Il y aura les arches disposées autour de nous, toute une ville supposée solide.
Attentive. Tu auras tout ton temps pour poser la question.
Je savourerai tranquillement nos derniers instants d'inconscience.
D'avance, je t'accueillerai.
"Que dit notre son ?" finiras-tu par demander.
Le fleuve s'arrêtera de couler, pas plus d'un instant, juste le temps nécessaire pour allumer une torche bleue, un signal d'eau.
L'heure de se lever.
Corps, cyclones accroupis, sauvetage des souffles, langage étendu, paupières accélérées, soulèvements de lisières.
Je partirai chercher la réponse dans le quartier des tourbillons.
Je ferai le tour de chaque arcade en poussant devant moi mes âmes les plus improbables, je me couperai à chaque morsure de ruelle, diminuerai de taille à chaque soif de soupirail. Sans jamais lâcher ta main agrippée aux rainures de la tempête.
Nous aurons le sentiment de monter des chevaux, de caracoler d'emprises en libérations, chacun propulsé par la bouche de l'autre. Que dit notre son ?
Il fera nuit.
Il faudra débarrasser beaucoup de choses du nom qu'on leur donne. Je viendrai du fleuve, de cet endroit précis où il est doux de se tenir debout. J'aurai laissé couler sur moi une longue robe d'eau.
Son tissu saura l'importance de se mouvoir, serein comme une joue abandonnée à la simplicité d'une main.
Se lever.
Fourreau de fleuve, courant étranglé, délivré, souple, croisements exacts, tourbillon sensible, plis à précéder.
Elle seule brillera. Je serai une goutte qui se déplace en avant, une libation scintillante dont on s'étonne qu'elle vive hors de son verre.
Que dit notre son ?
Il pleuvra, il pleuvra plusieurs pluies, eaux dans autres eaux, tentures lourdes et légères mêlées.
Il pleuvra des ouvertures.
Sur le chemin du retour, la brique se refermera puis s'ouvrira. Il sera difficile de raconter aux autres cette respiration rouge. D'essayer de leur expliquer mes cheveux accrochés à ton dos.
Se lever.
Noyaux profonds, fratries de fragments, roues régénérées, fenêtres physiques.
Nous n'aurons plus mal du manque de clarté. Depuis longtemps déjà, nous aurons appris à puiser la lumière sans pouvoir la distinguer. Nous aurons tâtonné parmi les hommes et par comparaison, les murs nous paraitront légers, poreux, souples comme des jeux traversant nos épaules.
Je reviendrai juste avant mon départ. J'émergerai des tourbillons et traverserai les arcades. En robe de fleuve, brillante de ce bleu encore inconscient pour quelques secondes, je te trouverai, tranquille, assis au même endroit. Tu observeras autour de toi les mouvements subtils d'un monde en train de changer.
Que dit notre son ?
La vie est ici chez elle.
Je répondrai juste avant que tu ne prononces le premier mot de la question.
Longtemps après en avoir ri, longtemps après la nuit des noyaux profonds, nous appellerons cela l'humour des voyageurs.
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le 13-04-2006 à 16h50 | Ca me dépasse... | |
Je n'ai pas noté ce texte et j'en suis incapable. J'ai l'impression d'écouter un opéra suédois: ça a l'air joli, mais je n'y comprends rien! A moins que ce ne soit trop intellectuel pour moi, enfin, la musique des mots est agréable, mais doit-on faire l'effort de chercher du sens, de peur de ne pas en trouver? Si l'auteur peut m'expliquer de quoi il parle, j'en serais ravie, sinon, j'aurais au moi... |