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 WA, exercice n°7 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 6 decembre 2006 à 19:29:33
Ex n°7, thème



Assez de palabres et de discours! Aux armes! C’est la guerre !
Décrire une scène de combat est un exercice éminemment difficile, donc à la mesure de votre talent ! Vous pouvez utiliser les personnages de votre exercice n° 6, si cela s’y prête, ou inventer une autre histoire. Ceux qui n’ont pas participé à l’exercice précédent sont toujours les bienvenus !
Difficulté du thème, examens, fêtes, vacances ( ?)... Prenez votre temps ; vous avez jusqu’à l’année prochaine ! ( le jeudi 4 janvier 2007)
D’ici là, n’oubliez pas de commenter le ou les exercices précédents, lisez de bons auteurs... et surtout écrivez bien !
Narwa Roquen,c'est la lutte finale... Oups! C'était pour changer de "Petit Papa Noël..."


  
Ce message a été lu 18030 fois

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Réponses à ce message :

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z653z  Ecrire à z653z

2006-12-21 14:28:13 

 MagnifiqueDétails
L'histoire est cohérente et reste sur des rails malgré les situations très décalées.
Ce message a été lu 6863 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-01-04 17:27:25 

 Participation exercice n°7Détails
...Et le Trio vota la guerre, par deux voix contre une. Non point tant parce que Tamak avait été convaincu par les arguments de Léonida, que surtout parce qu’il ne voulait pas perdre les faveurs de Garance, elle-même toujours prête à soutenir une cause femelle – et en son coeur tremblait le souvenir de ce petit si beau qu’elle avait perdu, et qui n’était ni faible ni maladroit ! Son échine se hérissait encore à l’évocation des mots de Diogen...
A la réunion du Conseil, Léonida se montra étonnamment sobre en manifestations de victoire. Elle surprit Diogen en présentant longuement un plan minutieux et habile, qui n’avait rien d’imprudent ni d’irréfléchi. Elle déclara souhaiter conduire un commando de trois femelles pour détruire les nids des aigles, avec la permission du Conseil, et s’en remettre à Diogen pour mener les Wats au combat. Tamak était enchanté. Diogen, pris de court, accepta.
Pendant les nuits qui précédèrent la nouvelle lune, les jeunes furent affectés à la chasse à la tortue. Les anciens les vidèrent, ne conservant que les carapaces, auxquelles ils fixèrent des lanières de cuir. Quelques guerriers se mirent en chasse et rabattirent une biche et son faon dans un défilé rocheux qui se terminait en cul-de-sac. Deux Wats à l’entrée suffisaient pour les garder là.
Léonida entraîna son petit groupe : Merkine, Valeya, et Jaspe. Toutes trois jeunes et agiles, elles avaient toutes déploré la perte d’un petit, et toutes trois elles auraient suivi Léonida au bout du monde.
Diogen quant à lui accepta de former une vingtaine d’archers, au détriment de leur sommeil diurne.
Et le jour de la nouvelle lune arriva. En milieu d’après-midi, recouvertes de branchages qui les camouflaient parfaitement, Léonida et ses trois compagnes s’élancèrent à l’assaut du Mont des Aigles, un poignard de silex entre les dents. Elle avait depuis longtemps reconnu le chemin, mais l’ascension restait longue et périlleuse. Il fallait faire attention à progresser en silence, prendre garde aux pierres roulant sous les pattes, et au moindre bruissement d’ailes se terrer tant bien que mal entre les rochers pour passer inaperçues. Enfin, peu de temps avant le crépuscule, les Wats se postèrent à quelques mètres de l’étroit sommet où les aigles femelles couvaient leurs oeufs.
En bas, dans la vallée, les autres Wats avaient poussé la biche et son faon dans une clairière à découvert, et les avaient égorgés en prenant soin de ne pas tuer du premier coup, afin que les bêtes brament de toutes leurs forces avant de succomber. Puis ils se retirèrent. Les derniers aigles qui tournoyaient dans le ciel avant de regagner leur repaire pour la nuit furent attirés par les cris. Sans méfiance devant ces proies encore chaudes, ils descendirent en piqué pour profiter de l’aubaine, en lançant des appels joyeux pour rameuter leurs congénères. Les femelles couveuses dressèrent la tête et s’envolèrent aussitôt. C’était ce qu’attendait Léonida, ombre tapie dans l’ombre longue d’un rocher, pour passer à l’action. Les Wats se jetèrent sur les nids et éventrèrent tous les oeufs. Dans une des couvées, Valeya trouva un oisillon qui venait d’éclore. Elle hésita un instant devant la mine gracile et ébouriffée, mais Léonida veillait.
« Nous sommes en guerre, Valeya. Cet aiglon est vraiment adorable, mais quand il sera devenu adulte, crois-tu qu’il aura pitié de tes petits ? Allons, brise-lui la nuque d’un coup sec, il ne souffrira pas. »
Valeya ferma les yeux et obéit.
Quand tous les nids furent détruits, les quatre Wats redescendirent aussi vite qu’elles le purent. Elles n’avaient plus de raison de se cacher, et de la vallée montaient les clameurs du combat qui faisait rage.
Une vingtaine de grands Aigles s’étaient bousculés autour des cervidés pour avoir la meilleure part. Ils n’entendirent même pas le faible sifflement qu’émit Diogen le Gris, et la volée de flèches qui s’abattit sur eux les prit complètement au dépourvu. Quelques oiseaux roulèrent sur le sol, foudroyés. Plus nombreux furent les blessés, hurlant de douleur et de colère, qui déjà sous le choc de la surprise reçurent de plein fouet la charge effrénée des félins, se déversant des arbres alentour comme une vague en furie. Le dos abrité par une carapace de tortue, armés eux aussi de silex aiguisés, les Wats avaient l’avantage du terrain, de la lumière déclinante et du nombre, à trois contre un. Mais les Aigles étaient individuellement beaucoup plus puissants, et ceux qui pouvaient encore voler étaient presque invincibles.
Au début, chacun frappa au hasard, et ce fut une mêlée confuse de poils, de plumes et de sang. Lambeaux de chairs, rémiges déchirées, pattes coupées, têtes décapitées s’éparpillaient dans l’herbe au milieu des jurons et des gémissements. Puis la douleur des premières blessures et la peur ressentie en voyant tomber ses compagnons tout près de soi calmèrent l’excitation, et les stratégies se mirent en place.
Les Wats se souvinrent de la consigne: d’abord achever les blessés, ce qui déjà n’était pas sans risque. Les oiseaux pouvaient les garder à distance au bout d’une serre, n’abaissant la garde que pour frapper d’un coup de bec tranchant. Sauter sur leur dos était la meilleure tactique, à condition de les égorger du premier coup, avant d’être désarçonné par un soubresaut furieux. Mais le pire danger venait d’en haut : les aigles indemnes serraient leur proie dans l’étau de leur griffes, et l’emportaient, malgré ses gesticulations inutiles, pour l’envoyer se fracasser contre les rochers, ou simplement atterrissaient sur lui quelques mètres plus loin, l’étouffant dans un fracas d’os brisés lors de l’impact.
Diogen le Gris, qui venait de terrasser son troisième aigle, se sentit ainsi soulevé dans les airs par un oiseau qui avait accroché son armure. D’un coup de silex il trancha les liens de cuir et se retrouva au sol, mais sans aucune protection. Sa tête heurta une pierre et à demi assommé, il tarda à se relever. Dans une brume floue il vit un énorme bec fondre en direction de son ventre exposé... Il y eut un hurlement sauvage, un hurlement de Wat, et l’oiseau se retourna pour faire face à l’attaquant juché sur son dos. Un flot de sang tiède et sucré jaillit de son cou, et il s’écroula. Léonida était arrivée à temps. Elle esquissa un petit sourire et se replongea dans la bataille. Diogen se remit avec peine sur ses pattes et s’ébroua. Il avait perdu son silex dans la chute, mais ne prit pas le temps de le chercher. Juste devant lui il avisa Tamak en grande difficulté face à deux aigles qui s’acharnaient sur lui. Le sang coulait de son épaule droite, une oreille arrachée pendait sur son front, et ses orbites n’étaient plus que deux trous noirs sanguinolents. Le vieux chef tentait d’esquiver les coups à l’instinct, mais ne pouvait plus guère se défendre. Diogen sauta à la gorge d’un des deux assaillants, mais ne put empêcher l’autre de porter le coup fatal avant de s’envoler.
Dans un dernier soupir, Tamak posa sa patte sur celle de son ami.
« Ne sois pas triste, mon jeune frère. C’est une belle mort pour un guerrier. Prends soin de la tribu, que ta vie soit longue et tes chasses prospères... »
Quand la nuit fut presque noire, les Aigles comprirent qu’ils n’avaient plus aucune chance face aux Wats nyctalopes. Au cri de ralliement de leur chef, ils s’envolèrent vers leurs nids. Les félins s’arrêtèrent et attendirent.
Quelques instants plus tard, des cris de détresse déchirèrent le ciel : les Aigles avaient découvert le massacre de leurs oeufs. Epuisés, blessés, désespérés, ils quittèrent ces lieux maudits ; leurs glatissements tristes résonnèrent dans les montagnes, de plus en plus lointains, puis s’éteignirent. Ce fut seulement alors que s’éleva, clameur fervente et triomphale, le cri de victoire des Wats.
Les pertes avaient été sensibles, une dizaine de félins avaient succombé, dont Tamak, Trinège, la meilleure amie de Léonida, et un des fils adultes de Garance. Les dépouilles furent portées triomphalement jusqu’à la rivière, et selon la coutume, confiées au fil de l’eau. Puis le soir suivant, après une journée de repos et de soins aux blessés, le Conseil se réunit à nouveau pour désigner un nouveau chef.
Garance prit la parole.
« Frères et soeurs Wats... »
Mais un groupe de jeunes guerriers l’interrompit en scandant : «Lé-o-ni-da ! Lé-o-ni-da ! »
Celle-ci, avec une légère boiterie qui mettait encore en valeur la courbe de ses hanches, s’avança dans le cercle.
« Je regrette que Tamak ne puisse voir un si beau jour ! J’ai eu la chance de pouvoir mener à bien la mission que vous m’avez confiée, et je suis fière d’avoir combattu au sein d’un clan si habile et si courageux ! Je sais que certains d’entre vous souhaiteraient me voir prendre le commandement. Mais je suis persuadée qu’ici parmi nous, un seul est non seulement digne de cet honneur, mais capable d’assumer avec talent cette lourde tâche. Je vous demande de tout coeur d’accorder, comme je le fais, votre confiance à... Diogen ! »
Ce fut un déluge de vivats, de sifflements joyeux, de trépignements enthousiastes. Diogen se leva pour prendre sa place sur le Rocher ; quand il passa près de Léonida, elle lui lança un regard langoureux qui le transperça jusqu’au fond du ventre.
Longtemps après, en la regardant dormir près de lui, satisfaite et repue, il ressentirait encore ce trouble profond qui l’avait saisi alors, et se demanderait, pour la millième fois et peut-être plus, si le désir d’une femelle pouvait mener le monde...
Narwa Roquen,in extremis!

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-01-04 19:21:11 

 Commentaire ElemmirëDétails
Cet exercice de style est tout à fait impressionnant, je l'avoue! C'est plein de trouvailles astucieuses - le bizouka, top! Ta plume s'affirme, les idées s'enchaînent, le style est riche et fluide, c'est bien!
Etonnant, d'avoir tant de références olfactives, alors que l'odorat n'est guère sollicité par la télévision... ( "l'odeur pestilentielle de bêtise et de profit", joli!)
Très intéressante, cette analyse de la peur ( la peur première qui excite, la peur secondaire qui paralyse). En tant que spécialiste de la trouille, j'apprécie!
Deux petits détails techniques:
- "la tendre troupe ne put nous venir en aide, bléssés et aveuglés": la troupe... Bien sûr qu'ils sont plusieurs, mais ce raccourci-là n'est pas licite.
- "dans le chaos de la confusion": à la limite, "dans la confusion (sentiment) du chaos (état)", mais c'est encore redondant...

En tout cas, les félicitations du jury!
Narwa Roquen,clap clap clap...

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-01-04 22:11:13 

 M'ci m'dame!Détails
Merci pour les détails techniques, en effet ces deux-là m'avaient échappé... Bon, je suis contente que ça plaise, à part ça! :)
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Fladnag  Ecrire à Fladnag

2007-01-05 11:28:56 

 WA 7 - Commentaire Maedhros - ADétails
Une tranche d'histoire, bien documentée... je n'ai pas vecu ces instants, mais ce texte fait bien ressortir l'espece de tension absurde qui a due regner sur cette epoque.

Le theme était de décrire "une scene de combat", ce qui te rend un peu hors sujet, mais bon, je te soupconne fortement de le faire expres ;o)

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Fladnag  Ecrire à Fladnag

2007-01-05 11:37:25 

 WA 7 - Commentaire Maedhros - BDétails
Toujours un texte calme, 2 textes calmes pour une scene de "combat". Je vois plus le combat comme une interaction directe entre deux volontés, d'ou le hors sujet a nouveau. Tes textes sont bien, dans la mesure ou ils "remuent" des choses chez le lecteur, mais il n'y a pas d'interaction ici, comme le précédent, on pousse un bouton (ou une gachette).

La précision du détail est interessante toutefois... c'est ce a quoi on s'attend d'un sniper professionnel.

Ce message a été lu 6956 fois
Fladnag  Ecrire à Fladnag

2007-01-05 11:42:17 

 WA 7 - Commentaire ElemmirëDétails
Tout comme Estellanara j'ai bien aimé "à l'odeur pestilentielle de bêtise et de profit", mais je regrette presque de n'avoir jamais vu un épisode de ces méchants tele tubbies pour ne pouvoir apprecier completement leur destruction totale. Leger mais réalisé avec serieux et fourmillant d'idées encore une fois... si ce n'est pas la preuve que tu ne devrait pas te confiner au dessin (dans lequel tu excelle certes), que te faut-il !
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Fladnag  Ecrire à Fladnag

2007-01-05 11:51:30 

 WA 7 - Commentaire Narwa RoquenDétails
Plus qu'un combat c'est toute la guerre qui se trouve ici conté. Les préparatifs, les manoeuvres, la réalisation, le combat et le dénouement.

J'ai trouvé le personnage de Léonida plus "crédible" que dans le précédent texte, c'est une bonne chose qu'elle s'appuie sur les femmes qui ont perdues leur enfant, et le rejet (feint peut etre, beaucoup plus de choses peuvent se décider sur l'oreiller ;o) du pouvoir final l'eleve au dessus de l'etat de vengeresse sanguinaire que m'avait laissé le 1er texte. J'ai quand meme eu de la peine pour les pauvres aigles et leurs oeufs ;o)

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-01-05 18:49:36 

 Commentaire Maedhros ex7ADétails
Oui, bon... Si la fiction se met à faire pire que la réalité, qui n'est déjà pas rose... Alors non seulement c'est hors sujet, mais en plus c'est le genre de texte à ne surtout pas lire dans la grisaille de janvier, après les fêtes, à la fin des vacances, avec les comptes dans le rouge...
Repassez-moi la boîte de chocolats, vite!
Narwa Roquen,ce soir j'embrasserai mon cheval deux fois au lieu d'une, voilà!

Ce message a été lu 6190 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-01-05 18:55:24 

 Commentaire Maedhros 7 BDétails
Re ben oui mais bon... scène de combat réduite à sa plus simple expression, exécution plus que combat, d'ailleurs... J'espérais une bataille, un corps à corps... Je reste sur ma faim... Visiblement ce thème ne t'a pas plu, et comme tu es le roi de l'esquive...
Narwa Roquen,un marron glacé, pour changer?

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-01-06 02:38:24 

 Cher papa noël...Détails
En retard (pour le père noël), je réponds au "que me faut-il": des scénarios!!!

Et pour les télétubbies, je t'assure, tu devrais t'en procurer un épisode, rien que pour voir à quel point c'est détestable!! Ok les bisounours c'est niais, mais là c'est too much même pour moi!

En tout cas, merci à tous pour vos commentaires, je n'en attendais pas tant et je ne pensais pas que ça vous plairait autant :)

Elemm', ravie :)

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-01-06 11:17:54 

 Moi non plus....Détails
Moi pas directement, à l'époque j'étais très très jeune...voyons...j'avais...oups...tant que ça?


Par contre, les 2 textes sont volontairement écrits sur un mode "calme", même s'ils sont hors sujets (mais je suis coutumier du fait...) pour essayer de dessiner en creux la violence sous-jacente...

Quand j'ai écrit le second (sniper), j'avais ça en tête :

"C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. .."


M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-14 17:12:20 

 Exercice 7 : Narwa Roquen => CommentaireDétails
Ce texte est du même style sûr et efficace que l’ensemble de ta production, chère sorcière. Les descriptions sont dynamiques et la sauvagerie primitive m’évoque un peu Conan le barbare. J’aime particulièrement la dernière phrase. Une petite remarque de français pour les « têtes décapitées ». Tranchées serait plus juste...

Est', et d'un !

Ce message a été lu 6733 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-14 17:14:26 

 Exercice 7 : Maedhros => CommentaireDétails
Alors là, rien à dire, c’est du bonheur ! Le texte a pile la bonne longueur. Le portrait du général est réussi. On sent que tu es à l’aise pour créer des personnages. Je crois qu’on dit quinquagénaire et pas « cinquantenaire ». Le parallèle avec les échecs est sympathique. Tu distilles une satyre subtile de la culture américaine avec des références religieuses bien à leur place. Encore une fois, tu te joues du sujet en décrivant cette bataille moderne, d’une violence incroyable mais sans tambours ni médailles. Mention spéciale pour la belle phrase de fin.

Est', et de deux !

Ce message a été lu 6695 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-06-14 18:04:39 

 Exercice 7 : Maedhros => CommentaireDétails
Je l’avais zappé celui-là...
Ben dis donc, ça respire la joie de vivre ! L’ambiance est là et « l’arme soeur » particulièrement bien trouvée.

Est', et un de plus !

Ce message a été lu 7289 fois
Onirian  Ecrire à Onirian

2008-10-07 21:49:11 

 WA-Exercice 7 - GuerreDétails
L'air a une saveur différente juste avant une bataille. Comme ce moment si particulier qui précède les orages. Le vent ne souffle plus, le ciel s’assombri, donnant une couleur incroyable aux arbres, les bruits mêmes sont différents.

Je pose un instant mon regard sur ceux qui me tiennent lieu de compagnons. Ils sont excités. Pour la plupart, cette bataille sera leur première, et d'expérience, pour la majorité je sais qu'elle sera également leur dernière. Le général est doué, il a su galvaniser ses troupes. Ils ont tellement hâtes, tous...
Je crois que le plus effrayant est que je suis une des causes même de leur empressement à aller sur le champ de bataille. Ils me regardent à la dérobée, avec des yeux fascinés. Il y a de la jalousie aussi, souvent ;un véritable respect, trop rarement ; et de la peur aussi, quelquefois.

Moi, je crains la bataille à venir. Car elle n'est pas ma première, et, trois fois, mille fois hélas, elle ne sera pas ma dernière. De petites ombres mouvantes s'agitent au loin, les premiers fantassins. L'armée d'en face arrive, noircissant la colline. J'imagine qu'il faudrait dire l'armée « ennemie », au lieu de l'armée « d'en face », mais c'est pourtant juste ce qu'il sont, les mêmes que nous, mais en face. Par habitude plus que par une quelconque nécessité, je vérifie que toutes mes armes coulissent bien dans leurs fourreaux, une par une. En sourdine, j'entends déjà dans ma tête les voix de ceux qui vont mourir... Ceux que je vais tuer. J'ai horreur de çela, je ne le supporte pas, mais je suis attiré par les champs de batailles comme une mouche l'est par du purin, et je n'ai pas la chance des papillons qui se brûlent les ailes à la lueur d’une bougie, je ne meurs pas. Toujours ma tête s'abaisse à temps. Toujours je pare ces maudites lames incapables de m'ôter la vie. Toujours je gagne les duels, et je sème la mort.

Une trompe sonne. De quelle armée ? Quelle importance... Comme la marée montante, les soldats s'avancent, et moi avec eux, en première ligne. Une volée de flèches arrive, trois d’entre elles peuvent me toucher, je me tourne légèrement et décale ma jambe droite de quelques centimètres. Une seconde plus tard, je les entends se ficher à terre sans même m'effleurer. Puis vient l’inévitable premier cri. Des yeux jadis plein d'envies n'auront même pas la chance de vivre leur première bataille. Au moins n’es-tu pas mort de ma main, mon ami.

Je sens, là... tout au fond de moi, cette indéfinissable force qui me pousse en avant. Nous marchons toujours, essuyant d'autres volées. Des corps inertes tombent autour de moi, mais je ne les vois plus, je ne les entends plus, tout occupé que je suis à vivre mon déchirement intérieur. Le combat va commencer... seulement quelques instants. Je peine à ne pas courir pour tuer tout de suite tant l'envie me presse, mais l'idée même que je vais éteindre des vies m’est intolérable. Cette douleur me terrifie... Oh par pitié, fuyez avant que mon bras ne frappe. Partez loin, vite... Laissez moi encore un peu de répit... S’il vous plait...

Mais ils ne partent pas. Ils ne partent jamais. Et pourquoi le feraient-ils d’ailleurs ? Ils n’ont aucune conscience de ce que je vis. Ils se contentent juste de mourir. Un premier visage « ennemi » apparaît à portée de lame. Quel âge as-tu petit ? Vingt ans. Que sais-tu de la vie ? As-tu une femme, des enfants ? Elle s'appelle Mirda, elle est enceinte... Tu lui as promis que tu reviendrais et que tu lui ramènerais un liseron cueilli sur le chemin. Mais par Delvë, fuit imbécile ! Va la retrouver ! Le temps s'écoule si lentement. Je jouis intensément de cette infinie seconde.

Puis la douleur me terrasse.

Il me regarde avec des yeux exorbités. Il ne comprend pas comment j'ai évité son coup. Il ne sait pas comment ma lame s'est retrouvée dans son ventre, passant par un petit défaut d'armure. Je sens sa vie s'écouler par mon bras, et je l’entends hurler dans ma tête. Il crie, il se bat, il cogne de toutes ses forces. Des larmes de rage et de frustration embrument mon regard. Je ne voulais pas... Il ne reverra plus ce visage si doux... Pardonne moi... J'ai si mal...
Sur ma droite, un autre. Sa jambe lui fait défaut, délicieux souvenir d'une mauvaise chute quand il avait quinze ans. Il savourait l’été déclinant avec sa cousine, et ils ont failli se faire surprendre. Je baisse la tête, son arme me frôle, la mienne le décapite.

Nouvelle explosion. J'aimerais mourir. Mon bras part, presque tout seul, j'attrape un couteau sur le corps de l'homme sans tête. Les secondes s'égrènent si lentement que celui-ci n'a pas encore touché le sol. Je lance la lame sur le soldat suivant. Il aimait la tarte aux pommes et son plus grand plaisir était de faire un grand feu et de le garder vivant le plus longtemps possible, avec de petites brindilles...

Son hurlement vient se mêler à l’abominable concert des autres. Ils sont tous si lents. Je vois les corps tomber au ralenti. Les cris dans ma tête sont si forts qu’ils m'empêchent d'entendre ceux produits par les vivants. J'ai l'impression d'être paralysé et pourtant je marche au milieu de ces statues sans la moindre difficulté. Un autre, à droite cette fois-ci. Mais cet inconscient qui fait tomber sa hache vers moi, probablement furieux d'avoir vu ses deux meilleurs amis mourir va échouer lui aussi. J'aimerais tant qu'il atteigne son but. Oh, comme il me déteste, il s'est engagé dans cette bataille juste pour avoir une petite chance de me frapper. J'ai tué son frère, il y a deux ans. Dans le brouhaha de ma tête, un cri s'élève un instant au dessus des autres. Rejoint ton frère mon ami ; mon épée se fiche dans sa gorge.

Le corps du premier homme que j'ai tué vient à peine de retomber, et il faudra longtemps avant qu’il ne soit froid. Je repense à la masse grouillante que j'ai vue de loin, juste avant que le combat ne commence. Le nombre de ces âmes me fait frémir. Tellement de souffrance mais à peine une poignée de secondes.

Et dire qu’une bataille de cette ampleur dure généralement des heures...

Edit : Texte corrigé après remarques.
--
Onirian, Danseur de Lame.

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z653z  Ecrire à z653z

2008-10-08 13:38:44 

 cela manque un peu de profondeur...Détails
... je veux dire par là qu'on ne sait quasiment rien sur le narrateur.
Il dit "les mêmes que nous, mais en face." donc il est humain.

Très beau texte et bien rythmé.

Il y a assez peu de fautes pour un texte de deux pages.

"Ils sont tellement hâtes, tous." <--- ils ont
"de empressement" <-- de l'empressement
"et de la peur aussi, quelque fois. " <--- quelquefois
"Je peine a ne pas courir" <--- à
"Mais par Dar, fuit imbécile" <--- Dar est un dieu ?
"Vas la retrouver" <--- va
"J'aimerai mourir" <--- j'aimerais
"si lentement que celui n'a pas encore touché" <--- celui-ci
"la tarte au pomme" <--- pommes
"Ils sont tous si lent" <--- lents
"d'entendre ceux produit par les vivants" <--- produits
"J'aimerai tant qu'il atteigne sont but" <--- aimerais -- son
"Rejoint ton frère mon ami, mon épée se fiche dans sa gorge. " Rejoins.... ami ; mon épée se fiche....

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Onirian  Ecrire à Onirian

2008-10-08 17:10:00 

 Eclaircissements.Détails
En fait le texte s'inscrit dans Oneira. Le personnage s'appele Laend. Il est le meilleur guerrier de tous les temps, et sa mort (il a pas eu une vie facile le pauvre) va créer ce qu'on appele aujourd'hui les "Danseurs de Lames", des gens "normaux", mais qui auront reçu un petit fragment de l'âme de Laend.

Dar est en fait ici un anachronisme. Car la légende de Dar a commencée à peu près à cette époque. Ce n'est pas un dieu, mais un Gardien d'Oneira. Un humain qui a été rendu immortel par Délomaque (La créatrice de toute chose) pour veiller sur Oneira. Je vais changer ça en Delvë (La Dame du passage, l'équivalent d'une déesse de la mort pourrait-on dire), et corriger les fautes que tu m'as indiqué ;-)

--
Onirian, un des septs autres Gardien d'Oneira.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-10-10 17:05:35 

 Commentaire Onirian, exercice n°7Détails
Mais c’est qu’il écrit bien, le bougre ! C’est tout à fait original, cette manière de décrire un combat par les yeux d’un combattant qui non seulement se bat à contrecoeur, mais en souffre ! On voit la bataille autour de lui, on entend le fracas des armes et les cris de toutes sortes, et sa voix off reste placide et détachée au dessus de la mêlée. C’est très cinématographique, et en plus c’est bien vu !
Dommage que l’on n’ait aucune idée de l’identité du héros, c’est gênant !
Je remercie du fond du coeur z653z d’avoir corrigé tes fautes d’orthographe, qui sont de moins en moins nombreuses, je te félicite.
Je soulignerai juste deux maladresses :
-« l’armée d’en face, mais c’est pourtant juste ce qu’ils sont, les mêmes que nous, mais en face » : d’une part tu passes du singulier collectif (armée) au pluriel (ils), et ça ne se fait pas. D’autre part « les mêmes que nous mais en face », est une formulation concise qui se comprend, mais qui passe mal.
- « mon bras part » : où ? Mon bras se lève, s’élance, se tend...
Quant à « si lentement que celui n’a pas encore touché le sol », je pense qu’il en manque un morceau...

Je n’ai qu’un conseil à te donner : travaille, ça en vaut la peine, tu tiens vraiment le bon bout !
Narwa Roquen, contente

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-10-12 19:19:03 

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Je suis de l'avis de Narwa Roquen. Tu as une approche originale du thème : un côté intimiste conjugué à un souffle épique indéniable fleurant bon l’héroic-fantasy.

D’abord tu ne décris aucun contexte. Il y a une plaine, des collines, deux armées qui vont se battre. Quand ? Qui ? Pour qui ? Pourquoi ? Où ? Rien n’est dit. Cet extrême dépouillement a au moins le mérite de focaliser toute l’attention sur le héros autour duquel tout s’organise. D’ailleurs, rien n’existerait sans lui !

Le caractère de ce combattant est vraiment travaillé, profond et contrasté. Il est tenaillé entre une pulsion mortifère qui l’oblige à occire son adversaire et une conscience qui l’oblige à regarder sans fard les conséquences de ses actes. Il est doté au surplus de facultés surhumaines :

- une forme particulière de télépathie : car il entre en quasi-relation avec ses victimes,
- un sens prédictif hyper développé qui lui permet d’échapper aux coups et aux flèches
- une hyper-vélocité ou une capacité à se mouvoir sur un plan différent.
- enfin, il semble absorber douloureusement une forme d’énergie chaque fois qu’il tue

Cette description siérait magistralement à un super héros quelque part enfant naturel de Connor McLeod et de Frank Cadillac Bon, mettons aussi Jean Grey pour éviter les allusions perfides sur les capacités sexuelles des premiers cités!

De façon un peu frustrante, tu abordes certains concepts sans explications. J’ai lu tes éclaircissements mais tu ouvres d’autres fenêtres. Est-ce que cela veut dire que ce personnage va devenir récurrent ?

Il est vrai que le nombre de fautes d’orthographe a largement diminué et encore plus après que tu aies corrigé ton texte. Cependant, cela fait ressortir en creux la construction curieuse de certaines de tes phrases qui, à mon avis, dessert leur force. Tu mélanges quelques fois trop brutalement les rythmes et les tons, ce qui ne donne pas toujours une fluidité heureuse. Or, tu ne manques ni de vocabulaire, ni d’images fortes. Donc, je reprends à mon compte le conseil final de Narwa Roquen.

En tout cas, c’est un texte fort qui recèle des pépites. En plus, je salue ton courage de participer à la WA dans l’ordre chronologique de ses exercices et en mettant, en plus, les bouchées doubles. Chapeau.

M.

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Onirian  Ecrire à Onirian

2008-10-13 11:39:09 

 Le plus grand guerrier du monde.Détails
Merci a toi et à Narwa, ça fait chaud au coeur des critiques comme celle-ci ;-)
Et étrangement, se voir pointer les maladresses de langage et également agréable. Un peu comme gratter un endroit qui démange mais dont on avait pas vraiment conscience.

Sinon pour répondre à la question de là récurence du personnage, je ne sais pas s'il reviendra participer aux WA, mais il possède une histoire qui s'inscrit dans quelque chose de beaucoup plus grand.

Ceci dit, si tu veux des infos particulières sur "Laend, sa vie, son oeuvre", n'hésite pas ;-)

--
Onirian, qui à croisé Laend, il y a quelques 9000 ans.

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