Les chevaux parcoururent la distance qui les séparaient en un rien de temps. Au milieu des collines désertes, rage désespérée et envie de tuer se heurtèrent de plein fouet dans un combat à mort. La violence du choc propulsa une partie des cavaliers à terre et les lames affûtées des hallebardes commencèrent leur ballet macabre. Un des cavaliers, d'un mouvement ample et presque gracieux, trancha une tête qui tomba en tournoyant. Il n'eut pas le temps de finir son geste qu'un filet de sang jaillit de sa bouche en même temps qu'une pointe en métal de son ventre. Tandis qu'il tombait de cheval, l'arme resta enfoncée car celui qui la tenait venait de se faire trancher le bras. Il s'effondra dans un hurlement tandis qu'une fontaine de sang jaillissant de son moignon abreuvait la terre aride. Un autre cavalier chargea un homme désarçonné et lui asséna un coup dans le torse après un large mouvement tournoyant. La violence du choc ouvrit la poitrine du malheureux et le projeta en arrière. Son assassin se redressa aussitôt sur ses étriers mais il eut juste le temps de voir venir la hallebarde du capitaine de la cavalerie royale qui lui entailla profondément les côtés. Il tomba de sa selle dans un hoquet.
Au cours de la charge Blador reçut un coup puissant. Mais son adversaire avait mal maîtrisé le poids de son arme qui avait pivoté pour venir toucher le roi par son côté non tranchant, le faisant tomber de sa selle sans le blesser. L'adversaire se retourna pour le charger derechef mais Blador se jeta de côté au dernier moment et lui taillada la jambe avec son épée. Un cavalier royal vint asséner le coup fatal au blessé. Trois autres soldats s'élancèrent vers Blador. L'attaque de l'un d'eux fut stoppée nette par une hallebarde qui percuta de plein fouet sa poitrine et l'éjecta de sa selle. Le cavalier royal qui avait ainsi lancé son arme reçut en récompense un coup qui lui fendit le crâne. Son meurtrier n'eut pas le temps de savourer sa victoire : le capitaine de la cavalerie l'envoya rejoindre les morts.
Blador surprit à nouveau un des hommes qui le chargeaient en effectuant un brusque mouvement de côté tout en donnant un coup d'épée transversal. L'homme s'effondra. Le second se pencha et asséna un coup latéral dans le dos au roi qui tomba à genoux avec un rictus de douleur. Le dernier des hommes de Flint vint s'empaler dans sa course sur la hallebarde du capitaine qui venait en aide à son souverain.
Au milieu des collines désertes ne restaient que quelques chevaux sans cavaliers et des corps sans vie. Une femme se tenait agenouillée auprès de l'un d'entre eux reposant face contre terre. Le roi d'Ambrelune était mort.
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