer, un restant de culpabilité me tiraille, mais ce sentiment n'a pas sa place chez un dirigeant et je finirai par l'étouffer complètement. Je vais toutefois t'accorder une réponse. Goût du pouvoir où tromperie depuis le départ ? Ni l'un ni l'autre et les deux à la fois. Mes débuts étaient sincères, tout comme mon amour pour toi. Mais au fur et à mesure que la guerre avançait, j'ai compris qu'à l'heure de la fin, il me faudrait agir. La place d'impératrice n'est pas pour toi. J'ai vu les morts que tu as laissés dans ton sillage, et pour chacun d'entre eux, je n'ai cessé de me demander "pourquoi ?". Pourquoi doivent-t-ils tous mourir ainsi ? Où est l'erreur, la faille, l'échec ? Et petit à petit j'ai fini par comprendre. Un peuple n'est tout simplement pas fait pour être libre. Imagine un instant que tu ais perdu la toute première bataille. De nombreux villageois seraient morts. Admettons même qu'aucun n'ait survécu. Combien de vies perdues ? Quelques centaines tout au plus. Mais tu as gagné, encore et encore, et chaque victoire a apporté son cortège de cadavres... J'ai vu beaucoup trop de regard sans vie. J'ai contemplé les charniers que tu appelais victoire. Ce n'est pas trois cents corps inertes qu'il a fallu bruler, ni même trois milles, mais dix fois, cents fois plus. Combien de villages l'empereur aurait-il pu massacrer avant de tuer autant que toi ? Toute sa vie n'y aurait pas suffit. Tu prétends qu'il était mauvais ? Je comprends maintenant qu'il faisait régner un ordre nécessaire. J'irai même plus loin encore, en affirmant qu'il a eu raison d'essayer de raser notre village, parce que s'il avait réussi, des dizaines de milliers d'hommes et de femmes vivraient encore. Que promets-tu comme avenir à ton peuple ? La liberté ? Non... L'idée est séduisante j'en conviens, mais en réalité, c'est le chaos que tu leur offres. Si les gens n'ont plus d'empereur pour focaliser leur haine, c'est leurs voisins qu'ils vont détester, et une nouvelle guerre va jaillir des cendres de ce monde que tu as déjà suffisamment dévasté. Pour le bien de la majorité, je serai l'empereur que l'on déteste et que l'on craint. Le peuple ne comprendra jamais la justesse de ma vision, car je ne lui montrerai que l'injustice de mes actes, mais c'est là toute la grandeur de mon sacrifice et la tristesse de mon nouveau rang. -- Onirian, qui joue avec les points de vue. Ce message a été lu 6634 fois | ||
Réponses à ce message : |
3 Exercice 5 : Onirian => Commentaire - Estellanara (Ven 3 oct 2008 à 16:36) 3 Les deux réponses sont très ... - z653z (Ven 12 sep 2008 à 14:44) 3 Commentaires Onirian, WA n°5 - Narwa Roquen (Jeu 4 sep 2008 à 16:14) |