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Le Plus Courageux Des Deux

Ils étaient donc partis pour faire un grand voyage, puisque la sagesse populaire disait que c’était le meilleur moyen pour que les futurs époux fassent connaissance avant de sceller leur union. Il avait prévu de réserver des auberges, mais elle avait affirmé préférer camper où bon leur semblerait. La sachant débrouillarde et fine cuisinière, il n’avait pas dit non. Leur destination était toute trouvée : la coutume voulait que les fiançailles se déroulent chez la future et le mariage dans la famille du futur, et justement ses parents à lui habitaient très loin de sa famille à elle. C’était l’occasion idéale pour jouer les touristes et visiter enfin toutes les curiosités, attractions et merveilles que recelaient les Territoires, d’ouest en est – moins une, cependant . Ils tombèrent d’accord pour éviter Eropolis, la ville des amoureux où-il-fallait-absolument-être-allé, et qui, d’architecture outrancière en sensibleries commerciales était à peu près à l’amour ce que le lézard en boîte est aux brochettes de Jaint-Sacques à l’aneth (avec son coulis de mangoustines (1)). Ils visitèrent les grottes de Tournevent, célèbres pour leurs aiguilles à développement horizontal, les stalaghorites ; le Palais Velours, dont les pierres massives avaient le toucher du tissu ; le musée de l’Homme, à Rhéode, où ils en apprirent plus long sur les coutumes humaines, en particulier sur le voyage de noces, ou lune de miel, qui avait lieu après le mariage, ce qu’ils trouvèrent tous les deux totalement incongru ; la Fontaine de Trémières, où ne coulait pas de l’eau mais des pétales de roses ; et enfin la Tour Interrompue, dont les étages superposés étaient séparés par plusieurs mètres de vide...
« Impressionnant, non ? », commenta Mélamine Courtepointe en goûtant délicatement le civet de chevreuil qui mijotait devant l’entrée de la petite cabane qu’elle avait fait sortir de terre quelques minutes auparavant.
« Mon père m’avait emmené la voir quand j’étais enfant. Mon arrière-grand-père avait participé à sa construction...
- Iriador Kersigatt, est-ce que tu veux me dire que toute ta famille est célèbre ?
- Pardon, ma princesse, mon père ne s’appelle pas Phanigann, mais ses travaux sont assez réputés.»
Mélamine redevint sérieuse.
« Tu sais, Phanigann, je n’en ai pas beaucoup profité. Et les parents qui m’ont élevée (2)... »
Il lui prit les mains.
« Je sais, mon coeur... Tu te sentais étrangère...Demain tu rencontreras mes parents, et je suis sûr qu’ils te plairont. Ils ont le coeur sur la main, même si, pris par leurs innombrables activités, ils n’étaient pas souvent disponibles pour leur fils unique. Alors...
- Nous pensons la même chose ?
- Nous aurons plusieurs enfants.
- Nous n’arrêterons pas nos recherches...
- ...Mais ils seront toujours prioritaires ! Tope-là ! »
Au menu de ce soir-là, il y eut civet de chevreuil assaisonné de rires complices et de projets partagés. Les formalités restaient à accomplir, mais l’Union était faite.

Le soleil couchant couronnait d’or les sommets enneigés de la chaîne des Héliades. Au sortir de la passe de l’Aigle, quand Mélamine contempla l’écrin de verdure du cirque de Navargie, au fond duquel miroitaient les eaux céruléennes du Lac aux Trois Cornes, elle mit son balai en vol stationnaire, subjuguée par la beauté parfaite de ce lieu. Iriador, ne la sentant plus à ses côtés, se retourna.
« C’est...C’est... Oh que c’est beau... », réussit-elle à bafouiller, la gorge nouée par l’émotion. « Ce lac... Et cette petite île au milieu... Tous ces sapins...
- C’est un peu le bout du monde... Amateurs de mondanités s’abstenir ! Mais je suis content que ça te plaise. C’est ici que j’ai grandi. Reste près de moi, il ne faut pas survoler le lac, mon père a mis un fort champ magnétique pour protéger les... Mais je t’expliquerai plus tard. »
Ils planèrent lentement jusqu’à la maison au toit pentu qui se tenait sur la rive ouest. C’était une demeure montagnarde, en pierre et en bois, assise le dos au rocher, avec un grand balcon sur le devant recouvert d’une large avancée de toit.
Kirov Kersigatt et Stasia Verdurovna les attendaient dans le jardin, au pied du grand escalier de bois. Papa Kersigatt était plutôt petit et mince, les doux yeux bleus rêveurs mais le menton volontaire, les cheveux clairsemés uniformément blancs. Sa femme était un peu plus grande que lui, encore très brune, la peau mate, et dotée d’une carrure de matrone; ses yeux noirs malicieux éclairaient un visage jovial. Ils accueillirent les deux jeunes gens avec autant de chaleur que de simplicité.
« Cet endroit est vraiment magnifique », les complimenta Mélamine. « Mais quelles sont ces étranges créatures qui nagent sur le lac ? On dirait des cygnes, mais...
- Kirocha chéri, va donc lui montrer ton élevage ! J’ai encore quelques batraphylles à rempoter avant le dîner... Irrriadorrr ! », cria-t-elle en roulant les r à son fils qui s’éloignait déjà, «toi tu viens m’aider ! »
Kirov Kersigatt emmena Mélamine au bord du lac et poussa un petit cri plaintif. Aussitôt, quatre créatures opalescentes aux reflets bleus, quittant le troupeau, se dirigèrent vers lui ; arrivées sur la terre ferme, elles se dandinèrent pour venir glisser dans la main du maître leur petite tête curieuse qui surplombait un long cou gracieux.
« Ce ne sont pas des cygnes », murmura Mélamine abasourdie. «En fait...c’est de l’énergie pure... Mais ce sont...
- Eh oui », sourit le vieux sorcier, ravi d’avoir bientôt pour bru une jeune femme si perspicace.
« Et ce que j’avais pris pour une haie, et qui maintenant trépignent d’impatience en vous voyant, ce sont ...
- Viens, chère enfant, allons voir les autres. »
Dans un grand enclos à l’ombre des sapins, d’étranges animaux se balançaient au vent.
« Bien sûr », reprit Mélamine, « les Un, les Quatre et les Sept sautillent...
- Les Huit peuvent se déplacer debout, mais ils vont plus vite en rampant. Les Cinq , les Six et les Neuf glissent sur le sol. Seuls les Trois peuvent voler.
- Et vos préférés, ce sont les Deux, bien sûr...
- Tu t’en rendras compte toute ta vie, Mélamine, il n’y a rien de plus essentiel, de plus vital et de plus doux que le Deux...
- Mais... »
Sa pensée se formula clairement, mais lui parut si extraordinaire qu’elle n’osa l’exprimer.
« Que tu es vive ! Tu fais les questions et les réponses avec une rapidité ! Tout le problème est là, tout le danger est là. Comment donner matière à ce chiffre qui est sans être ? Nous en reparlerons, regarde, Stasia nous appelle... »

Le mariage était prévu pour le lendemain et toute la maisonnée s’était mise au lit de bonne heure. Un peu avant l’aube un fracas de verre brisé réveilla tout le monde en sursaut.
« Je vais aller voir », proposa Iriador, quand le cri strident de Stasia Verdurovna fit bondir Mélamine sur ses pieds. L’étage était désert. Ils descendirent l’escalier intérieur quatre à quatre, et guidés par les appels déchirants, se précipitèrent dans le laboratoire du mathémagicien. Kirov Kersigatt gisait à terre, le front ensanglanté, sans connaissance. Tout était sens dessus dessous, livres, manuscrits, éprouvettes et flacons, et les baies vitrées avaient volé en éclat.
« Je l’ai entendu se lever, comme il fait souvent, pour travailler un peu avant que la journée commence. Et puis... Je crois avoir vu deux silhouettes s’enfuir...»
Ils le transportèrent sur le divan, et grâce aux bons soins de Mélamine, bientôt le sorcier ouvrit les yeux. Il regarda autour de lui d’un air hagard, ses yeux roulant dans les orbites, et d’une voix chevrotante il prononça :
« Isaki belo ici arome des atagas ognouf par artichaut odir véda... uzur dé trace boum... »
Stasia regarda les jeunes gens avec consternation.
« Il a perdu la raison ! »
Mais le vieil homme répéta en regardant Mélamine :
« Uzur dé trace boum... »
« De quoi avez-vous parlé, hier soir dans le parc ? », demanda Iriador.
Mélamine pâlit, et regarda autour d’elle d’un air inquiet.
« Je te dirai. Est-ce que tu connais un endroit sûr pour tes parents, Iri ? Les agresseurs vont sûrement revenir.
- Pythagor (3), bien sûr ! Ses parents habitent...
Elle le fit taire d’un geste.
« Communiquons uniquement par la pensée, émit-elle. Il se peut que nous soyons écoutés, j’ai ... une sensation bizarre, comme s’il y avait un visionneur (4) quelque part.
- Tu as raison, je ressens aussi quelque chose. Je vais aller chercher Pythagor. »

Au moment d’embarquer sur le tapis volant de Pythagor Nadirov, Kirov Kersigatt prit la main de Mélamine et, concentrant ses forces, articula :
« Uzur... de trace boum... Fido alcor nemet...”
Mélamine lui fit un clin d’oeil et prononça tout haut, du ton condescendant voire un peu ironique avec lequel certains s’autorisent à parler aux enfants et aux vieillards:
« Mais bien entendu, ne vous inquiétez pas, je vous comprends très bien... »
Le vieux sorcier soupira et ferma les yeux.
« Il va se remettre, Maîtresse Stasia, j’en suis sûre ! Il a simplement trop forcé sur ses barrières pour résister à l’agression, et il a fait une surtension neuronale. Il va récupérer en se reposant. »
Stasia Verdurovna hocha la tête, et au moment du décollage elle cria :
« Irrriadorrr ! N’oublie pas d’arroser les plantes de la serre !
- Oui, maman, oui... »

La maison était silencieuse. Iriador voulait réparer la verrière du laboratoire, mais Mélamine l’en dissuada. Il commença alors à remettre un peu d’ordre, alors qu’elle furetait dans toute la maison.
« Pourquoi la pendule du laboratoire avance-t-elle de vingt minutes par rapport aux autres ? », lui demanda-t-elle par l’esprit.
« Oh ça... C’était au début de ses travaux sur les liens temps/énergie. Il a provoqué un petit... chamboulement temporel, et il en reste ces vingt minutes d’écart. Il trouvait ça amusant, alors il n’y a pas touché.
- Très bien. Très très bien.
- Maintenant si tu as fini de visiter, nous pourrions peut-être réfléchir un peu. Ces bandits peuvent être là d’un moment à l’autre !
»
Mélamine s’assit dans le fauteuil derrière le bureau, face à la baie vitrée – ou plutôt face à la grande fenêtre sans vitre. Le lac scintillait au soleil, les Deux nageaient paisiblement, une légère brise agitait les sapins ; un Trois s’était posé sur la branche d’un mélèze et semblait très intéressé par le vol d’un couple de faucons. De cette place, elle voyait parfaitement le petit îlot couvert d’une verdure dense, presque impénétrable... Elle sourit, et son regard se posa sur la barque à demi remontée sur la rive du lac, dont les vaguelettes légères venaient lécher la proue.
« Nous avons bien le temps de ranger... »
Elle continua silencieusement.
« Si nous voulons donner le change, il nous faudra parler de tout et de rien tout en communiquant par l’esprit.
- Oh ! Je n’ai pas fait ça depuis des années ! C’est une technique des Forces Spéciales !
- Vraiment ? On jouait souvent à ça avec ma soeur Walky...
- Ah oui ! Et tu en connais beaucoup, des jeux comme ça ?
»
Mélamine esquissa un sourire distrait et continua à voix haute.
« Tes parents ont vraiment de la chance d’habiter ici. J’aime beaucoup la décoration du salon... et bla... Hier soir ton père m’a dit que le plus essentiel...
- Ma mère a beaucoup de goût... Le plus vital et le plus doux, oui, je sais ; son couplet sur le Deux !
- Et ces fleurs magnifiques... Iri... Tes sentiments te troublent ! Oublie que c’est ton père ! C’est aussi un grand sorcier, à l’esprit vif et puissant ! Il faudra penser à les arroser, d’ailleurs... Il a été profondément choqué, certes, mais crois-tu qu’il ait pu vraiment devenir gâteux ? Isaki belo ici arome...
- Il faudra que tu m’aides ! Il y a au moins cinq cents pots dans la serre ! C’est un message codé ?
- Mais bien sûr », sourit-elle en clignant de l’oeil, « ce n’est pas très difficile...
- La deuxième lettre, c’est ça ? Je suis un imbécile ! J’étais tellement malheureux de le voir comme ça... Il s’est débrouillé pour sauvegarder pour nous un message codé, tout en laissant entrer tout le reste de sa pensée dans la confusion, pour ne rien révéler...Quelle maîtrise !
- Je me demande si un de nos enfants héritera de ce don pour les plantes... Au fait, pour commencer, tu voudrais une fille ou un garçon ? Donc nous savons quel est le secret qu’il a gardé, et où il est caché.
- Ah oui mais non mais ! Je ne sais pas ! Tu exagères ! Deux conversations importantes en même temps, j’ai du mal, moi !
- Ce n’est pas essentiel, n’est-ce pas, mon chéri », roucoula-t-elle en lui prenant la main, «j’espère bien que nous aurons des filles et des garçons... Désolée, je me suis laissée emporter, c’était drôle... Au fait, sais-tu rire par l’esprit ? »
Iriador porta les mains à ses oreilles. A l’intérieur de sa tête résonnait un éclat de rire tonitruant, lumineux, explosif, dévastateur, emportant toutes les pensées sur son passage, tel le héros nimbé de la blancheur de l’aube, apparaissant au sommet de la colline sur son cheval blanc cabré, portant la délivrance aux peuples opprimés enchaînés dans la nuit sur la plaine...
Iriador était un homme d’action. Il se jeta sur sa fiancée et la chatouilla copieusement jusqu’à ce qu’elle demande grâce, puis lui vola un langoureux baiser qui la laissa enfin calme et rêveuse.
« On y va, sur cette île ?
- Attends. Je suis sûre qu’ils nous espionnent. Ils attendent le bon moment pour revenir.
Je meurs de faim, mon amour. Que dirais-tu d’un bon petit repas ? Nous finirons de ranger plus tard, de toute façon je ne comprends rien à ces dossiers... Et après, j’aimerais bien faire un tour sur le lac tant qu’il y a du soleil...
- C’est que... Je n’ai même pas réparé la verrière... Mais tu as raison, cela peut attendre ; au pire je m’y remettrai ce soir quand ces beaux yeux-là seront couchés... »

Après le déjeuner, ils montèrent dans la barque et Iriador rama vers l’île.
« Ah », fit Mélamine en s’étirant, «et maintenant, une bonne sieste... Tu sais faire un hologramme ?
- Pourquoi ?

- Le doux soleil de septembre, le clapotis de l’eau... Qu’on est bien... Je voudrais qu’ils croient qu’on est en train de dormir. Tu as désactivé le lac ?
- Tout à fait, ma chérie... Sinon, la barque n’aurait pas avancé. Tu ne croyais quand même pas que j’allais vraiment ramer ?
- Donc, à trois, on se détache de nos hologrammes et on se téléporte invisiblement sur l’île. Un... deux...
- Je me demandais à quoi me servirait mon stage dans les Forces Spéciales...Si on m’avait dit que ça serait pour te suivre...
», commenta Iriador en atterrissant sur la petite plage de l’îlot.
« Bon, maintenant nous avons besoin d’un guide. »
Elle reproduisit sans peine le petit cri plaintif dont avait usé Kirov la veille. Les Deux avancèrent vers eux et les suivirent sous le couvert des arbres, où les jeunes gens reprirent leur apparence.
« Ils communiquent par images, c’est ça ?
- Rassure-moi... On t’a déjà dit que tu étais douée ?
»
A tour de rôle ils racontèrent aux Deux les évènements survenus depuis la veille, sous forme de succession d’images. Puis ils expliquèrent qu’ils avaient besoin d’aide pour trouver le Zéro et mettre ensuite au point un plan de bataille. Les Deux acquiescèrent avec de petits cris joyeux, et l’un d’eux, un peu plus grand que les autres, leur envoya l’image mentale d’une grotte entre les sapins. Il s’engagea sur un étroit sentier et se retourna pour les inviter à le suivre.
« Une distorsion spatiale ! », s’exclama Mélamine.«Ton père est extraordinaire ! Cet îlot est tout petit, il ne doit pas mesurer plus de cent cinquante mètres dans chaque direction, et nous marchons depuis dix minutes ! Regarde tous ces chemins qui se croisent ! C’est un véritable labyrinthe !
- C’est étrange, j’ai l’impression de découvrir mon propre père... Il ne m’a jamais parlé de tout ça... Je pensais que ses Enerchiffres, c’était juste un passe-temps ludique...
»
Enfin devant eux apparut l’entrée de la grotte. A l’intérieur, le Deux se mit à luire plus intensément pour les guider. Là aussi le chemin était long et sinueux. De nombreuses galeries, toutes identiques, s’ouvraient de chaque côté, et le froid devenait de plus en plus vif. Il n’aurait pas fait bon se perdre dans ce dédale.
Le Deux s’arrêta. Il lança un léger sifflement, auquel répondit un son similaire. Il reprit sa marche dandinante, et les parois du tunnel s’élargirent pour former une vaste salle ronde, éclairée faiblement par un puits de jour. Le sol était tapissé de morceaux de cristal qui au gré de la lumière se teintaient de toutes les couleurs de l’arc en ciel, tapis chatoyant de lueurs irisées, vacillant comme des braises multicolores et froides. Les murs étaient recouverts uniformément d’une épaisse couche de glace. Mélamine frissonna, autant de saisissement que de froid.
« Au royaume de l’énergie pure ! Il a pensé à tout ... »
Au centre, irradiant d’une blancheur absolue, se tenait le Zéro, parfaitement ovale, plus grand que tous les autres chiffres, immobile et frôlant à peine le sol. L’air autour de lui semblait frémir, vibrer, palpiter.
« Je suppose que tout contact serait mortel ?
- Je préfère que tu n’essaies même pas, ma chérie.
»
Mélamine ramassa un petit fragment de cristal et le lança doucement à l’intérieur du Zéro. Sans bruit, le cristal s’évanouit.
« Une fenêtre ouverte sur le néant... », murmura-t-elle. « Bon, assez rêvé. Nous avons vu ce que nous voulions voir. Maintenant il va falloir organiser notre défense. »

Sur le chemin du retour ils discutèrent, toujours silencieusement. Ils s’accordèrent pour ne faire appel à aucune aide extérieure afin de préserver le secret.
« Ce Zéro est une arme redoutable », commenta Iriador.
« Oui, et nous allons l’utiliser contre ces bandits, qui seront sûrement armés. Je me dis que ces vingt minutes entre le laboratoire et le reste de la maison vont nous être bien utiles, en tant que source d’énergie compensatrice. Donc pendant que j’occuperai les malfrats dans le laboratoire, tu iras chercher le Zéro avec l’aide du Deux, et tu...
- Non.
- Quoi, non ?
- C’est trop dangereux. Je ne te laisserai pas seule avec des malfaiteurs prêts à tout , qui pourraient te torturer ou pire...
- Peut-être. Mais je ne vois pas pourquoi ce serait toi.
- Ramener le Zéro ne sera pas sans risque non plus.
- Justement. Je ne vois pas...
- Mélamine !
»
Ils avaient regagné la barque et Iriador avait du mal à cacher la colère qui l’envahissait. Son sourire enjôleur avait viré à la grimace et ses mains tremblaient sur les rames tandis qu’il proférait à voix haute :
« Ce soir je rangerai le laboratoire, ma chérie... Cesse de vouloir toujours tout régenter, organiser et planifier ! Nous sommes de force égale, je ne suis pas ton enfant, je suis un sorcier adulte et non des moindres – et tu le sais. Si tu souhaites que nous passions notre vie ensemble, il va falloir que tu me fasses un peu de place !
- Mais je ...
»
Les larmes lui montèrent aux yeux ; Iriador se radoucit un peu mais continua fermement.
« Je sais où sont cachés les documents importants...
- Comme tu veux, mon amour... Je n’ai pas cherché à ... » Elle soupira. «Excuse-moi, j’ai l’habitude de vivre seule, je n’ai pas encore appris à partager...
- Et pendant ce temps tu pourras te reposer. Je ne souhaite rien t’enlever, Mélamine. Juste t’apporter mon amour, ma confiance et mon soutien. Je sais que tu es de taille à te défendre seule. Mais à deux nous serons plus forts, non ? Ma présence dans le laboratoire sera plus plausible. Tu pourras tout voir grâce à l’émeraude (5) – et tu te débrouilleras mieux que moi pour communiquer avec le Deux. »
Mélamine eut un petit rire mental.
« Tu n’as jamais pensé à faire carrière dans la diplomatie ? Avec ton talent et ton charme personne ne te résisterait ! D’accord, j’irai chercher les Enerchiffres. »

Après le dîner, Mélamine proposa une partie de bataille aérienne.
« Qu’est-ce que c’est ?
- Tu n’as jamais joué à ça, à l’école ?
- C’est à dire... J’ai fait la plus grande partie de mes études par correspondance, ma mère ne voulait pas que je m’éloigne... Et ensuite, quand je suis parti, j’étais un peu grand pour jouer...
- Oh, tu as dû en entendre parler... Allez, on commence par la version simple en deux dimensions. Il y a du papier quadrillé ? Parfait. Voilà : les abscisses, les ordonnées... Tu dois installer des moyens de transport volants et moi je dois deviner leur position. Alors, quatre balais à une case, trois tapis volants à deux places, deux tapis à quatre places, un TCV (6) à six places... et une licorne !
- Et comment tu fais la licorne ? »
Mélamine n’eut pas de mal à le battre à plates coutures trois fois de suite.
« Encore un jeu avec Walkyria ?
- Non, ça c’était avec Nabyssine Artemuse, pendant les cours d’Histoire de la Magie. La prof nous dictait ses cours... Alors nous, on le lisait avec un Oeil-en-coin qu’on avait calé en haut du tableau noir, et on se mettait en écriture automatique de la main gauche...Mais un jour elle nous a surprises... Et là, impossible de nier, on avait une page d’avance ! La mère Hautecour nous a passé un savon ! Mais bon, on a été reçues premières ex aequo à l’exam, alors... Oh, il est tard ! Je monte me coucher. Bonne nuit ! »
Elle gravit l’escalier en frappant bien du pied sur chaque marche et en chantant « Un jour mon sorcier viendra », et rapidement éteignit la lumière de la chambre. Iriador s’installa sciemment le dos à la fenêtre, les yeux fixés sur la pendule, et se mit à trier dossiers et parchemins avec l’air contrarié du petit garçon exécutant un pensum.

Un peu après onze heures et demie, le miroir de l’émeraude refléta l’image de deux silhouettes sombres et masquées, dans le dos d’Iriador.
« Pas un geste ! Deux désintégrateurs sont braqués sur toi. Les mains à plat sur le bureau. Ruil, fouille-le ! »
Malgré leur masque, Mélamine grâce à son don d’aléthidégnosie (7), les reconnut aussitôt. Ruil et Lugan Tournebride, voleurs, espions et assassins, s’étaient échappés quelques mois plus tôt du pénitencier de Rémugline.
« Ils n’ont pas perdu de temps pour se remettre aux affaires », pensa-t-elle en se téléportant aussitôt sur la rive du lac.
« Est-ce que ça nage, un Zéro ? Je n’ose pas le téléporter... Principe de précaution, mieux vaut une barque rantanplan que le danger d’un grand boum-bang ! »
Elle courut avec le chef des Deux jusqu’à la grotte, sans perdre le miroir de vue.

Iriador parlementait.
« Ma mort ne vous servira à rien. Il manque encore quelques pages de calculs, et mon père est devenu totalement sénile. Je suis le seul à pouvoir terminer ce travail. Ma mère ne s’intéresse qu’à ses plantes, et ma fiancée... est complètement nulle en math.»
« Merci », sourit mentalement Mélamine, «va leur dire aussi que je suis plus bête qu’une cruche... »
« Et d’ailleurs... ce n’est pas une grande sorcière, mais elle a de jolis yeux... »
Mélamine trébucha sur une souche et manqua s’étouffer de son rire contenu – un peu jaune, il est vrai. Le Zéro était toujours à la même place. Mélamine lui envoya des images pour lui expliquer ce qu’elle attendait de lui, mais il ne bougea pas et n’émit rien en retour. Elle eut une bouffée d’angoisse qu’elle contrôla de son mieux.
« Peux-tu communiquer avec lui ? »
Le Deux acquiesça. Il posa l’extrémité de sa queue sur le bas du Zéro. Il y eut comme un grésillement, le Deux se mit à briller d’un bleu intense aveuglant, puis après quelques secondes d’éternité reprit sa lueur habituelle. Mélamine envoya alors le même message, et cette fois, le Zéro s’inclina légèrement vers elle et elle reçut l’image des deux Enerchiffres liés la suivant dans la barque.
« Merci, Zéro. Maître Kirov t’en sera reconnaissant. Douze minutes ! Vite, en route ! »

Les deux bandits s’impatientaient.
« Lugan, emmenons-le avec nous ! Ca ne me dit rien de traîner par ici...
- Ah oui mais non », intervint Iriador. «Le Zéro ne peut être créé qu’ici, à cause des conditions particulières d’altitude, d’hygrométrie et de champ magnétique. Sinon il faudrait refaire tous les calculs préliminaires, et ça prendrait des années... Soyez gentils, baissez vos désintégrateurs, ça me gêne pour me concentrer. Vous avez inhibé mes pouvoirs magiques, vous ne risquez rien... »
« Dix-neuf minutes », frémit Mélamine en arrivant à quelques mètres du laboratoire. « Ca va être juste ! »
Derrière elle, tous les Enerchiffres s’étaient regroupés en formant une immense chaîne qui serpentait comme une longue colonne de vers luisants dans l’obscurité. Le premier des Un était juste à côté du chef des Deux, attendant le signal.
Iriador posa son stylo et se massa le poignet comme s’il avait une crampe.
« Bon ! La théorie est finie, passons à la pratique ! »

Ce qui se passa alors ne dura pas plus d’une seconde, à tel point qu’un oeil humain n’aurait sans doute pas pu tout engrammer.
Dans le jardin il y eut comme un coup de tonnerre et il y fit clair comme en plein jour, au moment où le Un toucha la tête du Deux. Les bandits se retournèrent pour se trouver nez à nez avec une Mélamine radieuse entourée de tous les Enerchiffres étincelants avec au premier plan, brillant de mille feux, l’Unique, l’Extraordinaire, le Très-Secret Zéro. Alors tel une flèche depuis longtemps armée, Iriador pivota et plongea sur le côté, lançant de toutes ses forces une grosse boulette de papier dans le trou du Zéro en criant :
« Victoire ! »
Le Deux s’écarta du Zéro.
Lugan, qui était le plus près, se jeta en avant pour rattraper les documents et s’engouffra dans le vide où il fut aspiré par un vortex tourbillonnant. Ruil s’élança pour retenir son frère, mais une poussée franche de Mélamine l’aida à suivre le même chemin, tandis qu’elle clamait haut et fort :
« Chronon apodido oudeni ! »
La terre trembla dans un fracas d’apocalypse, et le lien espace-temps se déchira comme un tissu trop tendu; la Nuit, absolue, immobile et glacée, émergea de la fissure, au gré du souffle figé du Néant.
Puis tout reprit sa place, les étoiles dans le ciel, la lune se mirant dans les eaux paisibles du lac, les Enerchiffres palpitant doucement autour du Zéro apaisé sous le contact léger du Deux... et toutes les pendules de la maison marquèrent la même heure. La vieille horloge du salon sonna les douze coups.
Mélamine et Iriador se relevèrent, essoufflés, épuisés. Trop troublés pour parler, ils se blottirent l’un contre l’autre. Les Enerchiffres trépignèrent de joie pour marquer leurs félicitations, mais Mélamine les interrompit :
«Non, non, le véritable héros, celui grâce à qui tout ceci a été possible et que vous devez applaudir, c’est le Deux ! »
Alors les créatures trépignèrent de plus belle, et il fut clair pour tout le monde que les reflets bleutés du Deux viraient au rose pâle...

Le surlendemain eut lieu la cérémonie du mariage, à la Maison des Mariages de Leucore. C’était, comme le voulait la tradition, un édifice carré à quatre entrées. La famille et l’Officier Marieur pénétrèrent par la porte de derrière dans une petite salle munie d’un grand miroir sans tain. Le fiancé entra par la porte de droite, la fiancée par la porte de gauche ; chacun, dans un petit sas, eut les yeux bandés par un employé qui les introduisit dans la grande salle, totalement vide, pourvue d’un inhibiteur de magie et d’un sol amortisseur de sons, faiblement éclairée aux quatre coins. Sur le seuil, les employés leur firent faire trois tours sur eux-mêmes et leur murmurèrent « allez ».
Lentement, sans aucun repère, ils se dirigèrent l’un vers l’autre. De l’autre côté du miroir, Kirov Kersigatt et Aztarek Phanigann souriaient, Stasia Verdurovna et Corinanthe Courtepointe se tenaient la main en tremblant d’émotion ; l’Officier, qui avait cessé le compte après ses dix mille cérémonies, griffonnait des enjolivures sur le registre.
En ligne droite, sans aucune hésitation ni déviation aucune, attirés l’un vers l’autre par une force inouïe plus puissante que tous les pouvoirs magiques, ils se rejoignirent et s’embrassèrent. La lumière se fit ; le miroir se releva, les bandeaux tombèrent d’eux-mêmes, l’Officier prononça les paroles rituelles.
« Ainsi vous avez erré dans le silence et l’obscurité du coeur jusqu’à votre rencontre, et ainsi votre union consentie a fait naître la lumière de l’amour. Avez-vous voyagé ensemble ?
- Oui », répondirent-ils à l’unisson.
« Avez-vous partagé la peur, la joie, la douleur, la confiance et le repos ?
- Oui.
- Avez-vous partagé des secrets, des dangers, des travaux, des merveilles et des projets ?
- Oui.
- Vous êtes-vous disputés sans haine et réconciliés sans rancune ?
- Oui.
- Alors en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je déclare et j’atteste à la face du Monde Violet que je vous marie en ce jour pour toute la durée de votre vie violette et pour l’éternité si tel est votre désir. Que le bonheur vous accompagne !
- Que le bonheur vous accompagne ! », répétèrent les parents.
« N’oubliez pas de signer le registre avant de partir, merci, bonne journée », termina l’Officier avant se retirer dans sa cahute ( ils étaient bien mignons ces jeunes mais sa soupe était sur le feu et il n’avait pas fini sa bouteille d’Anicorine, enfin, la première de la journée.)
Les grandes portes de la façade s’ouvrirent majestueusement devant le nouveau couple, tandis que résonnait la Marche Nuptiale de Lunaire Merleblanc, que Phanigann ne put s’empêcher de siffloter d’un air ravi.

La table avait été dressée dans le jardin, au bord de l’eau. Stasia Verdurovna, encore bouleversée par l’agitation troublante des derniers jours, avait laissé faire Mélamine, tout en intervenant sans cesse pour contrecarrer ses initiatives ( un vieux proverbe violet dit : il ne faut qu’une seule sorcière dans une cuisine). Sortant de la serre pour la centième fois afin de vérifier la table, elle explosa :
« Malheurrreuse ! Mes batrrraphylles en plein soleil ! »
Comme elle se précipitait pour les enlever, Mélamine la retint par le bras et fit venir une chaise derrière elle.
« Allons, Maîtresse Stasia, reposez-vous un instant. C’est drôle comme Iriador vous ressemble quand il est en colère...Vous ne voulez pas que tout le monde admire votre chef d’oeuvre ? Cet astucieux croisement entre le géranium et la grenouille, qui nous débarrasse des mouches et des moustiques... C’est tout simplement génial !
- Mais la peau des batrrra...
- ...ne supportait pas le soleil, oui, je l’ai bien vu. Aussi me suis-je permise de la modifier un tout petit peu... Oh, vous m’en voulez vraiment beaucoup ? »
La colère retomba comme un soufflé sorti trop tôt du four. La mère d’Iriador essuya une larme d’une main pleine de terre.
« Ma petite chérie... Tu as réussi à faire ça... C’est magnifique... Tu es une bonne fille... Embrasse-moi... et appelle-moi maman ! »
« Est-ce que j’ai le droit aussi d’embrasser la mariée ? », demanda Altaïr Bouchencoeur (8) qui venait d’arriver.
« On peut passer à table, Stasi ? » Kirov Kersigatt s’était parfaitement rétabli, et une grande conversation avec Aztarek Phanigann venait de finir de le revigorer.
« Allons déjeuner », proposa Iriador à Walkyria Courtepointe et à son mari Jaymmes Septbonds, tous deux Agents des Forces Spéciales, qui riaient encore du récit picaresque qu’ils venaient d’entendre. « La seule chose que je regrette », ajouta-t-il en plaçant les invités, «c’est d’avoir dû sacrifier trois parties de bataille aérienne , et je n’ai même pas eu le temps de regarder où elle avait caché ses licornes ! »
Corinanthe et Pythagor s’approchèrent aussi, tout en continuant à discuter des mérites comparés de la quintefeuille et de la salicaire.
Quand tout le monde se fut installé, Maître Kirov porta le premier toast :
« Je lève mon verre à ces chers enfants qui ont ramené la paix et la joie dans mon vieux coeur... Je souhaite que vous reveniez aussi souvent que possible ! Mon ami Aztarek m’a convaincu de la nécessité de ... renoncer à un certain projet... et avec son aide je ferai en sorte qu’il n’y ait plus rien ici à voler ni à convoiter...à part le bonheur d’être ensemble ! »
Iriador se pencha vers Walkyria.
« Et tes parents ?
- Ils ont trouvé des prétextes variés, comme Déliria et Balthazar. Phanigann leur fait trop d’ombre... et encore, ils ne savent pas ! Ne fais pas cette tête ! Mélamine n’a pas de secret pour moi, et je sais les garder. »
Un peu plus tard, Kirov prit Mélamine à part.
« Je n’attendais pas moins de toi, ma petite fille, mais je ne pensais pas que tu saurais si bien gérer les énergies...
- Je n’étais pas seule ! Iriador n’est plus un petit garçon, il est devenu un fin énergéticien...
- Ah ! Je ne l’ai pas vu grandir...
- ...et vos Enerchiffres vous aiment beaucoup...
- C’est drôle, n’est-ce pas... L’amour est partout, bien au delà de la magie... »

Dans la dimension T (9), l’Ange Ernest, matricule 3,14 V, entra tout excité dans le bureau de l’Energiseur-Chef.
« Ca y est, patron, ça y est ! J’ai enfin pu récupérer les vingt kilo-énergotrons qui nous manquaient
- Oui, je l’ai vu sur les écrans. Mais dis-moi, ça n’était pas un peu compliqué, comme scénario ? Il y avait sûrement un moyen...
- Eh, peut-être... Mais là, voyez-vous, personne ne s’est douté de rien ! Pour la dimension V, c’était presque un jour normal...
- Normal », marmonna le Chef, «une déchirure de l’espace-temps, vingt kilo-énergotrons qui transitent, normal... »


N.d.A.

(1) : Les coquilles Jaint-Sacques sont recherchées pour leur finesse ; les mangoustines sont de grosses crevettes également très prisées
(2) : Sur la généalogie de Mélamine, cf «Affaires de famille», in Concours «Les spirales du temps»
(3) : Cf «Le pont Phanigann», in Concours «Esprits Malins»
(4) : Sorte de caméra fonctionnant à l’énergie psychique
(5) : Cf «Le pont Phanigann»
(6) : Transport en Commun Volant
(7) : L’aléthidégnosie est la capacité de connaître au premier regard la véritable identité du sujet
(8) : Cf «Le journal de Ciboulette Bouchencoeur», in Concours «Apprentis-Sages»
(9) : Pour des précisions sur les dimensions, cf «Le Chaudron d’or», in Concours «Prédestinations»

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© Narwa Roquen



Publication : 12 août 2006
Dernière modification : 07 novembre 2006


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2 Commentaires :

oïnkari Ecrire à oïnkari 
le 07-01-2007 à 02h49
Je vais encore en dire du bien
Ben oui tout est beau, l'histoire, les noms, la situation, les personnages, pour tout vous dire j'aaadoooooooooore!!!!!!!!!!!!!!!!
Estellanara Ecrire à Estellanara 
le 21-08-2006 à 14h57
Le lac des chiffres (calembour capillo-tracté inside)
Il s’agit de la suite du pittoresque feuilleton de Mélamine. Le style est efficace et les noms propres originaux. J’ai trouvé les dialogues un peu trop longs. Il y a de l’action, le rythme est bon. Le langage codé est parfaitement amené. La solution est suggérée pour que le lecteur aie l’agréable impression de décrypter par lui-même. Ce jeu de piste donne un côté très amusant à la nouvelle. De pet...

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