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 WA, exercice n°17, participation Voir la page du message Afficher le message parent
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mardi 12 juin 2007 à 17:42:29
Satyagraha




Le choc du bol sur le ciment me réveille. Une inspiration profonde, j’ouvre les yeux. Le plafond et les murs sont gris, grêlés de traces de peinture. Parfois un morceau de plâtre se détache, presque un évènement dans une journée de solitude. Je mange mon bol de riz, lentement, avec application, en mâchant deux cent fois chaque bouchée. Je me concentre sur les moindres nuances du goût de cet aliment monotone, qui autrefois me semblait fade, sur les sensations que m’apportent mes dents, mes mâchoires, ma gorge, mon estomac. Cela a longtemps agacé le gardien, qui voulait reprendre le bol. Un jour, il a cessé de m’insulter, et depuis il me le laisse jusqu’au repas suivant.
Quand je suis entré à Sou Chao, je ne savais pas s’ils m’exécuteraient tout de suite ou me laisseraient croupir jusqu’à la fin de ma vie, de même que je ne savais pas ce qui serait le plus pénible. Pour ne pas leur offrir le spectacle indigne de mon désespoir ou de ma folie, j’ai pris le parti d’organiser mes journées, et depuis le début, je m’y suis toujours tenu. Après le repas du matin, je m’assieds sur le sol froid, et je me souviens. En silence, je convoque les visages, les lieux et les choses de mon passé libre, pour ne pas perdre la mémoire de mon pays, de ma famille, et de ma vie. J’honore ainsi le chemin qui m’a mené jusqu’ici, puisque toute chose est à sa place, ici et maintenant.


Je suis né sur les hautes prairies autour de Nyakchukha, vingt ans avant l’année 2007. Ma famille a toujours élevé des yaks, et j’ai grandi au milieu d’eux, pauvre mais heureux. Quand j’ai eu seize ans, mon père m’a pris à part.
« Dudjom, je te confie ta mère et ton frère ; je suis sûr que tu sauras les nourrir et les protéger comme je l’ai fait. Je vais rejoindre le Satyagraha. Tu sais que tôt ou tard je serai torturé et abattu ; ne garde pas rancune aux miliciens qui accompliront ces actes, mais le moment venu, suis ma trace. »
Il m’offrit la daha de laine qu’il portait autour du cou, embrassa ma mère et mon frère cadet, et s’en alla. Nous apprîmes plus tard qu’il avait été fusillé sur une place de Nyakchukha, avec d’autres militants pacifistes, pour avoir crié trop fort le mot de « liberté ».
Quand mon frère eut seize ans et moi vingt, je pensai qu’il était temps d’accomplir mon destin. Je ne souhaitais pas trahir la non-violence de mon père, mais je voulais me dresser plus fort que lui contre l’envahisseur. Or cette année-là tout le pays ne parlait que du nouveau chemin de fer reliant Golmud à Lhassa, violant la paix de nos montagnes sacrées et éventrant notre contrée pour mieux la livrer au grouillement impie du peuple Han. Je revois le visage de ma mère, son sourire digne et fier, et j’entends sa bénédiction, dernier instant de tendre chaleur avant la tourmente. Je me vêtis de ma simarre bleue des jours de fête, puisque je pensais que la mort serait au bout de ce chemin.
Je choisis un tronçon de rail qui passait en pont d’une pente abrupte à une autre, très haut dans la montagne, parce que sa reconstruction serait longue et difficile. Je ne voulais cependant attenter à aucune vie, et ce fut à une heure où je savais que la voie serait déserte que je dynamitai quatre piliers. Je réussis dans mon entreprise, mais je ne parvins pas à m’éloigner assez vite et je fus pris dans un éboulement. Je survécus, mais ma jambe gauche brisée au dessous du genou m’obligea à attendre, comme un animal pris au piège, que la mort mette fin à ma douleur. Dans la soirée, les miliciens me trouvèrent ; au lieu de m’abattre comme je l’aurais souhaité, ils me transportèrent dans une jeep puis me jetèrent dans un wagon à bestiaux où je voyageai seul, avec cependant une gourde d’eau, pendant deux jours et deux nuits. Mon corps a gardé la mémoire vive de cette longue souffrance, et chaque matin, à son évocation, même de nombreuses années plus tard, il en frissonne encore. A chaque cahot du train, à chaque courbe, à chaque ralentissement, j’avais l’impression que ma jambe s’arrachait de mon corps, et le mal atroce, dans sa répétition violente, me rendait fragile comme un enfant. Il m’est arrivé plusieurs fois, heureusement, de perdre connaissance. Mais le pire, le plus terrible souvenir que j’en ai gardé, ce sont les larmes que je ne pouvais retenir, dans l’attente de la douleur à venir.
Enfin ils me laissèrent dans cette cellule, à Sou Chao. En tremblant et en sanglotant, je retirai ma botte où mon pied gonflé s’engourdissait, ce qui remit ma jambe droite pour quelques heures. Plus tard, trois hommes vinrent m’interroger dans ma langue, me demandant mon nom et celui de mes complices. Je tus mon nom pour protéger ma famille, et je répétai inlassablement « j’ai agi seul », malgré les coups de badine sur mon visage et les coups de pieds dans ma jambe cassée, jusqu’à ce que je m’évanouisse. Je n’ai jamais su pourquoi ils ne m’avaient pas tué, ni pourquoi ils m’avaient transporté à Shangaï, si loin de chez moi. Ce sont des questions qui n’auront jamais de réponse. Ma jambe m’a fait souffrir longtemps, m’obligeant à me traîner sur le sol pour atteindre le bol de nourriture, et à dormir par terre enroulé dans la couverture, mais elle a fini par se ressouder, un peu de travers ; elle est plus courte que l’autre, ce qui me fait boiter, mais je n’ai plus mal.


Quand j’ai fini de me souvenir, je remercie Dipamkara, le Bouddha du passé, de me permettre de conserver la mémoire, gardienne de mon identité. Puis je prends soin de mon corps pour libérer mon esprit, afin de pouvoir accueillir la mort dans la joie et la compassion.
Un an à peu près avant que je parte, nous avons recueilli un geshe qui s’était exilé en Inde dans sa jeunesse, et était revenu chez nous pour y mourir. Il avait voyagé seul, à pied, depuis les bords du Gange, et avait réussi à échapper à la milice. Ma mère considéra que c’était une bénédiction pour notre famille que la présence de ce saint homme, et nous pûmes le cacher jusqu’à ce qu’il s’éteigne en paix. C’était un moine lettré, un sage, qui égrenait pendant des heures les perles de son mala , son chapelet bouddhique, en murmurant ses prières. Il se dégageait de lui une paix si intense que depuis le jour de son arrivée jusqu’à sa mort, je ne me chamaillai pas avec mon frère. Il m’arrivait de le contempler pendant des heures, immobile dans ses postures, le visage toujours serein et parfois illuminé d’un sourire dont j’ignorais le secret. Un jour il voulut me prêter un de ses livres, mais je secouai la tête. Chez nous, rares étaient ceux qui étaient confiés au temple. La plupart savait compter les têtes du troupeau et signer de son nom, et on ne nous en demandait pas davantage. Je regrette maintenant de ne pas avoir posé plus de questions, de ne pas avoir cherché à m’instruire auprès de ce saint homme. Dans les premiers jours que j’ai passés ici, alors que j’essayais de dormir pour fuir la douleur, il m’est souvent apparu en rêve, vêtu de sa robe jaune, et il me disait :
« Suis la Voie, mon enfant, afin que la Lumière brille en toi.
- Mais, Rinpoché », lui répondais-je, « je n’ai pas étudié, je ne sais pas !
- Tu m’as vu. Tu m’as écouté. Je suis avec toi. »
Alors malgré la souffrance je me suis assis, j’ai fermé les yeux, et j’ai attendu. Et encore aujourd’hui c’est ce que je fais, au point que parfois le temps passe et je ne m’en rends pas compte, les bols s’entassent près des barreaux, témoins du temps des autres. Je n’en tire ni fierté ni tristesse. Je suis en permanence dans l’instant présent, et ce présent prend parfois des allures d’éternité.
J’ai tâtonné pour trouver les postures. Un jour j’ai entendu la voix de Rinpoché dans ma tête.
« Concentre-toi sur l’est, devant toi, puis l’ouest, le nord et le sud ; le haut et le bas, l’immatériel et le lourd, le blanc et le rouge. »
A force d’attendre j’ai ressenti la légèreté du vent, à l’est, la fluidité de l’eau, à l’ouest, la profondeur de la terre, au nord, et la chaleur du feu au sud. Je me suis ancré dans le sol et me suis envolé dans l’éther. Dressé sans orgueil dans la verticalité de mon corps, assis ou debout, j’ai habité le monde autour de moi et le monde est entré dans mon esprit. J’ai parcouru tous les chemins de l’arc en ciel, de mes racines de couleur rouge jusqu’à la fleur de lotus universelle et compatissante, où la conscience s’épanouit dans le violet rayonnant. Chaque jour je marche sur la Voie, et l’esprit du Précieux me guide, et avec lui d’autres sages dont l’âme plane encore dans la Conscience Universelle. C’est comme si j’avançais dans une forêt obscure ; je découvre un chemin, qui parfois se perd dans les broussailles, mais repart toujours un peu plus loin. Au dessus du sentier, les arbres s’écartent, et j’aperçois un ciel d’un bleu limpide. D’autres que moi ont marché ici ; je vois leurs traces devant moi, et je ne me sens jamais seul.


J’ai découvert mon souffle. Silencieux ou puissant, ralenti à l’extrême ou vif comme le torrent, rouge par la narine droite, blanc à gauche, gris quand il me quitte en me purifiant, brillant quand il me pénètre tel un fleuve de lumière, jusqu’au bout de mes doigts et de mes orteils, puissance de vie perceptible dans toute sa splendeur jusqu’au plus profond de mon être. Un jour, dans l’euphorie du souffle, j’ai émis un son, et ses vibrations m’ont étonné. J’ai exploré alors tous les chemins sonores, comment mon corps répondait à tel son et à tel autre, et c’était un ravissement que de vivre toutes ces sensations , de me sentir m’ouvrir encore davantage, plus présent, plus conscient, plus comblé et plus vide en même temps, le son émis de moi glissant en moi sans contrainte, sans retenue, tournant et retournant selon ses lois propres, énergie pure aux échos d’énergie rebondissant dans ma matière par des canaux insoupçonnés, réveillant, stimulant, canalisant, apaisant mon énergie vitale pour ma plus grande joie.
Je n’ai jamais eu peur. Je m’abandonne à l’inconnu, et tout est bonheur, et tout est Lumière. Peut-être est-ce parce que je ne savais rien que je n’ai jamais cherché à comprendre. L’enfant qui joue s’émerveille d’un rien, et prend les choses comme elles sont. Il croit en son jeu parce qu’il fait partie de lui-même, il est à la fois l’acteur et le jeu. De même je suis à la fois celui qui découvre et ma propre découverte, le regard et l’objet, l’être et le non-être.


Le temps ne m’est pas compté. J’ai vu pousser ma barbe et mes cheveux, je les ai vus blanchir. Je n’ai aucune idée de la date ni de l’heure. Je sais que c’est le matin parce que le gardien dit « repas du matin ». Je sais que c’est le soir quand il annonce « repas du soir ». Si je suis fatigué, je dors. Si je suis éveillé dans l’Esprit du Monde, j’y reste. Mes sens se sont affinés au lieu de se détériorer avec l’âge. Quand la fantaisie me prend, je hume l’odeur laissée par le gardien dans son sillage, et je sais si c’est le printemps ou l’automne, s’il a été mouillé par la pluie, s’il a souffert du froid en venant. Je peux distinguer nettement une fourmi à l’autre bout de ma cellule. Je peux entendre les gardiens chuchoter à l’extrémité du couloir, mais je n’y prête pas attention, leurs conversations ne me concernent pas. Je peux distinguer toutes les nuances du goût d’un bol de riz, savoir s’il a côtoyé d’autres aliments, si c’est le même que la veille ou pas. Toutes ces possibilités m’enchantent et m’émerveillent.
Je peux revoir à loisir dans mon esprit le coucher de soleil sur le fleuve, le Gyalmo Ngulchu qui coule aussi majestueusement à des milliers de kilomètres de moi qu’au fond de mon coeur pacifié, de même que les neiges éternelles de nos montagnes sacrées, que dans mon esprit aucun chemin de fer ne traverse. Les Han ont cru me condamner, ils m’ont libéré. Quand la joie paisible de l’éveil me transporte, je prie pour que la compassion éclaire leurs âmes et les illumine à leur tour. Egrenant un mala invisible, je prie pour que chaque homme découvre au fond de lui-même le bonheur indicible qu’il m’est donné de vivre. Je suis le chaud et le froid, l’image et la page vierge, la musique et le silence. Je suis la lourdeur et la légèreté, l’est et l’ouest, le nord et le sud. Je suis le fleuve et la montagne, l’herbe et le yak, l’enfant et le vieillard. Je suis à la fois le maître et l’élève, l’immobilité et l’action, l’immédiateté et l’éternité. Je suis l’arc et la flèche, le mot et la pensée, le dieu et l’humain. Chaque jour j’attends la mort comme une surprise merveilleuse qui m’ouvrira d’autres portes vers d’autres paysages encore inexplorés. Je l’attends sans hâte, comme je vis sans désir. Referais-je aujourd’hui ce geste de révolte ? Cela faisait partie de mon chemin, et le fleuve ne remonte pas son propre cours. Cela devait être, puisque cela a été. Je n’ai pris aucune vie. J’ai dit ce que je devais dire. J’ai l’impression aujourd’hui de lutter pour la liberté de mon peuple avec autant de force et autant de conviction, mais mon combat s’est élargi jusqu’à l’infini. Je prie autant pour les Han que pour les miens, car je suis persuadé que l’hostilité est une erreur, que seul l’amour de l’ennemi peut le transformer en ami, plus sûrement que toutes les guerres. Mon esprit communie avec tous les esprits libérés, pour que la compassion ouvre le chemin de la paix à tous les peuples de la terre.
Narwa Roquen, qui descend de la montagne à cheval


  
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Réponses à ce message :
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-06-12 19:17:15 

 Petit scarabée... ne tient pas compte des ans!Détails
Tu nous délivres encore un très joli conte, finement ciselé, hautement moral qui, à mon très humble avis, contourne avec une grande élégance les règles que tu avais fixées pour cet exercice, grâce à la poésie toute orientale de ce voyage astral, immatériel ou désincarné. En effet, le souvenir et la maîtrise des techniques des quatre nobles vérités te permettent de t'affranchir des murs de la prison. Un voyage en somme immobile.

J'ai particulièrement apprécié le décor que tu as planté sur un socle à la fois matériel, l'expansion chinoise bassement matérialiste, et spirituel, la résistance passive des tibétains misant sur l'acceptation du ahimsa, fondement de l'enseignement du petit gros à face lunaire (je plaisante!), du Bouddha voulais-je dire!

Dans ce conte, se retrouvent toutes les valeurs que tu défends sans relâche et qui tablent sur la propension de l'homme à être bon ou meilleur. Les images sont fortes et le dépaysement total. J'apprécie aussi l'empathie qui s'en dégage.

Mais, chère Narwa, je crains que les geôles de l'empire du milieu ne soient remplies de voyageurs astraux. La fin du conte est une libération toute mentale du prisonnier. Et si son âme semble avoir atteint le nirvana, je crains fort que les tibétains eux, en tant que peuple ou nation, ne connaissent très bientôt leur parinirvana.

A ma décharge, je n'ai pas fréquenté l'école des Sakyas :les profs m'ont jeté dehors quand ils m'ont vu arriver pour le débat sur la dialectique, armé de mon mobile dernier cri et les oreilles coiffées d'un casque déversant la musique d'un lecteur MP3. Il est vrai que les ondes positives ont du mal à se frayer un chemin, dans ces conditions!

Tu auras compris, je ne crois que modérément dans la capacité de l'homme à devenir meilleur.


Juste une remarque :

je ne suis pas sûr d'avoir compris le sens de la phrase "que seul l'amour de l'ennemi peut le transformer en ami, plus sûrement que toutes les guerres".

M.

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-06-13 08:58:46 

 Chacun croit...Détails
"Tu auras compris, je ne crois que modérément dans la capacité de l'homme à devenir meilleur. ":

Pour ma part, Maedhros, je crois surtout, comme Rousseau, que l'Homme naît bon, avec le besoin d'aimer tous les êtres et d'être aimé de tous. S'il l'a été, il n'y a pas de raison qu'il ne puisse pas le redevenir. Non mais! :p

Sinon, concernant le texte, j'ai vraiment eu l'impression d'être bercée par la parole d'un sage, et pendant que mon corps prenait un petit dej' au Nutella, bassement goinfre, mon esprit a beaucoup apprécié ce voyage... Merci, Narwa!

Elemm', lectrice du matin

PS: Quant à moi, il n'y a plus de devoir de prépa le mercredi aprèm, alors je ne suis pas sûre d'avoir le temps d'écrire ma participation... Anonymer le Bac, c'est autrement plus prenant :)

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-06-13 10:05:26 

 Chocolat...Détails
Ah, le rousseauisme!

Si je me rappelle bien, dans le Contrat Social, JJ Rousseau avait constaté néanmoins que l'homme, lorsqu'il abandonne l'état de nature (cet état, depuis le jardin d'Eden, n'a plus donné signe de vie) abandonne également totalement l'ensemble de ses droits à la "communauté" à laquelle il appartient désormais. D'où la naissance du contrat social qui élève l'intérêt général au-dessus des volontés individuelles. Or, l'intérêt général est celui qui est quelques fois le moins partagé.


Je penche plutôt pour Nietzsche quand il dit que "le plaisir et la douleur sont des conséquences, des phénomènes concomitants ; ce que veut l'homme, ce que veut la moindre parcelle d'un organisme vivant, c'est un accroissement de puissance. Dans l'effort qu'il fait pour le réaliser, le plaisir et la douleur se succèdent ; à cause de cette volonté, il cherche la résistance, il a besoin de quelque chose qui s'oppose à lui;" Tout est dit.


Cela dit, Elemmire, il est vrai que lorsqu'on mange du chocolat, le cerveau secrète des endomorphines, substances ô combien euphorisantes et apaisantes dont les effets sont proches de ceux de l’opium, toutes choses étant égales par ailleurs!

Et ça, un hédoniste apprécie!


M

(définition de l'hédonisme libéral : le plaisir pour moi, la douleur pour les autres)

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Fladnag  Ecrire à Fladnag

2007-06-13 13:05:50 

 remarqueDétails
Maedhros a dit :

je ne suis pas sûr d'avoir compris le sens de la phrase "que seul l'amour de l'ennemi peut le transformer en ami, plus sûrement que toutes les guerres".



Je comprends cette phrase comme :

C'est en aimant ses ennemis qu'ils deviennent des amis et non en leur faisant la guerre.

Fladnag, qui aime bien cette philosophie aussi

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-06-13 14:59:23 

 re-mark-able...Détails
Làs, j'avais cru bêtement comprendre que la guerre pouvait faire que des ennemis deviennent amis mais que l'amour y arrive plus certainement...

Cela doit être mon côté obscur qui m'a une nouvelle fois trahi.


De là ma remarque...


M
Dark Va-dehors!

(ffoooouuuu...Luke, je suis ton père....uuuuuoooffff).
Tu veux une valda?

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Fladnag  Ecrire à Fladnag

2007-06-13 15:26:25 

 guerre et paixDétails
Et bien, forcement, a moins que celle ci se termine sur un épisode sanglant (mais ils sont en général resteint a la pietaille et ne touchent pas les chefs), une guerre est suivie d'une paix... donc d'anciens ennemis "pourraient" devenir amis... mais ce n'est pas le meme genre d'amitié que celle obtenue par l'amour ;o)

Luke, je suis... (chargement tres lent ;o)

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-06-13 16:25:09 

 Cohors praetoriaDétails
INVITATION


Maedhros et ses frères ont la joie de vous inviter à lever le verre de l'amitié en toute simplicité pour sceller la fin de la guerre avec nos frères les Orques de la montagne noire.

Trois cent mille personnes attendues! Simarils et anneaux de puissance exigés. Lambas & coeurs frais à gogo servis par les hobbits de la Comté. Exceptionnellement pour la fête, les Valars de Valinor organisent une journée "Portes Ouvertes". N'oubliez pas de vous munir de votre billet pour la croisière offerte par les Teleri jusqu'à leur port d'Alqualondë.

Grand concours de lancer de baton animé par Saroumane avec l'aimable participation des Ents de la forêt de Fangorn.

Musique à volonté avec la troupe du célèbre Beren (à la guitare, Dior et au chant la non moins divine Luthien). Un numéro extraordinaire de claquettes devrait être proposé par Ungoliant qui tiendra ensuite un atelier de tissage et couture sur peau!

Permission de sortie exceptionnelle accordée par Mandos pour la nuit de la fête (n'oubliez pas de revenir aux cavernes après).

Il parait même que Morg_o_t_h devrait faire une apparition après minuit avec son Gang Band!

Venez nombreux...cela sera orques and roll!!

M

qui délire grave

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-06-13 17:58:22 

 Qui a dit que cela ferait un beau thème d'exercice pour la WA?Détails
Je blague!

M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-06-13 19:54:10 

 Voilà la cavalerie....Détails
"On pose la question de savoir si l'homme est par nature moralement bon ou mauvais. Il n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral ; il ne devient un être moral que lorsque sa raison s'élève jusqu'aux concepts du devoir et de la loi.

On peut cependant dire qu'il contient en lui-même à l'origine des impulsions menant à tous les vices, car il possède des penchants et des instincts qui le poussent d'un côté, bien que la raison le pousse du côté opposé.

Il ne peut donc devenir moralement bon que par la vertu, c'est-à-dire en exerçant une contrainte sur lui-même, bien qu'il puisse être innocent s'il est sans passion. La plupart des vices naissent de ce que l'état de culture fait violence à la nature et cependant notre destination en tant qu'homme est de sortir du pur état de nature où nous ne sommes que des animaux. "

M...... anuel Kant

fallait oser!

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-06-14 07:50:43 

 Morale et amourDétails
Merci pour cette promenade dans mes vieux cours de philo ^^

En fait, je n'avais pas envisagé la question de la morale, mais la question de l'amour. Après, que l'homme civilisé ait décrété que l'amour était plus moral que la haine, c'est autre chose, et ça pourrait même se remettre en question. Je constate simplement que l'humain sans amour ne se développe pas pleinement, son cerveau s'atrophie (cf Boris Cyrulnik), son caractère et son comportement sont moins stabilisés, l'angoisse l'étreint, l'avancée dans la vie est plus difficile, son désir et sa capacité de survie sont amoindris, pour faire court (je n'entre pas dans le débat du "réparable" ou "irréparable" dégât causé par le manque d'amour, à partir de quand, jusqu'à quand et jusqu'à quel point).

L'amour est donc, à mon sens, une donnée, si ce n'est LA donnée nécessaire à la vie. La morale, là-dedans, n'est qu'un détail à mon sens.

Elemm', l'amour, l'amour, toujours l'amour...

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z653z  Ecrire à z653z

2007-06-22 13:15:34 

 petit avis philosophiqueDétails
Je pense que l'homme (comme la plupart des animaux d'ailleurs) va là où il peut obtenir le plus de plaisir.
Les nuances sont par exemple dans la réalisation de ce plaisir plaisir à court terme ou à long terme. La morale n'importe que dans sa participation à l'éducation.
Et aussi dans la force de l'instinct grégaire.

Si vous voulez que je précise...

PS : le petit conte philosophique est très bien rédigé

a+

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-07-09 15:13:49 

 Exercice 17 : Narwa Roquen => CommentaireDétails
Je ne suis pas franchement cliente de mysticisme religieux et de transes « méditatoires »... Le prisonnier vivant dans ses souvenirs pour éviter la folie est crédible. Les références me manquent pour comprendre le background politique. Je n’ai pas compris la phrase : « ce qui remit ma jambe droite pour quelques heures » . Le bouddhisme est encore la religion qui me dégoûte le moins, même si je suis loin d’en approuver les préceptes. Ses adeptes sont au moins non violents quand tant d’autre religions n’engendrent que fanatisme et carnage. Je constate que tu as toi-même contourné ta consigne d’absence d’action grâce aux souvenirs de ton personnage. C’est joli, ça : « les bols s’entassent près des barreaux, témoins du temps des autres ». La description des sensations de la méditation est intéressante mais un peu longue. Etant une sceptique née, j’ai peine à croire au bonheur captif, contraint et solitaire de ton héros. Je penche d’avantage pour la folie que pour l’élévation de l’âme... De même l’attente de la mort comme un passage vers je ne sais quoi me paraît une belle ineptie. Et tendre l’autre joue ne m’a jamais paru constructif. La religion et moi, décidément, ça fait deux ! Et ma répulsion en est si grande que mon sens critique en pâtit.

Est', bidou bidou...

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-07-09 18:08:13 

 Zen!Détails
Je m’étonne de ta réticence vis à vis de la méditation. J’ai senti tes mots se couvrir de piquants et tes phrases se rouler en boule ! Mon héros ne devient pas fou, il devient sage. J’ai montré ce texte à un professeur de yoga qui m’a appris que de semblables histoires avaient existé ( eh oui, on se croit original, et puis...) Au Tibet ( comme en Inde, au Népal etc...), toute la population baigne dans un univers spirituel très riche, indépendamment de la religion ; on peut méditer sur Bouddha, mais ce n’est pas indispensable. C’est un monde très différent de l’Occident, mais qui commence quand même à y être reconnu comme autre chose que de la folie douce. En tout cas c’est une voie ( certes pas la seule) vers la paix intérieure.
Quant à l’idée que chacun se fait de la mort, chaque opinion est respectable. Dans « le livre tibétain de la vie et de la mort », c’est effectivement un passage, qu’il est possible d’apprendre à aborder de manière sereine. Ce livre possède une petite musique qui pour moi en fait un merveilleux voyage, déroutant au premier abord, mais passionnant ensuite.
Narwa Roquen,I'm on my way

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Onirian  Ecrire à Onirian

2009-05-20 16:48:03 

 Commentaire Wa 17 Narwa RoquenDétails
A l'inverse d'Estellarana, le bouddhisme est une religion (à défaut d'un meilleur mot) pour laquelle j'ai une très grande sympathie et là encore le jugement est probablement teinté.
Mais je dois dire que j'ai beaucoup apprécié ce texte, notamment la description de la libération des chaînes de l'homme par la méditation. La description est faite sans heurt, sans haine et bien que cela traite d'un sujet qui a tendance à me hériser violemment je l'ai lu sans ressentir de rancoeur, ce qui est en soi une victoire.
J'ai entendu une interview de Matthieu Ricard un jour (représentant officiel du Dalai Lama en France) qui à notamment raconté l'histoire de certains de ces prisoniers. Même si beaucoup n'admettent pas le concept, il disait notamment que le plus dur en captivité était de ne pas en vouloir a ses geoliers et de continuer à les aimer presque malgré eux, parce que la compassion doit s'étendre à tous.
Bref, j'adhère pleinement, même si plus personnellement, je doute d'être capable d'agir ainsi si l'occasion se presente (et avec un peu de bol, ce ne sera jamais le cas ^^)

--
Ommmmmmmmmmnirian.

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