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De : Narwa Roquen Date : Lundi 26 janvier 2009 à 23:25:52 | ||
Quelle merveille de poésie que ce long texte construit sur plusieurs dimensions, comme des matriochka savamment emboîtées... Tu arrives à rendre poétiques des choses épouvantables, et d’un drame horrible tu fais une rêverie mélancolique. C’est un récit tout en brumes argentées, une aquarelle d’une infinie délicatesse où l’émotion est à la fois pudique et innocente ; il y a de la magie là dedans... La fin tombe comme un couperet, coup de lumière crue qui brise le rêve, souffle court, frisson d’horreur... Mais tu nous as tellement bien bercés auparavant qu’on arrive à accepter l’inacceptable. C’est alors qu’il faut absolument relire le texte, depuis le début, parce qu’avec un autre éclairage on lit un texte totalement différent, encore plus beau, encore plus fort, et on peut prendre le temps d’admirer la maîtrise du non-dit, du double sens, de la confusion dans laquelle tu nous gardes, entre rêve et réalité, entre vie et mort... Alors, oui, effectivement, c’est un texte difficile pour un enfant, non seulement au niveau du vocabulaire (réminiscences mémorielles, signaux subliminaux...), mais aussi du fait même de son extrême subtilité. Pas insurmontable, mais difficile. Pour moi il s’agit bien d’un conte (et même de deux en un), qui témoigne que l’amour est plus fort que la mort, et c’est ce qui le rend non seulement tolérable, mais réconfortant. Il est comme les Sombrals de Harry Potter, accessible seulement à ceux qui ont côtoyé la mort, mais pour ceux-là il peut être secourable. J’aime beaucoup la description du petit bois, et surtout le passage sur les fées dans la neige. Les émotions du petit garçon sont rendues avec beaucoup de justesse, et à la deuxième lecture c’est franchement troublant. Le titre me gêne un peu. Il est juste, mais ce mot est un peu trop matériel pour un texte aux limites volontairement floues. Je suis sûre que tu peux faire mieux. Quelques petites fautes de frappe : « La justice (ne) semble n’avoir pas cours... » - « ma mère poursuivait son récit » : étrange, cet imparfait isolé dans un texte au présent - « un hérisson... un lapin..., et à quelques écureuils... » - « Ses yeux se sont étaient emplis de larmes...) - « Léo n’a jamais parlé à ces... amis... » : j’aurais dit « ses », mais pourquoi pas - « dans les vallées et les campagnes, pourchassées..., les fées... » - « elle l’est là, à quelques pas à peine... » - La fée n’est plus aussi puissante qu’elle le fut », sans ^. Merci pour ce moment de pur bonheur, fait de sourires, de larmes et de rêve – comme la vie. Narwa Roquen,sous le charme... Ce message a été lu 6808 fois | ||