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Le Récit des Jours

Après les champs de blé, la route fendait en droite ligne une vaste prairie qui entourait le promontoire sur lequel était bâti Fortcarré. Cette éminence rocheuse perdue au milieu de la plaine était une curiosité géologique : elle se dressait soudain en pente abrupte et adoptait une forme étirée. Après une dizaine de mètres la pente se courbait en se faisant plus douce pour finalement former un plateau vaguement ovoïde et parfaitement plat. Les hautes et larges murailles extérieures de la ville donnaient à l'ensemble une allure massive.

Fortcarré avait été construit près de 900 ans plus tôt lors de la fondation d'Ambrelune. Dans les débuts de l'histoire du royaume il avait dû subir de nombreux sièges de la part des petits chefs alentour. Mais il n'avait jamais cédé et plus personne, depuis bientôt 200 ans, n'avait osé l'attaquer. Il faut dire que les petits chefs étaient devenus des ducs et qu'ils participaient à la gestion du royaume. Le roi, quant à lui, avait tout pouvoir de décision même s'il s'entourait de conseillers et prenait l'avis des ducs. Les tribus de l'est, dispersées en clans innombrables et rivaux, ne constituaient pas une menace sérieuse. Jusqu'à aujourd'hui.

La route passait sous une haute arche de pierre et montait lentement vers la porte principale de Fortcarré en empruntant une voie artificiellement creusée dans le flanc de la petite falaise. Les deux cavaliers franchirent le pont-levis qui reposait au-dessus d'un gouffre profond. Personne ne vint les importuner, car les gardes avaient reconnu de très loin la fille du roi. Quand ils eurent traversé le boulevard déserté et franchi les murailles intérieures, ils s'arrêtèrent et mirent pied à terre. Un homme accourut pour s'occuper des chevaux qu'il emmena de suite aux écuries situées non loin.

A l'intérieur des remparts régnait une activité fébrile. Pourtant les commerçants avaient rangé leurs étales et toutes les boutiques étaient fermées. Les rues étaient encombrées d'innombrables chariots, chargés de nourriture pour l'essentiel. Les gardes allaient et venaient dans tous les sens, dirigeant le flux de marchandises et préparant la ville pour un siège. Des officiers criaient des ordres à tout va, et il était bien difficile de se frayer un passage dans la cohue.
"- Nous sommes restés trop longtemps absents, cria Darlin pour couvrir le vacarme. Il semble que les tribus de l'est ont commencé à faire mouvement.
- Tout ce charivari est bien inutile ! Ces barbares n'arriveront pas jusqu'ici.
- Le connétable semble penser le contraire. Il a dû donner ses ordres il y a plus de deux semaines au moins pour que tous ces chariots soient là aujourd'hui. Je crois que nous ferions mieux d'aller voir ce qu'il se passe."
Cymbeline et Darlin traversèrent la ville fortifiée tant bien que mal et finirent par atteindre la troisième et dernière série de remparts, qui entourait le château royal proprement dit. Une fois la porte franchie le contraste était grand : de ce côté, tout était calme. Les préparatifs de siège étaient déjà achevés et les soldats répartis sur les murailles comme en tant de guerre.




Publication : Inconnue
Dernière modification : 07 novembre 2006


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Prologue
Les Premières Lueurs de l'Aube
1er Chapitre
Le Conseil Restreint
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9
2nd Chapitre
La Chute de Fortcarré
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
2nd Chapitre
Partie 7
3ème Chapitre
Les Trois Fuyards
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
4ème Chapitre
A Travers les Hautes Terres
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7




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