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 WA-Exercice 12 - Un monstre. Voir la page du message Afficher le message parent
De : Onirian  Ecrire à Onirian
Page web : http://oneira.net
Date : Mardi 3 mars 2009 à 18:26:21
Nouvelle participation. Une fois n'est pas coutume, je quitte l'univers de la fantasy pour quelque chose de plus contemporain, même si ce n'est que suggéré.

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Je m'éveillais en sursaut... J'avais soif, terriblement soif, mais rien à boire... pour l'instant.
La douleur intolérable de ces trois derniers jours avait fait place à une sensation de bien-être étrange et me semblait totalement décalée, vu le contexte.
Allongé dans ce lit, les yeux ouverts et conscient de mon environnement comme jamais, je rechignais pourtant à me lever, parce qu'il me faudrait l'affronter, lui, le monstre, la créature, l'animal, la bête... Une fois debout, il me faudrait aller le voir, l'observer, le comprendre... Cela me terrifiait. Il ne me serait plus possible de dormir, je le savais. Mes cauchemars dorénavant seraient réels. Aurais-je la force ?

Je fini pourtant par me lever. Combien de temps cela m'avait-il pris ? Une heure ? Dix ? Qu'importe, le temps n'avait plus d'importance, la créature serait au rendez-vous. Je fit un détour par la cuisine pour prendre un couteau, précaution dérisoire s'il en est, mais on ne se débarrasse pas comme cela de ses vieux réflexes. Une arme si primitive ne saurait venir à bout d'un tel monstre, je ne le savais que trop bien, mais sentir le manche sous mes doigts me rassurerait.
J'inspirais un grand coup et fut surpris du nombre d'odeurs impressionnantes qui se bousculèrent à mes narines. Cependant, celle qui dominait toute les autres restait celle du monstre... Il était temps.

Je m'arrêtais sur le pas de la porte un instant, serrais les poings, puis, deux enjambées plus tard, commençais le face à face. Il était là, démon des âges inférieurs, prédateur sournois. Il était immobile. Le premier choc passé, je savais désormais qu'il ne partirait pas avant que j'ai fini mon examen. Dans la pénombre, on aurait pu croire qu'il s'agissait d'un homme, mais je ne savais que trop bien qu'il n'en était rien. Ce qui me marqua en premier, je crois, ce sont ses yeux. Deux pupilles fendues, telles celles d'un tigre enragé, chacune encadrées d'un iris ambré, tirant nettement vers le rouge. Un regard d'une telle intensité... l'on pourrait s'y perdre. Je me ressaisissais, bien décidé à ne pas me laisser intimider.
Une crinière hirsute et noire comme le jais encadrait un visage animal. Aussi proche d'un homme qu'une statue grecque peut l'être, le faciès de la bête dégageait pourtant une impression de malaise indéfinissable. Le grain de la peau, d'une finesse inconcevable ne comportait aucune imperfection. Voir des sourcils sortir de cette masse si régulière était presque une insulte. Ces derniers, noirs, soyeux et malsains ne semblaient présents que pour mieux souligner le regard animal de cet être au teint blafard. Je suivais des yeux l'arête de son nez, fin, aquilin. Ses narines tressautaient régulièrement, presque animées d'une vie propre. Elles cherchaient probablement une explication à toutes ces odeurs qui hier encore n'existaient pas.
Hier...
Un rictus déformât le visage de la créature, dévoilant un croc effilé, probablement plus aiguisé que la lame que je tenais dans la main. Je m'y attardais. Voyant cela, le monstre ne se fit pas prier, et ouvrit grand sa gueule, dévoilant deux rangées de ces pics d'un blanc immaculé. J'en frémis. Ces dents là n'étaient pas conçues pour manger, mais pour tuer. D'un mouvement brusque la créature fit mine de me sauter dessus, je restais immobile après cet assaut. Que pouvait-elle me faire après tout, me tuer ? J'eu un sourire mauvais. Je regardais mes mains et jetais au loin mon couteau, inutile objet. Ses mains justement... probablement la partie la plus humaine de ce corps hideux de beauté. Longues, fines, régulières... parfaites. J'avais toujours rêvé d'avoir des mains telles que celles-ci.
Encore la soif, et toujours rien à boire. Pensée incongrue alors que je procédais à mon examen.
- Parle, dis-je dans un murmure que j'aurai voulu plus assuré.
- Tu veux entendre ma voix ? Alors écoute tout ton saoul. Tu as soif n'est-ce pas ? Dis-moi, combien de temps tiendras-tu, humain ?
Le seul mot qui me vint à l'esprit est "hypnotisant". Cette voix... Ces inflexions me rappelaient les miennes, mais contenaient en plus une volupté et une dangerosité maitrisée à la fois effrayante et fascinante. Son appel à ma soif me tordit le ventre.
Il restait pourtant une chose à regarder. Un endroit que j'avais soigneusement évité de contempler pendant mon auscultation. Là, juste à la base du cou. Une cicatrice luisante, en forme de croissant de lune, bien loin des deux petits points que l'on voit dans les films de vampire. J'approchais mes doigts, et la touchais, sans que la bête ne bronche. Sa peau était froide. Nuls battements de coeur ne pourraient plus jamais réchauffer ce corps.
La bête sourit à nouveau. La soif se faisait trop pressante. Je frappais la créature de toutes mes forces, ultime tentative d'humanité. Le miroir se brisa en un million d'éclat sans pour autant pouvoir me blesser.

Et je parti chasser.

--
Onirian, au crépuscule.


  
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Réponses à ce message :
3 Très bien rédigé... - z653z (Lun 16 mar 2009 à 15:17)
3 Commentaire Onirian, exercice n°12 - Narwa Roquen (Mar 3 mar 2009 à 22:01)
       4 Reflets. - Onirian (Mer 4 mar 2009 à 10:16)


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