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Notre-Dame-des-Chevaux

Grader reposait dans le grand lit à colonnes dont les tentures avaient été tirées. Les yeux clos, la tête tournée vers sa fille Odariel qui lui tenait la main, il somnolait paisiblement ; le temps avait peu marqué son beau visage, à l'exception d'un profond sillon vertical au milieu du front, depuis la mort tragique de sa femme Abëlian (1). Il était un peu pâle, et sa respiration était lourde et hachée. Derrière moi se tenait Radagast, qui avait insisté pour m'accompagner. Odariel me sourit.
"Merci d'être venue, Narwa Roquen. Il s'éteint d'heure en heure comme des braises sans souffle, mais il te réclame chaque fois qu'il se réveille."

Je m'assis de l'autre côté du lit et je posai ma main sur la sienne. La peau en était sèche et froide. Mon coeur se serra, plus fort que je ne l'aurais pensé. Je refoulai les larmes qui me montaient aux yeux. Ainsi il allait partir, et j'allais le perdre encore une fois, et à tout jamais. J'étais heureuse avec Radagast, et Grader et le manque de Grader faisaient partie d'un passé révolu. Mais ce passé s'accrochait à mon coeur comme le lierre têtu qui jamais ne renonce, comme s'il pouvait encore advenir quelque chose qui effaçât enfin mon ancienne souffrance. Etait-ce de l'orgueil ? Pourquoi cette blessure n'était-elle pas refermée ? Pourquoi avais-je pu pardonner mais non pas fermer la porte à l'espoir ? Pourquoi n'avais-je donc pas accepté cet échec ?

La porte de la chambre s'ouvrit sans bruit et une femme encore jeune entra à pas feutrés. Sa blondeur s'accommodait sans peine de quelques cheveux blancs, et si sa taille s'était un peu épaissie avec l'âge, son teint de nacre était mis en valeur par le rose fuchsia de sa robe rehaussée de perles fines.
"'Roquen, je te présente Tyelna, la compagne de mon père."
Je me figeai. Dans mon esprit, un silence blanc comme une feuille de parchemin vierge. Et aussitôt, la présence délicate de Radagast, pensant à ma place, me prêtant sa force et son assurance, m'encourageant à sourire courtoisement.
Grader ouvrit les yeux, s'adressant à Elle.
"Ma chérie..."
Puis il s'aperçut de ma présence.
"Tu es venue, 'Roquen, ma grande amie... Je peux partir en paix, maintenant... N'essaie pas de me retenir, cette fois... Je te dois de longues années de bonheur avec Tyelna, sois-en remerciée. Depuis quelques mois, Odariel dirige le Conseil à ma place, et les habitants de Chiswarta l'adorent ! Cela aussi, je te le dois. Vivez heureux, vous tous que j'aime, mon temps sur cette terre est achevé, et je n'ai aucun regret..."
Il ferma les yeux, soupira d'aise comme un homme qui se couche après une rude journée, et sa bouche se détendit en un sourire bienheureux. Sa main n'eut aucun frémissement, son corps aucun soubresaut.

Ainsi passa Grader le Sage, de la vie à la mort, comme on franchit de son plein gré la porte de sa maison pour aller se promener au soleil.
J'endurai les funérailles, le discours d'Odariel et les sanglots de Tyelna, sans une larme et sans un battement de coeur, me limitant aux condoléances d'usage et aux banalités de circonstance. Pas une fois Radagast ne s'approcha de moi. Mais son esprit portait le mien avec une constance patiente, comme si cela avait été prévu de longue date, et au demeurant parfaitement banal.
Quand enfin il nous fut possible de repartir, il me dit :
"Mon cheval boite un peu. Pars devant, je te rejoindrai."
Je ne réagis pas sur le moment. Rolanya prit le galop d'elle-même, sans chercher à me parler en esprit, pas plus que Frère Loup ni Kyo, qui nous suivirent en silence. Pendant de longues heures, absente à moi-même comme au reste du monde, je ne fus plus que ce corps galopant dans le matin pâle, le vent séchant les larmes que je ne cherchais plus à retenir, et qui coulaient en un flot tranquille et continu, issues de mes paupières plus que de mon esprit vacant.

Je ne sais pas pendant combien de temps j'ai été un cheval fou fuyant un prédateur sauvage. Je n'étais qu'instinct de fuite, et Rolanya me prêtait son dos et ses membres. Puis les larmes se tarirent, et Rolanya passa au petit trot, Kyo nous appela près d'une source à l'orée d'un bois, et nous nous arrêtâmes.
Je brossai longuement ma jument, avec toute la reconnaissance qu'elle méritait, et aucune pensée ne fut échangée. Je n'avais rien à lui cacher et ma confiance lui suffisait. Je fis un feu près de la source. Frère Loup déposa un lièvre à mes pieds, que je fis cuire.
Je dormis d'un sommeil sans rêve, profond comme la mort que je portais en moi depuis Chiswarta. J'avais eu beau la fuir de toutes mes forces, une partie de son néant était ancré au plus profond de mon coeur, noirceur déserte sans limite, vertigineuse de silence.

Radagast était là quand je me réveillai, de l'eau chauffait sur le feu, il me sourit en sourdine. Sans un mot il me tendit une tasse de tisane odorante, et ces senteurs riches et voluptueuses me rappelèrent que j'étais en vie, que mon corps était souple et indemne, que j'avais encore le pouvoir de parler, de rire et de ressentir chaque émotion dans toutes les fibres de mon être. Ma gorge nouée cependant ne réussit à proférer rauquement que ce seul mot : "Merci".
J'aurais voulu lui dire combien son aide m'avait été précieuse, combien j'étais émerveillée par sa patience, sa discrétion et sa délicatesse, combien je lui étais reconnaissante de m'offrir à chaque instant ce dont j'avais le plus besoin, même quand je n'en savais rien moi-même. Il lut ma longue phrase dans ma pensée, et enfin me prit doucement dans ses bras. Il émanait de lui, de son esprit à mon esprit, la paix bienfaisante de la confiance ouverte, et je reçus en même temps la même bénédiction souriante de Rolanya, de Frère Loup et de Kyo. Qui eût pu résister plus longtemps à l'appel de la Vie ! Ma chance inestimable me sauta au coeur, balayant mes dernières larmes où la joie avait remplacé la peine.

Je crois que c'est exactement à ce moment précis que Grader mourut - mourut en moi, libéré de mon dépit, de mes regrets et de mon entêtement sauvage. Et cela était juste, et cela était dans l'ordre des choses.
Quand nous reprîmes la route quelques heures plus tard, tous mes sens exacerbés m'apportaient un flot de perceptions intensément précieuses qui me faisaient vibrer comme les cordes d'une lyre. Mon corps tout entier, instrument de musique accordé par la grandeur d'Eru, chantait en arpèges silencieux la joie frémissante de la vie qui s'éveille. Jamais je ne m'étais sentie aussi entière, aussi comblée, aussi puissante - non pas de ce pouvoir illusoire que confèrent les armes , mais de cette sérénité divine que l'on nomme harmonie. J'étais le monde, et le monde était en moi. Euphorie paisible, extase naturelle, j'Etais.

Le cheval de Radagast, qui n'avait jamais boité, marchait au flanc de Rolanya, essayant patiemment d'esquiver Frère Loup qui s'amusait à courir entre ses pieds. Une jeune femme marchant avec un bâton de montagnard venait vers nous.
"Vous n'auriez pas vu un troupeau de chevaux noirs ? On me les a volés cette nuit. Une vingtaine de têtes, totalement noirs, à vrai dire zains. Sept poulinières, avec leur poulain de l'année, quatre poulains de l'an passé, et..."
Elle parlait vite, d'une voix altérée par un mélange d'inquiétude et de colère. Ses yeux étaient rougis par le manque de sommeil, et ses cheveux en bataille, ses vêtements boueux, traduisaient le peu de soins qu'elle avait dû s'accorder depuis la veille.

Nous mîmes pied à terre. Elle nous montra sa ferme, sur la colline proche, nous expliqua qu 'elle élevait seule ses chevaux depuis la mort de son mari. Sa belle-mère l'aidait un peu à s'occuper de ses trois enfants, mais cet élevage était sa seule fortune.
"Ils n'ont pas pris l'étalon, heureusement. Je l'avais rentré hier soir, car il toussait un peu. Mais ces chevaux sont tout ce que je possède. Et s'ils fatiguent trop mes poulains, ils vont mourir, ils n'ont que quelques mois..."
Rolanya posa la tête sur son épaule, et elle enfouit son visage las dans la crinière soyeuse. Qui mieux qu'une jument pouvait apporter un peu de réconfort à cette pauvre créature privée de son bien le plus précieux ?
"Nous ne les avons pas croisés", répondit Radagast. "Mais nous les chercherons, et soyez sans crainte, nous les trouverons."
Le regard de la femme s'éclaira un peu.
"Oh, j'ai tant prié Notre-Dame-des-Chevaux, si vous saviez ! C'est elle qui vous envoie ! Soyez bénis, mes Seigneurs, soyez bénis pour votre aide !"

Nous suivîmes les traces jusqu'à la rivière, tandis que Kyo partait en explorateur. Les voleurs avaient dû en suivre le cours, car l'autre rive était intacte. Amont, aval ?
"Aval !", jappa Frère Loup, "ou je ne suis plus le roi des chasseurs !"
Effectivement, au bout d'une centaine de pas, la piste réapparut, sur la rive sud, s'engagea dans un bosquet et repartit vers l'est. Nous forçâmes un peu l'allure.
"Tu connais cette déesse ?
- Notre-Dame-des-Chevaux ? Non. Mais je suppose qu'elle protège les chevaux et ceux qui les aiment.
- C'est étrange, un palefrenier m'en a parlé, à Chiswarta. Elle est représentée sous la forme d'une très belle femme blonde vêtue d'une grande robe blanche aux longs voiles flottants, et montée sur un cheval d'un blanc de neige. N'est-ce pas la vision idéalisée d'une divinité bénéfique ?
- Les humains ont besoin d'images pour croire. Mais celle-là, je dois le dire, me plaît bien.
- Evidemment, toi, dès qu'il est question de chevaux..."

Ce fut Kyo, bien entendu, qui retrouva le troupeau, gardé par quatre voleurs dans un campement de fortune près de Sundo, où sans doute ils comptaient vendre leur butin. Faute d'avoir pu construire un enclos, ils avaient entravé les poulinières, comptant sur le fait que les poulains ne s'en éloigneraient pas.

Radagast dégainait déjà son épée, mais je retins son bras.
"Attends. Je vais essayer quelque chose. Ce sera beaucoup plus drôle."
Je contactai Rolanya en pensée, que mon idée mit en joie. Aussitôt, nous prîmes l'apparence que j'avais imaginée, elle d'un grand cheval blanc à la crinière immaculée tombant presque jusqu'au sol, et moi d'une Dame blonde aux longs voiles d'ivoire... Je m'auréolai d'une brume éclatante de blancheur, et je fis résonner les sabots de Rolanya sur la terre meuble, comme si elle marchait à la parade sur les pavés d'une ville. Quelques étincelles à chaque pas frappé, des paillettes d'or pour réchauffer la froide lumière, et nous entrions en piste. Cette apparition suffit à effrayer les bandits, qui se jetèrent à genoux pour implorer grâce. Sans prononcer un mot, je forçai leurs esprits à écouter ma pensée autoritaire.
"Vous allez ramener ces chevaux à leur propriétaire, et de votre vie vous ne toucherez plus à un cheval - ou je lâcherai mes hordes et vous serez pourchassés, traqués et piétinés jusqu'à ce que mort s'en suive."

Puis je devins invisible et m'éloignai de quelques pas en silence. Ils restèrent quelques instants prostrés, puis se relevèrent, un peu pâles mais rassurés. Trois d'entre eux se préparèrent à partir pour exécuter ma volonté. Mais le quatrième, un gros barbu au front bas, au menton fuyant et aux petits yeux de fouine, les interpella.
"Mais où allez-vous, bande de mollusques ? Vous n'avez pas peur d'une donzelle, tout de même ? Une gueuse avec un costume de carnaval, et vous voilà tremblants comme des chatons sous la mère !"
Les hommes s'arrêtèrent, et petit à petit l'effroi reflua de leur visage. L'un d'eux, bravache comme le chien peureux dans la meute excitée, lança même :
"Ca pour sûr, t'as raison, Wanion ! C'est pas une fillette en habit blanc qui me fera reculer !"
Pendant qu'ils trinquaient à leur prétendu courage, je les observais en me maudissant d'avoir voulu improviser cette mascarade stupide. En trois jets de poignards et un assaut d'épée, je les aurais maîtrisés, même sans l'aide de Radagast, et à l'heure qu'il était, nous aurions été sur le chemin du retour. Je pouvais bien sûr reprendre mon aspect et procéder de la sorte, mais il me répugnait de décrédibiliser l'image d'une divinité, non pas par crainte de représailles, mais plutôt par respect pour ses fidèles. J'avais commencé un jeu absurde, il me fallait le continuer, mais cette fois je n'avais pas droit à l'erreur.

C'est alors que je sentis dans mon esprit une présence délicate et forte à la fois. J'étais tellement sûre que c'était Radagast que je ne me posai même pas la question. Ce qu'il m'aurait fallu, si j'en avais eu le pouvoir, c'était... Je n'avais pas fini de formuler ma pensée que le bruit d'une galopade effrénée fit trembler le sol. Crinière au vent, naseaux dilatés, soulevant un nuage de poussière, ils venaient vers nous tels que je les avais rêvés, les chevaux blancs de la Dame, en un terrible troupeau vengeur... Les hommes bondirent sur leurs pieds et je réapparus, faisant cabrer Rolanya qui s'amusait beaucoup. Ils tentèrent de reprendre leurs montures pour s'enfuir, mais il me fut facile de persuader celles-ci de les accueillir à coup de ruades. Je dirigeai Rolanya vers Wanion, et d'un coup de sabot dans l'épaule, elle le renversa. Puis elle posa le pied sur la main droite de l'homme à terre, et lentement, très lentement, mit du poids sur son antérieur. Wanion commença à hurler tandis que les petits os craquaient, l'un après l'autre, comme des feuilles mortes sous les pas du promeneur.
"Pitié ! Pitié ! Je ne toucherai plus à un cheval de ma vie !"
Le troupeau divin s'arrêta à quelques mètres ; les deux étalons de tête soufflaient bruyamment et grattaient furieusement le sol, prêts à charger.
Rolanya releva son pied. Wanion roula sur lui-même en protégeant sa main flasque sur le dos de laquelle s'imprimait la marque rougeoyante d'un sabot.
"Allez vous-en !", prononçai-je d'une voix qui n'était pas la mienne.
Les bandits détalèrent sans se retourner. Aussitôt le troupeau de chevaux blancs s'évanouit.

Ayant repris mon apparence, je ramenai les chevaux volés vers Radagast, et avec eux les hongres des malfrats - sans grande valeur certes, mais encore bons à l'usage.
"Merci de ton aide", lui criai-je de loin.
Croyant que j'ironisais, il se renfrogna.
"Je ne vois pas ce que j'aurais pu faire !"
Je m'arrêtai à sa hauteur. Il était sincère. Un frisson me parcourut l'échine, tandis qu'au fond de moi un doute perplexe hésitait encore à devenir certitude. Il me faudrait réfléchir à tout cela à tête reposée.

Nous menâmes les bêtes au pas jusqu'au bas de la ferme. Là je repris l'aspect de la déesse et les poussai sur le chemin. Le martèlement des sabots alerta Elendra, qui sortit de la maison en s'essuyant les mains sur son tablier. Les yeux ruisselant de larmes, elle se jeta à genoux dans la poussière et joignit les mains.
"Notre-Dame", murmura-t-elle, le coeur au bord des lèvres, "Notre-Dame, je te rends grâces ..."
Je lui adressai mon sourire le plus sublime et me rendis invisible. Si elle avait été moins émue, elle aurait remarqué que les oreilles des chevaux étaient encore tournées vers moi, preuve indiscutable de ma présence. Mais toute à sa joie, elle mena le troupeau à l'enclos sans un regard derrière elle, ce qui nous permit, à Rolanya et à moi, de redescendre le chemin en nous astreignant à faire le moins de bruit possible.

Radagast, qui s'était caché non loin de là pour observer la scène, nous emboîta le pas. Il n'avait pas besoin de me voir pour savoir où j'étais.
En repartant, il bougonnait un peu.
"Marie (2). Mais tout de même, je ne sais pas si c'est une très bonne chose d'entretenir les humains dans de fausses croyances. La prochaine fois qu'elle aura besoin d'aide, tu ne seras peut-être pas là, et sa déception n'en sera que plus vive...
- Je ne suis pas de ton avis. Ce n'est pas le dieu qui compte, c'est la foi qu'on a en lui. C'est la foi, et non le dieu, qui soulève les montagnes. Et puis, si ce n'est pas moi, ce sera peut-être quelqu'un d'autre. Je suis persuadée qu'il y a une étincelle divine dans chaque être vivant..."
Radagast hocha la tête ; visiblement je ne l'avais pas convaincu.
"C'est pas tout, ça", intervint Frère Loup, "mais j'ai faim... Si on chassait un peu ?
- Bonne idée", dit Radagast. "Tu viens, Kyo ?"
L'oiseau de proie pépia de contentement quand Radagast le rejoignit dans le ciel, sous sa forme de prédilection, celle de l'aigle royal. Je mis pied à terre et cherchai un coin tranquille pour faire du feu. Tous ces exercices de magie avaient épuisé mon énergie, et je ressentais tout à coup une intense lassitude. En suivant la rivière je trouvai une jachère sympathique, dont l'herbe haute fut aussitôt plébiscitée par Rolanya et son congénère. Je me mis en quête de bois , laissant mon esprit fatigué vagabonder sans objet. Un bruit d'éclaboussures me fit lever la tête. Et là, je la vis, Elle, Notre-Dame-des-Chevaux, étincelante de blancheur sur son cheval cabré, de l'or dans les cheveux, du saphir dans les prunelles, des paillettes multicolores dans son aura éblouissante. Elle me salua de la main et me sourit d'un air à la fois majestueux et complice. Je restai là comme une souche stupide, moi toute en noir devant elle tellement éclatante, et ma surprise était telle que je pense avoir eu la bouche ouverte et les bras ballants... Elle disparut bientôt, me laissant pétrifiée et ravie. Rolanya m'adressa un petit hennissement joyeux.
"Alors tu le savais !"
La jument acquiesça en découvrant ses dents comme si elle riait.
Peut-être viendrait-il, ce jour où je ne m'étonnerais plus de rien. Mais alors, Valar valuvar (3) qu'Eru me prenne en miséricorde et me libère de ce corps imparfait pour que mon âme retourne danser en Valinor... Une question m'effleura, à laquelle je ne trouvai pas de réponse : allais-je oui ou non en parler à Radagast ? Le soir tombait et la journée avait été longue. Dans un soupir, je laissai la paresse me dicter ma conduite : pas ce soir, non, pas ce soir...
Sin simen, inye quentale equen, ar atanyaruvar elye enyare (4).

N.d.A.

(1) : cf "Mortelles chansons", in Concours "Par delà la mer de l'Ouest"
(2) : Cela est bien
(3) : Que la volonté des Valar soit faite
(4) : Ici et maintenant je vous ai conté ce récit, et vous le raconterez à votre tour

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© Narwa Roquen



Publication : 08 avril 2007
Dernière modification : 17 avril 2007


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signifie que la participation contient un Dessin.


3 Commentaires :

Estellanara Ecrire à Estellanara 
le 30-05-2007 à 12h30
Conte cathartique
Une bien belle histoire, poétique et chargé de sens, comme toujours.
J’ai été enchantée par les superbes phrases, chantantes comme des vers, évoquant des images doucement mélancoliques :
« ce passé s'accrochait à mon cœur comme le lierre têtu qui jamais ne renonce »
« les larmes que je ne cherchais plus à retenir, et qui coulaient en un flot tranquille et continu, issues de mes paupières plus q...

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Maedhros Ecrire à Maedhros 
le 15-04-2007 à 13h07
Un point de convergence.
Une belle histoire qui s'installe dans une musique au rythme lent puis qui s'accélère en cavalcade. C'est vrai, comme dit MorgaNetra , qu'elle possède deux mouvements bien distincts mais, à mon avis, ils sont liés par une magie symétrique.

Dans le premier, il y a la perte d'un être proche, d'un être cher, Grader, avec ce sentiment d'impuissance et de refus refoulé d'en faire le deuil.

Dan...

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Netra Ecrire à Netra 
le 12-04-2007 à 18h41
Bon, c'est fini, j'suis définitivement fan des aventures de Narwa Roquen...
Et celle-ci... tout particulièrement. Parce qu'il s'agit de chevaux ? Parce que j'aime ta conclusion ? Les deux sans doute... Par contre le début, tu aurais presque pu en faire une nouvelle à lui seul, non ? Parce que là il semble étouffé par la suite et (Mais ça n'engage que moi...) ça ne m'a absolument pas émue... Il tranche un peu avec le reste de l'histoire. Sinon, ben... Chacun de tes textes...

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