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De : Lairello atan Date : Dimanche 21 septembre 2003 à 11:46:35 | ||
Conte de la folie héroïco-fantaisiste 3 Alors que Rojë commençait à se laisser bercer par le rythme des gouttes tombant du plafond mal isolé, Emíl eut un eclair de génie. Il secoua son ami par l'équivalent d'un "EUREKA!" Ce dernier se tourna vers le manchot et l'interrogea du regard. Emíl s'approcha du voleur et lui fit "pst pst pst" dans l'oreille. Comme je suis omniprésent, même dans l'oreille de Rojë, je peux vous dire ce que ça signifie, mais là je meuble pour le suspens. "On pourrait s'echapper par les latrines ; des égoûts on rejoindrait la forêt. -Par les latrines? Compare notre gabarit à celui du trou. T'as jamais joué avec les cubes les cylindres à mettre dans des orifices de même forme? Ca colle pas, même un gosse un tant soit peu sensé le verrait... -Oui ça je sait, rétorqua le manchot. Mais la pierre où on a creusé le trou des latrines n'est pas solidaire du reste du sol. En grattant un peu, on devrait pouvoir la soulever, et y passer. (Et sonnent les trompettes pour congratulationninguer l'eclair de génire d'Emíl) -Comment tu sais ça? -C'est mon voisin Jácob et son associé Delafónd qui fabriquent ces latrines, regarde c'est écrit là. déclara le peintre avec un zeste de triomphe en designant la pierre trouée. -Je sais pas lire..." Seul problème nos amis n'avaient aucun outil pour creuser. Ah si, je vois Rojë qui lève un doigt avec le visage qui s'éclaire (d'où la métaphore des ampoules dans les dessins animés). On leur avait vidé les poches, mais Rojë savait que les gardes ne fouilleraient jamais là. Vous avez compris, cher lecteur, d'où il a sorti son trousseau du parfait petit voleur ; j'évite les détails, je sors de table. Le tout était ensaché dans des feuilles de platane et une vessie de mouton. "Je garde ça depuis que je suis tout gosse. -Dans ton cul?! s'exclama Emíl avec un rictus de dégoût découvrant ses dents parfaites de héros de l'histoire (ouais tous les héros sont irréprochables physiquement, c'est bien connu.) Rojë secoua la tête pour nier avant d'éclater de rire. C'est discret ça, tiens! Dans ce trousseau il y avait des crochets (pour crocheter les serrures!!), une cuillère (pour creuser et ainsi soulever les latrines!! Si, si c'est écrit dans le mode d'emploi), ainsi que d'autres objets qui serviront plus tard. Petite ellipse. Après quelques heures de travail acharné, nos deux amis avaient reussi à soulever la pierre. Petit problème, ils étaient au cinquième étage. Et les parois du conduit paraissaient glissantes. Qu'importe, les deux prévadés (notez la magnifique contraction) ne voulaient pas finir en charpie à cause des chatouilles d'un ours (ouais à un moment le bourreau utilise un ours, cf chapitre deux pour ceux qui ne suivent pas ou prennent en route) plutôt crever dans une chute de cinq étages, c'est beaucoup plus excitant, selon eux. Heureusement, ils ne succombèrent pas à cette descente qui fut moins glissante qu'ils ne le craignaient. Emíl et Rojë suivaient le cours de l'eau qu'on savait sombre malgré le peu de lumière en ces lieux souterrains. Un rugissement fit se retourner les deux hors-la-loi. Horrible détail, Emíl avait oublié le fait que les égoûts de Lusteria étaient peuplés de larves de leviathan. Bien qu'à l'état larvaire, ces bêtes n'en étaient pas moins redoutables. Le peintre proposa à son ami de prendre leurs jambes à leur cou, décision certes peu héroïque, mais que faire face à une larve de leviathan avec seulement trois bras? Ah! Le mutisme vous sied bien, lecteur médisant. Ils coururent à en perdre haleine, et lorsque pointa une lumière, l'espoir et l'envie de vivre donna aux deux fuyards la force de devancer un peu plus leurs poursuivants. Arrivés devant la grille, éclairée d'une torche (oui, il faisait encore nuit) Ils secouèrent en vain les barreaux, hurlant à qui veut bien l'entendre de leur sauver la vie. Deux gardes royaux se présentèrent avec un sychronisme déconcertant,propre à une foule de gags americains. Leurs yeux trahissaient les quelques heures de sieste auxquelles ils s'étaient adonnés non sans plaisir. La tentative d'evasion par les égoûts n'était donc sûrement pas une première. "Pas la peine d'hurler ainsi..." dit un garde d'une voix pateuse. Emíl et Rojë n'eurent pas le temps de répondre, juste de s'accroupir en entendant un rugissement beaucoup plus fort. La bête était juste derrière eux. Ne faisant pas de distinction entre hors-la-loi et garde royal, la bête fonça sur les gardes, défonçant du même coup la grille. L'appel de la viande avait sûrement déconnecté la partie intelligente (s'il y en a une) de la bête : hors de l'eau, elle ne peut survivre, même avec le ventre plein. Voyant là une occasion inesperée, Rojë et Emíl se levèrent avec vivacité, et coururent vers la forêt, ne tenant pas compte des cris derrière eux . Emíl et Rojë pourront-ils faire carrière dans la chanson? Mais où va donc déboucher cette histoire encore vide d'interêt? Pourquoi à chaque fin d'episode dans les dessins animés japonais, l'action se fige en une aquarelle avec une voix off qui pose ce genre de question pour qu'on regarde la suite? Dis Papa, pourquoi? Ecoute biquet, demande à maman, tu vois pas que je regarde le match?! Un passant. Ce message a été lu 5534 fois | ||
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