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 Commentaire Onirian, exercice n°16 Voir la page du message Afficher le message parent
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Samedi 16 mai 2009 à 23:27:21
Un conseil pour tous les Faëriens : ne commencez jamais un texte d’Onirian si vous n’avez que 10 minutes devant vous, sinon vous serez en retard à votre rendez-vous ! C’est la 2° fois que je me fais avoir, grrrr...
Le texte est prenant. Tu as respecté la consigne, au détail près que le héros, à la fin de la journée, n’est pas plus riche qu’avant : mais, habile, tu joues sur le sens du mot auquel tu donnes une connotation morale.
Tu as même relevé le défi que je t’avais lancé, d’écrire une histoire complète et structurée, et je t’en félicite.
Ton titre se justifie pleinement, mais je le trouve un peu plat pour ce texte. Ensuite l’histoire chemine tel un promeneur désoeuvré, à l’image du héros qui ne sait pas où il va, mais que le destin entraîne. Il y a de fort jolies choses :
- le paragraphe sur les traders
- la manière de présenter les accessoires dans sa poche
- le coup de la ficelle, excellent !
- la manière dont le récit bascule dans le fantastique, avec un naturel désarmant !

Après, il y a quelques points qui soulèvent des questions :
- une expulsion de nos jours ne se fait pas si vite. Il faut entre deux et trois ans, par la voie légale.
- Le couteau « pour un tout petit centimètre, la lame était plus grande que ma paume » : un centimètre... d’épaisseur ? Et tu ne dis pas pourquoi le couteau a autant de valeur. Un aller simple pour une destination lointaine, au mois de mars, ça vaut quoi ? 500 ? 600 euros ? C’est beaucoup pour un couteau .
- Cinq cent mètres pour une ruelle ! C’est une avenue ! Cinquante , je veux bien.
- Le pas d’un indigent : indigent veut dire pauvre. Invalide ?
- Je me retournai vivement : oui s’il a suivi du regard l’employé qui sortait.
- Votre grand-père était un homme avisé vous savez : le « vous savez » ne sert à rien.
- Tabasser est un peu familier, dans le contexte
- Les cordes qui serviraient aux pendus : certes. Encore que les pendus ne s’en servent pas ; « aux pendaisons » serait plus juste.
- « ... racheté votre âme future, au prix de la sienne immédiate » : on comprend, mais ça accroche.
- Je sentais que chaque parole était vraie : Pourquoi ? Comment peut-il en être persuadé, alors que c’est le Diable ? Tu demandes au lecteur de te croire sur parole. Statistiquement, ça ne marche pas à tous les coups. Dans le genre « dialogue avec le Diable », tu devrais relire l’excellent texte de Maedhros « Redimere », WA n° 27, sur le thème du mensonge. De même, ton idée pour sortir ton héros de l’embarras est intéressante, mais j’ai du mal à adhérer. Si j’ai bien compris, il s’agit d’un marché de dupe, et les hommes ne gagnent en échange de leur âme que l’autosuggestion qui leur permet de réussir. C’est cohérent, mais c’est aussi en contradiction avec la sincérité que tu prêtes au Diable. Par ailleurs je trouve que sa phrase finale ressemble à une bénédiction !
- A l’âge de mes cinq ans : à l’âge de cinq ans, quand j’avais cinq ans, l’année de mes cinq ans...

Tu as le droit de me détester. Mais je te préviens que je continuerai à éplucher tous tes textes, parce que tu as suffisamment de talent pour t’améliorer sans cesse.

Reparlons d’orthographe. Je vais procéder en tirs groupés, sinon le commentaire sera plus long que le texte !
- Mille est invariable ; cent n’est au pluriel que si rien ne le suit ( deux cents euro, deux cent deux euro)
- Aucun verbe ( à part les participes passés) n’a de terminaison en i : c’est s ou t : m’envahit, je sentis, je sortis, elle repartit, je le suivis, il repartit, je garantis, j’accomplis, il resurgit ( les deux orthographes existent, avec un s ou deux), il reprit...
- Expressions : c’est ma faute ( sans « de », mettre en gage ( sans s), une à une, mon for intérieur, être en train de ; un crack, c’est un cheval gagnant ou un génie, les mensonges, c’est des craques
- Le passé simple ( action brève), à la 1° personne, c’est –ai ; l’imparfait c’est –ais (action durable, état) ; ex : je posai la main, je traçai rapidement, je commençai à marcher, je prononçai
- Problèmes de pluriel : une boîte d’allumettes, pas un rond : s’il n’y en a pas, il n’y a pas de s non plus..., une parure de diamants, ceux qui sont assez forts ou assez fous
- Le futur et le conditionnel... J’aurais dû, c’est un conditionnel, comme je repartirais de zéro, parce que le futur relatif au passé prend le masque du conditionnel ( je sais, c’est pas simple)
- Autres problèmes de temps : « je crois qu’il était temps », « c’est curieux cette résurgence » « avec un sourire... qu’il vous ferait oublier... que vous êtes.. », « ...ont écouté ce discours », « y ont cru », « mon grand-père est mort » « ...lui regarde et s’amuse ». Par contre « le fleuret est une arme », ça, c’est juste, ce n’est pas lié au temps de l’histoire.
- Evidemment
- Martèlement
- Bourg’ se lit « bour » ou « bourgue » . Ce que tu veux dire, c’est « bourge »
- S’alluma une cigarette : alluma sa cigarette
- Un croche-pied d’un acolyte : le croche-pied d’un acolyte
- Presque instantanément, et 4 lignes plus bas : presque indépendamment
- Et j’ai laissé de côté les « où » et les ^ sur côté, plaît, âge, les ces/ses...


Essaie encore, tu vas y arriver... Moi en tout cas, je ne te lâche pas !
Narwa Roquen,un vrai bouledogue par moments!


  
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Réponses à ce message :
Onirian  Ecrire à Onirian

2009-05-18 11:14:00 

 Le Diable est dans les détails.Détails
Bon, pour l'ortho, je me ferai une scéance comparée de relecture de mon texte avec les points que tu as soulignés (ou je me trouverai un correcteur ;-p)

Pour les autres remarques :
- Pour le titre : j'approuve. Il ne me plaisait qu'a moitié. J'avais "Fatum" à la base, mais ce ne me convenait pas non plus. Je trouverai plus fin pour le suivant ;-)

Pour les incohérences, bon ben... oué, c'est incohérent, et pour le coup, je suis vraiment passé à coté.
Le centimetre du couteau fait référence à une loi (je ne sais pas si elle existe vraiment ou n'est qu'un usage), mais pour ce que j'en sais, quand tu as un couteau sur toi, tu le place sur ta paume et s'il ne dépasse pas, il n'est pas considéré comme une "arme". Le centimètre fait d'ailleurs référence à mon propre couteau, toujours planqué dans le fond de ma poche et qui a une lame un centimètre trop grande ^_^.
Je n'explique pas sa valeur, c'est effectivement un oubli. Mais c'est un couteau de très grande valeur offert par Mr Diable Himself au grand-père.
Indigent => Problème de vocabulaire de ma part, je retiendrai. Invalide est effectivement ce que je voulais signifier.
"- « ... racheté votre âme future, au prix de la sienne immédiate » : on comprend, mais ça accroche. " ==> J'ai beaucoup cherché une meilleure formulation mais sans trouver, si tu as quelque chose à me proposer, ca m'interesse.

"- Je sentais que chaque parole était vraie : Pourquoi ?" ==> Je n'ai pas donné de raison parce qu'il n'y en a aucune de rationnelle. Simplement le personnage en est intimement convaincu, une Certitude, avec un C majuscule (il a d'autant plus raison qu'effectivement, le Diable ne ment pas).

"Si j’ai bien compris, il s’agit d’un marché de dupe, et les hommes ne gagnent en échange de leur âme que l’autosuggestion qui leur permet de réussir."
==> Pas exactement. Disons que le Diable offre que des choses qu'un homme pourrait obtenir seul, à force de volonté. (Le cas de la naissance est un peu plus vicieux mais dans un monde ou le Diable vient dialoguer avec toi, il y a éventuellement d'autres interlocuteurs mystiques qui auraient probablement pu offrir la même chose).
L'astuce c'est que ces choses, le Diable les donnes sans que l'homme ait besoin d'exercer sa volonté pour les obtenir. Ils donnent leurs volontés et c'est le Diable qui en use, grace à l'influence que ca lui octroie sur le monde, pour offrir en retour ce que les hommes ont demandé.

"C’est cohérent, mais c’est aussi en contradiction avec la sincérité que tu prêtes au Diable. Par ailleurs je trouve que sa phrase finale ressemble à une bénédiction !"
==> Absolument, c'en est une. La jeune fille du matin et le Diable du soir sont à la fois Dieu et le Diable, c'est à dire exactement la même personne. Le but final est exactement d'amener les hommes au raisonnement que le héros a eu à la fin, leurs donner un véritable libre arbitre en quelque sorte, les faire évoluer vers une conscience supérieure.

Et dernier point : "Tu as le droit de me détester. Mais je te préviens que je continuerai à éplucher tous tes textes, parce que tu as suffisamment de talent pour t’améliorer sans cesse."
Je pense sincèrement m'être amélioré depuis que j'ai commencé les wa, et c'est en grande partie grace aux points pointés par tes commentaires (et les autres hein, ne dénigrons personne ! je relis systématiquement tous les commentaires au moins trois ou quatre fois pour m'en impregner, reconnaître ce que j'ai écris de bon et éloigner ce qui était un peu plus maladroit). Alors non, je ne te déteste pas, bien au contraire, c'est très agréable et instructif d'avoir un avis extérieur et constant sur ce que j'écris.
Bon, maintenant, je sais qu'il me reste encore du chemin. Juste après avoir posté ma participation généralement je lit les autres. Et j'ai commencé par celle de Maedhros qui m'intriguait par son grand nombre d'épisodes. Je dois avouer qu'à la lecture notamment de ses descriptions, j'ai vécu un grand moment de solitude. Mais bon, ca fait un niveau à viser ^_^
--
Onirian, qui n'a même pas peur des bouledogues.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-05-18 22:03:32 

 SuggestionsDétails
Tu aurais pu dire " la lame dépassait de ma paume d'un petit centimètre", là c'était clair.
Et tu aurais pu dire " votre père a donc racheté votre âme, en me donnant la sienne en échange". La simplicité est toujours la meilleure solution.
L'idée que le Diable et Dieu sont la même personne est absolument géniale! Mais le problème c'est que ça n'est pas explicité dans le texte, et je suis passée complètement à côté! Donc le lecteur moyen, je suppose, fera de même... Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement. Alors, bien sûr, on peut y mettre des formes pour que le lecteur ait l'impression de le découvrir par lui-même, mais si c'est trop obscur, ça ne passe pas...
C'est vrai que tu as fait des progrès fulgurants depuis le début, parce que tu as du talent et parce que tu travailles. Tu n'as aucun complexe à avoir vis à vis de qui que ce soit. Je pense que Maedhros a commencé à écrire longtemps avant toi; et je suis persuadée que dans quelques années tu seras largement à égalité. Mais lire un bon texte ne doit pas te donner une impression de solitude! Nous faisons tous partie de la même famille, des gens dont le bonheur est d'écrire et d'être lus. On raconte que le Corrège, jeune et encore inconnu s'exclama devant une oeuvre de Raphaël "Et moi aussi je suis peintre!". Je crois que c'est une attitude très saine. En tout cas, tous mes voeux t'accompagnent.
Narwa Roquen,le bouledogue ne lâche pas sa prise, mais c'est aussi un ami fidèle

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