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De : Telglin Date : Mardi 20 fevrier 2001 à 11:04:56 | ||
Bon, je vais tenter de me souvenir de quelques bribes du message que j'avais écrit. Menelon mentionnait les idéaux pétainistes de Barjavel et, plus récemment, Fladnag précisait que Giger avait aussi mis son art au service de la propagande nazie. Ce qui me pousse à poser la question de l'influence des convictions d'un artiste sur ses oeuvres. Je me place surtout dans l'univers de la littérature, que je connais mieux, mais je suppose que la réflexion est applicable à tous les supports artistiques. Dans quelle mesure des idéaux politiques, religieux, philosophiques...peuvent se retrouver dans un récit qui s'inscrit dans un monde imaginaire? Prenons Tolkien (vraiment par hasard); j'ai appris récemment que c'était un fervent catholique conservateur qui avait été déçu par l'orientation 'moderniste' des décrets du concile Vatican II. Peut-on pour autant en conclure que le Seigneur des Anneaux a une orientation traditionnaliste? Je ne sais pas pour vous, mais je ne le vois nulle part dans le récit. (re)prenons Barjavel; il avait des opinions pétainistes (je ne vois pas de raison de mettre en doute l'information donnée par Menelon), mais peut-on pour autant en conclure que la Nuit des Temps est un manifeste politique parsemé d'allusions? Je ne l'ai pas lu, mais je ne pense pas que ce soit le cas. Prenons Hubbard, qui figure dans toute bibliographie de science-fiction qui se respecte: ses ouvrages (de science-fiction, j'entends) sont-ils des outils de propagande cachés pour faire la promotion de la Scientologie dont il est le fondateur? J'en doute. De manière générale, tous les artistes possèdent leur 'légende noire' (Lovecraft n'est-il pas souvent dépeint comme un être cloîtré, à demi-fou, hanté par des cauchemars dont ses livres sont la manifestation?). Etant souvent amenés à s'engager et, de par leur talent, à porter haut les couleurs du parti qu'ils prennent, la plupart des artistes font parfois des choix douteux, qui sont d'autant plus condamnables qu'ils les défendent. Curieusement, cette particularité tend à les placer à part du commun des mortels. Pourtant, en commettant des erreurs, les artistes montrent simplement qu'ils peuvent se tromper comme tout le monde, et qe le fait d'être placé sur un piédestal n'empêche pas la chute. Faut-il dès lors proscrire tous les ouvrages écrits par des artistes qui ont eu, à un moment ou à un autre, un passé douteux? Autant fermer de suite les bibliothèques. Il appartient au lecteur d'être suffisamment intelligent et renseigné pour savoir faire la part des choses et ne pas tout prendre pour argent comptant. Quand-même, à ce niveau, l'école ça a du bon. Telglin, qui trouve son article finalement mieux que la dernière fois (je me demande si je vais pas appuyer une seconde fois sur 'reset'). Ce message a été lu 5970 fois | ||
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