Lou Rigel, poète du 12° arrondissement
Samedi.
La nuit est opaque et glaciale. Un ciel lourd aux nuages bas menace la terre gelée d'épaisse neige à venir. Dans l'écurie, la jument rouanne soupire en mâchonnant un fétu de paille. La famille Mulot se terre dans son nid ; le père a tassé de la paille contre l'ouverture, pour arrêter l'air froid, et le petit dernier est blotti bien au chaud entre les deux parents.
Dans la maison obscure, sous la couette en duvet, Elle se retourne et s'agite dans son sommeil. Une quinte de toux vient mourir sur ses lèvres. D'une main tremblante Elle tire la couette jusque sur son nez et se pelotonne en grelottant. Une pensée affleure à sa conscience : "J'aurais dû monter le chauffage." Puis Elle s'enfonce à nouveau dans le sommeil. Sans qu'Elle s'en rende compte, ses dents se mettent à claquer, de longs frissons courent sur son dos, son souffle se fait plus rapide et plus rauque et les rêves s'effacent dans une noirceur absolue.
La neige s'est mise à tomber, en gros flocons collants qui s'accrochent au sol, aux toitures, aux arbres. Comme la toile funeste d'une araignée géante, elle recouvre et enferme, emprisonne et étouffe, submerge et pèse. Les arbres grincent sous la charge, les branches ploient, quelques unes cèdent dans un craquement silencieux. Sur la route, un platane malade s'effondre sur la ligne électrique.
Dans la maison, la chaudière s'éteint. Elle gémit. La fièvre est montée d'un coup. Au fur et à mesure que la chambre devient plus froide, son corps est de plus en plus brûlant. Elle rejette la couette d'un geste sec, bousculant la chatte qui dormait près d'elle et qui, placide, s'installe un peu plus loin.
Le silence est de plus en plus profond, la maison se recroqueville sur elle-même. La neige commence à bloquer la porte. Elle crie "non !" dans son sommeil.
La chienne noire dresse l'oreille. Elle ne grogne pas mais se lève, et va flairer les deux silhouettes qui traversent l'entrée en chuchotant et dont les mains se rejoignent pour une caresse sur sa tête, tandis qu'un coup de langue ami lui balaie le museau. Un frémissement d'ailes passe de pièce en pièce.
La lampe de chevet, dans la chambre, est une tête sculptée, ou plutôt esquissée, comme si le bois lui-même portait des yeux, un nez et une bouche.
"Psst...", dit la bouche, "c'est par ici ! Il n'y a plus d'électricité, mais peut-être pourriez-vous faire un peu de lumière..."
La plus petite des deux silhouettes claque des doigts, et une douce lueur éclaire la chambre, sans réveiller la dormeuse, mais révélant l'apparence des visiteurs.
Sur la commode en chêne s'est perché un oiseau de proie, d'une espèce inconnue, quelque chose entre le faucon et l'épervier. Un grand loup noir a posé la tête sur le lit, et la chatte blanche et noire a mis gentiment la patte sur son museau. Une jeune femme rousse, un peu ronde, vêtue d'une cape verte recouvrant une robe longue de la même couleur, parle à voix basse à une autre femme, qui semble plus âgée, rousse elle aussi, mais plus grande, plus longiligne, et dont les mouvements félins laissent deviner une musculature harmonieuse mais puissante. Ses bottes cavalières ne portent pas d'éperons, leur facture est ancienne et leur cuir, robuste, a été souvent réparé ; la cape noire, le justaucorps en fourrure, la longue jupe noire d'amazone ont l'air également d'avoir parcouru d'innombrables chemins aventureux.
"C'est gentil à vous d'être venues", reprend la tête de lampe."Je suis très inquiet."
La jeune femme en vert pose en souriant sa fraîche main rose sur le front de la maîtresse des lieux, repoussant une mèche rousse trempée de sueur.
"Roquen, aide-moi à la recouvrir. Elle est brûlante de fièvre !
- Je vais lui donner un peu de ma potion. Tu peux t'occuper de la chaudière, Mélamine ?"
Les deux sorcières s'agitent dans la maison et quelques minutes plus tard, toutes les cheminées flambent joyeusement, la chaudière ronronne comme un matou et la lumière est revenue dans toutes les ampoules, même si le courant est toujours coupé.
Chienne fait les honneurs de la maison à Frère Loup, car ici aucune porte n'est jamais fermée. De l'entrée à droite on passe dans la cuisine, d'un jaune lumineux qui éclaire les tommettes rouges du sol. Mélamine a passé la tête, a souri, et a dit :
"Tiens tiens, cette cuisine me rappelle quelque chose..."
Une porte à droite ouvre sur la buanderie-sellerie-réserve, où s'entassent boîtes, bocaux, sacs de grain et de croquettes, selles, harnachements et autres pots de confiture. Par le fond on accède à l'écurie, vaste pièce paillée qui pourrait bien loger trois ou quatre chevaux, et dont la porte donne directement sur le grand pré. Jument et Rolanya partagent la paille, tête bêche, en échangeant quelques grattages de garrot et quelques images mentales entrecoupées de renâclements paisibles.
"Tout va bien, l'abreuvoir n'est pas gelé", constate Narwa Roquen qui s'attarde un instant sur les deux juments : de la moindre tache au plus petit épi, elles sont exactement semblables ! La seule différence, c'est que Rolanya n'est pas ferrée...
Au fond de la cuisine on passe dans le salon, meubles rustiques en noyer, canapé près de la grande cheminée, tapis de laine épaisse, coussins...
"Je me sens vraiment chez moi, ici !", constate Mélamine.
L'autre porte, entre l'armoire et l'escalier, ramène au couloir ; juste à droite, Sa chambre, spacieuse, aux murs vert pâle et au plancher ancien, meublée sobrement d'un grand lit en bois exotique sombre, d'un vieux coffre et d'une haute commode recouverte de statuettes de chevaux ; la table de nuit porte la lampe en bois sculpté ; un attrape-rêves se déploie devant la fenêtre. A gauche, c'est d'abord le bureau, puis au fond, en face de la salle de bains, la chambre d'amis, toute en bleu pastel.
Elle a bu la potion par pur réflexe, sans sortir de l'inconscience.
"J'ai trouvé ça dans la cuisine."
Narwa Roquen tend à Mélamine une lettre manuscrite couverte d'une écriture autoritaire, et le visage de celle-ci s'empourpre de colère.
"Je ne connais pas ce Paul", murmure-t-elle, "mais je vais avoir deux mots à lui dire ! Tu entends ça ? "J'en ai assez de passer après ta tribu de bâtards stupides...". Et ça : "...et tout ce temps que tu perds à écrire des histoires farfelues qui ne te rapportent pas un centime, d'ailleurs si tu avais du talent ça se saurait..."Quel monstre !"
Narwa Roquen pose sa main sur les yeux de la malade.
"Elle est loin, très loin... J'ai peur que ma magie ne suffise pas.
- Je ne suis pas sûre de pouvoir faire mieux...
- Alors il nous faut de l'aide."
Le regard de Mélamine entrevoit le bureau de l'autre côté du couloir, où des livres en rangs serrés recouvrent presque les murs. Narwa Roquen la rejoint sur le seuil de la pièce, qu'elles contemplent avec une curiosité mêlée de respect. La fenêtre leur fait face, par où pénètre une vague clarté blanc opaque. Le feu de cheminée, sur leur droite, envoie ses éclairs dansants sur le canapé vert sombre contre le mur d'en face, où une chatte tigrée s'étire langoureusement sans se déranger pour autant. Dans le coin, entre fenêtre et cheminée, Elle a installé un vieux bureau de maître d'école, au bois troué par endroits mais sentant bon la cire. Sur la partie horizontale, deux flacons d'encre, plusieurs stylos à plume dont un seul est rangé dans son étui, une statuette de cheval, un sablier en cuivre, une demi tablette de chocolat noir aux noisettes et une vieille carte de voeux. Sur le plateau incliné qui se soulève pour ouvrir le casier, une pile de papier blanc, un magazine sur les chevaux et au centre, un manuscrit inachevé. Derrière le bureau, sur le mur, un pêle-mêle de photographies, des gens, jeunes, vieux, bébés, vivants, morts, des chevaux, des chats, des chiens...On ne peut pas résumer une vie. Mais certaines images fixées à jamais répondent aux souvenirs qui jamais ne s'éteignent. Devant la cheminée, encore un tapis posé sur le parquet, et des coussins.
"Ici, on peut rêver partout", semble dire la chatte qui soupire en se remettant en boule.
Les deux sorcières se dirigent vers les étagères. Narwa Roquen prend un livre au hasard, Mélamine regarde les titres sur la tranche et en sort deux du même auteur : "L'ensorcellement du monde" et "Le murmure des fantômes".
A ce moment-là, dans un fracas assourdi par les coussins, un grand échalas à lunettes atterrit sur le tapis les quatre fers en l'air, comme si une main puissante l'avait précipité là sans ménagement. L'homme plisse son large front dégarni d'intellectuel méthodique et ajuste ses lunettes.
"Oh là là ! Quel vol ! Mais où suis-je ? J'étais en train d'écrire un article - oui, je suis un lève-tôt - et je me suis senti soulevé... Je dois rêver..."
Cartésiennement il se pince, et grimace de douleur.
"Par exemple ! Je ne rêve pas ! Mais alors... c'est de la magie ? Je suis dans une autre dimension ?"
Il regarde les deux femmes, se lève, s'approche d'elles, les dévisage par dessus ses lunettes.
"Mais je vous connais ! Narwa Roquen, la Cavalière Ardente ! Et Mélamine Courtepointe ! Je vais souvent sur le Cercle de Faëries, c'est drôlement bien..."
Il jette un regard circulaire, entrevoit la chambre où Elle est couchée, fait quelques pas.
"C'est Elle ? Elle est malade ? Elle n'a pas l'air bien... Vous êtes venues la soigner mais ça ne suffit pas, c'est ça ? Alors vous cherchez de l'aide dans les livres..."
Il voit les deux volumes dans les mains de Mélamine.
"C'est de moi, ça ! Si, si ! Boris Cybernik, c'est moi ! Je suis éthologue, psychologue, neurologue, et plein d'autres -ogues... Je suis un scientifique et je suis grand-père, mais ça ne m'empêche pas d'adorer la fantasy... Voyons cette bibliothèque... Oh, je crois que j'ai à peu près tout lu... Alors, qui allons-nous appeler ? Ah ! Pour commencer..."
Un petit bonhomme chauve et souriant apparaît alors ; il porte une tunique peut-être anciennement blanche, avec une ficelle à la taille, et des sandales rafistolées. Il tient un balai sur l'épaule.
"Désolé, je suis parti un peu vite, j'aurais dû le laisser la-bas..."
Cybernik ouvre des yeux émerveillés.
"Ah c'est bien, la magie ! Mon cher Lou-Tsé, que je suis heureux de te rencontrer !
- Il est écrit : si tu n'es pas content de ton voyage, rentre chez toi.
- Lou-tsé, nous avons besoin de temps."
Il prend le petit homme par le bras et l'emmène dans la chambre en parlant toujours.
"Quel moulin à paroles ! Mais il a l'esprit vif...
- Et je pense qu'il va nous être utile", répond Mélamine.
"Vous voulez combien ?", lance Lou-Tsé à la cantonade.
- Combien de quoi ?
- Pardon, Madame la Cavalière, mais il est écrit : ne demande pas à ta vache de te donner du vin...
- C'est ma faute, honorable Lou-Tsé", intervient Cybernik. "Je ne t'ai pas présenté comme il fallait. Lou-Tsé est un moine de l'Histoire.
- Non, je suis balayeur.
- Oui, balayeur de l'Histoire. Je veux dire... Il vient du monastère d'Oi Dong, où sont les moines qui...mais en même temps il est plus fort que tous les autres et il..."
Cybernik soupire, transpire, s'agace tout seul, tape du pied, furieux comme un élève brillant à son premier échec, se souvient qu'il a plus de trente ans de carrière et une pléiade de titres universitaires... et décide de faire court.
"Et le Temps n'a pas de secret pour lui, alors j'ai pensé que nous serions plus libres si ...
- Très bien. Je vais arrêter le temps dans cette maison, car il est écrit : si tu ne peux pas aller plus vite, alors prends plus de temps, ah ah ah...Rappelez-moi pour le remettre en route."
Et sans attendre de réponse, il n'est déjà plus qu'un souvenir.
Narwa Roquen serre toujours un livre dans ses mains. Des pas lourds résonnent dans le couloir. C'est un petit homme trapu, massif, portant une veste bleu vif et des bottes jaunes, coiffé d'un chapeau cabossé garni d'une longue plume bleue, les yeux bleus rieurs, les joues rouges comme des pommes, la barbe brune...
"Sois le bienvenu, Tom", l'accueille Narwa Roquen. "C'est gentil à toi...
- Je passais par là, gai dol ! Les nouvelles vont vite. Je ne peux pas faire grand chose pour Elle, derry dol, mais j'ai vu dehors des arbres bien fatigués... Ce serait dommage qu'Elle n'ait pas de fruits cet été.
- Tu es un sage, Tom Bombadil. Mais... Mélamine, est-ce que tu pourrais..."
Sa pensée a précédé sa parole, et Mélamine, qui n'est pas mauvaise télépathe non plus, acquiesce d'un signe de tête.
"C'est facile. J'installe une grande bulle sur la maison et le terrain, pour que de l'extérieur on ne voit que l'image de maintenant - c'est le sortilège "arrêt sur image". Et si la neige fondait ici, par exemple, personne n'en saurait rien."
Quelques minutes plus tard, Narwa Roquen ouvre en grand la porte de l'écurie. Jument cligne des yeux, incrédule, mais Rolanya l'entraîne dans le pré ensoleillé où l'herbe haute est plus verte que jamais. Chienne et Frère Loup les rejoignent, et c'est à qui se roulera avec le plus d'entrain, sous les cris réjouis de Kyo, l'oiseau de proie.
Tom Bombadil a également débarrassé les arbres de leur charge blanche, il taille quelques branches, chantonne un refrain réconfortant pour la vigne un peu dépressive, fredonne quelques couplets encourageants pour le plus jeune des pruniers...
Boris Cybernik, tout sourire, montre à Mélamine trois volumes d'un même auteur, puis un grand livre illustré.
"Nous avons le temps, n'est-ce pas..."
Un bruit de galopade effrénée les amène à la fenêtre de la chambre qui donne sur le pré, où un magnifique étalon blanc partage avec les deux juments une longue course joyeuse. Une jeune femme menue, presque frêle, vêtue d'un uniforme de cuir blanc, secoue en riant ses belles boucles rousses.
"Je vous présente Talia, Héraut de la Reine," annonce Cybernik, "et son Compagnon.
- Je suis venue dès que j'ai pu. Ces trois-là s'amusent bien ! Comment va-t-Elle ?"
Elle les rejoint dans la chambre, examine la malade de ses mains fines et expertes.
"La fièvre est tombée, c'est du bon travail. Il y a encore..."
Elle ferme les yeux, se concentre.
"Voilà. Les poumons respirent bien, le foie fonctionne... Mais tout a l'air de vibrer au ralenti... C'est une magie que je ne connais pas...
- Nous allons encore chercher", répond Mélamine en montrant la bibliothèque où furète toujours Cybernik.
"Puisque je suis là, je vais m'occuper des chevaux. Quelqu'un a nourri ? Je vais le faire, et puis un bon coup de pansage et je curerai le box. Ne vous dérangez pas pour moi, cherchez, ça me fait vraiment plaisir de faire quelque chose pour Elle."
Les deux sorcières ont à peine regagné le bureau qu'un glissement continu dans le couloir alerte leur ouïe aiguisée. Un énorme python d'une bonne dizaine de mètres enroule ses anneaux noirs à larges taches jaunes sur le seuil de la pièce, et dresse sa grande tête plate pour demander :
"C'est bien ici qu'Elle habite ?
- Et voici Kaa, la Sagesse de la Jungle."
Décidément, Boris Cybernik se régale à jouer les maîtres de cérémonie. Narwa Roquen et Mélamine passent la main sur le grand livre illustré, ce qui leur permet instantanément d'avoir connaissance de l'histoire.
"SSSh... Il fait bien froid chez vous... Je vais la veiller pendant que vous cherchez."
Il empile ses anneaux dans la ruelle, pose la tête sur l'oreiller, près de Son visage, et la chatte blanche et noire vient se frotter contre lui. Doucement, il murmure :
"Arbre et Vent, Bois et Eaux
La Faveur de la Jungle
T'accompagne partout !"
Elle soupire, et un pauvre sourire s'esquisse sur ses lèvres pâles.
"Tu te souviens, Petite Soeur ? "Seuls les yeux sans paupières sont francs". Mais tu as oublié "La force du Loup est dans la Meute.." Rude est le combat que tu mènes dans l'ombre, et la Peur te guette comme chacun de nous. Regarde-les pourtant autour de toi, tous, comme s'ils avaient appris la Loi par coeur...
"Comme la liane autour du tronc, la Loi avance en spirale
car la force de la Meute, c'est le Loup, la force du Loup, la Meute."
- Tu parles bien, Seigneur Kaa."
Un homme grand et mince, une cigarette aux lèvres, vient caresser Sa joue. Quelques mèches brunes rebelles s'échappent de sa casquette de marin. Il est vêtu d'une longue redingote noire un peu froissée et d'un pantalon blanc. Il porte un anneau d'or à l'oreille gauche.
"Je sais qu'Elle a toujours rêvé de moi... Mais je porte malheur à ceux que j'aime..."
A sa suite est entrée une femme noire, mûre, gironde et magnifique dans sa longue robe turquoise, les yeux étincelants sous l'immense chapeau de paille recouvert de fleurs et de fruits exotiques.
"Nous devons faire quelque chose, Bouche Dorée. Peux-tu regarder dans les cartes ?
- Les cartes ne disent pas tout, Corto Maltese. Mais fermer les yeux sur les présages ne supprime pas le danger."
Mélamine attrape Narwa Roquen par la manche et lui montre Cybernik. Le savant a les yeux extasiés d'un enfant à son premier Noël...
Bouche Dorée étale un jeu de tarots sur le lit.
"Le Pendu, bien sûr, la contrainte... Le Roi de Bâtons avec le Dix, un homme qui opprime... Le Sept et le Neuf d'Epées, la Tristesse... Oh... L'Arcane Treize..."
"Z'ai vu de la lumière..."
La jeune fille brune aux longs cheveux retenus par un diadème d'or déploie savamment sa belle robe blanche sertie de perles et de diamants en s'asseyant délicatement sur le bord du lit sans égards pour le jeu de cartes. La chatte blanche et noire la renifle doucement, puis s'installe dans son giron.
"Ben elle est pas zènée, alors !", sourit-elle à la ronde.
Puis son regard se pose sur Elle qui, inconsciente de toutes ces créatures qui l'entourent, s'est laissée glisser là où personne ne peut la rejoindre.
Un toussotement les fait tous se retourner vers la porte, provenant d'un homme en noir, grand, très grand, dont le visage, s'il existe, reste flou sous le sombre capuchon.
"JE DERANGE ?
- Oh bonzour, ze suis enssantée de vous voir...
- TOUT LE PLAISIR EST POUR MOI !"
Cybernik bondit vers lui.
"Eh ! Mais je ne vous ai pas appelé !
- RARES SONT CEUX QUI M'APPELLENT, MAIS JE SAIS TOUJOURS OU JE DOIS ALLER."
La chatte blanche et noire s'est dressée en hérissant son dos, et d'un bond gigantesque elle traverse la pièce pour atterrir sur la haute commode, sans déranger une seule statuette. Elle fait face à la Mort et plante ses yeux verts dans les orbites vides.
"Je m'appelle Esmé", lui assène-t-elle d'une voix rauque et impérieuse."Tu es sans doute venu faire un autre poker ?
- MAIS...JE... JE PENSAIS QUE...
- Et moi je suis sûre que ce n'est pas l'heure !
- BIEN, BIEN... NE TE FACHE PAS...
- Oh à propos, cher monssieur", intervient Thanata en repoussant une mèche brune d'un geste lascif, "vous zavez touzours ce mirifique sseval blanc ? Z'ai touzours rêvé de galoper dans la neize... Vous m'emmenez faire un tour ?"
La Mort regarde la chatte, et croise les yeux de braise des deux sorcières, tandis qu'un fort courant d'hostilité émane de l'assistance. Il toussote encore.
"MAIS C'EST AVEC PLAISIR, CHERE AMIE..."
D'un geste royal il lui présente son bras, sur lequel elle s'appuie avec élégance pour une sortie sculpturalement théâtrale.
"J'ai trouvé !"
Cybernik revient du bureau, triomphant, un livre à la main. Les deux sorcières se penchent sur le livre et échangent un regard de connivence. Leurs esprits se mêlent comme leurs doigts s'entrecroisent sur la page imprimée.
La chienne noire se met à japper pour accueillir un grand gaillard aux larges épaules et aux bras musclés, en manches de chemise, qui porte un sac de toile apparemment bien lourd.
"M'avez appelé icitte ?"
Il pose le sac à terre. Celui-ci bouge un peu, puis se calme.
"Alvin Smith ?
- M'est avis que c'est bien moi !"
Mélamine lui sourit et lui présente tous les visiteurs, puis elle lui explique la situation.
"Ca serait un coup du Défaiseur que j'serais pas étonné."
Il s'assied sur le lit, près d'Elle, et la regarde longuement.
"Asteure l'est bien fatiguée, la bonne dame... mais ma bestiole elle circule bien partout, vous y avez déjà travaillé, c'est-y pas vrai ? Je connais que vous attendez que je la réveille... Mais asteure son corps il est tout seul, et y sait pas quoi faire. Sa flamme de vie est bien là, mais pas trop vaillante. Faudrait retrouver son esprit, et je connais pas ousque c'est passé..."
A cet instant le téléphone sonne, et le répondeur se déclenche.
"Bonjour, vous êtes bien chez..."
Le message qui s'enregistre frappe l'assistance de plein fouet. C'est une voix d'homme sèche et tranchante qui n'a pas l'habitude d'être contredite. Il ne se présente pas, il attaque d'emblée.
"Evidemment tu n'es jamais là ! Bon, tu as suffisamment réfléchi. Rappelle-moi tout de suite. Eric a trouvé un acheteur pour ton taudis, et il veut bien garder le canasson. Tu peux signer lundi, mardi les bâtards à la SPA, et on décolle mercredi pour New-York. Tu vas adorer, je te présenterai à plein de people..."
Narwa Roquen crispe sa main sur la poignée d'Ambaron.
"Vous m'excuserez, j'ai une petite visite à faire.
- Je viens avec toi", dit Mélamine
- "Moi aussi", ajoute Kaa.
- "Je garde la maison", assure Talia.
- "Je surveille la patronne", propose Alvin.
- "Chienne sait où il habite. Je l'accompagne", conclut Frère Loup.
- "Alors en route", déclare Mélamine, pour qui la téléportation, même en groupe, a toujours été un jeu d'enfant.
L'homme est assis à un petit bureau Empire et classe des factures. Le salon de son loft en plein centre ville est meublé plus que luxueusement - canapé en cuir, tapis précieux, tableaux de maîtres... Un petit bruit (un toussotement, un raclement ?) lui fait lever la tête. Devant ses yeux ébahis se dressent deux femmes surgies de nulle part, en costumes de carnaval, avec un python de dix mètres de long et deux loups ! Il se lève d'un bond.
"Mais qu'est-ce que...
- Tais-toi !"
La femme en noir s'est avancée, une espèce de souffle puissant l'a rassis sur sa chaise.
"Tu lui as fait assez de mal", commence la femme en vert
"Et nous n'approuvons pas ta conduite."
Le python parle !
En un éclair il a pris une arme dans le tiroir du bureau et a fait feu, au jugé. Mais avec un rire bref, la femme en vert a attrapé les deux balles au vol, et lentement elle les jette l'une après l'autre sur le bureau, où elles tombent sur la pile de factures avec un bruit mat. L'autre femme a tendu la main, et une douleur insupportable frappe son poignet droit, l'obligeant à lâcher le pistolet.
"Beaucoup mieux ! Alors voilà ce que nous avons prévu pour toi...
- Tu vas faire un grand voyage..."
La femme en vert, d'un claquement de doigts, fait apparaître ses deux valises en cuir, qui se remplissent toutes seules de chemises, pantalons, cravates...
La femme en noir s'est approchée de lui, a pointé sur son cou un stylet affûté comme un rasoir et lui a murmuré :
"A partir de cet instant, tu n'existes plus pour Elle. Je te conseille de disparaître de sa vie à tout jamais, car sinon..."
Le python, en déroulant deux de ses majestueux anneaux, est venu braquer son regard envoûtant au fond de ses yeux désemparés, et a sifflé d'un ton menaçant :
"Nous te retrouverons où que tu soies."
Derrière lui, les deux loups montrent leurs crocs en grondant. L'homme passe une main moite sur son front hagard.
"Je rêve. Je suis en train de rêver..."
Un piqûre vive au niveau de sa carotide gauche le fait sursauter.
"D'accord, d'accord, je m'en vais...
La femme en vert souffle sur ses cheveux, et tout à coup une peur panique, profonde, absolue, l'envahit et le submerge. Il attrape la poignée d'une valise, oublie l'autre, se précipite vers la porte, dévale les escaliers en négligeant l'ascenseur...
"C'était quoi ?", s'enquiert Narwa Roquen.
"Oh, juste un petit sortilège de Peur. L'avantage, c'est que c'est inaltérable. Il aura peur jusqu'au jour de sa mort.
- C'est curieux", remarque Kaa. "La Peur est partout, au fond de la jungle comme au coeur des villes... Au fait, savez-vous comment naquit la Peur ? Sur le chemin du retour, je vais vous le raconter. En ce temps-là..."
Alvin est toujours à Son chevet; il discute maladies et guérisons avec Talia, et Cybernik, un peu en retrait, n'en perd pas une miette. Kaa se réinstalle sur le lit.
"Au fait, je ne t'ai pas dit : tu as le bonjour du Chat."
Pour Esmé qui dresse une oreille, il précise.
"Non... Le Chat Maltais... c'est un cheval..."
Cybernik tend un livre à Narwa Roquen.
"Je crois que c'est notre dernière chance..."
Dans la minute apparaît un homme mince, aux cheveux grisonnants, portant une riche tenue d'apparat, vert et or, et chaussé de bottes fourrées. Il porte à son cou un petit sachet de soie noire.
"Mes chers amis, je vous présente le Seigneur Damon Ridenow, Gardien de la Tour Interdite !"
Alvin et Talia font le point avec le nouveau venu.
"Elle doit être dans le Surmonde", déclare celui-ci. "Je vais aller la chercher.
- Je peux venir ?", demande Alvin. "J'ai déjà beaucoup voyagé, mais jamais dans le Surmonde...
- Mais qui va monitorer ?"
Talia regarde Narwa Roquen et Mélamine.
"A nous trois, nous devrions y arriver !"
Les deux hommes s'asseyent confortablement sur deux fauteuils ramenés du salon, et Bouche Dorée les emmitoufle avec tendresse dans d'épaisses couvertures.
"Surveillez bien Alvin, je ne sais pas comment il va supporter ce voyage. Si ses fonctions vitales s'altèrent, appelez-le très fort pour le ramener.
- J'ai jamais entendu causer que j'soye fragile", sourit Alvin, "mais c'est bien aimab' tout d'même."
Damon sort la pierre-étoile de son sachet et la pose dans la paume de sa main.
"Tu fais comme moi, tu la regardes, et tu te laisses faire. Tu auras peut-être des vertiges et des nausées, mais ça devrait passer vite."
Le Surmonde est une vaste plaine grise et floue, Alvin s'y sent un peu mal à l'aise, mais Damon s'y déplace comme chez lui. Un édifice de pierres translucides, irradiant d'une douce lumière bleue, apparaît sur leur gauche.
"C'est la Tour d'Arilinn", commente Damon."Et tout en haut, tu vois cette silhouette aux longs voiles écarlates ? C'est Léonie Hastur, la Gardienne, qui nous salue. Je me demande où Elle peut bien être..."
Un homme s'avance vers eux. Il est grand, souriant, lumineux, il porte à son doigt une pierre rayonnante.
"Varzil ! Est-ce que tu peux nous aider ?
- C'est pour cela que je viens à ta rencontre. Elle est devant, tout près, contre le mur d'une maison ; vous ne serez pas trop de deux..."
Les deux hommes aperçoivent enfin, dans la brume, une ferme en ruine envahie de mauvaises herbes. Contre un mur à moitié écroulé, Elle est là, les yeux vagues, assise sur un tas de planches.
"Y faut v'nir avec nous asteure, M'dame !
- Oui, venez, nous allons vous reconduire. Il y a du monde qui vous attend chez vous. Et votre ferme n'est pas en ruine, c'est une illusion, il vous suffit de la penser en bon état pour que..."
Elle leur jette un regard vide, secoue la tête.
"Non, non, c'est trop difficile, ça ne sert à rien..."
Dans la chambre, Elle murmure "laume,laume, ava ...". Narwa Roquen traduit.
"C'est de l'elfique : non, non, je ne veux pas..."
Au bout de quelques heures, les corps des deux hommes endormis commencent à bouger.
"Vite", dit Talia, "il leur faut à manger et à boire !"
Mélamine fait apparaître un repas pantagruélique et toutes sortes de boissons chaudes et froides, que les visiteurs partagent avec reconnaissance. La bouche pleine, Alvin raconte.
"Son esprit est bien là-bas, mais elle veut pas rev'nir.
- Elle s'imagine que sa vie est en ruine, que jamais elle ne pourra recommencer...
- Mais si on ne la ramène pas ?"
Le visage de Damon se ferme et il baisse les yeux.
"Nous n'avons plus que quelques heures.
- Universelle est la Force, et au désespoir l'amour est le seul remède. Vous unir tous vous devez avant que ne triomphe le Côté Sombre."
Le petit être d'un vert grisâtre qui vient de parler porte une simple tunique beige. Il s'appuie sur une canne. Ses grandes oreilles sont frémissantes d'émotion et une profonde ride inquiète barre son front déjà usé par des siècles de lourdes charges.
Cybernik lui tend un bol de chocolat, que le vieux Jedi accepte avec plaisir.
"Que la Force soit avec toi, Maître Yoda."
Kaa se dresse fièrement.
"Car telle est la Loi de la Jungle : la force du Loup, c'est la Meute !"
Un tintamarre de verre brisé venant de la cuisine, suivi d'un trottinement irrégulier, précède une chatte noire aux reflets roux, dont le poil usé et la démarche raide trahissent le grand âge. Sur le pas de la porte elle s'arrête, miaule à mi-voix, et la chatte tigrée quitte le bureau pour la rejoindre. Toutes deux sautent sur le lit, contournent Kaa et s'asseyent près d'Elle. La chatte tigrée miaule en direction de la fenêtre, que Corto Maltese ouvre aussitôt. Du fond du pré Jument pousse un hennissement d'alerte, et entraîne ses congénères. Les trois chevaux passent la tête par la fenêtre. Kyo entre en trombe et se pose sur le coffre. Chienne s'est faufilée dans la ruelle et a posé ses deux pattes de devant sur le lit, dressée telle une figure de proue. Devant le silence de l'assistance, Esmé, toujours perchée sur la commode, ricane.
"Ah ils sont beaux, les télépattes ! Je dois vous faire un dessin ?"
Pendant une fraction de seconde, la même image qui s'était formée un peu plus tôt dans l'esprit de la Mort s'impose devant les yeux de chacun : celle de Mémé Ciredutemps, sorcière au grand chapeau noir et au regard clair d'acier trempé devant qui plus d'un Puissant a baissé les yeux. Les visiteurs sursautent, comme après une décharge électrique, et leur cerveau embrumé s'éclaire d'un coup. Dans l'ombre, le Défaiseur recule d'un pas. Narwa Roquen et Mélamine sont les plus rapides. Elles se précipitent dans le bureau, et méthodiquement vident les étagères, jetant tous les livres en l'air, où ils planent longuement en une nuée de feuillets battants.
Cybernik s'insurge, mais la main de Damon Ridenow le retient.
"Je sais que tu n'es pas télépathe, mais tu as pourtant un don d'empathie assez exceptionnel. Est-ce que tu les sens hostiles ?
- Non...
- Que ressens-tu ?
- De la hâte... Une détermination... La seule chose à faire... Elles les appellent tous ? Oh..."
Un lueur intense, d'un blanc pur, d'un blanc fort, d'un blanc chaud, se lève comme une aube divine, envahit la chambre et la maison et le pré et le ciel... Tous les yeux se ferment, tous les esprits s'unissent et se fondent et se tendent en un appel unique qui déferle comme un raz de marée indomptable, vers Elle - Elle, perdue en mer, engluée dans les sables mouvants, ensevelie sous l'avalanche, dérivant dans l'espace, emprisonnée dans un cachot, muée en statue de pierre, égarée dans un désert infini, victime de la folie des Hommes...
"Il est écrit : quand l'orage est passé, il faut faire le ménage", murmure Lou-Tsé en balayant le couloir.
Elle a poussé un grand soupir, s'est tournée vers la fenêtre. Ses joues se sont recolorées, et si quelques larmes roulent sur ses joues, sa bouche dessine un sourire confiant. Narwa Roquen passe la main au dessus de Sa tête.
"Bienvenue chez toi, Petite Soeur. Le peuple de Faërie te salue. Dors en paix, maintenant, notre pensée reste avec toi."
La lueur s'estompe peu à peu, les livres regagnent leurs places en silence. Les visiteurs se sourient, se serrent les mains, se congratulent à mi-voix, puis l'un après l'autre, prennent congé. En quelques formules magiques, Mélamine a remis la maison en ordre et un peu de neige sur le pré.
Cybernik est resté immobile, encore sidéré par ce qu'il vient de voir.
"La résilience...", murmure-t-il enfin. "Je l'ai vécue dans mon enfance, et j'ai passé ma vie à essayer de la comprendre...et en fait, c'est de la magie...
- Si on veut", lui répond Esmé en se léchant une patte, "c'est la magie de l'amour, ou l'amour sublimé en magie, à moins que ce ne soit la même chose..."
Samedi.
Elle ouvre les yeux, s'étire en tendant la main vers la chatte blanche et noire, qui se met à ronronner.
"Quelle horreur, il neige ! Et à coup sûr, le courant est coupé ! Tiens, c'est étrange, ça marche... Oh, j'ai fait un drôle de rêve..."
Elle se lève, enfile une veste, distribue foin, croquettes et câlins, hésite un instant devant la salle de bains, retourne à la cuisine se faire chauffer un bol de lait et finalement va s'asseoir à son bureau. Elle pousse sur le côté le manuscrit en cours, prend une feuille blanche, ouvre l'étui qui renferme son stylo préféré.
"La nuit est opaque et glaciale. Un ciel lourd aux nuages bas..."
"Est-ce que vous allez effacer ma mémoire ?", demande Cybernik aux deux sorcières qui sont sorties de la maison à pas de loup.
"J'aimerais tellement raconter cette histoire à mes petits enfants... Et puis, franchement, quel adulte serait assez fou pour me croire ?"
Les deux femmes discutent brièvement sans paroles. Puis Mélamine sourit.
"Roquen et moi sommes d'accord pour te faire confiance. Ferme les yeux, ou tu risques d'avoir le vertige, je te renvoie chez toi."
Cybernik est aux anges. Les yeux fermés, il murmure "merci, oh merci... A calya anar tielyanna !(1)"
"Ah", soupire Frère Loup, "je donnerais cher pour être là dans deux mois...
- ??...
- C'est à dire que... Hem... Je voudrais bien voir mon petit...
- Tu veux dire que Chienne et toi...
- Comprends-moi bien, Roquen ; Chienne n'a plus deux ans, et c'est une gentille ; or Elle a besoin que quelqu'un la protège. Alors je me suis dit... Et voilà !
- Mais... tu es sûr qu'elle n'en aura qu'un ?
- Oui, oui... un fils."
Et d'un ton absolument anodin, il ajoute :
"C'est déjà pas si mal pour une chienne stérilisée...
- Mais comment...
- Ah... Comme disait Esmé, la magie de l'amour... ou quelque chose comme ça..."
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le 28-04-2006 à 00h44 | Chère Narwa, | |
Reprendre les personnages d'autres auteurs est dangereux pour beaucoup... Tu es l'exception qui confirme la règle. Merci pour Kaa (je hais aussi la version qu'en donne Disney...) et pour Tom Bombadil. Par contre, l'avalanche de personnages, pas à tous les coups s'il te plaît ! Un moment d'inattention et je m'emmêlais dans les noms (enfin, ceux que je ne connaissais pas) Et, est-ce que nous a... | ||
le 27-04-2006 à 20h24 | SUPER | |
Bonne idée que d'avoir indiqué "in fine" la provenance de tes personnages car je ne les connaissais pas tous. Je pense que ma prochaine lecture sera pour Mercedes Lackey. En tout cas j'aime toujours autant ton style et la manière que tu as de descrire les personnages et les situations. Je me suis régalée, comme d'habitude. | ||
le 27-04-2006 à 17h24 | Merci, merci... | |
...Effectivement j'ai beaucoup relu, essentiellement pour traquer certains détails ( mais où est donc passée cette partie de poker, comment s'habille untel, quelle est la couleur des yeux de celui-là...) Mais je suis contente d'avoir pu enfin rendre justice à mon ami Kaa, complètement dénaturé par Disney. Kipling est mal connu en France, et c'est dommage, car pour moi c'est Le Plus Grand des Plus... | ||
le 27-04-2006 à 10h46 | A lire d'urgence ! | |
‘tain, j’adore le style ! (passez-moi je vous prie ce juron provoqué par l’enthousiasme) Tu t’es complètement lâchée sur celle-là. C’est absolument rafraîchissant comme histoire. Bien joué, en plus y a plein de descriptions de personnages à se mettre sous la dent. L’idée du cross over (hou, le gros mot ! Quelqu'un connaît l’équivalent français ?) entre tes deux sagas est bien trouvée. De même la s... |