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De : Narwa Roquen Date : Samedi 11 septembre 2010 à 22:45:29 | ||
C’était donc le feuilleton de l’été ! Et à coup sûr la plus longue participation à une WA, approximativement 34 feuillets A4, un mini roman... A travers des épisodes en apparence décousus, se maintient le fil rouge de l’objet mystérieux, ce masque qui d’ailleurs gardera intact le secret de son origine – objet d’une magie très ancienne ou produit d’un artisanat extraterrestre ? Le héros, tel Daphnis, jure de résister à l’amour, mais y succombe sans cesse, pour son plus grand malheur. Des empereurs byzantins – la dynastie des Commène, la dynastie des Ange – jusqu’au fantôme de l’Opéra, ventriloque à la voix d’ange, en passant par Verdi, Eschyle, Racine et Gounod, on croise Lois XIV et Méduse pour atterrir au jardin du Luxembourg avec ses célèbres statues... A ta suite nous pérégrinons, souvent surpris, parfois largués, mais jamais déçus. Car tu retombes tout le temps sur tes pattes, même quand tu virevoltes dans le ciel en disparaissant selon ta fantaisie, tel un chat malicieux qui convoiterait un chapeau... J’ai supposé que les différents voyages que fait le héros grâce au masque étaient des souvenirs de ses vies antérieures. Mais je n’en suis pas très sûre, puisque les autres incarnations ne sont pas mortes au même âge. Le tableau représente la malédiction de Méduse, l’attirance vertigineuse vers un être maléfique qui va, selon le mythe, le transformer en pierre. Dans la légende, un regard suffit, mais tu as l’air de suggérer qu’il faut un baiser... baiser que tu ne nous montres jamais... Le background est somptueux, une organisation secrète transtemporelle et familiale, dont le héros est l’éternelle victime tandis que son serviteur en est un rouage indispensable. Quelques mystères ont cependant résisté à ma bonne volonté, et à mes investigations googlesques. Qui est la femme du jardin du Luxembourg ? Une sorte d’oracle ? Pourquoi la fondation s’appelle-t-elle 4-6 ? Qui sont les ravisseurs dans l’épisode VII ? Quel est le sens de cette malédiction qui frappe le héros quand il a trente ans ? Pourquoi n’utilise-t-il pas les informations qu’il a ramenées de la caverne ? En quelle statue est-il transformé ? Celle du marchand de masques ? Le prologue est un peu agaçant à force de sous-entendus, mais les wagons se raccrochent à la fin. Le I est étourdissant de brio ; le II nous fait basculer dans le coeur de l’histoire, et il est très bien écrit. Dans le III on comprend que Méduse tient sa proie et qu’il est déjà trop tard. Dans le IV on perd totalement pied, l’ambiguïté est à son comble, tout se télescope, le bien, le mal, le théâtre, l’Histoire... On se repose un peu dans le V, tu as l’air de nous emmener chercher des réponses ; tu fais une très belle description des lieux magiques... mais on ressort de l’obscure caverne complètement frustré. Le héros sait des choses, mais il ne nous en dit rien ! Le VI est peut-être le point faible du texte. Peut-être que l’histoire du Masque de Fer est trop célèbre, ou peut-être que le lecteur commence à se lasser d’être baladé d’une promesse à l’autre sans pouvoir rien se mettre sous la dent de logique et de tangible. En soi, l’épisode est ludique et même culotté : faire écrire des vers de Britannicus et de Phèdre par le Masque de Fer, fallait oser ! Le VII est celui qui soulève le plus de questions, surtout quand tu fais dire à ton héros « je parle en ce moment avec des morts », morts qui se font flinguer, hémoglobine à l’appui, par un Louis en chair et en os... On est content d’apprendre le nom du héros, et Google aidant, de se rendre compte que, à moins d’avoir une agrégation d’Histoire, on n’est pas sorti de l’auberge... Au VIII personnellement j’ai renoncé à me battre et j’ai ainsi pu profiter d’un excellent épisode, sombre et passionnel, qui nous éloigne bien de Méduse mais qui, à lui tout seul, vaut son pesant d’or. Quant au IXème épisode, il te permet de boucler la boucle. La fin est tout à fait logique (si je puis dire !), à une question près : si Hippolyte comprend le voeu de Louis dans l’épisode II, c’est qu’il est informé du cycle des réincarnations. Alors pourquoi reste-t-il aussi passif ? Bricoles : 1. temps : il y a des moments où tout se mélange... - ép II : je soulève... le couvercle : le paragraphe est au passé simple - paragraphe « je ramassai le masque » : mélange passé simple/ passé composé - idem dans paragraphe: « une brûlure qui devint ... me faisaient également souffrir » - ép III : je l’ai quittée... et je revins chez moi - ép V : « mon estomac se crispa », dans un paragraphe au passé composé -« lorsque les flammes avides se sont élevées » : passé composé au milieu du passé simple - ép VI : « j’entendis le froissement des étoffes » : présent égaré dans le passé simple -« les alexandrins étaient poliment tournés... émanait... », au milieu du présent - idem : « « j’estimai que cela indiquait... » - ép VIII : « Raoul fit un pas en avant » : le texte est au présent - ép IX : paragraphe « le rhum ne fut pas suffisant » : mélange de passé simple et passé composé - « la douleur coutumière et lancinante s’est réveillée » : au milieu de passé simple/ imparfait 2. virgules ! Quand tu dis « vous savez », « non ? », « n’est-ce pas ? », quand tu apostrophes quelqu’un : il faut une virgule ! Exemples : Prologue : « il me regarde, vous savez ? », « Par le début, me diriez-vous » Ep I : « certains d’entre vous, du reste », « des mêmes officines, non ? » Ep II : « aimer son propre reflet, n’est-ce pas ? » « un cadeau d’anniversaire, après tout » « la mer était d’un bleu intense, lumineux, et... » « ni surnaturel, ce masque.. » « c’est bon, entrez » « mais c’est vous, Monsieur » And so on... 3. accents circonflexes (en plus ou en moins...) Prol : « m’atteler à cette tâche » Ep II : « appartenance qui franchit », « depuis notre plus jeune âge » Ep III : « la lance posée contre la paroi ne me fut » Ep IV : « cette conversation me parut », « elle ne put en dire plus » Ep VI : « Mme de Champmeslé... une moue qui a dû... » Ep IX : « que son travail eût été mené à son terme » 4. Divers Ep I : des grands crus classés : de grands crus - n’est mentionné dans les livres d’histoire : Histoire - s’accrochaient aux tableaux de maîtres : de maître Ep II : c’est à peu près ce qui c’est passé : s’ - les allées du jardin de Luxembourg : du - quoi, encore un cadeau. : ? ou ! Ep III : besoin de le prendre, répondre : de répondre - je me réveillais : réveillai - ce n’était ... pas de sa faute : pas sa faute - je sais que ce je que : que ce que Ep IV : l’autre a la façon des Doriens : à - je me retrouvais seul : retrouvai Ep V : des moteurs de recherches : recherche - je n’avais plus d’appétit, me contentant de me gaver : la juxtaposition est... paradoxale - je me suis fait porté pâle : porter - au long des siècles éculées : écoulés - bref vous savez le bien : vous le savez bien - avant que feu romain : le feu - il avait écrit par : été écrit par - couvertes de pattes de mouches : de mouche - Mais n’y tenant plus : le « mais » est inutile Ep VI : ta plume ne déparerait le ramage : ne déparerait pas - je la reconnaît : reconnais - le diabolique loup qui lui masque son joli minois : « lui » est superflu - adieu, cher frère, adieu tu seras : cher frère, adieu ! (ou : ,) Ep VII : ils ont peu d’espoir pour : de -ne les lâche-pas : lâche pas - en tant que de besoin : en cas de - et à un canapé de tissu : sans à - J’aurais parié q’ils : qu’ - Les avocats, comment vous y allez : comme - kératinocitaires : kératinocytaires - je leur avais dit : je le leur - c’est moi qui devrait : devrais Ep VIII : où les anges sont sensés être : censés - rien n’a suffit : suffi - qu’ils avaient effectivement payer : payé - derrière les lourds décor : décors - des passages que moi seul connaît : connais - derrière-moi Apollon : derrière moi - Christine peut-elle aimer cet être tel que lui : un être - Son coeur t’es à jamais : t’est - Est-ce toi qui a fait ce miracle : as - Le suspend : le suspends - Attend ! : attends - Regarde-mieux : regarde mieux Ep IX : le moyen de tout recommencer et empêcher : et d’empêcher - Dans une crypte secrète d’un temple : la crypte - Parfois Hippolyte est devenu Hyppolite... Je serais toi, je ne toucherais pas à ce texte (hormis les fautes d’orthographe) pendant quelques mois. Puis je le relirais, d’un oeil neuf. Et là, normalement, ce que tu dois y changer te sautera aux yeux. Bien sûr, tu l’as écrit vite et en plusieurs fois. Il ne faut plus que ça se sente. C’est comme quand ta sauce est trop liquide : il suffit d’un peu de Maïzena... Ce n’est presque rien, mais ça change tout ! Ceci dit, ton imagination se porte bien, et c’est un grand bonheur pour nous tous ! Narwa Roquen,c'est fait! Ce message a été lu 8141 fois | ||
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4 Quelques réponses... - Maedhros (Mer 15 sep 2010 à 20:26) |