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 Première participation ! Exercice n°32 Voir la page du message Afficher le message parent
De : Liette  Ecrire à Liette
Page web : http://liette.canalblog.com
Date : Jeudi 6 mars 2008 à 19:31:40
Enfin je me lance ! Merci Elemmirë de m'avoir fait connaître le Cercle de Faeries ! Et que tout le monde me pardonne pour les erreurs et maladresses de cette toute première participation...


C'est l'histoire d'un mec...


« Moi ? Oh, j'ai connu Quentin il y a bien longtemps ! Nous n'étions que des gamins à l'époque... Le genre à faire les quatre cent coups, vous voyez ? Je me rappellerais toujours de nos jeux de gosses, en particulier la cabane que nous avions construite dans un petit bois non loin de chez nous. Nous y passions des heures entières à discuter, à nous inventer des mondes merveilleux peuplés de chevaliers courageux et autres princesses en détresse ! Et quand raconter des histoires ne nous suffît plus, nous nous mîmes à les vivre... Moi en princesse rebelle aux genoux écorchés, et lui en chevalier armé d'un bâton : Peut-on parler d'amour entre deux enfants ? Je me suis longtemps posé la question vous savez... Cependant, s'il ne consistait qu'en de de timides baisers bien chastes, l'amour que nous partagions était bien réel et tellement pur, comme le sont les sentiments ressentis à cet âge...
Nous étions très complices, mais restions profondément différents. J'étais la plus imaginative, je pense pouvoir le dire, à toujours trouver de nouvelles idées pour tourmenter une vieille voisine, risquer de nous casser un bras ou nous ouvrir la lèvre dans de stupides jeux... Lui, au contraire, s'abreuvait de mes paroles, et me suivait dans mes folles entreprises. Je le soupçonne d'avoir toujours été fasciné par les fortes personnalités, rêvant peut-être un jour de l'être lui-même... Je veux dire que ça ne m'étonne pas tellement, ce qui arrive aujourd'hui.
Enfin bon, il déménagea alors que nous allions rentrer au collège, et si nous sommes restés en contact par des lettres, ou que nous nous sommes rendus l'un chez l'autre pour les vacances dans les premières années de séparation, notre affection s'étiola et de mon côté, la puberté et ses frasques m'attira bientôt vers d'autres types de relations... Les princes et les princesses, ça ne m'intéressait plus beaucoup, vous voyez l'idée ! »

« Tiens justement, c'est à ce moment-là que j'ai connu Quentin. Il venait d'arriver au collège Victor Hugo, tout comme moi, ce qui nous a rapproché je crois... La plupart des autres élèves se connaissaient depuis le primaire, comme c'est souvent le cas dans les petites villes. Enfin nous sommes très vite devenus amis... Il me parlait beaucoup de vous, vous savez ! Combien de fois ne l'ai-je pas écouté me raconter les exploits de la parfaite Léa ! Il vous admirait profondément, c'était évident. Les années passant, notre amitié se transforma en un amour adolescent, gauche et maladroit... C'est assez comique quand on y repense, la gêne qu'il ressentait à m'enlacer, à m'embrasser avec la langue, copiant sans doute des films ou des magazines piqués à son grand-frère... Heureusement, son jeune âge ne lui fit pas venir à l'esprit l'idée d'aller plus loin dans l'imitation ! Cela aurait brisé la magie de ces premières caresses, et des petites attentions très romantiques qu'il me portait : Il n'y avait pas une semaine sans qu'il m'offrît quelquechose, que ça soit un poème, une fleur, toujours accompagné d'un « ma Sophie chérie, ma belle, mon coeur... » C'était étrange d'ailleurs, car il ne le faisait que lorsque nous n'étions que tout les deux. Il avait honte des manifestations de sa tendresse peut-être ? Avec ses copains de l'époque, j'imagine que le récit de ses exploits devait être bien plus crus ! Déjà il se comparait aux autres hommes, à vouloir leur faire sentir sa supériorité...
Mais il ne cessa jamais d'être doux avec moi, ce qui me lassa au bout d'un moment... Vous savez, le genre « collant-toujours-là-pour-toi »... Il a souffert de cette séparation, mais j'ai vite su qu'au lycée il était retombé dans d'autres bras. »

« Mmmh, vous devez sans doute parler des miens... Sophie, c'est ça ? Je l'ai connu au lycée Jules Ferry en effet... Il ne m'a guère parlé de ces précédentes expériences je dois dire... Il était trop absorbé par ce que nous vivions à mon avis. Enfin, je dis ça sans orgueil ! Pour moi, ça n'était la première fois mais lui... Il en était tout chamboulé ! Découvrir le plaisir de la chair, c'est toujours une grande étape... Et je m'amuse que vous mentionniez ses premiers films pornos, et autres magazines ! Il avait dû s'en procurer et bien les potasser, vu ce à quoi nous nous amusions... Il n'était jamais à court d'idées. Je ne vais pas tout vous raconter dans les détails, mais je sais que c'est grâce à lui que j'ai pris goût au sexe, je veux dire, au plaisir que l'on peut se donner l'un l'autre sans autre objectif que ressentir des sensations... Intenses. Enfin vous voyez !
Nous fûmes séparés par l'Université... Lui ne savais pas trop dans quelle voie engager sa vie et de mon côté, j'avais depuis longtemps décidé que je serais architecte et je partis pour Paris, où j'entrais aux Beaux-Arts. Et s'il avait adoré ce que nous faisions ensemble, il ne portait pas le même attachement à ma propre personne... Du moins c'est ce que je croyais. Et dès lors que le sexe ne nous liait plus, nos conversations s'épuisèrent vite et la séparation devint évidente pour nous deux. Enfin, pour moi surtout. Lui, il avait du mal à imaginer que j'offre mon corps à d'autres que lui. »

« Ah c'était vous ! Je veux dire, j'ai rencontré Quentin en deuxième année de licence, et on a commencé à se fréquenter parce qu'on manquait de... Bon, vous voyez de quoi je veux parler... chaleur humaine ! Et je me rappellerais toujours de la bourde qu'il fit un jour, alors que je lui proposais des câlins sous la douche : « Ben c'est pas nouveau... Ah ? Euh... C'était pas avec toi ? ».
Hihi, cet air gêné qu'il avait ! Je sais de qui il se rappelait maintenant... Ne rougissez pas Clara, on est entre adultes, y'a pas de malaise.
Je dois dire d'ailleurs qu'il était insatiable notre Quentin... Une journée ne pouvait passer sans que nous ne le fassions au moins une fois ! Je me rappelle, il est même arrivé que nous abandonnions l'étude passionnante du système juridique byzantin au XIIe siècle pour aller chez lui, assouvir nos désirs. Ce que je prenais comme un jeu, une transgression enivrante des codes moraux et puritains de mes parents, lui l'interpréta comme l'Amour, vous savez, celui avec un grand A. Chaque acte était pour lui quasiment sacré, manifestation d'une puissance qui nous dépassait, une passion faite pour durer toujours, la communion de deux âmes soeurs... La totale quoi ! J'ai peur de vous paraître cynique... Mais je n'ai vite plus supporté le piédestal sur lequel il me plaçait. Je l'ai quitté, oui... Je lui ai dit que je ne l'aimais plus, ce qui n'était pas tout à fait exact, car je l'aimais, mais d'un amour charnel, tendre, sans prétentions... Et comme j'ai rapidement retrouvé quelqu'un après notre rupture, il est resté persuadé que je le fréquentais déjà avant notre rupture, et que je lui mentais depuis le début. »

« Ah, je comprends mieux... Je comprends pourquoi il était si possessif... Toujours à épier mes conversations téléphoniques, lire mes mails ou textos... Je ne voyais rien à y redire, je l'aimais tant ! Je vois tout à fait ce que vous vouliez dire Delphine, en parlant de « piédestal », c'est exactement la façon dont je le considérais. Je sortais d'une histoire difficile et lui me paraissait si beau, si fort, et au lit... Ah, vous le savez pour la plupart, c'était un vrai bonheur ! Je tremblais qu'il puisse un jour m'abandonner et lui, torturé par l'idée que je puisse l'abandonner comme toute les autres avant moi, était toujours à douter de ma fidelité. Il ne supportais pas qu'un autre homme m'adresse la parole, persuadé de voir dans de simples échanges de banalités les pires sous-entendus. Et lorsque, en de très rares occasions, je le lui faisait remarquer, il devenait tout sucre tout miel, me câjolais, m'appelait « mon unique », me promettais qu'il changerait, mais que la peur de me perdre prenait le pas sur sa raison et qu'il m'aimait, qu'il m'aimait... Et moi, gourde que j'étais, je le croyais, je continuais à le vénérer, à tolérer ces manques de respect à mon intimité, allant jusqu'à les prendre pour les manifestations de l'amour qu'il disait me porter.
Il m'étouffait, et je me réjouissais de manquer d'air...
Heureusement pour moi, ma meilleure amie, qui ne supportait plus de me voir ainsi, réussit à me convaincre de l'abandonner. Et quand il vint hurler au bas de son appartement où je m'étais réfugiée, frappant à sa porte comme un dément, menaçant de détruire mes affaires, de me faire du mal, de tuer mon amie, puis s'écroulant en pleurs, de jurer de se suicider, je compris que j'avais fait le bon choix. Et ce pourquoi nous sommes ici ne fait que conforter mon impression du moment. »

« Mesdames, s'il vous plaît, veuillez gagner la salle d'audience, le banc des témoins du Ministère Public est à droite, voilà... »

Ainsi s'ouvrit le procès de Quentin Favoreu pour le meurtre de sa compagne Agnès Salvador, décédée de la suite de ses blessures, dues aux coups reçus de la main de l'accusé devenus de plus en plus fréquents, et de plus en plus violents depuis le début de leurs deux années de vie commune.


  
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Réponses à ce message :
z653z  Ecrire à z653z

2008-03-07 13:06:14 

 la première impression que j'ai eue....Détails
.. c'est qu'il était mort...
Puis qu'il les avait toutes tuées et qu'elles parlaient entre elles dans le monde des morts.
Ce n'est qu'à la lecture du dernier paragraphe que j'ai commencé à me douter de la fin... bien joué ;)
Je trouve que c'est très bien construit, chacun des paragraphes étant équilibrés avec de belles transitions.

Merci et bienvenue ;)

PS : Je m'attendais quand même aux prénoms des deux dernières.

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Liette  Ecrire à Liette

2008-03-07 14:18:11 

 Ah, tiens...Détails
Cela me surprend beaucoup que tu dises t'être attendu aux choix des prénoms des différentes filles... J'ai personnellement eu l'impression de les choisir complètement au hasard (oups, c'est un aveu de non-professionalisme ça, non ?) !
Pourrais-tu m'expliquer le lien que tu as vu entre ces prénoms ?
Ah là là, si mon inconscient se met à écrire à ma place, j'suis pas sortie de l'auberge !

Merci pour tes autres remarques ! Et ça me fait plaisir de voir que j'ai réussi à t'induire en erreur, enfin au moins un moment ^^

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2008-03-07 14:48:27 

 Youpi!!Détails
Bienvenue ici, ma chère Liette!
Ravie de te voir oser, et de te voir participer comme promis!
Alors, bon, va falloir que je m'applique sur les commentaires, crébondiou! Sur les prénoms, je n'ai pas vu de lien, moi, tu nous expliques, z?
Ma première réaction a été de trouver étrange cette situation où toutes ces ex se retrouvent pour papoter du garçon, depuis l'amoureuse d'enfance jusqu'à la plus récente. J'avais du mal à comprendre comment des filles qui ne se connaissaient pas pouvaient étaler comme ça leurs commentaires sexuels, mais la fin rend le tout très cohérent!

Après, l'idée qu'un homme qui porte au fond de soi de la violence, puisse être un excellent amant, me laisse dubitative, mais bon, les poux et les couleuvres... ^^

L'ensemble est cohérent, bien écrit, intéressant. Deux trois remarques sur la forme:
"la puberté et ses frasques m'attira bientôt vers d'autres types de relations"--> la puberté et ses frasques m'attirèrent
"Avec ses copains de l'époque, j'imagine que le récit de ses exploits devait être bien plus crus !"--> cru sans "s", c'est le récit
"Et comme j'ai rapidement retrouvé quelqu'un après notre rupture, il est resté persuadé que je le fréquentais déjà avant notre rupture"--> la répétition de rupture n'est pas très jolie et pourrait être évitée
"Et lorsque, en de très rares occasions, je le lui faisait remarquer"--> faisaiS
"menaçant de détruire mes affaires, de me faire du mal, de tuer mon amie, puis s'écroulant en pleurs, de jurer de se suicider"--> "de" jurer fait référence à "menaçant de jurer de se suicider": un peu lourd ;)
"Agnès Salvador, décédée de la suite de ses blessures, dues aux coups reçus de la main de l'accusé devenus de plus en plus fréquents, et de plus en plus violents depuis le début de leurs deux années de vie commune."--> la formulation me titille un tout petit peu. Je trouve la phrase un peu trop longue; et la formulation "devenus de plus en plus violents depuis le début" me gêne, j'aurais dit "au cours de" ou "durant", mais l'instantanéité de "depuis le début" ne colle pas avec la progression "de plus en plus", tu vois ce que je veux dire?

Bon, eh, tout ça c'est des p'tits détails, mais oh que chuis contente que tu joues avec nous! Chouette chouette chouette!! Une nouvelle copine de plume!!! J'espère que mes petites remarques ne te décourageront pas, et qu'au contraire, tu vas nous pondre de bien belles choses pour l'exercice suivant encore! cool!! :D

Elemm', ravie ravie ravie :)

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-03-07 19:08:03 

 Commentaire Liette, exercice n°32Détails
Sois la bienvenue parmi nous !
Ta première participation respecte parfaitement la consigne. Elemmirë a déjà commenté la forme avec brio ( je souscris à toutes ses remarques, en y ajoutant juste que le titre... disons que ce texte méritait mieux!), donc il ne me reste qu'à parler du fond, de loin le plus agréable (merci Elemm'!)

J’ai été un peu intriguée ( c’est bon signe !) par la succession de témoignages féminins – pourquoi seulement des filles ? Et bien sûr tout s’est éclairé à la fin. Tu retraces bien la progression de la vie affective de ton héros, que l’on devine plutôt sensible pour un garçon, un peu passif, et probablement assez fragile. Je trouve ce texte emblématique de l’évolution des moeurs. De plus en plus de nos jours ce sont les femmes qui partent, ce qui n’était pas le cas il y a cinquante ans. Je ne soulève pas de polémique ! Je dis simplement que c’est une tendance...
Je ne dirais pas que c’est une excuse au comportement violent du héros, mais ce peut être une explication partielle. L’autre explication ( à mon avis beaucoup plus prégnante) serait à rechercher dans le type d’attachement qu’il a construit dans son enfance, à sa mère en particulier (comme diraient les psychologues...). Là, tu nous laisses un peu sur notre faim, mais il est vrai que ce n’était pas le propos.
Deux petits détails pour te permettre d’avancer : tes jeunes femmes parlent comme on écrit... mais c’est du langage parlé... Et elles parlent à peu près toutes de la même façon, ce qui fait qu’on ne peut pas trop découvrir leur personnalité propre...
Bon sang mais c’est bien sûr !
Ceci dit, tu peux être contente de toi, c’est bien écrit, agréable à lire, cohérent, et bien mené puisque la curiosité est en éveil jusqu’au bout.
Il me tarde de lire ton prochain texte !
Narwa Roquen, c'est l'histoire d'une sorcière...

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z653z  Ecrire à z653z

2008-03-07 23:16:23 

 je me suis mal essprimé...Détails
... dans mon PS... je voulais dire :
Tu as prénommé toutes les femmes sauf les deux dernières qui racontent leur aventure. Je m'attendais à ce qu'elles aient elles aussi un prénom.

:)

PS : je crois que personne ne se considère comme pro de l'écriture ici ;)

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Netra  Ecrire à Netra

2008-03-08 11:03:44 

 Sur les prénoms...Détails
Ben Liette, je crois que ton hasard il n'était pas si hasardeux que ça...
D'abord, la première fille, Léa. Un nom de petite fille. Léa, ce n'est pas le nom d'une femme fatale, et pas non plus celui d'une femme féminine (trop proche du Léo masculin) donc c'est un nom qui dans les histoires est souvent rapporté à l'enfance.
Sophie ensuite. De Sophia, la sagesse en grec. Soit sa dernière histoire "sage".
Puis Clara, prénom féminin à l'extrême, au sens "torride" du terme pour le coup puisqu'il n'a aucun avatar masculin... (Pour d'autres références, voyez sur les couvertures desdits magasines cités, et voyez combien de Clara il y a là dedans)
Enfin, Agnès connote la femme adulte, presque mère déjà. Une femme "achevée", en quelque sorte. Le plus amusant c'est qu'ici elle l'est dans les deux sens du terme.
Bref, ils ont quand même un sens, ces prénoms. Tu ne l'avais pas senti ?
Peut-être que tu te disais que tu les avais mis au hasard simplement parce que tu trouvais qu'ils "allaient bien" au personnage qui parlait. Et tu as eu raison...
Enfin moi je dis ça mais si ça se trouve, je suis à côté de la plaque ;p
MorgaNetra, chibi blue warrior juste rentré de vacances qui reprend illico du service

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Liette  Ecrire à Liette

2008-03-08 15:35:03 

 Voilà...Détails
C'est effectivement ça, ils "collaient" bien aux personnages, sans que ma réflexion soit aussi poussée que la tienne^^
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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-03-08 21:21:39 

 les femmes de sa vie...Détails
A mon tour de te souhaiter la bienvenue parmi nous !

Sur le fond, j’aime bien ces regards que portent ces cinq femmes. Ils composent une palette très diverse des attentes féminines au fur et à mesure que le temps passe. Ce lent mûrissement des sentiments qui dévoile progressivement les brisures profondes d’une personnalité. Cela parle de possession, de sexe (très présent), de la difficulté à établir des rapports stables, équilibrés et de ces tentations centrifuges qui font voler en éclat les schémas classiques.

Je crois que c’est là que se situent les lignes de fracture de cet homme : il ne semble pas être né dans le bon siècle et rêve des joutes amoureuses à la cour d’Aquitaine, cet amour courtois où de beaux chevaliers s’agenouillaient aux pieds de gentes dames qui piquaient sur leur cuirasse un ruban de couleur. Il rêve d’un absolu étranger à notre société qu’aucune des femmes qu’il a croisées n’a pu ou su lui apporter. Au contraire, après les joies et les surprises de la chair, elles se sont vite senties étouffées par cette dévotion à laquelle se mélange bien vite une jalousie pathologique. Elles le quittent l’une après l’autre, sans ressentir la moindre déchirure. Aucune d’elles ne semble avoir été directement victime de violence physique, même si la dernière (vivante) a eu chaud !

Sur la forme, le fil conducteur basé sur l’évocation par chacune d’elles de la période où il a partagé son existence est très bien trouvé. Cela donne une perspective dynamique qui colle avec l’évolution du caractère masculin et assure un tempo chronologique équilibré. Je reste un peu étonné que la justice soit remontée si loin dans le temps pour tenter de comprendre la motivation de l’assassin ou, si ce n’est pas le cas, que ses plus jeunes amourettes se soient souvenues de lui.

Le dernier paragraphe, la clé du récit, explique le motif de cette réunion et décrit la dernière dérive sentimentale de cet homme qui l’a entraîné à commettre l’irréparable. Mais je trouve qu'il possède un style plus faible que ses devanciers, ce qui a pour conséquence de diminuer sa charge émotionnelle. On dirait presque que tu as voulu en finir rapidement. A l'instar du titre aussi.

Reviens quand tu veux !

M

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Netra  Ecrire à Netra

2008-03-09 16:27:50 

 Ben parfois...Détails
...faut pas chercher plus loin. La preuve, ça marche bien ^^
MorgaNetra, qui boit un coup.

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z653z  Ecrire à z653z

2008-03-11 12:06:40 

 mais ça ne répond toujours pas à ma question...Détails
... le fait que les deux dernières qui racontent n'ont pas de prénom...
Peut-être sont-elles moins importantes et ne font qu'accentuer la folie du meurtrier ?

a+ :)

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-31 17:32:47 

 Exercice 32 : Liette => CommentaireDétails
Non d’un ptit bonhomme, voici un exercice qui a déchaîné les foules !!!
Bienvenue parmi nous. Heureuse de lire de nouveaux auteurs.
Le titre, allusion je suppose au sketch de Coluche, est plutôt bien trouvé.
L’idée de recomposer l’histoire de l’absent d’après ses conquêtes amoureuses successives est astucieuse. Quentin, enfant timide, devient progressivement un adolescent passionné, puis un adulte jaloux. Il étouffe de plus en plus ses conquêtes pour les garder et sort plus abîmé de chaque rupture. Le sentiment de trahison le mène à la paranoïa. Même si Quentin paraît excessif dans sa façon d’aimer, je le plains d’être systématiquement tombé sur des filles légères, pas prêtes à s’impliquer.
J’ai trouvé que tu ne différenciais pas assez les filles. Leur façon de parler est la même et elles paraissent toutes extraverties, directes et assez libérées. Plusieurs d’entre elles emploient l’expression « vous voyez », ce qui accentue la similitude de ton.
Le choix de l’expression « notre Quentin » est rigolo vu qu’elles se le sont partagé.
J’ai déploré les fautes d’orthographe, ainsi que la formulation approximative du dernier paragraphe. Mais le crescendo global, de l’amour à la folie meurtrière, est bien amené. Le thème est parfaitement respecté. Une jolie première participation.

Est', en pleine lecture.

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