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De : Estellanara Page web : http://estellanara.deviantart.com/ Date : Dimanche 23 aout 2009 à 13:31:18 | ||
L'ère de résonance 1 “Will the moon still hang in the sky when I die. When I die, when I'm high, when I die?” Jefferson airplane L’engin s’est posé sans un bruit sur le sol poussiéreux. Tout autour, à perte de vue, s’étend un désert de pierres grises. Au loin, on aperçoit de légers reliefs, comme des plateaux de roc nu. Il fait nuit et le ciel est illuminé d’innombrables étoiles. Brillantes, si brillantes. Pas de nuages ici pour les cacher, pas de ville dont les lumières affadiraient leur éclat. La plaine est d’un calme irréel. Pas de vent ici, pas de son, pas de vie. L’engin repose sur ses longues pattes, comme un gigantesque scarabée, doré dans sa partie inférieure, blanc en haut. Un craquement et une voix surgit. Elle est étouffée, si distante qu’elle semble venir du fond des âges : - Go pour la dépressurisation de la cabine. Go pour la dépressurisation de la cabine. Une autre voix lui répond, brouillée par des parasites : - Le panneau est en train de s'ouvrir. Prêt à descendre pour prendre quelques cailloux. Une silhouette apparaît en haut de l'engin spatial et un homme sort précautionneusement. Il est enfermé dans un scaphandre massif. Il porte dans le dos une volumineuse réserve d'oxygène et son visage est dissimulé par sa visière. La première voix reprend : - Okay. Nous vous voyons descendre l'échelle. - Je suis au pied de l'échelle. Le sol a une texture très, très fine, vu de près. C'est presque de la poudre. Je vais descendre de l'appareil à présent. C'est un petit pas pour un homme, un bond de géant pour l'humanité. Le cosmonaute fait quelques mètres. Sa démarche est hésitante, gênée par l'équipement et par la faible gravité. Derrière lui, un orbe étincelant est apparu sur la noirceur des cieux. C'est la Terre qui se lève à l'horizon de la Mer de la Tranquillité. Sa couleur tranche sur la grisaille lunaire : bleue, incroyablement bleue. Avec seulement quelques filaments de nuées et un continent ocre, que l'on devine à peine. L'homme se tourne et contemple ce spectacle, sa planète, si belle et si lointaine qu'elle en semble irréelle. Soudain, Neil se crispe. Un objet vient d'apparaître devant lui, surgi de nulle part, un objet qui ne peut être là. Le temps semble se figer et, durant une seconde longue comme une éternité, Neil observe la chose. Ses yeux refusent de croire cette vision de délire. Il cligne à plusieurs reprises mais c'est toujours là. C'est une énorme chenille verte, haute comme un homme, dressée presque verticalement. Elle est entourée d'un léger halo bleuté et porte plusieurs artefacts dans ses multiples pattes. Elle possède six yeux noirs et une bouche entourée de fins tentacules. Neil la fixe, stupéfait, incapable de réagir. Des hurlements explosent dans sa radio : - Ici Capcom, est-ce que vous voyez ... Coupez la transmission ... ! Coupez ... !! Répondez Eagle... Des parasites et puis le silence. La radio s'est tue. Neil tressaille dans son scaphandre. Ses réflexes surentraînés de cosmonaute reprennent le dessus. Il tend les mains, paumes vers le haut en signe de paix, et s'avance lentement. La chenille fait de même. Les deux êtres s'arrêtent à quelques pas l'un de l'autre. La radio crépite et une voix résonne dans le casque, grave et parfaitement nette : - Mes respectueuses salutations, terrien. Za'k est mon nom. L'étoile que vous connaissez sous le nom de 16 Cygni A est l'endroit dont je suis venu. La voix est calme et posée, dans un anglais impeccable. Sous les tentacules, la bouche de la chenille n'a pas bougé. Neil inspire profondément et répond : - Je vous salue Za'k. Je suis Neil Armstrong, commandant de la mission Apollo 11. C'est un grand honneur pour moi de vous rencontrer. - Votre accueil est grandement apprécié. Vos amis de la base terrienne peuvent nous entendre et nous voir. Cet objet est la raison de ma venue ici. L'être s'approche encore, en rampant sur son extrémité caudale. Sa chair élastique est parsemée de petites tâches jaunes. Des protubérances rondes saillent au bout de sa queue. Un de ses membres se tend et présente un artefact métallique. Il s'agit d'une sphère dorée, de la grosseur d'une pomme, gravée de multiples motifs géométriques. Elle est entourée d'un anneau plat, doré également, qui la fait ressembler à une miniature de la planète Saturne. L'être penche la tête et ses yeux clignent tous ensemble. Il poursuit : - C'est un cadeau que ceux de mon espèce souhaitent offrir à la votre. Module de résonance est le nom que vous lui donneriez et... Maya se détourna brusquement de l’écran et demanda de sa voix aiguë : - Dis Maman Joan, il va venir pour de vrai le monsieur de l’espace ? L'enfant était petite et potelée, nue à l'exception d'un collier de coquillages. Elle avait des cheveux carotte et un visage constellé de tâches de rousseur. Elle passait la moitié de sa vie à grimper aux arbres, comme en témoignaient les multiples éraflures de ses genoux. Pour l'heure, elle regardait sa mère avec une moue sérieuse. Celle-ci était installée juste à côté, étendue sur le grand canapé mou, sur une couverture de laine rugueuse. Elle était mince et musclée avec la peau sombre et de longues dread locks. Elle portait une combinaison sarouel en coton et de nombreux colliers faits de graines de baobab. Elle fit un large sourire et répondit d'une voix un peu traînante : - Bien sûr qu'il va venir, ma chérie. Il va descendre dans son grand vaisseau. Encore quelques heures et nous irons l'attendre. - Waaah ! Vivement qu'il arrive ! Et la petite fille se mit à sauter joyeusement sur le canapé. L'enregistrement de la Rencontre continuait sur le vieux lecteur holo, déroulant la scène en noir et blanc et en deux dimensions. Maya se rassit et cala sa tête sous l'épaule de Joan. Za'k donnait rendez-vous à l'espèce humaine dans cent ans jour pour jour et adressait un petit salut à Armstrong qui serrait contre lui le module de résonance. Le film prit fin avec un grésillement, dû à l'usure du cristal maintes fois visionné. Le silence retomba et on n’entendit plus que les craquements des murs de bois. La pièce était un bureau garni de plusieurs bibliothèques. Les volumes s'y entassaient, des livres d'art, des manuels de musique, un traité sur le bouddhisme, le Kama sutra... Il y avait aussi bien sûr les ouvrages du Pr Lovelock : « Gaia, un système vivant global », « Agir pour la planète » et « Résonance pour tous ». Dans un coin, l'unité multicom rutilante occupait un vaste espace. Elle permettait d'accéder à toutes les connaissances de l'humanité et de communiquer avec chacun de ses membres. La femme et l'enfant restèrent un moment sans parler. Joan tourna la tête vers la fenêtre et respira le parfum de verdure porté par la brise. Au dehors, on apercevait des arbres, un grand potager et une éolienne aux ailes blanches. Et puis, plus loin, s’étendaient les ruines de la ville, immenses squelettes de poutrelles et de béton, attendant d’être récupérés pour construire un hangar ou un atelier. Maya s'étira et se laissa glisser au bas du canapé. Elle fit quelques pas et s'immobilisa brusquement, les bras croisés, l'air buté : - Moi aussi, je veux toucher le « modu ». - Tu sais bien que tu es trop jeune... - M'en fiche ! Je veux parler à Gaia. - Quand tu auras l'âge pour entrer en résonance, tu lui parleras autant que tu voudras. - Vivement que je peux ! Et l'enfant se remit à sauter sur place. 2 “I’m going back to Frisco, all my friends are there. All my friends are there. All my friends are there.” Janis Joplin Le groupe s'était rassemblé dans le salon pour prendre le repas du midi. Il faisait très chaud et l’on avait rabattu les persiennes. Le son du sitar de Ravi Shankar planait sur la pièce, accompagné de choeurs hypnotiques et d’étincelantes clochettes. Dans une niche, une statue de Ganesh veillait sur l’assistance, sa grosse trompe de bois repliée sur son ventre. Tout autour, des étagères regorgeaient d’objets divers, pipes, jouets, coupes et bibelots, beaucoup artisanaux, la plupart usagés. Un bâtonnet d’encens déployait ses volutes aromatiques et un mobile d’osier et de faïence tintait dans la brise légère. Sur un guéridon sculpté, reposait le module de résonance, parfaitement à sa place dans ce désordre chamarré. Une vitrine, toutefois, jurait avec le reste. Elle contenait un revolver au long canon chromé, à la crosse noire. On le conservait comme témoignage du passé, afin de ne pas oublier qu’avant il y avait la violence. Les habitants de la maison s’étaient installés sur des coussins multicolores à même le sol, autour d’une longue table basse. Ils étaient neuf, huit adultes et la petite Maya. Maya était le seul enfant autorisé pour le groupe par le principe de décroissance et, à ce titre, tout le monde s’en occupait et participait à son éducation. Tous les adultes sans exception portaient les cheveux longs mais, hormis cela, ils étaient d’apparences diverses. Tout d’abord, il y avait Gong, assise un peu à l’écart avec sa planche à dessin sur les genoux. Elle avait quinze ans, un visage rond de métisse asiatique et d’épais cheveux blonds. Elle portait une longue jupe brune, une tunique brodée et des arcs-en-ciel étaient tatoués sur ses bras. Rêveuse, elle suçotait un crayon pastel. Sur son dessin, Za'k, la grosse chenille, flottait dans un ciel multicolore entouré d’humains hilares. Taciturne, Gong écoutait la conversation. Thomas parlait du lieu de rendez-vous : - ...et c’est au sud de l’ancien échangeur de San Francisco. Avec la charrette, j’ai mis deux heures quand je suis allé aider à décorer le site de l’atterrissage. On partira en fin d’après-midi ? Thomas, avec ses quatre-vingt deux ans, était le doyen de la communauté. Il était expert dans toutes les formes d’artisanat. Il était petit et maigre, avec d’épais favoris et une longue moustache grise, dont un côté remuait quand il parlait. Il était vêtu d’un jean pattes d’éléphant, tout brodé de perles, d’un t-shirt en tye and dye et d’un gilet de peau. Un bandeau décoré de vieilles pièces de monnaie retenait ses cheveux argentés. Joan lui répondit de sa voix traînante : - Cela me paraît bien si tout le monde est d’accord. Les autres approuvèrent ou hochèrent du chef. Quelqu'un exhala un profond soupir de contentement : - Tout cela est si merveilleux ; quelle chance nous avons de vivre ce moment ! La femme qui venait de parler se nommait Anna et était la mère biologique de Maya. Elle était replète, blanche de peau avec une imposante poitrine et deux grosses tresses rousses. Sa tenue était très simple : une longue robe noire, sans ornement, et les pieds nus. Joan se pencha sur elle pour l’embrasser et les deux femmes restèrent enlacées côté à côte. - Tu as raison, Anna, reprit Thomas, mais j’espère qu’il ne sera pas déçu par nos progrès. Il a cru en nous quand il nous a donné le module. J’espère que notre espèce sera à la hauteur de ses attentes. Esperanza prit le bras du vieil homme et lui sourit avec malice : - Il est vrai que n’aurions jamais évolué si nous n’avions pas pu communiquer avec la Terre mère. Mais à présent, notre esprit est profondément altéré. Il verra que nous avons changé, ne t’inquiète pas. Elle se mit à genoux et commença de distribuer des louches de soupe de lentilles dans des bols en bois. Esperanza était une femme d’âge mûr, les cheveux tressés en fines nattes sous un foulard bariolé, les yeux noirs, une paire de lunettes rondes à verres jaunes au bout du nez. Elle portait un t-shirt violet décoré d’un portrait psychédélique de Crystal Jackie, la nouvelle star country. Elle finit de servir et se rassit en faisant tourner sa cuillère entre ses phalanges. D’un naturel agité, elle bougeait sans arrêt et était toujours à tripoter un objet ou un autre. Elle était la scientifique du groupe et, plusieurs fois par an, elle partait des semaines entières, à pieds, contrôler les écosystèmes de la région. Pendant un moment, tout le monde se concentra sur la nourriture et l’on n’entendit plus que la musique des percussions indiennes. Tous les visages étaient détendus et amicaux, chacun étant parfaitement à l’aise avec ses voisins. En effet, les membres de la communauté se connaissaient depuis longtemps et vivaient en bonne intelligence, dans une atmosphère de partage et de tolérance. Chacun écoutait les autres avec sympathie et les rares conflits étaient réglés dans le calme. Chacun prenait sa part du labeur commun et apportait ses connaissances et son habileté. L’harmonie régnait sur la maisonnée et chaque jour était porteur de joies simples. Quand tout le monde eût fini, Thomas se leva et se dirigea vers la cuisine. Il réapparut un instant plus tard avec un grand plat contenant une salade de tomates, maïs, haricots et herbes variées. Presque tous les produits étaient cultivés dans le potager de la maison et ils dégageaient des arômes appétissants. Il fit le service et reprit sa place, s’adossant à un coussin, son bol entre les mains. Pensif, il murmura : - Nous n’en serions pas là si nous n’avions pas changé... - Et Gaia aurait continué à souffrir, ajouta une vieille femme assise de l’autre côté de la table. Elle se nommait Rani et était venue d’Inde des années auparavant. Elle était poète et écrivain. Sa peau était brune, creusée d’un faisceau complexe de fines rides. Elle était belle, avec une grande bouche bien dessinée, des membres déliés et gracieux. Elle était vêtue d’un sari fleuri et d’une multitude de bijoux en perles de verre. Elle souriait mais ses yeux étaient tristes. Elle reprit, avec un fort accent qui mettait des trilles sur les r : - Quand je pense à tout le mal que nous avons fait à notre planète... Quelle horreur ! Nous ne pensions qu’à court terme et seule comptait notre satisfaction du jour. Chacun en voulait plus que son voisin, plus de biens matériels, plus d’enfants, plus de tout... Et des enfants pour leur léguer quoi ? Un monde usé, sali, exsangue. La tablée était silencieuse, plongée dans ses pensées. Même Maya avait interrompu son jeu pour écouter. Elle se tenait immobile, sur les genoux de Takashi, un métis de noir et d’hawaïen, aux cheveux immensément longs, dont la tenue se limitait à un bermuda en jean et des sandales. Pietro, le dernier membre de la communauté, un solide gaillard chenu en pantalon de toile, chemise à carreaux et gros ceinturons, se grattait la barbe pensivement. Rani continuait : - Je me souviens, la première fois que je suis allée au temple de résonance. A cette époque, nous n’avions pas encore de module dans chaque communauté. Gaia m’a parlé de l’eau. Elle m’a montré la clarté, la joie de l’eau pure. Elle m’a fait ressentir la pluie et les vagues. J’avais tellement honte que nous ayons pollué tant de siècles et que les océans soient devenus des dépotoirs. Et je ressentais une telle plénitude à parler avec elle... Le visage de la vieille femme rayonnait à présent. Elle ferma les yeux et éclata d’un rire de joie pure. Gong se joignit à elle et son rire était doux et feutré. Autour de Rani, Takashi et Pietro, ses amants du moment, lui sourirent avec tendresse. Takashi prit la parole. Il était le technologiste du groupe, responsable de l’entretien et de l’amélioration du matériel électronique. Sa voix était grave et posée : - Il faudra dire à Za’k ou à son descendant à quel point nous sommes reconnaissants pour son cadeau. Et que nous l’avons utilisé pour corriger nos erreurs, et que nous avons grandi et compris que nous faisions fausse route. - Et il faudra lui montrer les forêts que nous avons replantées ! ajouta Esperanza. - Et les centrales à fusion propre ! renchérit Joan. - Nous sommes encore presque un milliard, soupira Thomas. Nous aurions pu faire mieux sur la démographie... - Tu oublies qu’il y avait des pays sous-développés il y a cent ans ! Il a fallu les aider d’abord. - C’est vrai. - Je pense qu’il sera fier de nous. Nous consommons beaucoup moins d’énergie et de biens, nous recyclons tout, nous avons rationalisé la technologie, diminué le gaspillage... - Il n’y a plus de gouvernements, plus de frontières... - En fin de compte, ces choses-là ne servaient à rien ! La tablée fut parcourue d’éclats de rire puis, Joan reprit la parole : - Ayons une pensée pour nos ancêtres, seuls au milieu de la foule, enfermés dans des villes d’acier, pâles, le corps mou, névrosés, stressés, tellement pris par leur course à l’argent et à la carrière qu’ils en perdaient le goût des arts... Tout le monde compatît et la conversation continua sur ces thèmes. Puis, Takashi alla coucher Maya qui s’était assoupie et Anna servit le dessert, une salade d’oranges au gingembre. 3 “When the moon is in the seventh house and Jupiter aligns with Mars, Then peace will guide the planets and love will steer the stars.” Hair Ils arrivaient de toutes les directions, rejoignant ceux qui étaient déjà là, installés depuis quelques heures ou plusieurs jours. Certains avaient traversé un continent pour venir, d’autres avaient franchi la mer. Voyager était dans leur nature. Le voyage ouvrait l’esprit et permettait de rencontrer des gens et de profiter des beautés de la Terre. D’habitude, le but lui-même importait moins que les découvertes faites en route et les émotions éprouvées. Mais ce but-là était exceptionnel : Za’k allait revenir. On ne savait pas si ce serait lui un siècle après ou un autre de son espèce et cela importait peu. La promesse serait tenue. L’être qui avait offert le plus magnifique présent de son histoire à l’Homme, l’être qui nous avait sauvé de notre propre nature et nous avait ouvert les yeux allait arriver. Ils venaient des quatre coins du monde, pour commémorer la première Rencontre et pour célébrer la seconde. Ils venaient à pieds, portant un sac de toile sur leur épaule, à vélo, à cheval, montant à cru, les cheveux au vent, en charrette à boeufs, troupe entassée et joyeuse, dans des véhicules solaires aux larges voiles... Il en venait de partout et ils étaient de tous âges, de toutes couleurs, certains par deux, d’autres par dix, portant un enfant ou aidant un vieillard. Et tous souriaient et riaient et chantaient. Une foule bigarrée, chatoyante. Ici, une femme en longue jupe rose, les seins nus peints de motif de fleurs, de longues boucles blondes tombant jusqu’aux reins, jouant du tambourin. Là un homme en tunique brodée, les yeux bridés, les cheveux liés en queue de cheval, une longue barbe tressée, tirant une charrette à bras. Là encore, un vieux noir, pieds nus, la chevelure tissée de lierre, le visage hilare. Un immense espace avait été ménagé sur la plaine pour l’atterrissage du vaisseau spatial. On l’avait décoré d’un gigantesque symbole rond « peace and love » visible du ciel. Une parabole montée sur une estrade émettait en continu un puissant signal de bienvenue sur une large fréquence. Des techniciens préparaient leur matériel et une provision de cristaux pour enregistrer et retransmettre la Rencontre. Tout autour du site, des tentes étaient dressées. Elles s’alignaient le long du lac de San Andreas, jusque sous les bosquets avoisinants, certaines de simples morceaux de tissu sur des piquets, d’autres de véritables maisons à plusieurs pièces. La vie s’y était organisée en toute simplicité. Les gens partageaient des repas autour de feux de camp et conversaient. On se montrait les cadeaux apportés pour Za’k : plantes en pot, livres, bibelots faits main... Le temps était doux et l’air embaumait du parfum des résineux. Des grillons chantaient et des oiseaux survolaient le lac. Personne ne savait exactement ce qui allait se passer mais tout le monde était confiant et rempli d’impatience. Des fêtes s’improvisaient sous les tentes. On liait connaissance, on écoutait Hendrix sur de vieux enregistrements qui craquaient et sifflaient ou Ma'Watson sur des cristaux audio, on dansait. Des bouteilles passaient de main en main, ainsi que des joints de marie-jeanne. La communauté de Thomas s’était installée sous une futaie de sapins. Les boeufs de trait paissaient paisiblement et tout le monde s’était assis sur une vaste nappe. Maya mangeait un gâteau offert par une personne sur la route. Les ombres s’allongeaient et le soleil avait disparu derrière les collines. Le crépuscule approchait et le ciel était pourpre et rose. Et puis il y eut un son, si grave qu’il en faisait trembler le sol. Tout le monde se leva et convergea vers le site d’atterrissage. Tous les visages se tendirent vers les nuages. Ce fut d’abord un point noir, puis un rond, et le vaisseau émergea des nuées. C’était un disque d’or, d’une taille fabuleuse, gravé de motifs complexes imbriqués les uns dans les autres. Deux anneaux croisés gravitaient autour de la soucoupe en émettant une puissante vibration. Le vaisseau resta immobile un moment puis commença doucement à descendre. Un murmure enthousiaste parcourut la foule. Tout le monde joignit alors ses mains et un chant de bienvenue s’éleva à l’unisson. Est', de retour du pays des saucisses. 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