Nous sommes six ou sept. Je ne peux pas être plus précise, parce que c'est assez fluctuant. Parfois nous sommes sept, mais la nouvelle recrue ne reste jamais bien longtemps. Parfois je sens que quelqu'un pourrait venir, j'essaie de les entraîner. Parfois, ça marche ! Une semaine... La plupart du temps, ils (les nouveaux) louent mes facultés imaginaires, jouent le jeu le temps d'une soirée, pour se donner belle contenance, puis se lassent. Alors je les laisse, je ne peux pas les forcer. Ainsi sommes nous passés à côté d'un elfe, d'un loup-garou, d'un maje, d'un vampire... Ils avaient tous un potentiel non négligeable. Ils eussent fait des compagnons appréciés de nous et redoutés de ceux qui se seraient mis en travers de leur chemin. Mais je reste vigilante, à l'affût de tout nouvel associé.
Nous sommes donc six ou sept. Et tous liés par quelque chose qui me (nous) dépasse. Je déçus mon frère le jour où je lui dis qu'il ne faisait pas partie du groupe. Il a toujours rêvé d'être un guerrier. Que lui répondre, je ne sentais pas chez lui ce qui rayonnait chez bien d'autres. J'essayai de le dérider, expliquant qu'il était peut être le magicien-musicien qui parle peu mais qui n'en pense pas moins. Mais je n'y croyais pas moi-même. Faites croire à un lama qu'il est un moineau parce qu'il n'est pas l'ours dont il a rêvé ! Il n'aborda plus le sujet, mais j'ai bien peur qu'il n'en garde contre moi quelque rancune.
Pour lui, l'espoir réside dans le fait que nous ne sommes pas les seuls à nous rassembler; je connais d'autres formations qui s'élaborent. Puisqu'il sait qu'il fait partie de l'une d'entre elles, il lui faut dès lors attendre ou partir à sa rencontre.
Pour ma part, tout s'est fait relativement naturellement. J'ai rencontré certaines personnes avant même de me rendre compte de ma véritable nature, et nous avons tissé des liens étroits, dont l'ampleur actuelle nous permettrait de fabriquer un tapis volant si tout ceci n'était pas une vaste métaphore.
La première de mes compagnonnes fut une nymphe. A l'époque, ça n'en était pas encore tout à fait une. Elle attendait patiemment son heure dans sa chrysalide et j'attendis avec elle, faisant passer les années pour laisser au temps son efficacité coutumière. Cette époque avait pour avantage majeur le fait que je ne m'y posais pas de questions et que par conséquent mon existence était (me semblait) paisible. Je dis maintenant que c'était une nymphe, mais lors, j'étais moins doué dans mon propre domaine et je la voyais tour à tour, muse ou fée, et parfois encore pire. Comme elle était chère à mon coeur ! Cette nymphe s'est aujourd'hui acoquinée d'un farfadet, ils filent un parfait amour des plus houleux, attendant d'être appelés ou de sentir qu'il est temps de se mettre en route.
Dans des années plus récentes, j'ai rencontré une fée, consciente de la situation, méthodique, efficace, elle-même accompagnée d'une humaine des plus délectables, mais complètement dépassée par son statut et par la tâche qui nous incomberait bientôt. C'est sans doute sa nature humaine qui lui mettait des oeillères. Nous n'avons pas cherché à lui en faire savoir d'avantage pour l'instant. Instinctivement elle reste dans notre cercle. Cela suffit amplement à l'heure actuelle. Toutes deux rayonnent d'une sagacité admirable et d'un charisme dévastateur qui ne leur est pas inutile. Ladite fée s'est d'ailleurs servie de ses battements de cils pour terrasser un nain qui ne vit plus depuis que pour la servir. Etant tous deux de grands voyageurs, ils passent leur vie à partir et revenir, se courir après et languir l'un de l'autre, encore et encore.
Et puis voici mon tour, moi qui ai eu quelques difficultés à me connaître moi-même. J'ai bien passé cinq années de ma vie à me prendre pour une fée. Comme je me berçai d'illusions ! J'avais, je l'admets, un doute sur ma soi-disant malformation congénitale qui avait empêché la bonne pousse de mes ailes, mais le reste de ma personne correspondait à ce que je connaissais du monde de la féerie. Et puis, je compris ma lourde erreur : j'étais essentiellement et fondamentalement une sorcière. Bien des choses s'expliquèrent dès lors quant à mon comportement naturel qui me taraudait parfois, concernant ma tendance à la méchanceté, à la mégalomanie, à l'attrait pour le monde félin, et j'en passe...
Il y a pourtant des différents notoires et singuliers entre moi et ma petite troupe. Ils ont tous des qualités intrinsèques qui me dépassent et parfois je me suis demandé à maintes reprises ce que je faisais dans leur équipée, non que je n'aimasse pas cela, mais il y avait une sorte de fossé entre ces érudits, savants, artistes, maîtres..., et moi. Et ce fut il y a mois que je compris enfin que mon rôle (ou une partie de mon rôle) était d'être le lien générique de cette belle brochette, qui ne s'était formée que grâce mon entremise et que j'étais donc le ciment de la troupe. J'avais donc une mission : rester, pour qu'aucun ne s'en aille et souder encore et encore nos attaches sans nous entraver pour autant. J'étais le dénominateur commun. J'étais le coeur de la communauté.
Il s'agit maintenant de réunir le ou les derniers membres de la communauté. Je sens en effet que nous ne sommes pas encore au complet. A la suite de quoi, il nous faudra nous tenir prêt. Le prélude aura été joué. L'aventure commencera.
Bluelantern | La Reine des Elfes | ||
Elemmirë | L'écriture ou la vie ! | ||
Fladnag | Le lai de Beren et Lúthien | ||
Maedhros | Magicien | ||
Mahora | Ma communauté | ||
Tableau de Mai | |||
Thaïs en faërie | |||
Narwa Roquen | Le fils du Loup |
Elemmirë | Rencontre | ||
Lindorië | Le coeur de Féerie | ||
Maedhros | Princesse-Corail | ||
kitana | Amour légendaire |
le 13-04-2006 à 16h33 | Introduction | |
Je trouve ce texte bien écrit, Mahora a un joli style où les métaphores et images sont vraiment parlantes et originales. Pour moi, ce texte est particulier car il n'est pas un tout cerné, ni simplement une bonne histoire à laquelle l'auteur n'a pas trouvé de fin, comme cela arrive parfois: ici, nous avons simplement une porte qui s'ouvre. Peut-être que je me trompe, mais il m'a semblé évident que... | ||
le 10-04-2006 à 16h08 | Vous avez dit bizarre ? | |
Je ne sais trop quoi dire de ce texte. Il me paraît simple de deviner de quoi il parle mais je ne vois pas nettement l’intérêt de le présenter ici… |