Les hommes sont ingrats. Ils ne reconnaissent pas le bonheur qu'ils ont de Me contempler chaque nuit, ils veulent me prélever, m'envahir, me posséder.
Qu'il est dur d'être moi, une lune que l'on admire, que l'on envie ! Toutes ces étoiles d'un soir sont si vite oubliées devant mon panache qui les occulte toutes... et un simple grain de ma poussière ravit tous les coeurs, peut faire rêver mille vies.
Je suis belle et grande, perchée au plus haut des cieux pour que tous puissent me voir et m'aimer, et ma splendeur théâtrale éclipse toute autre beauté, céleste ou non.
Reine de la nuit, j'inspire vos poèmes, je fais rêver les jeunes esprits, réfléchir les plus âgés, languir les amoureux.. Ma simple présence est si.. puissante ! et ma poussière que je distille leur apporte tant que je sens du haut de mon expérience antisolarienne que sans moi tous seraient perdus dans un chaos innommable.
En plus de réguler les vents et les marées de leur monde, je leur apporte l'espoir et l'illumination de la lumière.
Chérissez-moi, aimez-moi car je suis belle et puissante, aimez-moi car je le sais et que tous vous vous languissez de moi.
Parfois même j'éclipse la toute puissance solaire de ma divine présence, faisant irruption pour votre plaisir effrayé au milieu du jour. Cette formidable capacité que j'ai d'éclairer la nuit et de réguler la lumière du jour quand bon me semble...
Vous mourez pour moi, ou vous vous battez pour moi, vous chantez ma gloire et ma beauté... et je vous regarde vous entretuer et mener des quêtes sans fin pour une ridicule parcelle de ma beauté, comme si vous vouliez posséder le cheveu d'une femme plus belle que la raison ne peut le concevoir.
Mes paysages désertiques aiguisent votre imagination, et mes pouvoirs immenses vous dépassent.
Adulée de tous temps, j'assois mon trône immémorial sur vos têtes à tous.
Et vous, m'aimez-vous assez ?
Sachez que je laisse en ce jour une fiole de ma précieuse poussière, quelque part sur cette terre.
Et je ne doute pas que vous finirez par tous mourir de façon aussi tragique que chevaleresque pour la posséder.
Mais sachez aussi qu'il n'est de plus belle lumière que celle qui émane de l'astre que je suis, et que ma poussière n'est qu'une pâle imitation de ma magnificence. Sachez également que ma puissance la plus impressionnante est celle que j'accomplis quotidiennement, en alimentant rêves, réflexions, imaginations... Comprenez enfin que votre désespoir me grise et qu'il me tarde que vous vous lanciez emplis d'un désir irrépressible à la recherche de ce Graal qu'est ma poussière argentée.
Les hommes sont ingrats. Ils semblent croire que les dons que je leur offre ne sont pas suffisants. Moi qui leur offre la magie, l'aventure, la beauté, ils dédaignent mes présents pour ne rechercher que l'exclusivité de leur petite personne.
Et moi je sais
Que je peux mourir
Si ne serait-ce qu'une fois j'ai vibré.
Aredhel | Pleine Lune | ||
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Ode à Moi-même |
le 12-01-2007 à 17h08 | Unusual… | |
Que voilà un texte original ! Un peu poème en prose, un peu prélude de quête, un peu monologue… Le ton est intéressant, avec ce déluge de narcissisme rendu par une bonne utilisation des champs lexicaux et le style emphatique. J’ai noté quelques maladresses mais rien de grave. C'est en tous cas beaucoup plus abouti que l'autre texte. La dernière phrase est belle, même si elle me paraît bizarre dans... | ||
le 17-12-2006 à 15h12 | Mieux | |
Je préfère ce texte-là à l'autre, le côté prétentieux de la Lune est intéressant. Restent encore quelques petites erreurs à corriger, comme des répétitions d'adjectifs ("belle et puissante") ou des tournures de phrase maladroites ("aimez-moi car je le sais et que tous vous vous languissez de moi", difficile de comprendre à la première lecture à quoi renvoie le "le" de "je le sais", d'une part, et... |