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 WA, exercice n°132 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Jeudi 5 juin 2014 à 22:53:04
Pour ce nouvel exercice, pas de contrainte de longueur, pas de contrainte de genre ni de style. Mais au moment où cela vous conviendra, dans le cours de l'histoire, vous devrez insérer une série de 22 phrases dont la première lettre suivra l'ordre de l'alphabet. La 1° phrase commencera par un A, la 2° par un B, etc... J'ai enlevé le K, le W, le X et le Z. Il en reste donc bien 22...
Prenez ça comme un jeu destiné à stimuler vos neurones et à vous empêcher de ronronner en écrivant!
Vous avez 4 semaines, jusqu'au jeudi 3 juillet, et après ce sera l'été. Allez, un dernier coup de collier avant le break!
Narwa Roquen, Ah Ben Ca Donc!


  
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Onirian  Ecrire à Onirian

2014-07-02 10:04:00 

 WA-Exercice 131 - AbécédaireDétails
Les Yeux Mescals


Un concert d'applaudissement me sort de ma torpeur. J’entrouvre péniblement les yeux tandis que ma tête reprend sa lutte éternelle contre la gravité. La salle de concert ressemble à une cave miteuse aux murs lépreux et mon public... dix ou quinze yeux mescals qui plongent dans des mondes intérieurs. Les applaudissement cessent : le métro est passé.
Ma respiration est difficile, le monde tangue, le bateau n'est pas stable. Alors ma pieuvre de main attrape une bouteille d'alcool pirate pour lui faire larguer les amarres dans mon gosier. Je manque de m'étouffer, balayé par une vague éthylique venue par tribord arrière.

Le rire triste d'un marin d'infortune me donne envie de pleurer. Voilà pour l'amer. Je lance mes tentacules à la recherche du paradis. L'océan se retire déjà, trop vite, toujours trop. Il y a une petite fenêtre face à moi, un rectangle blanc au sommet d'un mur laid comme le cancer, elle donne sur un trottoir.
Nous sous-vivons sous terre, nous, les Yeux Caves.
Mes doigts trouvent la clef, un petit cylindre de verre que j'aurai du jeter mille fois et qui aura ma peau, et la ramène jusqu'à moi. J'observe les petites graduations, avec les petits chiffres, ça fait comme une échelle. Peut-être que si j'arrivais à attraper le premier barreau je pourrais grimper jusqu'à la lumière ?
L'idée est fascinante, je superpose les petites graduations et le rectangle de vie. Et ... !

Les Yeux Mescals m'ignorent, pourtant, je viens de trouver la lumière, la lumière, la lumière !
L'air se raréfie, mais ce n'est pas important, ce n'est pas l'important. Il faut d'abord remplir l'échelle, comment décoller sinon ? Il faut, il faut.
Mes doigts tremblent trop sous l'excitation, trois fois le tube d'une transparence douteuse et aux éclats mortifères d'ocre séchés m'échappe des mains, alors, cette fois encore, je laisse le Capitaine Fléo, ce bon vieux Capitaine Fléo, prendre les commandes pour retrouver les gestes.
Plus de concert, plus d'océan, mais une plage blanche, oh oui, blanche ! Une plage bien rangée dans des petits sachets, tout petits, tout blanc. L'ordre c'est important, à vos ordres Capitaine Fléo ! Oh Capitaine, mon Capitaine ! Tous sous le pont ! Protégez la cargaison ! Les Yeux ne doivent pas marcher sur notre plage-bande, oui mon Capitaine. Des applaudissements de métropole nous saluent mon Capitaine ! Chantons mes amis ! Armez les canons ! Pique en avant ! Une quinte de toux, je crache du sang. Un poulpe glaireux aux fils de soie prend le large. Mais le Capitaine Fléo n'en a cure, non, pas de cure, alors il tire !
Et il tire.
Et il tire...

Est-ce que ma respiration est plus facile ? C'est Dieu vous savez. Oui Dieu, Dieu enfin. C'est à cause de Lui, tout ça... Tout ça. Et tous les Yeux Mescals, quand ils sont capables d'autre chose que le manque et la peur, et même quand ils manquent et ont peur, sont d'accord avec ça. Quand on grimpe dans le train aux rails blancs, ce train éthylique et fumigène, alors Dieu, Dieu enfin, se mets à exister. On passe d'un monde infiniment triste, habité seulement par cette solitude d'orphelin, un monde d'un ennui lacrymal en phase terminale, à un monde de lumière, ou Dieu, Dieu enfin, peut exister. Et alors, qu'importe la chute, s'Il est là pour nous prendre la main. Petit, relève-toi, n'aie pas peur, tu n'es plus seul, je suis là.
Je regarde mes mains osseuses, mes pieds nus, décharnés, noirs, mon t-shirt sale, mon froc troué, le sol dur. Et il y a les odeurs de pisse, de sang, de gerbe, et ces murs ravagés, comme si les Yeux dégueulait leurs relents putrides plutôt que simplement se contenter de regarder. Ce ne sont vraiment les remparts d'une prison, plutôt des barrières pour protéger les autres de la honte de nous voir, nous, nous, les Yeux Mescals. Je hais cette lucidité. Lucidité...
Lumière... Je cherchais quelque chose non ? Oui, il y avait quelque chose, quelque chose de très important, très important, qu'est-ce que c'était ? Ce n'est pas le carmin buriné qui s'échappe de mes lèvres, ce n'est pas... Oh, des applaudissements ! Merci ! Merci à tous ! Le voyage va reprendre mes amis, oh oui, il va reprendre, mais je dois... Un truc de lumière...
L'échelle ! Oh oui, oui, l'échelle ! L'échelle ! Je vais gravir l'échelle ! Les petits barreaux, tout petits ! Je prends mon échelle et je la mets devant la lumière. L'échelle tremble, mais je me concentre de toute mes forces, je l'accroche à la lumière, je dois être précis. Je dois la gravir ! Là, je ne tremble plus.
Mais je suis trop grand. Comment, comment, comment ?
On devine encore les petits chiffres à demi effacés à côté des barreaux, c'est peut être un code ? Le Capitaine Fléo est parti hanter d'autres Yeux, sous d'autres noms, le chant m’appelle, l'océan, je veux gravir, je veux. Des petits chiffres, et des lettres. Oui, oui, des mots, il me faut des mots pour monter là-haut ! Et il faut les dire dans l'ordre bien sûr, lettre par lettre, et ne pas trébucher. Je vais les dire, les dire.
Applaudissement, Absurde, amphétamine, ascension, le voyage commence.
Barreau, oui, j'ai gravi le premier, le premier bateau vers la lumière, et les Yeux Mescals n'y voient rien, n'y croient pas, restent à quai.
Cannabis, cocaïne, cri, crève, carreau.
Détritus, décharné, déjanté, défait, détruit, désolé mon amie.
Errer, erreur, comment j'en suis arrivé là ?
Faible, et fort aussi, je suis faible, mais cette ascension, je vais la réussir, et je vais laisser les Yeux en bas, et le Capitaine Fléo, mon poto que j'hais, et les murs maudits de cette cave, et le sol dur, et le sol dur.
Guerre, on est tous perdant dans cette guerre, guerre, guère de vainqueur, gare, gare.
Haine, Hauteur, je crache encore ce sang pauvre, l'effort est surhumain, je faibli, c'est si haut, si haut, mais le tombeau de lumière m'attend.
Infernal, les enfers, l'enfer, l'enfermé, l'ivre, libre.
Joie, parce que les barreaux, je m'y accroche, et j'y accroche tous mes mots, comme un testament, je vais voler, je vais rejoindre Dieu, Dieu enfin, quitte à le créer moi-même s'Il ne veux pas de moi.
Kaléidoscope, les Yeux Mescals sortent de leur torpeur, et ils me regardent, et je me vois par eux, et je les vois par eux, Kaléidoscope, les plus lucides, ou les plus avides, en veulent à ce qui me reste de plage, le Capitaine Fléo me vengera, il n'oublie personne, il est caché dans les petits sachets, il ne perd jamais.
Lumière, lumière, lumière, lumière, lumière, lumière.
Merveille, je pleure, Mescal, je pleure.
Nuée, les Yeux, certains se rapprochent, ils savent, nous savons toujours, je ne sais pas pourquoi, mais nous savons toujours, avant même que ça se produise, nous savons, j'ai su, et je sais.
Oui. Oui. La seule prière qui vaille encore la peine : oui.
Prix, Dieu, Dieu enfin, que Ton prix est élevé, je n'ai plus la force de regretter, à peine celle de gravir ces barreaux avant que les Yeux ne m'aient rattrapés ou que le Capitaine Fléo reparte à l'abordage, partir avant de perdre encore.
Qui, qui se souviendra de moi, moi qui ait troqué mon nom, mon nom contre un titre de Capitaine ?
Rien, rien, rien, rien, RIEN, Rien, Rien, et peut-être moins encore.
Seul, sang, souillé, il y a celui que je crache, rouge terne d'une vie en demi-teinte, blanc de rêves effilochés, noir de bile, et celui de mes ancêtres, que je hais tous pour m'avoir fait exister.
Terminus, il n'y a plus de barreaux, les autres ce sont effacés à l'usage, mon bon vieux tube distillateur de petite mort, de maladie, mais je sais, je sais et je n'ai plus besoin de voir les petits barreaux pour les gravir, alors je continue, avec mes tripes.
Unique, universel, la première fois, la toute première, quand la seringue a piqué mon bras et que Dieu, Dieu enfin, s'est mis à exister, et cette lumière, j'espère que Tu m'attends là haut, Tu me manque tellement, tellement, à en pleurer, à en hurler, à m'en arracher les entrailles.
Violence, ma vie, mes veines.
Wendy, mon seul regret, mes dernières larmes pures.
X-ième, un parmi tant d'autres et pourtant si seul, pourquoi si seul ?
Yeux Mescals, qui me regardent encore, je crois qu'ils m'envient.
Zen, tous les barreaux, mêmes les invisibles ont été escaladés, ce n'est pas une victoire, juste une paix.

Et alors, depuis la lumière, je me retourne une dernière fois, et je vois mon corps trop maigre avec ses yeux mescals injectés de sang, avec ses cheveux filasses et poussiéreux, avec sa crasse noire, avec ses hématomes qui forment comme une carte de mes veines, et ma main flasque et décharnée qui est retombée et la seringue qui a roulé au milieu des déchets. Les Yeux Mescals ont déjà volé ma fortune, les deux doses qui me restaient, mais ils ne pleureront pas ma fin. Une rivière carmin coule tranquillement de mon nez et mes intestins se sont vidés. Il y a presque quelque chose de beau dans ce spectacle du pire.

Mais surtout, surtout, je regarde une dernière fois les Yeux Mescals qui restent entre eux, seuls à s'en percer les veines, et dans cette cave aux murs lépreux, au sol dur et au cadavre frais, moi je sais. Je sais.

Ils cherchent tous Dieu. Et moi, je l'ai trouvé.
Enfin.


--
Onirian, chercheur.

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2014-07-10 08:52:59 

 WA - Participation exercice n°132 (edit)Détails
Voici ma dernière livraison avant les vacances! Bonne lecture!

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DANS LE LABYRINTHE


La bande-son.

Le plafonnier est éteint. Il n’a pas réussi à chasser la nuit qui est à la fois au-dehors et dans la petite chambre. Il a vite renoncé. Il est étendu, tout habillé, sur le couvre-lit et fixe le plafond en essayant de tuer le temps. Le vieux Nokia, qu’il a mis à charger, est inerte sur la petite table de nuit. Sous l’oreiller, il a glissé son revolver. Au fond d’une poche intérieure de la veste pendue au porte-manteau, gît un insigne doré.

Son arme ne lui est d’aucun secours contre les ombres qui veillent dans l’obscurité. S’il ferme les yeux, ils seront encore là. Eux, les fantômes familiers qui l’escortent depuis cette maudite nuit, là-bas, dans l’Est, près de la rivière. Des fantômes qui bougent très lentement, comme ces serpents paresseux de Louisiane. Ils ne s’en prennent jamais à lui. Ils se contentent de chasser son sommeil, lui accordant juste quelques brèves somnolences chaotiques.

Son nom ? Appelons-le McGuire. C’est un nom d’emprunt. Il n’a plus rien à lui à présent. Pas même un nom propre. Cela sera donc l’agent McGuire. Il n’aura pas de prénom, non plus. C’est un homme entre deux âges. Sa carrure fut autrefois athlétique. Ses cheveux poivre et sel sont coiffés en une brosse très courte, à la façon qui était en vogue dans les années cinquante du siècle dernier. Ses yeux sont bleus, comme la mélancolie qui ne les quitte plus. C’est un agent spécial. Est-il en mission ? Il en a tous les attributs. Un détail détone pourtant. Une bouteille de rhum, encore enveloppée dans son sac de papier, trône, à moitié vide, sur la commode.

La chambre appartient à un petit motel anonyme de la zone industrielle, qui offre un confort très relatif. Mais les prix ne sont pas élevés. Il a garé sa Buick juste en face de la fenêtre de sa chambre. Il a payé cash deux nuits d’avance, en montrant sa plaque à l’employé derrière le comptoir, avant de signer le registre. Cela impressionne toujours et cela évite les questions. Il ne veut laisser aucune trace trop évidente. Personne, au Bureau, ne pourra remonter facilement jusqu’à lui. Il a acheté une carte SIM prépayée et un téléphone d’occasion avant de quitter New-York. Il a veillé à garder la tête baissée pour que la caméra ne puisse saisir son visage. Ces dispositions ne sont pas vraiment infaillibles mais elles lui octroient un certain répit. Il fera avec.

Pour le Bureau, il est théoriquement en congé de longue durée, accordé sur décision expresse du Directeur adjoint après le fiasco de l’opération près de la rivière. Il a vu une psy. C’est la procédure habituelle en pareil cas. Stress post-traumatique, a-t-elle rapidement diagnostiqué. Il souffre d’un trouble causé par ce qu’il a vécu là-bas et qui a provoqué chez lui un sentiment de détresse névrotique aigu. D’où ses cauchemars dans lesquels il revit en boucle ce qui s’est passé dans le hangar à bateaux. D’où ses efforts surhumains pour éviter tout ce qui pourrait lui rappeler cette scène d’horreur. D’où ce foutu sentiment d’impuissance qui ne le quitte plus désormais. D’où cette difficulté persistante à trouver le sommeil. Il n’a rien dit sur les fantômes qui hantent ses nuits et sur le rhum dans lequel il se noie régulièrement.

Il est venu dans ce trou perdu sur une intuition. C’est une façon de remettre les compteurs à zéro. Une sorte de rachat. Il n’a rien dit à ses collègues car on l’aurait définitivement enfermé. Cela tient trop de la magie noire. Des signes épars s’assemblent chaque nuit jusqu’à tresser une couronne de feu dans son esprit enfiévré. Quand il n’a plus réussi à repousser l’inéluctable, il a décidé d’agir.

Il a punaisé sur le mur de la chambre des tas d’articles de journaux et des polaroids de visages en gros plan. Certains ont les yeux ouverts, d’autres les paupières closes. Certains arborent des maquillages dévastés, d’autres des profils de prédateurs. Il a regroupé coupures et photos en amas stellaires autour des clichés des scènes de crime, composant un bouquet de fleurs malsaines. Avec un gros feutre noir, il a tracé des lignes rageuses entre les portraits, les lieux et les coupures de presse. Il a plaqué des points d’interrogation sur des visages inquiétants. Tout autour, des symboles ésotériques côtoient des esquisses encore plus bizarres. L’ensemble forme sur le mur une sorte d’immense galaxie spiralée qui rayonne autour d’un noyau central. Une photographie où, sur une plage ensoleillée, une jeune fille sourit à l’objectif. Pour quiconque autre que lui, cela serait un grand n’importe quoi. A ses yeux, c’est la représentation parfaite du septième cercle de l’Enfer, l’endroit où vit la Bête. L’antre du Minotaure. Un peu à l’écart, il a scotché une courte lettre manuscrite. Certains mots sont soulignés en rouge, d’autres sont simplement entourés.

La nuit s’écoule lentement. Il est impatient. Demain, tout s’achèvera. Demain, c’est à dire dans quelques heures. Près de l’eau, encore. C’est une évidence. Il ne peut en aller autrement. Sur la carte qu’il a achetée, la rivière n’est qu’à quelques kilomètres de la ville, derrière les collines. Demain soir, à la même heure, il s’endormira pour la première fois depuis six mois. Ou bien, il sera mort. Les deux options sont réconfortantes, dans un certain sens.

McGuire est certain que le Minotaure sera ponctuel à ce rendez-vous. McGuire refuse d’imaginer qu’il pourrait s’en tirer comme, jadis, le tueur du Zodiaque. Non. Il a percé à jour son stratagème. Il n’a plus peur. Enfin, presque plus. Il ne veut plus voir de front juvénile souillé par les cinq lettres sanglantes que le démon creuse avec ses griffes. Non, il n’y aura plus d’autre fille assassinée pour assouvir ses désirs abjects.

A cet instant, les images décousues du hangar à bateaux assaillent sa mémoire comme une nuée de corbeaux affamés. Il ne doit pas succomber. Il le sait mais il va perdre, comme d’habitude. Entre les planches pourries de l’entrepôt abandonné, un corps pâle se découpe dans le faisceau de sa torche. Eteins-là. Bordel, éteins-là ! Mais le passé ne peut pas être réécrit. Il s’approche à petits pas. Les renforts ne sont pas loin, il a vu les phares et entendu les sirènes. Inutile de prendre de risque. Il maudit sa malchance. Il l’avait presque coincé ! Il s’en est fallu d’une poignée de minutes. Pour la fille, il est visiblement trop tard ! Il s’approche encore. Il s’attend à reconnaître Jenna ou Sonia, ou n’importe laquelle des jeunes prostituées qui aguichent le client sur le quai au-dessus de la rivière. Le clapotis régulier de l’eau contre les pilotis est un bruit apaisant. L’air embaume les parfums de la nuit. Il fait presque doux. Il est tout près à présent.

McGuire se réveille en sursaut, reprenant difficilement sa respiration. Il est trempé de sueur. Le cauchemar est toujours là, comme la blessure qui fait saigner son coeur. Cette blessure n’existe pas, lui a pourtant affirmé la psy.

Il est presque trois heures du matin. Il se lève lentement. La bouteille ambrée réclame son attention. Il boit une longue rasade de rhum pour que la chaleur au fond de son ventre le ramène à la réalité. Il glisse le Glock modèle 22 dans son holster. Sa main tremble légèrement. Il l’immobilise avec l’autre, tout en s’appuyant au montant du lit. Le Minotaure n’attendra pas. Avant d’éteindre la lumière, il se penche vers la lettre sur le mur, qu'il prend le temps de lire encore une fois.

« A mon papa,

Bientôt je serai au ciel, là où m’attend maman. C’est ce que tu me disais pour me consoler, quand j’étais petite, non ? Demain, je veux que tu retiennes tes larmes. Et que tu me fasses la promesse de ne pas changer à cause de moi, de ce qui m’arrive ! Finalement, j’ai vécu de merveilleuses années. Grâce à toi, j’ai connu le meilleur de ce monde, même si tu n’as pas toujours été très présent. Heureusement, les moments que nous avons réussi à partager ont compté double, non, triple, quadruple... Il n’y pas d’injustice à dénoncer, personne à blâmer, c’est juste la vie, Papa ! Je ne suis pas triste de ce qui m’arrive, je suis juste triste d’être séparée de toi ! La seule chose qui m’importe maintenant, c’est que tu gardes dans ton portefeuille cette photo que tu as prise l’an dernier, à Miami, celle où je te souris de tout mon coeur, la plus belle que tu as jamais prise de moi ! Ma vie, enfin, ce qu’il en reste, se résume à cette chambre d’hôpital aseptisée et à tes visites que j’attends toujours avec impatience et sans jamais trop y croire. Ne penses surtout pas que je me lamente sur mon sort ou que j’en veuille à Dieu pour cette saloperie qui me bouffe à l’intérieur ! Oublie ça, veux-tu ? Peut-être que mes idées sont confuses, à cause des drogues qu’ils me donnent à haute dose. Quand tu liras cette lettre, à côté de moi, imagine que je suis juste endormie, comme la Belle au bois dormant, juste pour maintenir un peu plus longtemps l’illusion. Rassure-toi, où que je sois, je veillerai toujours sur toi. Si tu trébuches, je serai là pour te donner la force de te relever et de continuer à avancer. Ton job a été toute ta vie et même nous, maman et moi je veux dire, nous avons dû composer avec ! Une enquête après l’autre, tu pourchassais ton démon, et le temps passait sans que tu ne t’en rendes compte. Vraiment, j’ai essayé de comprendre, tu peux me croire ! Y a-t-il... »

La lettre se termine ainsi, inachevée.

Il l’avait retrouvée par terre en arrivant à l'hôpital, tard, après son service. La forme blafarde qui paraissait endormie sur le lit était une étrangère. Non, sa fille avait été ravie par le Minotaure, comme les autres avant elle. Alors, il s’était lancé à la poursuite du monstre, corps et âme, ne comptant ni ses heures, ni sa peine. Il avait suivi ses traces jusqu’à la rivière. Dans le hangar à bateaux, il s’était approché du corps qui flottait à la surface de l’eau trouble. Jusqu’à distinguer le visage blême, boursouflé, aux yeux morts. Aux traits pourtant si familiers. C’est à ce moment qu’il avait commencé de hurler...

A la fin de sa lecture, il détache avec douceur la lettre du mur, ainsi que la photo où elle lui sourit à jamais. Au centre de la galaxie qui se déploie sur le papier peint, il y a à présent un trou noir.

En sortant, McGuire referme la porte de la chambre avec sa main gantée. Il jette un bref regard vers le bureau de réception, désert et silencieux. L’employé étendu derrière le comptoir est invisible. McGuire s’installe au volant de sa vieille Buick. Les étoiles dans le ciel semblent lui indiquer le chemin de son rendez-vous. C’est un bon présage. Il met le contact et, phares éteints, s’engage lentement sur la route des collines. Il accélère et le bruit du moteur couvre les gémissements sourds qui s’élèvent du coffre.

Il est dans le labyrinthe.


M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2014-07-14 22:51:14 

 WA, exercice n°132, participationDétails
Moondial





Je suis le meilleur Chat de Sieste de tout le Multivers. Si ! J’ai déjà gagné trois fois le Moondial. Record inégalé dans ma génération. Mon arrière-grand-père, Mallow, l’avait gagné trois fois. Mon grand-père, Lumô, quatre fois ! C’était le meilleur de tous les temps. Mon père... je ne sais pas si je dois... Mon père Pytho ne l’a gagné qu’une fois. C’est un peu la honte de la famille...
La compétition est en cours. Elle se déroule sur les trois peines lunes de printemps, tous les deux ans. Il reste deux journées. Je suis confiant. Je respecte mes adversaires, mais j’ai beaucoup travaillé avec Coach Toyan, et je sais que j’ai ma chance. Je prends les journées les unes après les autres, je ne me vois pas plus beau que mes concurrents, car à chaque nouvelle compétition il faut repartir de zéro, et sur une journée tout est possible.
Mon ambition secrète est de battre le record de mon grand-père. J’ai gagné la première fois à trois ans, l’âge minimum requis pour participer – on ne va pas s’embarrasser de chatons ! Si je remporte le Moondial cette année, il me faudra encore gagner à 11 ans... Je ne voudrais pas faire la saison de trop, je préfère me retirer en pleine gloire pour ne pas décevoir mes admirateurs. Mais je suis un compétiteur, j’ai toujours faim de nouvelles victoires !



Restons dans le présent. Si je devais ne pas l’emporter cette année, toutes ces spéculations seraient vaines. J’ai quelques adversaires redoutables. Tellenn, une birmane de six ans, splendide, lascive, intelligente... Et Landje, une siamoise de dix ans, expérimentée, imprévisible... Je l’ai battue sur le fil, la dernière fois !
Les règles ne tiennent pas compte de l’âge du candidat – sauf si vous êtes aux deux extrêmes, là le jury est plus impressionné. Le jury ? Le Comité des Anciens, dont sont exclus les parents des candidats, donc, vous voyez, ma glorieuse ascendance ne m’avantage en rien. Pendant les trois journées, ils sont en Contact avec nous. Aucun de nos mouvements ne leur échappe, et quoiqu’ils le démentent, je suis persuadé qu’aucune de nos pensées ne leur reste inconnue. Ce sont des Esprits, après tout ; et notre participation implique notre consentement...
La note totale est la somme de cinq notes qui estiment : l’improbabilité de la Cible, les Techniques, le degré de lâcher-prise de la cible, la satisfaction de la Cible. Les derniers dix points récompensent la qualité artistique de la prestation. Le record de notation a été atteint par un obscur individu nommé Rivari, dont ce fut la seule participation à l’épreuve. 49 !!! Il faut reconnaître que lors de la troisième journée, il réalisa un coup de génie. 23 humains refusèrent de descendre d’un bus pour rester plus longtemps avec lui. Et ce n’étaient pas des touristes ! A ce qu’on m’a dit, ils étaient tous très riches et ils étaient très attendus pour conclure une affaire importante qui concernait un ballon. Je n’étais qu’un chaton à l’époque, je n’ai retenu que les commentaires dithyrambiques que j’entendais autour de moi. 49 !! Nous rêvons tous d’en faire autant, tout en essayant de nous persuader que ce jour-là, le jury avait été acheté...
Je vous l’accorde, cette pensée n’est pas rationnelle. Comment peut-on acheter des Esprits ? Mais dans cette compétition, rien n’est rationnel. On nous demande, pendant trois jours, d’aller séduire des humains inconnus pour les persuader de faire une sieste avec nous. C’est rationnel, ça ? Mais c’est ce qui fait le charme exquis de cette compétition, unique dans tout le Multivers, et fondement de la Fierté Fondamentale des chats. Honnêtement, pourriez-vous envisager un instant qu’une autre espèce vivante ne tente jamais ce délicat challenge ?



Pour ma part je reste persuadé que si on peut perdre sur un lâcher-prise insuffisant, on gagne sur l’improbabilité. Inutile d’espérer des points en sautant sur les genoux de votre mamie nourricière. Elle somnole toute la journée, elle est d’emblée consentante, et après tout, elle profite de votre grâce tout les reste des deux années. Non, ce qui est vraiment excitant (et rentable en cas de succès), c’est le trader stressé, le médecin débordé ou la mère de six enfants, tous ces humains qui ne s’accordent jamais un instant de répit, persuadés que l’importance de leur mission les rend surhumains. En fait, c’est dans la préparation que tout se joue. Dans ces quelques heures de repérage qui nous sont allouées. Une cible trop facile, et vous perdez votre temps. Trop inaccessible, et ce sont les point qui s’envolent.
Au premier regard, vous devez estimer l’état de fatigue de l‘individu. Bien entendu, cela nous amène à exclure d’emblée les paresseux, les fonctionnaires, les croqueurs de pilules et autres renifleurs de poudre, ainsi que les coureurs de marathon – sauf en fin d’épreuve, mais là ils deviennent trop faciles, donc sans intérêt. Comment procéder ? De légers tremblements, des yeux qui clignent trop souvent (attention aux porteurs de lunettes, ça n’a plus de valeur), une certaine distraction à la tâche, un pas un peu traînant, la main qui se porte au front ou au ventre, une petite lenteur de réaction... Eureka, la Cible est repérée. Finalement, ça n’a pas été trop difficile. Gagnons encore un peu de temps en découvrant le lieu idéal d’intervention, en même temps qu’on commence l’approche, pose élégante, oeil de velours, le félin dans toute sa splendeur, indomptable et sacré. Hé ! Il est distrait, l’individu, d’accord, mais au point de ne pas me remarquer ! J’enchaîne sur l’étape suivante : attirer la Cible dans un endroit discret, de préférence dans une pièce peu éclairée et pourvue d’un canapé moelleux ou au moins d’un large fauteuil ; tout est bon pour ça : le ronronnement envoûtant, le frottement aux jambes suivi d’une dérobade (attrape-moi si tu peux) ou le miaulement de détresse, toutes ces manoeuvres n’ayant qu’un seul but : être suivi par notre proie jusqu’au lieu choisi. Là, il faut faire preuve de tact et de discernement : un seul faux mouvement et l’humain se rappelle qu’il a encore des tâches et des obligations, et chatastrophe ! une heure de perdue. Montrer une curiosité attentive, accepter les caresses, se lover sur le canapé – quitte à montrer son ventre, la manoeuvre est basse mais souvent efficace. Nez à nez, tête contre le menton, ronronnement maximal comme si votre désir était à son comble, amener l’humain à s’asseoir, c’est le plus gros du travail, le moment où chaque manoeuvre doit être calibrée avec exactitude. Ou sinon, gare à la fuite ! Prendre son temps, poser la patte sur une joue, ou tenter un regard droit dans les yeux – à éviter absolument avec un timide, mais c’est une bonne technique avec un décideur : tu es puissant, moi aussi, nous nous sommes reconnus. Que l’humain murmure quelques mots ou découvre un peu ses dents (c’est un signe d’apaisement chez eux, qu’ils appellent un sourire), et la partie est presque gagnée. Reste à conclure. Se coucher sur les genoux, ou sur la poitrine, au milieu (pas sur le ventre, surtout si vous êtes un gros chat...). Très important : le clignement des yeux, répété à l’envie, qui génère un sentiment de détente, et pour peu que l’humain ait un peu d’empathie, un clignement en retour, prélude à la fermeture des yeux et au sommeil. Une patte peut se tendre, griffes à peines sorties (droites, bien sûr, pas courbes), à condition que le vêtement de l’humain soit assez épais, car cela doit rester un geste langoureux et ne provoquer aucun désagrément. Voilà : maintenant il faut garder la position et attendre, rythmer le ronronnement pour qu’il s’accorde à la respiration, qui deviendra de plus en plus lente et de plus en plus ample. Y a-t-il une limite de temps, me demanderez-vous, et je vous répondrai qu’à partir du moment où l’humain a lâché prise, oubliant son quotidien pour faire de ce moment privilégié avec vous sa priorité absolue, les points sont obtenus.
Ensuite, c’est votre emploi du temps qui conditionnera la durée de la pause... ou la course effrénée vers une autre Cible !


Non, vraiment, la compétition ne vous tente pas ? Vous êtes jeune, vous avez de beaux yeux... Certes, il faut s’entraîner en permanence pour garder le haut niveau, mais quand la victoire vous sourit, vous êtes récompensé de tous vos sacrifices ! Quoi, la récompense ? Quand on gagne ? Mais la Gloire, bien sûr ! La Gloire ! Les autres chats qui s’écartent sur votre passage, avec respect, avec admiration... Les chatons qui se précipitent pour vous demander des conseils, poussés par leurs mères qui se lèchent furieusement d’un air gêné en espérant que vous remarquiez la courbe de leur rein et la finesse de leurs pattes... La Gloire ! Oui, je sais, elle est éphémère, vous n’avez le titre que pour deux ans... Mais si vous gagnez, encore et encore, si vous passez à la postérité... Alors vous devenez un Chat de Légende, celui dont on raconte les exploits le soir à la veillée, celui qu’on cite en exemple, celui qui illumine les rêves de générations entières... Cela ne vous tente pas ? Mais quelle espèce de chat êtes-vous donc? Oui, je le vois bien, une anarchiste, une marginale, une iconoclaste...
Dommage, vous aviez de beaux yeux...
Narwa Roquen, chat roule...

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Onirian  Ecrire à Onirian

2014-07-17 09:07:32 

 WA-Commentaire - Narwa RoquenDétails
Une chouette compétition, très dans l'air du temps, avec un petit clin d’oeil à notre mondial à nous. Un point de vue de chat, toujours décalé, plein d'humour, joliment écrit, ça ce lit tout seul comme un bonbon sucré qui fond sur la langue.
J'ai du chercher à quel endroit tu avais mis l'alphabet mais il est bien là ;-)
Clap clap !

--
Onirian qui, lui aussi, ferait bien une sieste. Y aurait pas un chat dans le coin ?

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2014-07-19 17:38:26 

 L’enfer et des corpsDétails
C’est la balade d’un junkie, la dernière virée avant le grand plongeon... mais est-ce un plongeon du haut de la planche tendue par-dessus le bastingage ? Voici un texte halluciné comme le dernier trip de cet homme qui cherche une planche de salut, l’étroit chemin de la rédemption.

La litanie qui égrène les lettres de l’alphabet (au passage, consigne respectée au-delà de la limite, puisque tu n’as écarté aucune lettre !) est obsédante, hypnotique, aussi désenchantée que cet appel à Dieu qui passe par le point de non retour !

Parmi les nombreuses images et expressions décalées qui parsèment le récit, quelques unes sont remarquables :
- "une vague éthylique venue par tribord arrière".
- "Nous sous-vivons..."
- "Tous sous le pont ! Protégez la cargaison"
- "plage-bande",
- "applaudissements de métropole" ( ???)
- "il est caché dans les petits sachets",
- "seuls à s'en percer les veines",

Au rayon des bricoles :
- Un concert d'applaudissement : s
- Les applaudissement cessent : s
- que j'aurai du : j’aurais
- aux éclats mortifères d'ocre séchés : ocre séché (à mon avis !)
- tout blanc : s
- Dieu enfin, se mets à exister : se met
- on est tous perdant : perdants
- l'effort est surhumain, je faibli : faiblis
- même s'Il ne veux pas de moi : veut
- Terminus, il n'y a plus de barreaux, les autres ce : les autres se sont
- Tu me manque : manques

Il faut lire le texte en écoutant ad libitem la chanson de Hubert-Félix Thiéfaine, « les dingues et les paumés », car elle colle idéalement aux mots qui dansent au rythme d’une ritournelle ivre.

Les dingues et les paumés

Un texte particulièrement sombre et triste qui dessine une drôle de spirale infernale où le fond du fond devient finalement la seule issue pour accéder à la lumière !

Bien joué!

M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2014-07-19 18:37:43 

 Year of the cat...Détails
Tout commence par un titre habile qui surfe joyeusement sur la vague brésilienne qui a déjà, hélas, reflué loin de nos plages. Ensuite, comme pour Onirian, c’est le tube d’Al Stewart, « the year of the cat » qui m’est venu à l’esprit en lisant ton texte. Et si, après, le maître Miller nous embarque définitivement vers la lune bleue, alors...

L’idée est délicieuse. Ces petites bêtes sont des séductrices redoutables et l’organisation d’un concours sacrant la plus talentueuse est, ma foi, dans le cadre d’un multivers, absolument recevable ! Bien sûr, grâce à un dialogue à une voix, le récit gagne en dynamisme, avec ce petit côté cabotin du narrateur qui sied si bien aux divas des sofas !

La description de l’épreuve est sans faille. Mention spéciale pour ta version de la journée noire du foot hexagonal, celle du 20 juin 2010 qui renverse totalement la perspective. On devra désormais la citer comme la sieste de Knysna et pardonner à nos 23 maudits préférés !

Les règles, qui conditionnent la victoire finale, mêlent une vraie connaissance des moeurs félines et une étroite observation du comportement des adeptes de la sieste (bien vu, les humains qui sont par définition écartés du concours). Le tout agrémenté d’un humour léger omniprésent et d’un anthropomorphisme de bon aloi ! Ces règles te permettent de respecter scrupuleusement la consigne et de façon complète. Je n’ai pas noté de lettre manquante.

La chute fait intervenir l’autre protagoniste, celle qui est restée hors du cadre à écouter le beau parleur ! Mais c’est une véritable catwoman et elle n’a pas envie de se laisser mener par le bout de ses moustaches !

Au rayon des bricoles :
- elle profite de votre grâce tout les reste des deux années : le reste...
- Trop inaccessible, et ce sont les point qui s’envolent : les points...
- griffes à peines sorties : à peine...

Une histoire au final, chatoyante...

M

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Onirian  Ecrire à Onirian

2014-07-21 11:04:03 

 Par la porteDétails
Tu ne crois pas si bien dire en parlant des Dingues et des Paumés. L'expression "des yeux mescals" vient en effet de cette chanson et j'ai écrit tout le début du texte en écoutant cette chanson en boucle.
Mais pour que la playlist soit complète, il faut également rajouter
This is the end des Doors. Toute la relecture s'est faite sur cette chanson là.

Et pour préciser : Les applaudissements de métropole, ce n'est rien d'autre que le son du métro, qui passe régulièrement.

--
Onirian, Doors & Thiefaine dans les oreilles.

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2014-08-12 19:53:58 

 Dis, FladnagDétails
Serait-il possible que je puisse à nouveau éditer mon texte? J'ai une version légèrement retouchée qui me semble meilleure!

Merci d'avance

M

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Fladnag  Ecrire à Fladnag

2014-08-12 23:56:06 

 EditionDétails
Passé un certain délai, le texte n'est plus éditable. Je peux augmenter le délai (30j) mais ca le fera pour tout les messages, pas seulement le tien.

Je peux aussi changer la date de post de ton message, mais pas après la date de 1ère réponse.

Enfin, si j'ai mis ce système c'est pour éviter que les réponses deviennent incohérentes avec les messages d'origine, par exemple si quelqu'un décide d'éditer tout ses messages pour en supprimer le contenu un jour.

=> Je viens de passer la durée a 60 jours, donc ca devrait être modifiable a nouveau ;o)

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2014-08-13 19:27:33 

 Sympa!Détails
Merci Flad', je vais de ce pas éditer mon texte! :)


J'accède depuis peu à nouveau à mon PC qui était emballé suite à déménagement.

M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2014-08-31 22:26:00 

 Commentaire Onirian, exercice n°132Détails
C’est un texte dur, violent, qui donne à voir une situation horrifiante de réalisme. Le langage est paradoxalement métaphorique, calembouresque et décalé, s’accordant aux voyages mentaux du toxicomane. Le contraste entre les deux fait toute la valeur de ce récit, et qui plus est les effets de style permettent au lecteur de s’accrocher à la forme pour ne pas sombrer dans le fond. Par ailleurs c’est truffé de clins d’oeil littéraires ou cinématographiques ; chaque mot compte, chaque phrase est à apprécier lentement, dans sa saveur et dans ses arômes. La lecture reste éprouvante, mais pas insupportable.


Bricoles :
- Un concert d’applaudissement : applaudissements ( 2 fois)
- Que j’aurai du jeter : j’aurais dû
- Eclats mortifères d’ocre séchés : ocres séchés ou ocre séché
- Tout petits, tout blanc : blancs
- Dieu... se mets à exister : se met
- Comme si les Yeux dégueulait : dégueulaient
- Ce ne sont vraiment les remparts d’une prison : vraiment pas
- On est tous perdant : perdants
- Je faibli : je faiblis
- Avant que les Yeux ne m’aient rattrapés : rattrapé
- Moi qui ait troqué mon nom : qui ai
- Les autres ce sont effacés : se
- Tu me manque tellement : manques


Tu as bien respecté la consigne, quoique parfois de manière tangentielle, en juxtaposant des mots, débouchant parfois sur des phrases et parfois non, et non des phrases « tout venant » commençant par une lettre donnée. Mais je pinaille ! Dans le texte c’est bien amené et ça s’intègre parfaitement.
On ne sort pas indemne de cette lecture, preuve que tu as bien fait ton travail. Le ton du narrateur, apparemment détaché de son propre sort ( ce qui est cohérent avec son état), est effectivement beaucoup plus efficace que son auto-apitoiement. Encore un poète qui disparaît... Et un auteur qui se confirme. Félicitations !
Narwa Roquen, le retour

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2014-09-08 23:33:57 

 Commentaire Maedhros, exercice n°132Détails
Le texte se déroule dans un rythme très lent. Par petites touches concentriques, tu nous présentes ton héros et sa quête – sa folie. J’aime bien la référence au Minotaure, monstre légendaire symbolisant l’homme dominé par ses pulsions, et qui se nourrissait de chair humaine. J’aime bien aussi l’image de la galaxie sur le mur qui devient un trou noir. C’est remarquablement bien mené et bien écrit. La fin est sidérante. Tout bascule en une phrase et on en frissonne d’horreur. Alors on relit et oui, bien sûr, tous les jalons sont là, tous les petits cailloux blancs qui, si notre prénom était Hercule, nous auraient menés au but avant la fin. Et c’est encore meilleur à la 2° lecture.

Bricoles :
- Ne penses surtout pas : pense
- Sans que tu ne t’en rendes compte : j’hésite sur la nécessité du « ne »

La consigne est parfaitement bien respectée, tellement bien que la 1° fois je suis passée à côté ! Pas facile d’écrire une nouvelle où il ne se passe rien et où le lecteur reste accroché, intrigué, aux aguets, jusqu’au coup de tonnerre final. Ca n’est bien sûr compatible qu’avec un format court, et c’est une réussite dans le genre pur de la nouvelle. Bravo !
PS : le clip de la bande-son est ... euh... spécial!
Narwa Roquen, au taf

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2015-01-02 22:15:26 

 Damned!Détails
Eh ben si j'aurais pô su, j'aurais ô vu... Evidemment en ayant lu le texte sans avoir lu la consigne, c'était passé totalement inaperçu! Donc, fluide.
Joli!! C'est le genre de jeux que j'adore, faudrait que je me remette à jouer, un jour...

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