La théorie de Schwanz selon laquelle la littérature prétendument imaginaire n'est qu'un défouloir pour l'irrationalité latente de l'humain, un moyen de vider son trop-plein de pensées contradictoires dans la phase d'éveil a fait des émules au début de ce siècle. Le docteur Feinz et moi même avons étudié sur une population représentative de lecteurs les variations des pulsions schizophréniques pendant et après la lecture (résultats en annexe).
Les fréquences d'apparition des pathologies sont directement proportionnelles au facteur d'inventivité de l'ouvrage parcouru. J'en prends pour preuve le succès suspect du professeur Tolkien. Que l'on donne des diplômes et des titres scientifiques à des gens s'occupant de sujets aussi fantaisistes que la philologie est une aberration que je trouve révélatrice de la situation désespérée dans la quelle est plongée notre époque, mais je m'étends plus longuement sur ce sujet dans mon ouvrage intitulé "Quand les charlatans se donnent des titres entre eux".
Cet anglais, en plus de provenir d'une nation vouée aux abus de civilités perverses, a jeté les germes d'une pathologie que bien peu soupçonnent, et qui de plus est laissée dans l'ombre par des esprits séditieux qui tiennent visiblement à voir s'accroîtrent les cas de schizophrénies malignes, nommée par le professeur Schanz "imagination galopante et malsaine". Dans ses ouvrages romanesques et grotesques, l'on peut découvrir des êtres fictifs aux caractéristiques des plus incongrues (des elfes aux oreilles proéminentes, qui ne sont pas sans rappeler les ravages de l'onanisme chez notre jeunesse décadente, des gnomes aux pieds velus, dont le professeur Jiraggin a clairement montré qu'il s'agissait là d'un désir de retour aux temps sauvages de l'obscurantisme et de la superstition, et bien d'autres qui sont exposés en annexe), ces êtres fictifs donc, symboles du refus de voir notre monde tel qu'il est, réel, tangible, et appelant a la fuite vers des rêves de toxicomanes.
Quel malheur que cet appel au déniement des belles valeurs des temps passés, de l'ordre et de la morale, du doux contact d'une pierre bien taillée, de la chaleur rassurante d'un foyer familial, de la forme familière de la crosse d'un fusil, ou le lever à heure régulière d'un organisme sain, dirigé par un esprit clair et vierge de toute corruption fantasmatique. L'imagination ! Voilà le pire ennemi de la race humaine ! L'imagination entraîne le refus du devoir, elle entraîne la paresse, l'absentéisme, et le complexe d'Oedipe. Combien d'heures de production, physique ou intellectuelle, ont été ainsi gaspillées en images fantasmagoriques de petites fées à peine vêtues chevauchant des dragons philanthropes ? Combien de ces absurdités devront encore souiller le cerveau de nos enfants ?
Un des principaux viviers de ce fléau est contenu dans ce que les spécialistes nomment le Médiéval Fantastique, qui cumule l'aspect séditieux de la fantasmagorie déresponsabilisante, et la soif de retour vers un âge d'or qui jamais n'exista que dans les esprits dépravés de ces auteurs lobotomisants. En tête de ceux ci, je mettrai le prétendu professeur Tolkien.
Car c'est ce Tolkien qui le premier rassembla les mythes scandinaves et européens en général, résidus de ce que l'homme avait fait de pire dans toute son histoire, et qui les condensa en une multitudes d'ouvrages plus fantaisistes les uns que les autres, appelant à l'imagination, à la créativité même ! Et cet envoyé du démon une fois disparu, le carnage mental ne faisait que commencer. En effet, des jeunes corrompus par les écrits colorés de cet anglais dépravé, prirent sa suite, et commirent des textes dans la veine de leur prophète, déversant sur le monde leur flots de dragons et de princesses, de trésors et de gnomes de tous poils, inspirant dessinateurs et sculpteurs, écrivains et scénaristes, faisant sortir de tous ces esprits victimes des personnalités fictives, transformant la réalité en un fantasme grandeur nature, colorant les gris, faisant vibrer les silences, entaînant une chute sans fin dans les schizophrénies.
Cet anglais, maudit soit-il, a poussé des centaines de jeunes et de moins jeunes a projeter leur imaginaire sur la toile de la réalité, entraînant la réaction en chaîne de la créativité, poussant les gens à se laisser guider par des impressions, des sentiments, à devenir cliniquement malades, schizophrènes.
Je vous remercie de votre attention, mon prochain exposé traitera de la malédiction que fut le théâtre pour notre monde.
|
|